Etude du parcours = Ecrire et combattre pour l'égalité-La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne Olympe de Gouges
Présentation de l'auteure -Contexte historique - Parcours = Ecrire et combattre pour l'égalité -un pastiche critique-Préambule, la déclaration, postambule. Etude des thèmes
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La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
Olympe de Gouges
Date 1791
Mouvement littéraire = les lumières
Parcours = Ecrire et combattre pour l'égalité
Présentation de l'auteure
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Olympe de Gouges, une femme engagée qui écrit pour combattre les inégalités.
Olympe de Gouges de son vrai nom Marie Gouze est née en 1748, c'est une femme de lettres française devenue femme politique du 18e siècle, une des pionnières du féminisme français. Auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ainsi que des écrits et pamphlets en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l'abolition de l'esclavage des noirs
Auteure une fois veuve
Une fois veuve, elle s'est consacrée à l'écriture, publication de pièces de théâtre, toujours dans l'esprit d'une femme engagée pour l'esclavage et la libération de la femme.
Son combat pour l'égalité dépasse son œuvre la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne et son engagement sera toujours centré autour de l'esclavage et des plus démunis.
Elle est condamnée à la guillotine en 1793
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Contexte historique
1789 la révolution
«Tous les hommes ont des droits et des libertés fondamentaux »
La déclaration devrait représenter toute l'humanité mais ce n'est pas le cas. Les femmes sont aussi des citoyennes.
1791 date de publication de l'oeuvre
Condition de la femme jusqu'à la révolution : la femme est essentiellement au foyer sans fonction dans la société
Après la révolution : les femmes ont une existence civile – possibilité de divorcer mais elles restent des citoyennes passives qui ne peuvent pas voter.
Parcours = Ecrire et combattre pour l'égalité - Notre parcours nous amène à nous interroger La littérature peut-elle être une arme au service d'un combat ?
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- Problématique =
- Comment cette œuvre illustre-t-elle le combat en faveur des droits de la femme ?
C'est une œuvre de combat. La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est appliquée aux femmes. Les révolutionnaires ne respectent pas leur principe.
Il s'agira dans notre étude d'étudier le parcours sur l’égalité entre les hommes et les femmes, en privilégiant la notion de « droits », naturels ou dans leur acception sociale, politique, voire juridique.
L’idée de « combattre » est au cœur de l’enjeu du parcours, et l'écriture est une des armes de ce combat
Les deux infinitifs « écrire » et « combattre » sont reliés par la conjonction de coordination « et » - L'écriture est le moyen utilisé pour lutter pour la cause à défendre
Définition de l'égalité = l'« absence de toute discrimination entre les êtres humains, sur le plan de leurs droits » - Si on ramène cette définition au parcours « écrire et combattre pour l'égalité » et au titre de l'oeuvre d'Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, on comprend que le combat se concentre autour de l'égalité hommes et femmes, en particulier autour de leurs droits et libertés.
Notre parcours nous amène à nous interroger
La littérature peut-elle être une arme au service d'un combat ?
- Les hommes sont coupables d'injustices, le ton est polémique, les phrases injonctives, les femmes doivent se révolter. Le mépris contre les idées reçues est évident. Notons l'importance de la référence à la nature pour dire que la femelle est l'égale du mâle. Articles 4 et 5, les droits et les libertés sont justifiés par la nature et par la raison.
- Olympe de Gouges confronte les hommes à leurs contradictions. L'homme revendique son droit de jouir de la révolution et à l'égalité et le retire à tous ceux qui voudraient être ses égaux.
- Les vertus des femmes en feraient des citoyennes modèles. Dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, le préambule, les institutions politiques existent pour le maintien de la constitution et du bonheur de tous. Dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges ajoute que les institutions politiques doivent assurer « les bonnes moeurs ». Les femmes sont les plus capables de faire respecter ces bonnes mœurs et les hommes ont intérêt à ce que les femmes soient leurs égales.
