L’enseignement de spécialité d’humanités, littérature et philosophie -Les pouvoirs de la parole, programme HLP, classe de 1ère voie générale

Les pouvoirs de la parole - Période de référence : De l’Antiquité à l’Âge classique - L’art de la parole- L’autorité de la parole - Les séductions de la parole. Classe de 1ère, voie générale

Platon 2

Les pouvoirs de la parole

HLP Première 

Support cours / Quiz  

E3C / Spécimen - 2

Tous les sujets E3C

Annales zéro - 1 / 2

Représentations du monde

HLP Première 

Support cours / Quiz  

E3C / Spécimen - 1 / 3

Tous les sujets E3C

Annales zéro - 3 / 4

Ressources académiques, HLP = problématisation, séquences

 La théorie platonicienne de la parole dans Phèdre   - Parcours HLP de l'académie de Nancy   -  Problématisation et documents numériques, académie de Bordeaux

Problématisation sur les pouvoirs de la parole, académie de Strasbourg   -  Académie de Lille, ressources les pouvoirs de la parole et les représentations du monde  

Propositions de séquences élaborées par des professeurs de philosophie et de Lettres de l’académie de Versailles 

Philosophie et poésie d’hier à aujourd’hui    -   -Entre Ulysse et Shéhérazade : la parole et le pouvoir

Accords et désaccords : à quelle condition la parole peut-elle créer du lien ? 

Quelle valeur accorder à la parole qui séduit ?   -   - L’exercice de la parole en démocratie

Propositions de séquences élaborées par les professeurs de l’académie de Dijon

- Projet 1
Un premier axe de travail : comment la parole est constitutive d’une identite?. The?me aborde? : l’autorite? de la parole
Un deuxie?me axe de travail : comment les formes essentielles de la parole (chant, rhe?torique, dialogue) correspondent au conflit entre se?duction et re?flexion, entre de?sir et raison.
The?mes aborde?s : l’art de la parole, les se?ductions de la parole

- Projet 2
Proposition d’entrée dans le thème des "pouvoirs de la parole " par une réflexion en deux temps : d’abord sur l’amour, puis sur la justice.

Humanités, littérature et philosophie
Épreuve écrite.
Durée : 2 heures

Objectifs  : L’épreuve vise à évaluer la maîtrise par le candidat des attendus du programme de l’enseignement de spécialité « Humanités, littérature et philosophie » pour la classe de première, défini dans l’arrêté du 17 janvier 2019 paru au BOEN spécial n° 1 du 22 janvier 2019.
Structure  : L’épreuve est composée de deux questions portant sur un texte relatif à l’un des thèmes du programme de première. L’une des questions, intitulée « question d’interprétation », appelle un travail portant sur la compréhension et l’analyse d’un enjeu majeur du texte. L’autre, appelée « question de réflexion à partir du texte », conduit le candidat à rédiger une réponse étayée à une question soulevée par le texte. Chacun de ces deux exercices relève tantôt d’une approche philosophique, tantôt d’une approche littéraire, selon ce qu’indique explicitement l’intitulé du sujet. Leur articulation répond au principe de coopération interdisciplinaire propre à cet enseignement de spécialité. L’ensemble des connaissances acquises est mobilisable à bon escient dans les deux parties de l’examen. Les deux questions donnent lieu à des développements d’ampleur comparable et font l’objet de corrections distinctes, l’une par un correcteur de français, l’autre par un correcteur de philosophie, selon l’orientation disciplinaire respective des exercices.
Notation : Chaque question est notée sur 10. La somme des deux notes constitue la note globale unique de l’épreuve.

