Isaac Asimov, Les robots, Interprétation En quoi ce dialogue fait-il la démonstration du dépassement de l’homme par la machine?

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Les Robots (titre original : I, Robot) est un recueil de neuf nouvelles de science-fiction écrites par Isaac Asimov, publié la première fois par Gnome Press en 1950 et traduit en France en 1967.

Les nouvelles sont d'abord parues dans les magazines Super Science Stories et Astounding Science Fiction dans les années 1940. Bien que ces nouvelles puissent se lire isolément, elles partagent le thème de l'interaction des humains, des robots et de la moralité ; combinées, elles offrent une vision plus importante de l'histoire fictionnelle de la robotique d'Asimov.

Le titre de la collection vient d'une nouvelle nommée I, Robot de Eando Binder (Earl & Otto Binder) publiée en 1939. Asimov avait originellement titré sa collection L'Esprit et l'Acier (Mind and Iron), et avait soulevé une objection quand l'éditeur en avait changé le titre.

L'ouvrage débute par une préface dans laquelle Isaac Asimov développe ses explications sur ce qu'il nomme le « complexe de Frankenstein » en concluant qu'il refusait pour ses histoires de robots cette fatale destinée faustienne.

Plusieurs des nouvelles mettent en scène le docteur Susan Calvin, le chef robopsychologue de l'US Robots, fabricant exclusif de robots positroniques. À l'occasion de leur publication sous forme de recueil, Asimov a écrit une chronologie présentant les histoires comme étant les souvenirs de Calvin, qu'elle énumère au cours d'une interview au sujet de sa carrière. Elle y décrit son intérêt pour les déviances comportementales de certains robots et met en avant son utilisation de la robopsychologie à des fins curatives.

Le livre contient également la courte nouvelle Menteur ! dans laquelle apparaissent pour la première fois les fameuses trois lois de la robotique d'Asimov. D'autres personnages apparaissent dans ces nouvelles, tels que Powell et Donovan, le duo chargé des tests grandeur nature qui visent à isoler les défauts des divers prototypes de US Robots.

Enfin, le livre contient un exemple de double contrainte : dans sa nouvelle Cercle vicieux, Asimov met en scène un robot, soumis aux trois lois de la robotique, auquel est donné un ordre mettant en danger son existence. Grâce à une programmation spécifique, ce robot est particulièrement poussé à se protéger, les 2e et 3e lois de la robotique s'équilibrent et il se réfugie dans la folie

Interprétation : En quoi ce dialogue fait-il la démonstration du dépassement de l’homme par la machine ?

L humain et ses limitesCutie le robot, s’adressant à deux humains Powell et Donovan, expose les résultats de son « introspection concentrée » : il a d’abord découvert « je pense donc je suis ». Powell et Donovan sont incrédules.

– Et une question, poursuivit Cutie imperturbable, s’est aussitôt présentée à mon esprit : quelle est la cause exacte de mon existence ?

La mâchoire de Powell s’affaissa. « Ne sois pas idiot. Je te l’ai déjà dit, c’est nous qui t’avons fabriqué.

– Et si tu ne veux pas nous croire, c’est avec le plus grand plaisir qu’on te réduira en pièces détachées ! »

Le robot écarta ses mains robustes en un geste de protestation. « Je n’accepte rien sur votre seule autorité. Une hypothèse est étayée par la raison ou n’a aucune valeur … et c’est aller à l’encontre de toute logique que de supposer que vous m’ayez fait. »

Powell posa la main sur le poing soudain noué de Donovan. « Et pourquoi donc ? » Cutie se mit à rire, d’un rire étrangement inhumain – le son le plus mécanique qu’il ait fait entendre jusqu’à présent, une succession de brèves plosives qui s’égrenaient avec une régularité de métronome et la même absence de nuances.

« Regardez-vous, dit-il enfin. Je m’en voudrais de vous dénigrer, mais regardez-vous. Les matériaux mous et flasques qui vous constituent manquent de force, d’endurance, et ils dépendent pour leur énergie de l’oxydation inefficace de tissus organiques tel ceci. » Il pointa un doigt désapprobateur sur ce qui restait du sandwich de Donovan. « Vous tombez périodiquement dans le coma, et la moindre variation de température, de pression, d’humidité ou d’intensité de radiations diminue votre efficacité. Bref, vous n’êtes que des pis-aller.