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne = un pastiche critique-Si l'humanité se voit attribuer des droits, des libertés, comment expliquer que les femmes en soient privées?
Réécriture de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. C'est une parodie, un pastiche.
C'est un texte tombé dans l'oubli du fait de la supériorité masculine mais les mouvements féministes du 20e siècle lui ont redonné vie. Olympe de Gouges fait figure de précurseur du féminisme.
Réécriture des articles de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen pour y introduire une égalité entre les sexes
C'est un pastiche critique. Dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges demande l'égalité des droits civils et politiques pour les deux sexes et affirme que cette égalité est un droit naturel que la force des préjugés a enlevé aux femmes.
Question de l'oeuvre :
Si l'humanité se voit attribuer des droits et des llibertés, comment expliquer que les femmes soient privées de ces droits ?
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen = entendons par « Homme » le genre humain. Tous les hommes ont des droits et des libertés et pourtant les femmes, les esclaves et domestiques en sont privés.
Pastiche de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. L'homme est remplacé par la femme. Dans l'article 4, nous pouvons souligner l'ironie présente dans la dénonciation des conditions de la femme et la violence de l'homme. En effet « l'exercice des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l'homme lui oppose ».
Dans l'article 9, il s'agit de la présomption d'innoncence : dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen « tout homme tant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable » - Dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne « toute femme étant déclarée coupable toute rigueur est exercée par la loi » = Ironie pour souligner la différence dans les traitements de la femme et de l'homme, la présomtion d'innoncence s'oppose à la présomption de culpabilité.
Les 5 parties du texte donnent un ensemble cohérent, la progression permet à Olympe de Gouges de :
Dans l'épître à Marie-Antoinette, elle affirme ses engagements révolutionnaires. Dans l'avant-propos, elle s'adresse aux hommes en prenant ainsi symboliquement le pouvoir qui lui est refusé. Dans le préambule, c'est une discours tenu par les ffemmes à la nation. Les articles réunifient les deux sexes et le postambule s'adresse aux femmes, ce qui permet le changement = l'éducation, la restauration des mœurs et la convention conjugale.
Une œuvre en 6 parties
1 – Lettre dédicatoire à Marie-Antoinette
Dédicace étonnante car Marie Antoinette (la dernière reine de l'Ancien régime), a un petit pouvoir en France. Ce n'est pas le signe d'une grande admiration de la part d'Olympe de Gouges mais malgré tout elle lui reconnaît un certain pouvoir et lui demande d'employer ses talents à oeuvrer pour permettre au femmes d'avoir les mêmes droits que les hommes.
Olympe de Gouges souhaite amener la reine à user de son pouvoir pour se ranger aux côtés des femmes en lutte : « Il n’appartient qu’à celle que le hasard a élevée à une place éminente, de donner du poids à l’essor des Droits de la Femme, et d’en accélérer les succès. » « Soutenez, Madame, une si belle cause ; défendez ce sexe malheureux, et vous aurez bientôt pour vous une moitié du royaume, et le tiers au moins de l’autre. / Voilà, Madame, voilà par quels exploits vous devez vous signaler et employer votre crédit. »
2 – Une adresse aux hommes en tant que représentant de tous les hommes
Olympe de Gouges apostrophe les hommes et leur reproche les injustices faites aux femmes.
3 – préambule = reprise du préambule de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, Olympe de Gouges demande que les femmes soient constituées en assemblée nationale
4 – La déclaration elle-même
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne adopte la même structure syntaxique que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, un préambule et 17 articles. Olympe réécrit la Déclaration en dénoncant les injustices faites aux femmes.
L'auteure réaffirme l'égalité de droits entre les hommes et les femmes puis elle précise quels sont ces droits : « la liberté, la propriété, la sûreté et surtout la résistance à l'oppression ».