La première partie de l’enseignement a pour objet le rôle du langage et de la parole dans les sociétés humaines

Programme d’enseignement de spécialité d’humanités, littérature et philosophie de première générale BO

 

A consulter 

Sujets zéro HLP 

Programme d’humanités, littérature et philosophie de première générale

 

Préambule

L’enseignement de spécialité d’humanités, littérature et philosophie vise à procurer aux élèves de première et de terminale une solide formation générale dans le domaine des lettres, de la philosophie et des sciences humaines. Réunissant des disciplines à la fois différentes et fortement liées, il leur propose une approche nouvelle de grandes questions de culture et une initiation à une réflexion personnelle sur ces questions, nourrie par la rencontre et la fréquentation d’œuvres d’intérêt majeur. Il développe l’ensemble des compétences relatives à la lecture, à l’interprétation des œuvres et des textes, à l’expression et à l’analyse de problèmes et d’objets complexes.
Comme tous les enseignements, cette spécialité contribue au développement des compétences orales à travers notamment la pratique de l’argumentation. Celle-ci conduit à préciser sa pensée et à expliciter son raisonnement de manière à convaincre. Elle permet à chacun de faire évoluer sa pensée, jusqu’à la remettre en cause si nécessaire, pour accéder progressivement à la vérité par la preuve. Si ces considérations sont valables pour tous les élèves, elles prennent un relief particulier pour ceux qui choisiront de poursuivre cet enseignement de spécialité en terminale et qui ont à préparer l’épreuve orale terminale du baccalauréat. Il convient que les travaux proposés aux élèves y contribuent dès la classe de
première.
Cette formation s’adresse à tous les élèves désireux d’acquérir une culture humaniste qui leur permettra de réfléchir sur les questions contemporaines dans une perspective élargie. Avec une pluralité d’aspects, et en prise directe sur un certain nombre d’enjeux de société, cette formation constituera un précieux apport pour des études axées sur les sciences, les arts, les lettres, la philosophie, le droit, l’économie et la gestion, les sciences politiques, la médecine et les professions de santé. Elle sera particulièrement recommandée aux élèves souhaitant s’engager dans les carrières de l’enseignement et de la recherche en lettres et sciences humaines, de la culture et de la communication. Les contenus d’enseignement se répartissent en quatre semestres, chacun centré sur une grande dimension de la culture humaniste, donc sur l’un des objets des études rassemblées sous le nom d’humanités. Ce sont :

1) la parole, ses pouvoirs, ses fonctions et ses usages ;
2) les diverses manières de se représenter le monde et de comprendre les sociétés humaines ;
3) la relation des êtres humains à eux-mêmes et la question du moi ;
4) l’interrogation de l’Humanité sur son histoire, sur ses expériences caractéristiques et sur son devenir.
L’approche de ces questions s’effectue, pour chaque semestre, en relation privilégiée avec une période distincte dans l’histoire de la culture :

1) de l’Antiquité à l’Âge classique ;
2) Renaissance, Âge classique, Lumières ;
3) du romantisme au XXe siècle ;
4) époque contemporaine (XXe – XXIe siècles).

Cet ancrage historique ne doit pas exclure d’autres approches. On travaillera à approfondir les problématiques développées au cours de la période de référence en les comparant à des problématiques plus anciennes ou plus récentes. Cette comparaison, pratiquée à travers l’étude d’œuvres et de textes significatifs (œuvres littéraires, artistiques, philosophiques, œuvres intégrales ou extraits), permettra aux élèves tout à la fois de développer leur conscience historique, d’affiner leur jugement critique et d’enrichir leur approche des grands problèmes d’aujourd’hui.
Pour chaque semestre, l’intitulé général se décline en trois entrées qui correspondent à une grande subdivision de la thématique considérée. Il en résulte le tableau suivant :

  • Première, semestre 1
    Les pouvoirs de la parole
    Période de référence : De l’Antiquité à l’Âge classique
    L’art de la parole
    L’autorité de la parole
    Les séductions de la parole
  • Première, semestre 2
    Les représentations du monde
    Période de référence : Renaissance, Âge classique, Lumières
    Découverte du monde et pluralité
    des cultures
    Décrire, figurer, imaginer
    L’homme et l’animal
  • Terminale, semestre 1
    La recherche de soi
    Période de référence : Du romantisme au XXe siècle
    Éducation, transmission et émancipation
    Les expressions de la sensibilité
    Les métamorphoses du moi
  • Terminale, semestre 2
    L’Humanité en question
    Période de référence : Période contemporaine (XXe-XXIe siècles)
    Création, continuités et ruptures
    Histoire et violence
    L’humain et ses limites