« Moi par contre, je suis un produit fini. J’absorbe directement l’énergie électrique que j’utilise avec un rendement proche de cent pour cent. Je me compose de métal résistant, je jouis d’une conscience sans éclipses, et je supporte sans mal des conditions climatiques extrêmes. Tels sont les faits qui, avec le postulat évident qu’aucun être ne peut créer un autre être supérieur à lui-même, réduisent à néant votre stupide hypothèse. »

Isaac Asimov, Les robots, 1950, trad. P.Billon, P.P.Durastani, J’ai lu, 2002

Texte proposé dans le manuel HLP Tle, Hachette éducation

 

 Plosive : son que l’on émet quand on prononce des lettres comme « p » ou « b » (la boucher, fermée au début, projette ensuite un souffle)

Corrigé de la question d'interprétation

L humain et ses limites– la notion de démonstration : le robot suit la méthode de Descartes dans son Discours de la méthode. Il part d’une question ligne 2, s’appuie sur sa raison (ligne 8). Il s’appuie sur l’observation et la comparaison (deux derniers paragraphes) pour en déduire une conclusion. Il utilise le postulat qu’a utilisé Descartes pour prouver l’existence de Dieu ? Il s’en sert pour déduire que les humains ne peuvent l’avoir créé. Même si son postulat et sa conclusion sont fausses, sa démonstration, elle, montre bien que la machine est sur de nbx points supérieure à l’humain.

– les faits montrent que la machine est plus performante que l’humain. Cf. les 2 derniers § avec le vocabulaire dépréciatif pour décrire l’humain « mous et flasques, inefficace, pis-aller… » et l’insistance sur la faiblesse humaine grâce aux verbes comme « manquent » l17, « dépendent » l18 ou « diminue » l20. Et au contraire une description très valorisante de la machine par elle-même (répétition systématique du « je » suivi de propos mélioratifs insistant sur la résistance l25, et l’efficacité l24.

– sa description est fondée sur la supériorité de la machine face à l’humain : emploi au début du § de « moi, par contre, je » (formule emphatique insistante) ; exemple avec les matériaux et la source d’énergie. Les expressions négatives « sans éclipses, sans mal » l 25 soulignent sa supériorité par rapport à l’homme qui doit dormir et ne peut s’adapter que très difficilement à des situations extrêmes.

– les réactions des deux humains les font paraitre inférieurs à la machine. L3 « la mâchoire de Powell s’affaissa » : il semble ébahi au point d’en rester bête. L11 « le poing soudain noué de Donovan » il semble ne pouvoir exprimer sa colère que par son corps. Ils parlent peu et leur paroles ne les montrent pas très intelligents l5 Donovan semble ne pouvoir s’expliquer que par la violence « te réduira en pièces détachées ». Par la suite, ils ne réagissent pas, n’interrompent pas la machine et ne proposent aucun contre-argument.

– La machine, elle, se considère comme bien supérieure à l’homme. De ce fait, elle ne peut imaginer qu’ils soient son créateur (voir l9 et 27) / l 16 « je m’en voudrais de vous dénigrer » : elle ne se gêne pourtant pas pour le faire ! / le « doigt réprobateur » pour désigner le sandwich montre qu’elle porte un jugement négatif sur l’humain. / l 12 à 15 la machine rit, c’est un rire moqueur envers les humains qui « se croient » son créateur.

Source

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 L’étude de Luisa Damanio et Paul Dumouchel porte sur les robots sociaux et sur la possibilité d’une interaction d’ordre affectif entre les humains et les robots.

Les robots, contrairement aux ouvriers, ne se fatiguent pas (ils tombent cependant en panne) ; ils ne se plaignent pas ; ils ne sont jamais distraits dans leur travail ; ils ne font pas la grève ; ils n’ont pas la gueule de bois le lundi matin. Ce sont là certaines des raisons pour lesquelles nous voulons des robots et avons recours à eux dans de nombreuses circonstances. Ce ne sont pas les seules. Les robots coûtent moins cher. Ils sont souvent plus efficaces et précis que les travailleurs humains. Ils n’ont ni retraite, ni assurance santé, ni droits légaux. Nous voulons que les robots aient toutes les qualités que les maîtres recherchent dans leurs esclaves, les patrons dans leurs employés, les commandants dans leurs soldats, et nous voulons qu’ils n’aient ni leurs faiblesses, ni leurs manques, ni surtout cette tendance irrépressible à l’insubordination, à l’indépendance, et à n’en faire qu’à leur tête qui caractérise les travailleurs humains.

