Marivaux, L'Île des esclaves / parcours : maîtres et valets. Programme bac 2023 technologique

Analyse d'une oeuvre au programme, l'Île des esclaves-

L ile des esclaves

Bandeau

 

- L’île, espace théâtral

- Île et utopie

- La Grèce dans L ’Île des Esclaves

- La Commedia dell’arte dans L'Île des esclaves et La Colonie

- Marivaux Philosophe ?

La publication de ces pages est le fruit du travail collectif de professeurs de Lettres de l'académie de Rouen (Mme Martine Lombaerde, MM. Pascal Bernhart, Bernard Chambré, Hervé Chesnais, Thierry Morand et Dominique Morineau sous la direction de M. François Didier, IA-IPR de Lettres)

Comprendre le parcours bac

  • Quiz n° 1 :
  • La vie et l'oeuvre de Marivaux
  • 22 questions / réponses
  • Faire le quiz 
  • Questionnaire  :
  • Questionnaire sur le siècle des lumières
  • 22 questions / réponses 
  • Faire le quiz
  • Quiz n° 2 :
  • Quiz sur le parcours bac "Maîtres et valets"
  • 20 questions / réponses 
  • Faire le quiz

Pour revoir vos études linéaires, entraînez-vous 

  • Quiz n°3
  • Quiz sur la scène d'exposition
  • 21 questions / Correction 
  • Faire le quiz 
  • Quiz n°4
  • Quiz sur la scène 3
  • 15 questions / Correction 
  • Faire le quiz 
  • Quiz n° 5
  • Quiz sur la scène 5
  • 17 questions / Correction 
  • Entraînez-vous
  • Quiz n° 6
  • Quiz sur la scène 9
  • 17 questions / Correction 
  • Entraînez-vous

Exercices bac français Marivaux L'Île des esclaves parcours maîtres et valets -Evaluez votre niveau, testez vous, progressez avec les quiz

Exercices 2 4

Exercices bac français Marivaux L'Île des esclaves parcours maîtres et valets. Evaluez votre niveau, testez vos connaissances

Exercices bac français Marivaux L'Île des esclaves parcours maîtres et valets -Evaluez votre niveau, testez vous, progressez avec les quiz, QCM, questionnaires

Comprendre le parcours Maître/valet

L'Île des esclaves est une comédie en un acte de 11 scènes et en prose de Marivaux représentée pour la première fois le lundi , à l'Hôtel de Bourgogne par les Comédiens Italiens.

Les personnages grecs, le naufrage ainsi que caractère d'Euphrosine tendent vers une tragédie. Mais la pièce est bien une comédie : confusion des sentiments, échanges de pouvoir entre maîtres et valets, enfin l'aspect résolument comique du personnage d'Arlequin. De plus, la pièce se termine sur une reprise du pouvoir par les maîtres et le retour au statut d'esclave de Cléanthis et d'Arlequin ; ce retour à la situation initiale est le propre de la comédie. 

Marivaux 

Pierre Carlet de Chamblain. Famille de petite noblesse. Il fréquente deux salons et découvre la PRECIOSITE. Il écrit des romans parodiques, des poèmes, des chroniques journalistiques. Il va créer le marivaudage. Sa devise reprend la devise du théâtre : « castigat ridendo mores. » (la comédie châtie les mœurs en riant.) Comédie philosophique avec L’Ile des esclaves. Son nom a donné naissance au verbe « marivauder » (échanger des propos galants pour séduire).

Qu’est-ce que le marivaudage ?
Marivaudage : style précieux pour exprimer des sentiments amoureux.

 

Vous pouvez aussi consulter 

 

A consulter pour vous entraîner 

 

 

Quelles représentations, les comédies du 18è donnent-elles des maîtres et des valets et de leurs relations?

Maîtres et valets des comédies du 18ème siècle

 

L’île des esclaves, Marivaux, 1725

Le courant littéraire de L'Ile des esclaves :

Les Lumières. La comédie en un acte (11 scènes) de Marivaux est marquée par un thème socio-politique : la critique de l'ordre social et de la hiérarchie religieuse. Elle s'inscrit à la fois dans le théâtre de Marivaux - avec le jeu du travestissement et le thème de l'amour - et dans la pensée du 18°s.