Aucune de ces entrées n’est spécifiquement « littéraire » ou « philosophique ». Chacune d’entre elles se prête à une approche croisée, impliquant une concertation et une coopération effectives entre les professeurs en charge de cet enseignement qui doit être assuré à parts égales sur chaque année du cycle.
Chaque thème est abordé à partir de textes littéraires et philosophiques français ou traduits en français, choisis comme particulièrement représentatifs de la problématique concernée. À cette fin, la présentation de chacun de ces thèmes s’accompagne d’une bibliographie indicative comprenant des œuvres intégrales et des parties d’œuvres. Cette bibliographie est fournie à titre d’illustration, et ne prédétermine en aucun cas le choix des textes proposés dans le cadre des épreuves du baccalauréat. Les professeurs en charge de cette formation construisent leur propre itinéraire en s’appuyant sur les textes de leur choix.

Programme

Semestre 1 : les pouvoirs de la parole

La première partie de l’enseignement a pour objet le rôle du langage et de la parole dans les sociétés humaines. Elle porte sur :

? les arts et les techniques qui visent à la maîtrise de la parole publique dans des contextes variés, notamment judiciaires et politiques, artistiques et intellectuels ;
? les formes de pouvoir et d’autorité associées à la parole sous ses formes diverses ;
? la variété de ses effets : persuader, plaire et émouvoir.

Cette étude s’appuie sur une période de référence qui permet de mettre au jour les liens entre l’Antiquité et l’Âge classique. De l’aède grec récitant Homère de cité en cité à l’éloquence de la chaire, de la scène ou même de la conversation classiques, en passant par les disputes des universités médiévales ou les orateurs qui s’adressèrent à l’Assemblée athénienne ou au Sénat romain, ces périodes offrent le contexte et les œuvres dans lesquels l’art de la parole a trouvé un développement particulier..
Nourri par la découverte d’œuvres et de discours principalement issus de la période de référence, cet enseignement a en particulier pour objectif d’apprendre à :

? repérer, apprécier et analyser les procédés et les effets de l’art de la parole ;
? mettre en œuvre soi-même ces procédés et ces effets dans le cadre d’expressions écrites et orales bien construites ;
? mesurer les questions et les conflits de valeurs que l’art de la parole a suscités.

L’enseignement se distribue en trois volets ou selon trois axes, portant respectivement sur l’art de la parole, l’autorité de la parole et les séductions de la parole.

? L’art de la parole
La constitution de la rhétorique, art réglé de la parole et de l’éloquence, forme le premier axe d’étude. Celui-ci permet d’aborder les différents aspects et les divisions classiques de la rhétorique, les genres de discours et les parties du discours, ainsi que les qualités et la culture de l’orateur. L’héritage de la rhétorique antique dans l’esthétique de l’Âge classique, qui a pu être appelé L’Âge de l’éloquence, constitue un axe d’étude aisément identifiable.
L’étude prend en compte la diversité des situations de prise de parole (débats publics en assemblée, procès, cérémonies…) et celle des formes littéraires qui s’y rattachent (poèmes sacrés et profanes, discours écrits, dialogues…), ainsi que la spécificité des contextes historiques, sociaux et institutionnels dans lesquels ces savoirs et techniques se sont développés et transmis.
Les différences et les relations entre parole et écriture sont également prises en considération.

? L’autorité de la parole
Les formes d’autorité associées à l’exercice de la parole constituent le deuxième axe de ce thème.
En Grèce ancienne, le poète invoquant la Muse apparaît comme premier maître de vérité et garant de la mémoire. Sont également étudiées les autres formes de la parole autorisée qui se sont développées dans la période de référence : parole politique, religieuse, savante, didactique… L’attention est portée sur la façon dont chacune établit et manifeste la forme d’autorité qu’elle revendique, sur les principes et les valeurs qu’elle invoque pour ce faire, et sur les stratégies qu’elle privilégie.

Au-delà du cadre antique, médiéval et classique, cette étude peut se prolonger dans une réflexion sur les règles auxquelles est soumise la parole publique sous ses diverses formes, sur les codes sociaux qui régissent les différentes sortes de communication, et sur les rapports entre la parole et l’action.