5 – Un postambule
Discours adressé aux femmes « Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits ». Injonctions et impératifs. Les femmes doivent reconnaître leurs droits. Olympe de Gouges combat l'infuence de l'église sur les femmes, reconnaît la nécessité d'une éducation nationale pour les hommes et les femmes, le droit au divorce et la reconnaissance de l'union libre.
Un postambule et un texte intitulé « Forme du contrat social de l'homme et de la femme » clôturent l'ouvrage.
6 - Forme du contrat social de l'homme et de la femme
Cette dernière partie prend la forme d'un contrat. L'auteure propose des mesures concrètes pour améliorer l'institution du mariage. Elle évoque le partage des biens entre époux en cas de séparation. Elle aborde aussi la question de la protection des femmes et des enfants dans les cas des naissances hors mariage.
Pour le bac, on vous propose d'étudier le préambule, la déclaration et le postambule dont vous trouverez les textes ci-dessous et en version PDF.
Le texte de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
Le texte de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenneDeclaration des droits de la femme et de la citoyenne (203.42 Ko)
Préambule
Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la Nation, demandent à être constituées en Assemblée nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaltérables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration constamment présente à tous les membres du corps social leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes et ceux du pouvoir des hommes, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes mœurs et au bonheur de tous. En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être suprême, les droits suivants de la femme et de la citoyenne :
Article 1
La Femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
Article 2
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la femme et de l’homme. Ces droits sont : la liberté, la prospérité, la sûreté et surtout la résistance à l’oppression.
Article 3
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n’est que la réunion de la femme et de l’homme ; nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.
Article 4
La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l’exercice des droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison.
Article 5
Les lois de la nature et de la raison défendent toutes actions nuisibles à la société ; tout ce qui n’est pas défendu par ces lois sages et divines ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elles n’ordonnent pas.
Article 6
La loi doit être l’expression de la volonté générale : toutes les citoyennes et citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation ; elle doit être la même pour tous ; toutes les citoyennes et citoyens étant égaux à ses yeux doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.
Article 7
Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés par la loi : les femmes obéissent comme les hommes à cette loi rigoureuse.
Article 8
La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nulle ne peut être punie qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée aux femmes.
Article 9
Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la loi.
Article 10
Nul ne doit être inquiété pour ses opinions même fondamentales ; la femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit également avoir celui de monter à la tribune, pourvu que ses manifestations ne troublent pas l’ordre public établi par la loi.
Article 11
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de la femme, puisque cette liberté assure la légitimité des pères envers leurs enfants. Toute citoyenne peut donc dire librement : je suis mère d’un enfant qui vous appartient, sans qu’un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité ; sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans des cas déterminés par la loi.
Article 12
La garantie des droits de la femme et de la citoyenne nécessite une utilité majeure ; cette garantie doit être instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de celles à qui elle est conférée.
Article 13
Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, les contributions des femmes et des hommes sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les tâches pénibles, elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l’industrie.
Article 14
Les citoyennes et citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants la nécessité de la contribution publique. Les citoyennes ne peuvent y adhérer que par l’admission d’un partage égal, non seulement dans la fortune, mais encore dans l’Administration publique et de déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée de l’impôt.
Article 15
La masse des femmes, coalisée pour la contribution à celle des hommes, a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.
Article 16
Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution. La constitution est nulle si la majorité des individus qui composent la Nation n’a pas coopéré à sa rédaction.
Article 17
Les propriétés sont à tous les sexes réunis ou séparés : elles sont pour chacun un droit inviolable et sacré ; nul ne peut être privé comme vrai patrimoine de la nature, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.
POSTAMBULE.
Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l'usurpation. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes ! femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? la conviction des injustices de l'homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature ; qu'auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? le bon mot du Législateur des noces de Cana ? Craignez-vous que nos Législateurs Français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre. S'ils s'obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes ; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Être Suprême. Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir. Passons maintenant à l'effroyable tableau de ce que vous avez été dans la société ; & puisqu'il est question, en ce moment, d'une éducation nationale, voyons si nos sages Législateurs penseront sainement sur l'éducation des femmes.
Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été leur partage. Ce que la force leur avait ravi, la ruse leur a rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes, et le plus irréprochable ne leur résistait pas. Le poison, le fer, tout leur était soumis ; elles commandaient au crime comme à la vertu. Le gouvernement français, surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l'administration nocturne des femmes ; le cabinet n'avait point de secret pour leur indiscrétion ; ambassade, commandement, ministère, présidence, pontificat, cardinalat ; enfin tout ce qui caractérise la sottise des hommes, profane et sacré, tout a été soumis à la cupidité et à l'ambition de ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé.
Dans cette sorte d'antithèse, que de remarques n'ai-je point à offrir ! je n'ai qu'un moment pour les faire, mais ce moment fixera l'attention de la postérité la plus reculée. Sous l'ancien régime, tout était vicieux, tout était coupable ; mais ne pourrait-on pas apercevoir l'amélioration des choses dans la substance même des vices ? Une femme n'avait besoin que d'être belle ou aimable ; quand elle possédait ces deux avantages, elle voyait cent fortunes à ses pieds. Si elle n'en profitait pas, elle avait un caractère bizarre, ou une philosophie peu commune, qui la portait au mépris des richesses ; alors elle n'était plus considérée que comme une mauvaise tête ; la plus indécente se faisait respecter avec de l'or ; le commerce des femmes était une espèce d'industrie reçue dans la première classe, qui, désormais, n'aura plus de crédit. S'il en avait encore, la révolution serait perdue, et sous de nouveaux rapports, nous serions toujours corrompus ; cependant la raison peut-elle se dissimuler que tout autre chemin à la fortune est fermé à la femme que l'homme achète, comme l'esclave sur les côtes d'Afrique. La différence est grande ; on le sait. L'esclave commande au maître ; mais si le maître lui donne la liberté sans récompense, et à un âge où l'esclave a perdu tous ses charmes, que devient cette infortunée ? Le jouet du mépris ; les portes mêmes de la bienfaisance lui sont fermées ; elle est pauvre et vieille, dit-on ; pourquoi n'a-t-elle pas su faire fortune ? D'autres exemples encore plus touchants s'offrent à la raison. Une jeune personne sans expérience, séduite par un homme qu'elle aime, abandonnera ses parents pour le suivre ; l'ingrat la laissera après quelques années, et plus elle aura vieilli avec lui, plus son inconstance sera inhumaine ; si elle a des enfants, il l'abandonnera de même. S'il est riche, il se croira dispensé de partager sa fortune avec ses nobles victimes. Si quelque engagement le lie à ses devoirs, il en violera la puissance en espérant tout des lois. S'il est marié, tout autre engagement perd ses droits. Quelles lois restent-il donc à faire pour extirper le vice jusques dans la racine ? Celle du partage des fortunes entre les hommes et les femmes, et de l'administration publique. On conçoit aisément que celle qui est née d'une famille riche, gagne beaucoup avec l'égalité des partages. Mais celle qui est née d'une famille pauvre, avec du mérite et des vertus ; quel est son lot ? La pauvreté et l'opprobre. Si elle n'excelle pas précisément en musique ou en peinture, elle ne peut être admise à aucune fonction publique, quand elle en aurait toute la capacité. Je ne veux donner qu'un aperçu des choses, je les approfondirai dans la nouvelle édition de mes ouvrages politiques que je me propose de donner au public dans quelques jours, avec des notes.
Je reprends mon texte quant aux moeurs. Le mariage est le tombeau de la confiance & de l'amour. La femme mariée peut impunément donner des bâtards à son mari, et la fortune qui ne leur appartient pas. Celle qui ne l'est pas, n'a qu'un faible droit : les lois anciennes et inhumaines lui refusaient ce droit sur le nom & sur le bien de leur père, pour ses enfants, et l'on n'a pas fait de nouvelles lois sur cette matière. Si tenter de donner à mon sexe une consistance honorable et juste, est considéré dans ce moment comme un paradoxe de ma part, et comme tenter l'impossible, je laisse aux hommes à venir la gloire de traiter cette matière ; mais, en attendant, on peut la préparer par l'éducation nationale, par la restauration des moeurs et par les conventions conjugales.