La relation maître-valet est une convention traditionnelle du théâtre de comédie qui joue sur les contrastes de la hiérarchie sociale, remontant à l'esclavage en Grèce antique et dans la Rome antique, adaptée plus tard à la domesticité à l'époque moderne, utilisée en Italie par la commedia dell'arte et dans le théâtre français par Molière, Marivaux, Beaumarchais, avec des résurgences jusque chez Bertolt Brecht. Dans la comédie et parfois dans la tragédie, le rôle du valet peut être celui du confident.

Au xviiie siècle, le valet change de position (réflexion de chacun sur les défauts humains, sur la hiérarchisation de la société, problème des classes sociales).

  • Exemple de l'Île des esclaves de Marivaux, les valets ont de véritables revendications sociales, ils veulent être reconnus, sur un plan moraliste, pas politique, ils ne veulent pas devenir maîtres.
  • Exemple aussi du personnage de Figaro.

 

Maîtres et valets chez Marivaux

Marivaux (1688-1763) reprend la figure d'Arlequin de la commedia dell'arte. A l'origine ce valet était facilement reconnaissable grâce à son costume coloré et son massque de cuir. Il se distinguait par ses ruses, ses pirouettes et sa gourmandise. Sa simplicité rustique fait rire par son décalage avec le raffinement de la société mondaine.
Ce personnage évolue sous la plume de Marivaux : il devient moins grossier et plus subtil. Le personnage ne se cantonne plus au rôle de stratège dans les intrigues amoureuses ; mais devient dans La Double Inconstance (1723), le défenseur des valeurs du monde paysan, c'est-à-dire celles de la simplicité et du naturel, par opposition aux valeurs de la cour fondées sur le jeu des apparences et des préséances.
Dans L'Ile des esclaves (1725), les valets prennent même la place des maîtres : ils veulent leur donner une leçon pour les rendre meilleurs.
Dans Le Jeu de l'amour et du hasard (1730), alors que leurs maîtres, Silvia et Dorante, se sont travestis en valets pour mieux éprouver leur amour, Lisette et Arlequin leur montrent que l'aveu sincère vaut mieux que l'amour-propre de leur condition qui répugne à une mésalliance.

 

Problématiques

En quoi le conflit qui oppose le maître et le valet est-il le bon moyen pour transformer le cœur des personnages ?

Peut-on parler d’une pièce « pré-révolutionnaire » ?

Quels outils linguistiques et dramaturgiques Marivaux met-il en œuvre pour développer le conflit ?

Objectifs d’apprentissage :

La pièce de Marivaux permet d’étudier :

• le genre théâtral, la comédie ;

• les valeurs morales individuelles qui construisent la vie en société ;

• la critique, sur le mode utopique, de la société du XVIIIe siècle.

Études transversales

Le théâtre

Les personnages

• Iphicrate et les esclaves : la Grèce antique « Vous parlez la langue d’Athènes » (scène I).

• Les personnages de la comédie italienne du XVIIe et XVIIIe siècles : Arlequin, Marivaux, l’héritage de la Commedia dell’arte.

• Maître et valet : un duo conflictuel (et peut-être complémentaire aussi ?).

• Le valet traditionnel : insolent, buveur, moqueur, persifleur, contestataire.

• Les personnages féminins : du stéréotype à l’humanisation. Le renversement de situation L’inversion des rôles, la prise de pouvoir contre la domination, le changement de nom et de costume.

La comédie et le comique

• La mise en abyme : plaire et instruire en instruisant les maîtres dans la pièce (scènes I et II), dénoncer le jeu des masques et des apparences par l’illusion théâtrale.

• Peindre le portrait de la coquette (scène IV).

• Parodier le discours amoureux (scène VI).

La construction des scènes

Symétrie et répétitions, la médiation de Trivelin

Le langage : des mots, des coups, des gestes

• La mise en espace du texte

. • Le langage du corps.

La leçon par l’expérience de la souffrance

La voix de Marivaux : la compassion, la vertu de la bonté et de la générosité (cf. peinture morale de Greuze).

La sincérité et la simplicité « je veux être un homme de bien » (scène X), le prolongement de l’honnête homme du XVIIe siècle.

La question de la sensibilité au XVIIIe siècle, l’émotion et les larmes

. L’utopie

• L’île, espace de la représentation de la société (variation sur les îles Fortunées), espace de la scène.

• L’inversion des rapports entre le maître et le valet : un miroir « expérimental » de la société.

• Les limites de l’utopie : le miroir tendu aux maîtres est une épreuve qui vise à corriger leurs défauts et non à repenser l’organisation sociale.