? Les séductions de la parole
Les effets de la parole, son pouvoir de plaire, de séduire et d’émouvoir constituent le troisième axe de ce chapitre.
Ces effets sont étudiés en premier lieu à partir des corpus poétiques, rhétoriques et philosophiques des périodes de référence. Cette étude a notamment pour objets :

? la parole poétique ; la mise en scène de la parole et sa relation avec les autres arts ; les procédés de fiction (fable, parabole, allégorie…) ;
? les valeurs du véridique, du sincère et de l’authentique dans la communication verbale ; la parole séductrice et les procédés d’emprise ; l’amour et ses déclarations.
Les séductions de la parole ont été dès l’Antiquité un objet de polémique. Le poète et le dramaturge ont mis en scène, parfois sur le mode de la satire, l’orateur et le philosophe ; le philosophe a fait à l’orateur et au poète un procès en sophistique et en mensonge. L’étude de ces arguments et de ces représentations fournit aux élèves de première l’occasion d’aborder la philosophie dans ses relations d’emblée complexes avec les arts du langage. Si l’étude des pouvoirs de la parole doit s’appuyer principalement sur des textes antiques, classiques et médiévaux, elle peut s’enrichir de références comparatives à d’autres sociétés et cultures que celles qui ont constitué et recueilli l’héritage gréco-latin. Moyennant l’usage de certains textes et documents d’époques ultérieures, elle engage à une mise en perspective de l’héritage antique et médiéval et à une réflexion sur sa transmission jusqu’à notre époque.

Les pouvoirs de la parole

Les pouvoirs de la parole
1) L’art de la parole

Gorgias, Protagoras, Antiphon [extraits]. Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane [extraits de tragédies et de comédies]. Thucydide, Guerre du Péloponnèse [livre 5, dialogue des Athéniens et des Méliens] (Ve s. av. J.-C.). Isocrate, Sur l’Echange [éloge du logos], Platon, Phèdre [les procédés de la rhétorique]. Aristote, Rhétorique [premier et troisième livres].
Orateurs attiques [Lysias, Démosthène] (IVe s. av. J.-C.).
Cicéron, De l’invention, Brutus, L’orateur [extraits] (Ier s. av. J.-C.). Quintilien, Institution oratoire [extraits] (Ier s.).
Jean de Salisbury, Metalogicon [I.17, Éloge de l’éloquence] (1148). Guillaume de Machaut, Prologue, Le Veoir Dit (vers 1364). François Villon, Le Testament, et Ballades (milieu XVe s.). Sermons joyeux et parodiques [par ex. saint Hareng ou sainte Andouille] (XVe s.)

2) L’autorité de la parole
Homère, Iliade, chant II [discours d’Agamemnon] ; chant VIII [l’ambassade]. Hésiode, Théogonie [invocation des Muses] (VIIIe-VIIe s. av. J.-C.). Solon, Élégies, IV [« Notre cité »].
Xénophane, fr. 2 [le savoir dans la cité] (VIe s.). Parménide, Poème [rencontre de la déesse].
Pindare [extraits]. Hérodote, Enquête, I.1. Thucydide, Guerre du Péloponnèse [livre 2, oraison funèbre de Périclès] (Ve s.) ; Platon, Apologie de Socrate, Ménexène, Théétète [digression sur l’orateur et le philosophe] (IVe s.).
Cicéron, Catilinaires, Philippiques (Ier s. av. J.-C.). Tite-Live, Histoire romaine [21 et 34, discours insérés dans la trame du récit historique] (Ier s. av. J.-C. – Ier s.). Tacite, Dialogue des orateurs, Annales [I.31-52, révolte des légions de Germanie et allocution de Germanicus] (Ier-IIe s.). Saint Augustin, Les Confessions [extraits] (IVe-Ve s.).
La Chanson de Roland [extraits, discours épiques] (XIIe s.). Rutebeuf, Le miracle de Théophile (XIIIe s.). Jean de Meung, Roman de la Rose [2e partie] (XIIIe s.). Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils [extraits]. Vincent de Beauvais, Miroir de la doctrine [Prologue, livre 1] (XIIIe s.).

