Dissertation objet d'étude, le théâtre, programme EAF 2020.Comment le théâtre permet-il une représentation de pouvoir et dans quel but?

de quelle manière les dramaturges représentent-ils le pouvoir et quel objectif poursuivent-ils ? Nous analyserons le rôle dénonciateur de l’art théâtral à travers la tragédie ainsi que la comédie

Beaumarchais

 
 

 

Bac 2019

Sujet zéro pour l'épreuve anticipée de français, bac général et bac technologique 

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Composition

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Dissertation sur une oeuvre au programme du bac de français 2020, objet d'étude, le théâtre

Depuis l’Antiquité, le théâtre est un divertissement très populaire permettant de faire passer divers messages. On peut alors se demander comment le théâtre permet une représentation du pouvoir et dans quel but. En d’autres termes, de quelle manière les dramaturges représentent-ils le pouvoir et quel objectif poursuivent-ils ? Nous analyserons le rôle dénonciateur de l’art théâtral à travers la tragédie ainsi que la comédie, genres pourtant radicalement différents.


En premier lieu, de nombreuses tragédies en tout temps et tout lieu tentent de dénoncer le despotisme de certaines formes de pouvoir. On distingue premièrement, le pouvoir perverti qui utilise sa position de roi ou d’empereur à des fins personnelles très loin de la raison étatique. Le théâtre encourage ainsi le public à ne tolérer aucun abus et à se battre contre le pouvoir lorsqu’il tend à devenir tyrannique. Par exemple, dans Britannicus de Racine, Néron est un empereur fou qui, pour satisfaire ses envies, fait enlever Junie, amante du héros éponyme. Face à cet abus, ce dernier tente d’ourdir un complot pour éliminer son ennemi. Ainsi, il se dresse contre le pouvoir arbitraire de Néron pour rester fidèle à la justice et à la raison. La tragédie incite donc à ne pas respecter une autorité corrompue.

En outre, les détenteurs de pouvoir ont tendance à rechercher un contrôle absolu de leurs sujets. Ils mettent alors en place des régimes totalitaires où tout propos en désaccord avec le pouvoir central est sévèrement sanctionné. Le théâtre permet au public de comprendre ce qu’est un pouvoir arbitraire. Dans Caligula de Camus, l’Empereur maîtrise le comportement de ses convives lorsqu’il les invite à dîner : ils doivent rire quand Caligula le veut et pleurer lorsqu’il le désire sous peine d’être puni voire exécuté. Leur liberté se retrouve réduite à néant. De la même manière, dans MacBeth de Shakespeare, le roi d’Ecosse est au cours de la pièce dévoré par l’ambition et devient alors un tyran incontrôlable capable de tuer n’importe quel individu constituant une menace potentielle à son pouvoir absolu. Ainsi, la tragédie au sens large (pas seulement la tragédie classique) constitue bien une dénonciation du pouvoir.

Parfois, les tragédies mettent en scène un pouvoir qui veut bannir les sentiments. Il s’immisce dans la vie intime des sujets en leur interdisant l’amour sous prétexte que le devoir et l’honneur sont plus importants. Horace de Corneille illustre bien ce propos. Chez le héros éponyme, le « déshonneur » est « mortel ». Il ne peut tolérer que sa sœur Camille, personnage passionné, ne respecte pas Rome qui incarne le pouvoir. Lorsqu’elle lance une imprécation pour montrer sa détestation de Rome et venger son amant Curiace, Horace n’hésite pas une seconde à l’éliminer. Le public peut ainsi comprendre, grâce à la tragédie, qu’un pouvoir qui essaie d’anéantir les sentiments, et particulièrement despotique. Cependant, notre perception de la pièce en tant que post-romantiques n’est certainement pas la même qu’au XVIIème siècle.