C’est dire qu’il est plusieurs dimensions de l’autonomie humaine que nous ne voulons pas que les robots aient. Nous voulons à la fois que les robots soient autonomes et qu’ils ne le soient pas. Cette contradiction est au cœur de la fable de Karel Capek. Ses robots sont comme nous, capables de faire tout ce que nous pouvons faire, mais ils sont néanmoins différents. Ils ne connaissent ni l’amour, ni la peur. Ils sont sans émotions. L’un d’entre eux fabriqué spécialement, et en secret, pour qu’il soit un peu plus humain, deviendra un des chefs de la révolte. Lorsque les robots se révèlent être trop comme nous, ils déclarent la guerre à leurs maîtres. Nous voulons que les robots soient autonomes, mais nous ne voulons pas qu’ils soient entièrement autonomes et surtout nous voulons que leur manière d’être autonome soit différente de celle dont nous le sommes. Ce projet contradictoire est aussi ce qui explique la permanence du thème de la révolte des robots.

Luisa Damanio, Paul Dumouchel, Vivre avec les robots, Le seuil, 2016 Texte proposé dans le manuel HLP Tle, Hachette éducation

Réponds aux questions suivantes :

– quels avantages les robots présentent-ils pour les humains ?

– Quels écueils concernant les robots les humains veulent-ils éviter ?

– En quoi les attentes et les craintes des humains se contredisent-elles ?

Renseigne-toi sur les œuvres littéraires suivantes :

Ghost in the shell, Masamune Shirow

Le robot qui rêvait, Les cavernes d’acier, L’homme bicentenaire, Asimov

Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Philip K. Dick

C.H.A.R.L.Ex, Danielle Martinigol

Sommes-nous humains? Les limites de l'humain

Un humain c’est un être vivant qui fait partie de l’espèce humaine. Tous les humains ont les mêmes gènes, ce qui amène des caractéristiques morphologiques Il se différencie des autres espèces par son mode de déplacement bipède, son langage articulé, ses mains préhensiles et son intelligence développée.

L’homme augmenté, c’est un homme qui par la technologie et les nouvelles découvertes scientifiques, va avoir des capacités qui dépassent l’humain ordinaire. Par exemple, un homme voit ce que les autres ne peuvent voir grâce à un implant.

Il faut distinguer l’homme réparé de l’homme augmenté. Des lunettes, lentilles, implants … réparent s’ils permettent de corriger la vue. S’ils améliorent la vue, comme pour remplacer des jumelles, alors ils augmentent. On parle d’homme « augmenté » quand on permet à celui-ci d’avoir des capacités supérieures à un homme normal.

L’eugénisme, c’est une théorie cherchant à opérer une sélection sur les collectivités humaines à partir des lois de la génétique.

Les transhumanistes jugent nécessaire d’améliorer la condition humaine grâce aux progrès de la science et de la technologie, et réaffirment leurs quatre principaux objectifs (améliorer l’être humain grâce aux nouvelles technologies ; soutenir les recherches dans la lutte contre les maladies, sur la réparation du corps humain, sur l’amélioration des capacités physiques et mentales ; lutter contre le vieillissement considéré comme une maladie ; améliorer l’espèce humaine en prenant le contrôle aussi vite que possible de l’évolution de la vie).