Source 

Résumé de l'oeuvre de Marivaux

Iphicrate et Arlequin ont fait naufrage sur une île, après que leur chaloupe se fut brisée contre un rocher. Tous leurs compagnons semblent avoir péri en mer, Iphicrate veut partir à leur recherche mais Arlequin, ayant compris qu'ils étaient sur l’île des esclaves , une île où les esclaves deviennent maîtres et les maîtres esclaves, profite de la situation pour décider de ne plus être son esclave. Pour son insolence, Iphicrate, furieux, menace Arlequin de son épée, signe de sa noblesse.

Une personne nommée Trivelin, accompagnée de quelques habitants de l'île, accourt vers Iphicrate lorsqu'il le voit l'épée à la main. Trivelin le désarme et pour punir Iphicrate de son comportement agressif envers Arlequin, il leur ordonne de changer de nom. Désormais Arlequin sera le Seigneur Iphicrate et le Seigneur Iphicrate sera Arlequin ou simplement « Hé ».

Trivelin, ancien esclave et gouverneur de l'île, leur explique alors la loi de l'île des esclaves : quand un maître arrive avec son esclave, le maître devient l'esclave et l'esclave son maître. Le maître pourra ainsi en tirer une leçon et revenir sur ses erreurs. Il s'agit donc de corriger l'orgueil et la barbarie des maîtres, pour les rendre « sains », plutôt que de se venger.

Arlequin et Iphicrate rencontrent Cléanthis et Euphrosine qui sont dans le même cas. Trivelin encourage Cléanthis à faire le portrait d'Euphrosine, puis fait avouer à celle-ci que ce portrait est ressemblant. Arlequin fait de même pour Iphicrate devant Trivelin ; Iphicrate finit aussi par concéder la véracité du portrait.

Arlequin et Cléanthis, nouveaux maîtres, s'essaient à la séduction, comme les nobles, mais ça ne prend pas. Arlequin propose alors à Cléanthis de tomber amoureuse d'Iphicrate, pendant que lui, séduira Euphrosine.

Cléanthis part voir Euphrosine pour lui dire du bien d'Arlequin. Euphrosine s'en moque. Arlequin arrive devant Euphrosine mais sa déclaration tourne à l'échec. Euphrosine retourne la situation et domine Arlequin.

Arlequin ordonne à Iphicrate d'aimer Cléanthis, la nouvelle Euphrosine, mais Iphicrate se plaint. Il tente de prendre Arlequin par les sentiments, et d'éveiller chez lui de la pitié et des remords, pour le faire culpabiliser. Arlequin n'est pas dupe et ne se laisse pas influencer.

Arlequin finit par pardonner à son maître, renonce à son nouveau statut et échange ses habits avec ceux d'Iphicrate. Arlequin a compris qu'il n'est pas fait pour être maître : « Je ne te ressemble pas, moi, je n'aurais point le courage d'être heureux à tes dépens. ». Iphicrate assure à Arlequin qu'il a compris la leçon, qu'il lui revaudra ça et lui demande même d'oublier qu'il a été son esclave. Cléanthis, qui les rejoint avec Euphrosine, est étonnée de la situation. Arlequin invite Cléanthis à faire de même en expliquant qu'il veut être un « homme de bien » et que cela passe par le pardon.

Euphrosine, une fois de plus, essaye de profiter de la situation, ce qui provoque la colère de Cléanthis : les riches et les nobles, avec leur or, leur argent, leur dignité ne valent pas plus que les autres. Ils les méprisent même et sont incapables de pardon. Pour être capable de pardonner, il ne faut pas être seigneur, il faut « avoir le cœur bon, de la vertu et de la raison »… voilà ce qui fait qu'un homme est plus qu'un autre.

Arlequin intervient pour dire à Cléanthis que le pardon n'a pas besoin de reproches, d'injures et de rancune. Euphrosine finit par avouer qu'elle a « abusé de l'autorité » qu'elle avait sur Cléanthis. Cléanthis lui rend sa liberté, Euphrosine l'embrasse et lui propose le partage de ses biens.

Trivelin revient et trouve Cléanthis et Arlequin, libérés de leur condition d'esclaves, agenouillés, par humilité, devant leurs anciens maîtres. Trivelin n'est pas étonné de ce qu'il découvre, c'est ce qu'il attendait. Il prend finalement la parole et rappelle les leçons de l'expérience de chacun : Euphrosine et Iphicrate ont compris qu'ils agissaient mal quand ils étaient les maîtres, et Cléanthis et Arlequin ont choisi le pardon plutôt que la vengeance quand ils sont devenus les maîtres. Il invite chacun à réfléchir là-dessus. Il conclut que « la différence des conditions n'est qu'une épreuve que les dieux font sur nous ».