Forme du Contrat social de l'Homme et de la Femme.
Nous N et N, mus par notre propre volonté, nous unissons pour le terme de notre vie, et pour la durée de nos penchants mutuels, aux conditions suivantes : Nous entendons & voulons mettre nos fortunes en communauté, en nous réservant cependant le droit de les séparer en faveur de nos enfants, et de ceux que nous pourrions avoir d'une inclination particulière, reconnaissant mutuellement que notre bien appartient directement à nos enfants, de quelque lit qu'ils sortent, et que tous indistinctement ont le droit de porter le nom des pères et mères qui les ont avoués, et nous imposons de souscrire à la loi qui punit l'abnégation de son propre sang. Nous nous obligeons également, au cas de séparation, de faire le partage de notre fortune, et de prélever la portion de nos enfants indiquée par la loi ; et, au cas d'union parfaite, celui qui viendrait à mourir, se désisterait de la moitié de ses propriétés en faveur de ses enfants ; et l'un mourait sans enfants, le survivant hériterait de droit, à moins que le mourant n'ait disposé de la moitié du bien commun en faveur de qui il jugerait à propos.
Voilà à-peu-près la formule de l'acte conjugal dont je propose l'exécution. À la lecture de ce bizarre écrit, je vois s'élever contre moi les tartuffes, les bégueules, le clergé et toute la séquelle infernale. Mais combien il offrira aux sages de moyens moraux pour arriver à la perfectibilité d'un gouvernement heureux ! j'en vais donner en peu de mots la preuve physique. Le riche Épicurien sans enfants, trouve fort bon d'aller chez son voisin pauvre augmenter sa famille. Lorsqu'il y aura une loi qui autorisera la femme du pauvre à faire adopter au riche ses enfants, les liens de la société seront plus resserrés, et les moeurs plus épurées. Cette loi conservera peut-être le bien de la communauté, et retiendra le désordre qui conduit tant de victimes dans les hospices de l'opprobre, de la bassesse et de la dégénération des principes humains, où, depuis longtemps, gémit la nature. Que les détracteurs de la saine philosophie cessent donc de se récrier contre les moeurs primitives, ou qu'ils aillent se perdre dans la source de leurs citations.
Je voudrais encore une loi qui avantageât les veuves et les demoiselles trompées par les fausses promesses d'un homme à qui elles se seraient attachées ; je voudrais, dis-je, que cette loi forçât un inconstant à tenir ses engagements, ou à une indemnité proportionnelle à sa fortune. Je voudrais encore que cette loi fût rigoureuse contre les femmes, du moins pour celles qui auraient le front de recourir à une loi qu'elles auraient elles-mêmes enfreinte par leur inconduite, si la preuve en était faite. Je voudrais, en même temps, comme je l'ai exposée dans le Bonheur primitif de l'homme, en 1788, que les filles publiques fussent placées dans des quartiers désignés. Ce ne sont pas les femmes publiques qui contribuent le plus à la dépravation des moeurs, ce sont les femmes de la société. En restaurant les dernières, on modifie les premières. Cette chaîne d'union fraternelle offrira d'abord le désordre, mais par les suites, elle produira à la fin un ensemble parfait.
J'offre un moyen invincible pour élever l'âme des femmes ; c'est de les joindre à tous les exercices de l'homme : si l'homme s'obstine à trouver ce moyen impraticable, qu'il partage avec la femme, non à son caprice, mais par la sagesse des lois. Le préjugé tombe, les moeurs s'épurent, et la nature reprend tous ses droits. Ajoutez-y le mariage des prêtres ; le Roi, raffermi sur son trône, et le gouvernement français ne saurait plus périr.