3) Les séductions de la parole
Homère, Iliade [chant VI, les adieux d’Hector], Odyssée [chant VIII, Démodocos ; chant XII, les sirènes] (VIIIe-VIIe s. av. J.-C.). Tyrtée, fr. 12 [la cité pleure ses guerriers] (VIIe s.).
Gorgias, Éloge d’Hélène. Aristophane, Les Nuées (Ve s.). Platon, Ion, Gorgias, Phèdre, République [extraits]. Aristote, Rhétorique [deuxième livre sur la persuasion], Poétique (IVe s.).
Sénèque, Consolations, tragédies (Ier s.). Boèce, La Consolation de la philosophie (VIe s.).
Abélard, Histoire de mes malheurs (XIIe s.). André le Chapelain, Traité de l’amour (XIIe s.).
Le jeu d’Adam (XIIe s.). Tristan et Iseult (XIIe s.). Boncompagno da Signa, La Roue de
Vénus (XIIe-XIIIe s.). Dante, La Vie nouvelle [extraits] (1292-1295). Le Roman de Renart
[branches I, IV, X] (XIIe-XIIIe s.). Le Roman de la Rose [le discours de Raison, Raison contre
Amour] (XIIIe s.). Le Roman de Flamenca (XIIIe s.). La Farce de Maître Pathelin (XVe s.).

Prolongements
Érasme, La civilité puérile (1530). Baldassar Castiglione, Le livre du courtisan (1528).
Shakespeare, Jules César [discours d’Antoine] (1623). Descartes, Discours de la méthode (1637).
Baltasar Gracián, L’Homme de cour (1647). Corneille, Racine, Molière [extraits de tragédies et comédies]. Pascal, Les Provinciales (1656-1657). La Fontaine, Fables (1668-1694). Bossuet, Sermons (à partir de 1669). Boileau, Art poétique (1674). Madame de Sévigné et épistoliers des XVIIe et XVIIIe siècles [extraits]. Dumarsais, Des tropes ou des différents sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue (1730).
Rousseau, Essai sur l’origine des langues (1781). Laclos, Les Liaisons dangereuses (1782).
Hugo, Les Contemplations [Réponse à un acte d’accusation)] (1856). Exemples d’éloquence
parlementaire et politique des époques modernes et contemporaines.

Proposition de progression annuelle pour la spécialité Humanités, Littérature et Philosophie

 

 

Le document à télécharger propose un projet annuel en littérature et en philosophie

Ce projet suit une démarche de travail en commun, par compétence (les sous-thèmes sont travaillés transversalement dans chaque séquence).

Proposition de projet annuel en HLP(pdf, 68 Ko)

1. Travail sur l’oral ( 5 semaines )

Chaque professeur intervient sur une question différente mais connexe:

  • Lettres: Comparer les dires, observer l’impact de la forme sur le sens (thèmes de la séduction, de l’art et du pouvoir):

Platon, extrait du Gorgias, Cicéron extraits des Catilinaires, Bossuet extrait du Sermon sur la mort, La Fontaine ("Le Corbeau et le renard")

=> textes autour de l’art de bien dire pour arriver à ses fins + (peut-être cours sur la rhétorique chez Cicéron)

  • Philosophie: la parole performative, le rapport de la parole à l’être

Auteurs: Platon Cratyle, Aristote Rhétorique, Genèse
=>Textes autour de la vérité et du mensonge dans la parole

2. Travail sur une oeuvre intégrale: (4-5 semaines)
Erasme: Eloge de la folie

3. Travailler l’écriture longue (4-5 semaines)
Faire écrire aux élèves un essai qui développe une réflexion personnelle.

Séquences sur "L'art de la parole"

En quoi la parole est-elle un pouvoir ?

Comment exercer ce pouvoir ?

Le document en téléchargement propose 6 corpus sur ce thème ainsi que les textes utilisés.