Trivelin annonce ensuite aux quatre Athéniens qu'ils peuvent se préparer à repartir, un bateau va bientôt les reconduire à Athènes. Il termine en disant que ce jour est sûrement le plus « profitable » de leur vie

Les personnages principaux :



- Iphicrate, général athénien. En grec, son prénom renvoie à son ordre social et signifie celui qui gouverne par la force.

- Arlequin, esclave d'Iphicrate. C'est un personnage célèbre de la commedia dell'arte. Son ton est très familier. Dans la pièce, il change momentanément de statut pour devenir le maître d'Iphicrate. Peu rancunier, il pardonne ses excès à son maître. Pour lui, rien ne porte à conséquences.

- Euphrosine, dame athénienne. Comme Arlequin, elle est issue de la Commmedia dell'arte. C'est la maîtresse de Cléanthis. Coquette et de mauvaise foi, elle refuse de reconnaître ses défauts à Trivelin
- Cléanthis, esclave d'Euphrosine et maîtresse d'Arlequin. Rancunière, elle profite de son renversement de statut pour assouvir sa vengeance et refuse d'abord de rendre son statut de maître.
- Trivelin, gouverneur de l'île. Il s'agit d'un ancien esclave, qui a supprimé les maîtres à son arrivée sur l'île par désir de vengeance. Dans la pièce il est compatissant envers les maîtres durant la passation de pouvoirs.

On dénombre au total cinq personnages dans cette pièce, trois ont des noms grecs et les deux autres sont issus de la commedia dell'arte. Le personnage d'Arlequin caractérise un certain type de comique, notamment grâce à l'acte 1 scène 1 où il apparaît sur scène avec sa bouteille de vin accrochée à la ceinture. En dehors de la situation représentée, on y voit un personnage traditionnel venu de la commedia dell'arte (comédie d'origine populaire italienne avec des acteurs souvent masqués qui jouent des personnages typés) qui n'est cependant pas dépourvu d'une certaine vivacité naturelle. Une fois sur scène, Arlequin fait son théâtre, il occupe tout l'espace de jeu, donnant à voir et à partager sa joie de vivre de façon particulièrement marquée. Il incarne la gaieté et il est aussi contraire à tout esprit calculateur et vindicatif. Les échanges entre Trivelin et Arlequin, dans la scène 5 de Marivaux, montrent comment ce caractère traditionnel est exploité. Sa bonne nature réjouit le spectateur. Marivaux utilise aussi des jeux de scène spécifiques renvoyant aux codes de la commedia dell'arte, que l'on appelle des lazzi et qui donnent au personnage le statut de pitre, ce qui rythme bien toute la pièce.

Iphicrate : Le personnage d’Iphicrate subit une évolution dans la pièce de Marivaux : d’abord il est vaniteux et il n’accepte pas sa condition d’esclavage parce qu’il est habitué à utiliser la violence contre Arlequin ; ensuite il est repenti de son attitude envers Arlequin, qui lui rend la liberté. À la différence de la Commedia dell’Arte, où les bourgeois riches sont condamnés à cause de leur arrogance et de leur mépris, dans cette pièce Iphicrate obtient le pardon de la part de son esclave Arlequin et il peut se racheter. Dans le portrait qu’Arlequin fait de son maître Iphicrate, on peut reconnaître les mœurs du xviiie siècle : les allusions aux pratiques de la mondanité, les vêtements (Iphicrate porte une épée qui symbolise la violence) et les rapports entre maître et valet (Iphicrate est arrogant et autoritaire). Iphicrate semble subir l’action, il n’offre que des réactions (peur, colère puis attendrissement) aux différentes situations auxquelles il est confronté.

Arlequin est un personnage issu de la commedia dell'arte. Il est l'esclave d'Iphicrate

Cléanthis est l'esclave d'Euphrosine avant de devenir sa maîtresse à la suite du renversement de pouvoir initié par Trivelin, le maître de l'Île des Esclaves. Elle s'avérera beaucoup plus rancunière envers son ancienne maîtresse et assouvit une soif de vengeance, tant et si bien que Trivelin doit la modérer. Elle ne rendra son statut de maître que sous l'influence d'Arlequin qui l'y incite. Elle tient un réquisitoire enflammé blâmant les riches, "les glorieux", nés avec toutes les richesses sans avoir rien fait. Cette tirade de la scène 10 n'est pas sans rappeler le discours de Beaumarchais à travers le personnage de Figaro.