Il était bien nécessaire que je dise quelques mots sur les troubles que cause, dit-on, le décret en faveur des hommes de couleur, dans nos îles. C'est là où la nature frémit d'horreur ; c'est là où la raison et l'humanité, n'ont pas encore touché les âmes endurcies ; c'est là sur-tout où la division et la discorde agitent leurs habitants. Il n'est pas difficile de deviner les instigateurs de ces fermentations incendiaires : il y en a dans le sein même de l'Assemblée Nationale : ils allument en Europe le feu qui doit embraser l'Amérique. Les Colons prétendent régner en despotes sur des hommes dont ils sont les pères et les frères ; et méconnaissant les droits de la nature, ils en poursuivent la source jusque dans la plus petite teinte de leur sang. Ces colons inhumains disent : notre sang circule dans leurs veines, mais nous le répandrons tout, s'il le faut, pour assouvir notre cupidité, ou notre aveugle ambition. C'est dans ces lieux les plus près de la nature, que le père méconnaît le fils ; sourd aux cris du sang, il en étouffe tous les charmes ; que peut-on espérer de la résistance qu'on lui oppose ? la contrainte avec violence, c'est la rendre terrible, la laisser encore dans les fers, c'est acheminer toutes les calamités vers l'Amérique. Une main divine semble répandre par tout l'apanage de l'homme, la liberté ; la loi seule a le droit de réprimer cette liberté, si elle dégénère en licence ; mais elle doit être égale pour tous, c'est elle sur-tout qui doit renfermer l'Assemblée Nationale dans son décret, dicté par la prudence et par la justice. Puisse-t-elle agir de même pour l'état de la France, et se rendre aussi attentive sur les nouveaux abus, comme elle l'a été sur les anciens qui deviennent chaque jour plus effroyables ! Mon opinion serait encore de raccommoder le pouvoir exécutif avec le pouvoir législatif, car il me semble que l'un est tout, et que l'autre n'est rien ; d'où naîtra, malheureusement peut-être, la perte de l'Empire Français. Je considère ces deux pouvoirs, comme l'homme et la femme qui doivent être unis, mais égaux en force et en vertu, pour faire un bon ménage.
Il est donc vrai que nul individu ne peut échapper à son sort ; j'en fais l'expérience aujourd'hui.
J'avais résolu & décidé de ne pas me permettre le plus petit mot pour rire dans cette production, mais le sort en a décidé autrement : voici le fait :
L'économie n'est point défendue, surtout dans ce temps de misère. J'habite la campagne. Ce matin à huit heures je suis partie d'Auteuil, & me suis acheminée vers la route qui conduit de Paris à Versailles, où l'on trouve souvent ces fameuses guinguettes qui ramassent les passants à peu de frais. Sans doute une mauvais étoile me poursuivait dès le matin. J'arrive à la barrière où je ne trouve pas même le triste sapin aristocrate. Je me repose sur les marches de cet édifice insolent qui recélait des commis. Neuf heures sonnent, & je continue mon chemin : une voiture s'offre à mes regards, j'y prends place, et j'arrive à neuf heures un quart, à deux montres différentes, au Pont-Royal. J'y prends le sapin, & je vole chez mon Imprimeur, rue Christine, car je ne peux aller que là si matin : en corrigeant mes épreuves, il me reste toujours quelque chose à faire ; si les pages ne sont pas bien serrées et remplies. Je reste à-peu-près vingt minutes ; & fatiguée de marche, de composition et de d'impression, je me propose d'aller prendre un bain dans le quartier du Temple, où j'allais dîner. J'arrive à onze heures moins un quart, à la pendule du bain ; je devais donc au cocher une heure & demie ; mais, pour ne pas avoir de dispute avec lui, je lui offre 48 sols : il exige plus, comme d'ordinaire ; il fait du bruit. Je m'obstine à ne vouloir plus lui donner que son dû, car l'être