Questions de recherches :

1 Selon toi, quelles sont (ou qu’appelle-t-on) les « limites » de l’humain ?

2 Cherchez qui sont Dédale et Icare et retenez l’essentiel de leur histoire pour fuir du labyrinthe.

3 Qui est Prométhée ? Qu’a-t-il donné aux hommes ? Quelle a été la réaction des dieux ?

4 Cherche des informations sur l’« homme augmenté » et le transhumanisme.

5 Rédige un paragraphe dans lequel tu donnes ton avis sur le transhumanisme.

 

1 Une limite, c’est un seuil qu’on ne peut dépasser. Les limites de l’humain seraient le seuil qu’il ne pourrait franchir en raison de son corps. Par exemple l’homme ne peut pas courir plus vite qu’une certaine limite, ne peut pas voir plus que ce que son œil lui permet de faire, ne peut pas entendre au-delà de ce qui est possible grâce à ses oreilles…

2 Dédale et Icare se retrouvent prisonniers du labyrinthe construit pour enfermer le minotaure. Afin de s’échapper, l’inventeur Dédale fabrique pour lui et son fils des ailes grâce à de la cire et des plumes. En soi, il cherche à dépasser les limites de leur corps afin de s’échapper par la voie des airs. Une fois parti, Icare se laisse griser par le sentiment de liberté qu’amène le vol. Oubliant les conseils de son père, il monte trop haut dans le ciel. Le soleil fait fondre la cire et le jeune homme chute dans la mer (appelée icarienne aujourd’hui). La mort d’Icare sonne comme une alerte : il est dangereux de chercher à dépasser sa condition humaine, notamment par la technique. A l’époque, dépasser sa condition humaine suppose se rapprocher de celle des dieux. Ces derniers peuvent se venger, ou ne pas laisser faire les hommes.

3 Prométhée a volé le feu aux dieux pour le donner aux hommes. Il a été puni (attaché à un rocher, chaque jour un aigle vient lui dévorer le foie qui repousse ; il finit par être libéré par Hercule.)

Dédale ou Prométhée font preuve d’ « hubris », c’est-à-dire de démesure.

4 Eléments de réponses sur ce que sont les transhumanistes, à partir du livre de F Pinaud et E Perrotin Qui sont ? les Transhumanistes aux éditions du Ricochet

Les transhumanistes souhaitent une transformation de l’être humain par les sciences. Ils remettent en question les limites du corps humain.

Dépasser les limites du corps humain et le transformer deviennent possibles grâce notamment à la convergence NBIC. La convergence NBIC c’est le fait que de nouvelles technologies peuvent être utilisées ensemble, notamment pour créer de nouvelles manières de soigner. (N pour nanotechnologies, B pour biotechnologies, I pour Informatique, et C pour sciences Cognitives (fonctionnement du Cerveau).

Les transhumanistes cherchent à rallonger le temps de vie en bonne santé des humains, voire atteindre la vie éternelle. Divers moyens sont imaginés : pilule de jouvence pour booster nos cellules qui resteraient jeunes, cellules souches pour recréer des organes qui remplaceraient ceux abîmés, modification de l’ADN, prothèses bioniques, transfert de conscience dans un ordinateur…

Le transhumanisme a été lancé dans les années 80, à la suite du mouvement hippie. On espère alors que la science permettra de régler les problèmes des humains, pour un avenir meilleur. Il comprend aujourd’hui des médecins, des chercheurs, des penseurs, des milliardaires, des ingénieurs, des financiers… Certaines font partie d’associations transhumanistes aux USA ou en Europe.

Ils veulent se servir des sciences et des techniques pour améliorer la condition humaine.

Il existe deux grands courants transhumanistes :

– les libertariens veulent la liberté d’effectuer des recherches à tout prix. Ce sont des chefs d’entreprise (notamment des milliardaires de la Silicon Valley, comme Ellon Musk…) Ils aimeraient pouvoir eux-mêmes profiter des découvertes qui seront faites, et espèrent aussi en tirer des profits. Ils ne se préoccupent de rien d’autre que de leurs intérêts (peu importe les injustices sociales, les pb environnementaux ou éthiques que peuvent poser les recherches).

– le transhumanisme de gauche veut l’accès pour tous aux nouvelles technologies qui amélioreraient les conditions de vie des humains. Pour eux les technosciences sont un moyen de sauver les hommes et la société.

Pour le reste, chaque transhumaniste a sa vision de ce que les sciences pourraient apporter. Tous ne croient pas à la vie éternelle, au réveil des cryogénisés…

L’Humanité en question - Création, continuités et ruptures -Histoire et violence -L’humain et ses limites

La recherche de soi

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Date de dernière mise à jour : 13/03/2023

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