Euphrosine, en grec « à l'humeur heureuse » ou « la bienveillante », est la maîtresse de Cléanthis. Elle apparaît comme une femme coquette. Elle dément les dires de Cléanthis à son sujet et fait d’abord preuve de réticence à l´idee d’avouer ses fautes mais Trivelin la convainc de ses bonnes intentions et lui promet en retour de la libérer le plus vite possible si celle ci met du sien, ainsi elle accepte son portrait et admet être ridicule.

Trivelin est un personnage de la commedia dell'arte. C'est le gouverneur de l'île, il était esclave auparavant. Il est présent dans la pièce pour jouer un rôle d'intermédiaire entre esclaves et maîtres. De plus, il accueille les nouveaux naufragés et leur explique les règles ainsi que le fonctionnement de l'île. C'est lui qui donne l'épée d'Iphicrate à Arlequin dans la scène 2 et change les noms des personnages.

Quels sont les autres thèmes dans l'oeuvre de Marivaux ?

 

L'utopie :

Le thème de l'utopie ne se retrouve pas vraiment dans le Jeu de l'amour et du hasard, on note une utopie sociale dans l'île des esclaves qui n'est pas sans rappeler Thomas More et son île paradisiaque. Rappelons qu'une utopie par définition est un endroit qui n'existe nulle part d'un point de vue étymologique; Donc l'île des esclaves est une utopie car au niveau social Marivaux donne l'image d'une île absolument paradisiage, un idéal de vie au sens d'un exemple de société dans laquelle règnerait un ordre inversé dans la domination des esclaves-maîtres.

La relation maîtres/ Valets :

Inversion des pouvoirs dans le but de remettre en cause l'ordre établi.

Marivaux est-il réformateur?

On pourrait croire que oui, mais en fait, Marivaux reste prudent car il ne propose pas vraiment de nouveaux schémas de société. L'inversion des rôles est plus moraliste que réformatrice car à la fin de la pièce dans l'île des esclaves tout revient à la normale. Ce jeu théâtral basé sur l'inversion des rôles a essentiellement pour fonction de remettre en cause les rapports de domination dans un certain esprit moraliste mais aucune réforme de fond n'est abordée par Marivaux.

Les procédés qui visent à la contestation chez Marivaux.

La comédie = son but est de corriger le jeu social par le rire et le comique.

Le jeu de l'amour et du hasard et l'île des esclaves

Comique (quiproquos) : des quiproquos révélateurs de l'aliénation sociale dénoncée + esprit critique de Marivaux dans l'île des esclaves et Le Jeu de l'amour et du hasard = miroir critique, relation maîtres et valets.

Quels sont les moyens de Marivaux?

Travestissement et masque, l'espace scénique est toujours inscrit dans le jeu chez Marivaux. Les rôles sont échangés entre maîtres et valets dans le Jeu de l'amour et du hasard. On retrouve l'idée de travestissement dans l'île des esclaves mais il est mis en place de manière obligatoire et forcée chez Euphrosine, Cléanthis, Iphicrate et Arlequin.

Le valet devient maître = une transgression qui permet de contester l'aliénation sociale et les codes de l'amour.

Arlequin : « J’espère que son amour me fera passer à table en dépit du sort qu’il ne m’a mis qu’au buffet ». C'est une réflexion sur le paraître par une esthétique du double qui invite le lecteur à réfléchir sur les vrais codes de "l'être" = dialectique de l'être et du paraître, du vrai et du faux.

Lutte contre le préjugé concernant le thème du mariage, on le voit avec Dorante et Silvia qui en sont les victimes. Un bourgeois ne doit pas se marier avec un domestique sans risquer de bouleverser les codes établis de la mondanité. Des connotations philosophiques conduisent le lecteur/spectateur à remettre en question les vraies valeurs du coeur et de la raison mais on retrouve dans l'île des esclaves la thématique de la réforme des esclaves. Il consteste le sort de la condition servile et sa maltraitance par les maîtres et prône l'égalité entre les hommes. La constestation est très affirmée dans cet ouvrage. Il est aussi question de la part de Marivaux de ses contemporains à qui il reproche l'acceptation de cette condition sociale par une majorité écrasante et irrespectueuse de la condition humaine. Cepedant, on pourrait reprocher à Marivaux de ne pas rester fidèle à ses conviction de contestataire car finalement, dans les deux livres, à la fin les personnages retrouvent leur place initiale peut-être dans le but d'échapper à la censure. L'objectif est donc plus moral qu'engagé d'un point de vue social ou politique.