équitable aime mieux être généreux que dupe. Je le menace de la loi, il me dit qu'il s'en moque, & que je lui paierai deux heures. Nous arrivons chez un commissaire de paix, que j'ai la générosité de ne pas nommer, quoique l'acte d'autorité qu'il s'est permis envers moi, mérite une dénonciation formelle. Il ignorait sans doute que la femme qui réclamait sa justice était la femme auteur de tant de bienfaisance & d'équité. Sans avoir égard à mes raisons, il me condamne impitoyablement à payer au cocher ce qu'il me demandait. Connaissant mieux la loi que lui, je lui dis, Monsieur, je m'y refuse, & je vous prie de faire attention que vous n'êtes pas dans le principe de votre charge. Alors, cet homme, ou, pour mieux dire, ce forcené s'emporte, me menace de la Force si je ne paye à l'instant, ou de rester toute la journée dans son bureau. Je lui demande de me faire conduire au tribunal de département ou à la mairie, ayant à me plaindre de son coup d'autorité. Le grave magistrat, en redingote poudreuse & dégoûtante comme sa conversation, m'a dit plaisamment : cette affaire ira sans doute à l'Assemblée Nationale ! Cela se pourrait bien, lui dis-je ; & je m'en fus moitié furieuse & moitié riant du jugement de ce moderne Bride-Oison, en disant : c'est donc là l'espèce d'homme qui doit juger un peuple éclairé ! On ne voit que cela. Semblables aventures arrivent indistinctement aux bons patriotes, comme aux mauvais. Il n'y a qu'un cri sur les désordres des sections & des tribunaux. La justice ne se rend pas ; la loi est méconnue, & la police se fait, Dieu sait comment. On ne peut plus retrouver les cochers à qui l'on confie des effets ; ils changent les numéros à leur fantaisie, & plusieurs personnes, ainsi que moi, ont fait des pertes considérables dans les voitures. Sous l'ancien régime, quel que fût son brigandage, on trouvait la trace de ses pertes, en faisant un appel nominal des cochers, & par l'inspection exacte des numéros ; enfin on était en sûreté. Que font ces juges de paix ? que font ces commissaires, ces inspecteurs du nouveau régime ? Rien que des sottises & des monopoles. L'Assemblée Nationale doit fixer toute son attention sur cette partie qui embrasse l'ordre social.
P.S. Cet ouvrage était composé depuis quelques jours ; il a été retardé encore à l'impression ; et au moment que M. Taleyrand, dont le nom sera toujours cher à la postérité, venant de donner son ouvrage sur les principes de l'éducation nationale, cette production était déjà sous la presse. Heureuse si je me suis rencontrée avec les vues de cet orateur ! Cependant je ne puis m'empêcher d'arrêter la presse, et de faire éclater la pure joie, que mon cœur a ressentie à la nouvelle que le roi venait d'accepter la Constitution, et que l'assemblée nationale, que j'adore actuellement, sans excepter l'abbé Maury ; et la Fayette est un dieu, avait proclamé d'une voix unanime une amnistie générale. Providence divine, fais que cette joie publique ne soit pas une fausse illusion ! Renvoie-nous, en corps, tous nos fugitifs, et que je puisse avec un peuple aimant voler sur leur passage ; et dans ce jour solennel, nous rendrons tous hommage à ta puissance.
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 17 articles
Préambule = les femmes doivent se constituer en assemblée nationale
La Déclaration = elle reprend la même structure syntaxique que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 17 articles
Le postambule. C'est un appel à la lutte pour l'égalité des hommes et des femmes «Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits. »
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
Articles 1 et 2
Egalité des droits de l'homme et de la femme « la liberté, la propriété, la sûreté et surtout la résistance à l'oppression ».