Enfin, la tragédie, basée sur un sujet grave, ne peut qu’affecter le spectateur. Le registre tragique permet de mettre en scène des sentiments très intenses qui ont pour conséquence la catharsis définie pour la première fois par Aristote comme « purgation des passions ». Le public en ressort profondément touché et retient ce qu’il a vu sur scène : il sera alors plus enclin à lutter contre un pouvoir qu’il juge tyrannique. Toutes les tragédies classiques recherchent e phénomène, telles que Britannicus et Phèdre de Racine ou Horace de Corneille. Pour finir, la tragédie, de par son sujet grave, est un avertissement efficace contre la tyrannie.


Toutefois, la comédie peut au même titre que la tragédie constituer une réelle dénonciation du pouvoir. En effet, celle-ci corrige les mœurs par le rire (« castigat ridendo mores »). Le spectateur prend du plaisir à assister à la représentation théâtrale. Il se divertit et intègre peut-être de façon plus plaisante le message que le dramaturge cherche à faire passer. Le fait d’avoir une fin heureuse peut donner du courage au spectateur qui voit que les rebellions face au pouvoir abusif ne se terminent pas forcément mal. De nombreuses pièces écrites par Molière ne servent ainsi pas seulement à faire rire mais également à dénoncer la tyrannie de personnages comme Arnolphe dans L’école des femmes qui veut modeler la vie et le caractère d’Agnès pour en faire une parfaite épouse, selon sa propre définition. Il est sévèrement puni pour ce péché de démesure ou hybris qui le mène à sa perte. On remarque donc que la comédie est un moyen efficace de représenter le pouvoir autocratique et de le condamner.

Par ailleurs, la « Grande Comédie » ne se contente pas de dénoncer, son but est aussi de faire évoluer les mœurs. La toute puissance de la volonté paternelle est une forme de tyrannie qui mérite elle aussi d’être dénoncée. En effet, au XVIIème siècle, à l’époque du Classicisme, les mariages forcés, arrangés par les familles ne sont pas rares. L’enfant doit accepter le fait de souffrir pour des raisons souvent d’ordre financier. Molière dans L’école des femmes se déclare clairement contre cette pratique. Agnès, bien que la coïncidence soit heureuse, se voit forcée d’épouser Horace. Dans la même optique, L’île des esclaves de Marivaux prône une idée d’égalité entre maîtres et valets, ce qui constitue une véritable avancée dans la conquête des libertés et l’abolition des privilèges. Encore une fois, la comédie permet une représentation du pouvoir dans un but d’évolution de la société.

En dernier lieu, les comédies ont pour habitude de ridiculiser le pouvoir en poussant les défauts de ses détenteurs à leur paroxysme. Le pouvoir s’en trouve pratiquement anéanti. Cette caractéristique est particulièrement ressentie dans des pièces de Molière telles que L’Avare ou Le Malade Imaginaire. Dans cette dernière, le maître de maison, hypochondriaque est méprisé de tous ses proches mais fait le bonheur des médecins. Il est crédule et même plus idiot que sa domestique. De cette façon, le pouvoir est critiqué et complètement ridiculisé par la comédie, toujours dans une perspective de dénonciation.


En conclusion, le théâtre permet la représentation du pouvoir aussi bien à travers la tragédie que par la comédie dans un but de dénonciation de la société. La thématique du pouvoir est toujours d’actualité puisqu’il y a peu de temps, des tyrans tels qu’Hitler ou Staline sévissaient encore en Europe. Or, une des premières actions d’un régime totalitaire est de censurer la littérature qui est donc un moyen efficace de lutter contre les abus de pouvoir. Le théâtre de l’absurde se développera d’ailleurs au XXème siècle montrant une existence dénuée de signification et mettant en scène la déraison du monde dans laquelle l'humanité se perd après les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale (Beckett, Ionesco).

 
 

Deuxième modèle de correction de la dissertation

Le théâtre est un genre qui a connu un grand succès et une grande importance dans notre vie, depuis l’antiquité. Une des caractéristiques de ce genre, est qu’il permet une représentation du pouvoir. Nous allons donc repérer quels sont les moyens de représenter ce pouvoir quelle est l’utilité de le mettre en scène. En premier lieu, nous allons expliquer comment se fait cette représentation, puis nous démontrerons qu’elle a plusieurs buts bien précis.