Proposition de séquences sur "L'Art de la parole"(docx, 592 Ko)

Réfutation (l’art de confisquer la parole de l’autre)

Pathos 

V. HUGO, « Préface » du Dernier jour d’un condamné 

Exorde et captatio benevolentiae : « se concilier l’auditoire, éveiller son attention et susciter son intérêt »

Péroraison : « qui embrasera ou apaisera les esprits »

VOLTAIRE, Zadig, III

 

VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique portatif, « Guerre »

Agir sur l’autre : la flatterie, la puissance, l’appât du gain

=> adapter son discours à l’auditoire, cibler

LA FONTAINE, Fables, « Le corbeau et le renard », I, 2

 

LA FONTAINE, Fables, VII, 1 «Les animaux malades de la peste »,

L'art de la conversation à l'âge classique

 

La conversation, « c’est une certaine manière d’agir les uns sur les autres, de se faire plaisir réciproquement et avec rapidité, de parler aussitôt qu’on pense, de jouir à l’instant de soi-même, d’être applaudi sans travail, de manifester son esprit dans toutes les nuances par l’accent, le geste, le regard, enfin de produire à volonté comme une sorte d’électricité qui fait jaillir des étincelles, soulage les uns de l’excès même de leur vivacité, et réveille les autres dune apathie pénible. » Mme de Staël, De l’Allemagne (citée en ouverture de l’essai de Chantal THOMAS, L’esprit de conversation)

Aspect étudié : « les séductions de la parole ».

Plus particulièrement, il s’agit de s’interroger sur « les effets de la parole, son pouvoir de plaire, de séduire et d’émouvoir »

 

CORPUS proposé :

  1. MOLIERE, Le Misanthrope, 1666, acte II, scène 4

  2. LA ROCHEFOUCAULD, Réflexions diverses, 1679, IV, « De la conversation »

  3. LA BRUYERE, Les caractères, 1688, « De la société et de la conversation »

  4. Document iconographique : frontispice des œuvres du chevalier de MERE, Les Conversations, 1668

 

Textes complémentaires :

Pour introduire la réflexion : MONTAIGNE, Essais, 1588, livre III, chapitre 8, « de l’art de conférer », version modernisée

Ouvertures contemporaines :

Théodore ZELDIN, De la conversation. Comment parler peut changer la vie (Librairie Fayard. 1999 pour la traduction en langue française.)

Bertrand BUFFON, La Parole persuasive, Paris, PUF, 2002, p. 125-127.

MAGRITTE, L’Art de la conversation, 1950 . // Textes de FOUCAULT et de MICHAUX

 

Autorité et séductions de la parole

Proposition de séquences, pistes de réflexion et documents sur le thème de "Séduction et autorité de la parole".

Pistes d'étude détailllées : Séduction et autorité de la parole(doc, 94 Ko)

  1. Etape 1 a : Réflexion collective dirigée autour de l’autorité du livre / du Livre,  à partir de la citation tirée du premier extrait du Roman de Renart  (sans nécessairement leur donner la référence)
  2. Etape 1 b : distribution de deux textes : l’extrait de la Genèse et la Création de Renart :
  3. Étape 2 : analyse rhétorique de la stratégie de séduction vicieuse du serpent qui détourne et déforme la parole divine pour tenter l’homme et la femme et créer la division.
  4. Etape 3 :  reprise du premier extrait de Renart + distribution du prologue
  5. Étape 4 : lecture et étude du texte de Saint-Augustin.
  6. Etape 5 : Lecture de l’extrait de Thomas d’Aquin.

Le Pouvoir de la parole : pistes de réflexion et textes

1. L’art de la parole 12h

Textes sur les pouvoirs de la parole(docx, 11,09 Ko)

Antiquité (6h):

> aux sources de la rhétorique : la démocratie (>philo: Platon, les sophistes, la dialectique etc.)

La rhétorique d’Aristote : les 3 types de discours

épidictique (bon/mauvais)

Judiciaire (juste/injuste)

politique (utile/inutile)

  1. Cicéron et les 3 objectifs de l’orateur

  2. Quintilien : les 5 parties du discours

>analyse de textes (au moins un pour chaque type de discours)

Moyen âge-Renaissance (4h):

> quand le formalisme devient prépondérant… puis est contesté:

  1. Abélard et la scolastique (utilisation intensive de la disputatio, des syllogismes, des questionnements cf Saint Thomas objectif : réconciliation de la foi chrétienne et de la philosophie aristotélicienne)

Toute puissance du dogme religieux > prêches.

  1. vs émergence de l’humanisme, travail et interrogations sur les textes originaux (> Luther et les 95 propositions d’Augsbourg, la Réforme). Importance du corps, de la compréhension plus que de l’apprentissage par cœur.Traité d’Erasme sur la rhétorique

> cf les deux temps de l’éducation de Gargantua : d’abord scolastique, puis humaniste.