Article 3
La nation est l'ensemble des hommes et des femmes
Article 4
Il affirme l'égalité naturelle des deux sexes et la tyrannie des hommes. Protection des droits de la femme par les lois de la nature et de la raison
Articles 5/6/7/8/9
La lois. Ces articles reprennent les articles originaux en remplaçant « citoyens » par « citoyens et citoyennes ». Les femmes doivent rendre compte de leur action contre la loi. Donc égalité de la femme et de l'homme devant la loi y compris pour les devoirs et les châtiments.
Article 10
La liberté d'opinion
Article 11
La liberté d'expression. Le droit des mères à divulguer le nom du père de leur enfant hors mariage
Article 12
La constitution doit servir les intérêts des droits de la femme autant que de l'homme
Articles 13/14/15
Egalité devant l'impôt et l'obtention des emplois publics
Article 16
Séparation des pouvoirs, participation des femmes à la rédaction de la Constitution
Article 17
Droit à la propriété pour les deux sexes
Etude des thèmes
L'égalité entre les sexes
Elle est inscrite dans la nature donc elle est inaliénable « cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l'administration de la nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef d'oeure immortel »
Article 5 = Olympe de Gouges fait référencce aux « lois de la nature et de la raison » par opposition à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
Article 17 = Les propriétés sont les vrais « patrimoines de la nature » = la nature est soucieuse de l'égalité entre hommes et femmes. La nature est « l'Etre suprême »
La justice
Conception distributive de la justice. Il faut distinguer les biens, dignités, emplois en fonction des mérites.
Article 6 = « Toutes les citoyennes et tous les citoyens doivent être également admissibles à toutes les dignités, places et emplois publics selon leurs capacités et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents » - Les distinctions ne doivent pas reposer sur le sexe.
Libertés politiques et économiques
Le droit de monter à la tribune pour les femmes
Article 13 = Les femmes dans l'administration et dans les charges publiques
Article 14 = Participation aux décisions concernant l'impôt
Article 16 = Rédaction de la constitution
Révolution
1791 réécriture de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen
Il s'agit de fixer les nouveaux droits = égalité, propriété, liberté
= héritage des lumières
Olympe de Gouges montre par cette réécriture de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen que ce texte est incomplet relativement à l'égalité des droits entre les sexes.
Réécriture = une révolution dans la révolution pour l'égalité entre les hommes et les femmes.
Ce texte est en lien avec la révolution française et avec l'esprit des lumières, il s'agit de lutter contre l'obscurantisme et les préjugés.
Les droits et libertés de la femme
Les droits des femmes n'ont cessé de régresser du Moyen Âge au XIXe siècle. Destinées au mariage et à la maternité, les femmes n'ont quasiment pas de droits sociaux et juridiques.
Par la réécriture de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, Olympe de Gouges réclame les mêmes droits que les hommes : liberté d'opinion et d'expression, garantie des droits, égalité devant l'impôt, garantie de la propriété, accès à l'éducation.
Condorcet s'est déjà intéressé à l'égalité entre la femme et l'homme, aux droits de la femme mais Olympe de Gouges touche à la question de l'égalité et à celle de la responsabilité de la femme = les droits de la femme et son statut de mère et d'épouse.
donner le nom du père de l'enfant né hors mariage considéré comme « le tombeau de la confiance et de l'amour ». La femme ne doit pas vivre par le biais de l'homme, père, époux.
Les caractéristiques de l'écriture d'Olympe de Gouges
Ecriture sous la forme d'articles dans le respect de la structure syntaxique de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen afin de donner une force juridique à sa réécriture.
Mais c'est avant tout un pastiche. Nous pouvons remarquer l'insertion de « citoyenne » à la suite de « citoyen ». Texte de combat pour faire changer les mœurs par conséquent, Olympe de Gouges sort du cadre juridique pour rendre son contenu plus rhétorique « Femme réveille-toi.. reconnais tes droits ». On peut souligner le style emphatique des révolutionnaires.
Une argumentation logique et une existence de droits naturels = le divin a créé un monde dans lequel les sexes seraient égaux dégradés ensuite par l'homme.
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Date de dernière mise à jour : 01/08/2024
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