En effet, il existe de nombreux moyens pour représenter le pouvoir dans une pièce de théâtre. Tout d’abord, cette représentation peut se faire, dans la tragédie classique, à travers la mise en scène de personnages puissants et nobles. Dans une grande partie des œuvres théâtrales classiques du XVIIème siècle, les personnages principaux sont issus de milieu noble, ou de la famille royale. C’est par exemple le cas dans la pièce Phèdre de Jean Racine, écrite en 1677, où la protagoniste éponyme est la femme du roi. Un grand nombre de tragédies classiques s’inspire aussi de l’antiquité, qui est une époque où la société est très hiérarchisée, et où il y a donc de grands enjeux de pouvoir. Dans la tragédie classique, la mise en scène de personnages nobles et puissants, peut donc permettre une représentation du pouvoir.

De plus, dans la comédie classique, le pouvoir peut être mis en scène à travers la présence de personnages grossiers, sots, égocentriques mais de rang important dans la société. Dans de nombreuses pièces de Molière, le protagoniste est un personnage noble mais sans valeurs morales. Cela résulte souvent en un abus de pouvoir, contrairement au héros tragique dans la tragédie classique. Dans L’école des femmes, par exemple, Arnolphe essaie de faire d’Agnès, une femme sotte, afin de la marier sans crainte d’être trompé. Dans la comédie classique, le pouvoir peut donc être représenté par des personnages de haut rang, grossiers et égoïstes.

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Ainsi, il existe diverses manières de représenter le pouvoir sur scène, ce qui présente divers buts et objectifs. Tout d’abord, elle permet de renforcer l’intrigue. En effet, une personne détenant du pouvoir a aussi une grande responsabilité vis-à-vis des autres et doit donc faire ses choix en en tenant compte. Dans Horace de Corneille (1640), comme dans de nombreuses autres pièces le héros doit choisir entre son bien-être personnel et son devoir. Dans la plupart des pièces de Corneille le héros choisit le devoir. La représentation du pouvoir au théâtre renforce donc l’intrigue et crée un effet de suspens, qui peut parfois conduire à un phénomène de Catharsis.

Un autre but de la mise en scène d’un pouvoir, est de plaire au spectateur, notamment au XVIIème siècle. Le public est composé essentiellement de nobles et de personnes de la haute société. La représentation du pouvoir, permet donc aux spectateurs de s’identifier aux personnages. La pièce les touchera alors bien plus. La représentation du pouvoir permet donc aussi à un pièce de plaire au public et de remporter un grand succès.

De plus, la mise en scène d’un pouvoir, parfois tyrannique, peut pousser le spectateur à mener une réflexion sur lui-même, et son entourage. C’est le cas dans L’école des femmes, où Molière essaie de faire passer un message sur l’éducation des femmes et le mariage forcé à travers le pouvoir tyrannique incarné par Arnolphe. Un autre exemple est Antigone de Jean Anouilh, où l’auteur a essayé de faire passer un message implicite au français pendant l’occupation nazie, à travers la mise en scène du personnage tyrannique de Créon qui n’hésite pas à faire exécuter sa nièce Antigone pour préserver son pouvoir. La représentation du pouvoir permet donc aussi de faire réfléchir le spectateur.



Nous pouvons donc affirmer qu’il y a différents moyens de représenter le pouvoir et qu’il y a plusieurs buts à cette représentation. Le thème du pouvoir n’appartient pas seulement au théâtre mais aussi à d’autres genres, tel le roman ou la poésie, où la représentation du pouvoir apparaît parfois.

Dissertations sur une oeuvre au programme, objet d'étude le théâtre au bac de français 2020

Date de dernière mise à jour : 28/10/2019

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