>Montaigne Lettre sur l’institution des enfants.

Age classique :

Le retour aux préceptes « classiques », l’importance nouvelle du style et des tropes

Malherbe, et l’Art poétique de Nicolas Boileau

l’honnête homme et le courtisan : la rhétorique comme marqueur social

2. L’autorité de la parole (ébauche)

Pistes :

parole sacrée

outil de pouvoir politique

propagande et contestation

Antiquité :

La parole divine, parole efficace « que la lumière soit ! » + et impérative: les dix commandements

détournement par les femmes : Aristophane, L’assemblée des femmes

Agôn Antigone-Créon chez Sophocle : deux lois s’affrontent, la loi des hommes, la loi des Dieux

la parole en politique

Moyen-âge

inquisition et hérésie

Renaissance

Exemple de parole qui prétend faire vaciller le pouvoir : Discours sur la servitude volontaire, La Boétie : inciter à la désobéissance civile pour résister à la tyrannie

poésie apologétique de la religion chrétienne : tourner l’homme vers Dieu

Jean de Sponde, Sonnets sur la mort

Chassignet Mépris de la vie et consolation contre la mort

Age classique

les sermons : Bossuet (Sermon sur la mort, sermon du mauvais riche), Fénelon

3. Les séductions de la parole

définition du verbe « séduire » :

1. Vx. Induire en erreur, abuser. Synon. égarer, tromper.

2. Détourner du droit chemin, du bien.

− En partic. Amener une femme à se donner en dehors du mariage.

3. Convaincre en mettant en œuvre tous les moyens de plaire.

C. − Attirer de façon irrésistible, tenir qq1 comme sous un charme

>>> deux grandes pistes :

    1. le discours amoureux

    2. la parole manipulatrice

Variations thématiques :

femmes séduites

multiplication des mises en garde contre la parole séductrice dans les manuels d’éducation à destination des filles (cf L'Ecole des femmes, I, 1 (v. 162-164). « Elle était fort en peine, et me vint demander / Avec une innocence à nulle autre pareille, / Si les enfants qu'on fait se faisaient par l'oreille ».

depuis Eve et le serpent : Genèse, III, 13 « le serpent m’a séduite »…

exemple : XIVe siècle : Le livre du Chevalier de La Tour Landry pour l’enseignement de ses filles : chapitre 39 « De Eve notre première mère » citée comme contre exemple (il ne faut ni écouter ni parler aux hommes)

femmes séductrices ou manipulatrices :

Mme de Merteuil (et son alter ego masculin, Valmont)

Schéhérazade (prolongement, XVIIIe)

Agrippine (mère de Néron), Clytemnestre (mère d’Iphygénie, Oreste et Electre)

Lady Macbeth

sirènes, magiciennes (Médée, Circé), la parole incompréhensible, l’incantation, Mélusine, Ondine, Lorelei, fées, sorcières

Par période

Antiquité:

Platon se méfiant des artistes et proposant par exemple de censurer Homère lorsqu’il montre les héros perdus ou en train de pleurer

L’art d’aimer, Ovide

Moyen-âge :

la fin’amor ou amour courtois :

« La belle dame sans merci »

Christine de Pisan

Livre du coeur d’amour épris René d’Anjou

Guillaume IX d’Aquitaine (ou dit de Poitiers) > poème pour convaincre une dame

Le roman de la rose (partie de Guillaume de Lorris, poème allégorique)

Les grands rhétoriqueurs (acrostiches, palindromes),

exemple Le chapelet des Dames de Jean Molinet (blasons)

Renaissance :

poésie du carpe diem en ce qu’elle s’efforce de convaincre la dame de se donner à son amant.

Le blason qui célèbre une partie du corps féminin : Marot, Scève (XVIe)

XVIIe :

Fables Le corbeau et le renard

Stances à Marquise, Corneille

la voie de Théophile de Viau, libertin et moderne Elégie à une dame, « j’ai fait ce que j’ai pu... » (pour résister à l’amour)

poésie précieuse, baroque, maniériste : François Tristan L’Hermite : Les plaintes d’Acante

Date de dernière mise à jour : 12/01/2023

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