Etudier l'évolution des formes dramatiques - la symbolique des personnages maîtres- valets - l'intérêt dramaturgique du travestissement,de la mise en abyme

*** Pour aller plus loin

- Etudier l'évolution des formes dramatiques de l'Antiquité à nos jours

- Analysez la symbolique des personnages maîtres et valets

- Etudiez l'intérêt dramaturgique du travestissement et de la mise en abyme

- Etudiez le contexte sociopolitique du 18è

L’évolution des formes dramatiques de l’Antiquité à nos jours

Le terme « théâtre » vient du grec theatron et signifie « le lieu où l'on regarde ». Le théâtre est ainsi avant tout un espace de spectacle. Né dans l'Antiquité grecque, il est devenu un genre littéraire qui s'est épanoui de manière diversifiée en fonction des époques.

Antiquité? : Le théâtre grec, marquant les débuts du genre théâtral, a une origine religieuse et est en l’honneur du dieu Dionysos. Les représentations théâtrales sont faites durant les fêtes. A cette époque, seuls les hommes pouvaient jouer? ; leur jeu était peu développé et la parole était privilégiée. Les costumes étaient essentiels pour comprendre le rôle des acteurs. Le théâtre romain s’inspire énormément du théâtre grec, ayant une dimension à la fois religieuse et politique. En effet, le théâtre était ouvert à tous et organisé par l’Etat lors des jeux.

Le Moyen Age? : Au 13ème siècle, le théâtre se joue sur la place du village ou de la ville. Les spectateurs sont des « bourgeois » (habitants du bourg). Se distinguent deux genres? : les mystères (théâtre religieux) et les farces. Mais au 16ème siècle le théâtre décline, les mystères sont interdits par l’Eglise et elle condamne cet art.

Le XVIIème? : Le XVIIème siècle marque l’apogée du théâtre. Bien que toujours très mal vu par le clergé qui veut excommunier les comédiens, c’est un art très apprécié, reconnu par Richelieu comme étant un art officiel en 1630. Il est alors divisé en deux genres? : la comédie et la tragédie. C’est un théâtre majoritairement classique qui respecte des règles. Les plus célèbres dramaturges font partie de ce siècle? : Molière, Racine, Corneille.

Le XVIIIème? : Siècle des lumières, le théâtre devient un moyen pédagogique de faire passer ses idées. C’est un théâtre qui tend à se défaire des règles du classicisme. C’est un théâtre pré-révolutionnaire. Marivaux et Beaumarchais en sont les principaux représentants.

Le XIXème? : théâtre romantique, ne suit plus de règles.

Le XXème? : Le théâtre se diversifie et devient très varié. (Jean Anouilh, Marguerite Duras, Yasmina Resa)

La symbolique des personnages maîtres et valets

Le thème maître/valet est récurrent dans le théâtre et surtout dans la comédie. Le théâtre est le reflet d’une réalité sociale et cette thématique permet différentes exploitations. Cette relation est l’image de la société, il y a des nobles, riches et instruits qui dominent et les autres qui subissent. Elle peut aussi donner naissance à beaucoup de comiques variés. C’est une relation oscillant entre rivalité et complicité, pleine d’oppositions. Souvent très stéréotypés, ce sont des personnages appréciés du public.

Intérêt dramaturgique du travestissement et de la mise en abyme

Le travestissement est un procédé utilisé notamment par Marivaux et qui lui permet de mettre en avant le caractère ou un trait de caractère ou de remettre en question l’ordre établi. Les personnages changent d’identité et donnent un aspect plus singulier à la pièce et permettent d’accentuer certains détails.

La mise en abyme singularise la pièce et la vitalise.

Contexte sociopolitique du XVIIIème siècle

Au début et milieu du XVIIIème siècle le régime politique français est une monarchie absolue? : le roi a tous les pouvoirs. Mais petit à petit de nombreuses revendications voient le jour, il faut plus d’égalité et il faut innover. Ces revendications viennent d’Angleterre. C’est le siècle des lumières et de la révolution française.

Etude linéaire scène 10 -L'humanité que partagent les maîtres et valets. tirade de Cléanthis : la virulence d'un discours. leçon à tirer : un nouveau contrat social

Date de dernière mise à jour : 26/11/2022

Ajouter un commentaire