Kant 1

Exercice de philosophie : reformuler les maximes kantiennes du sens commun

Exercice de philosophie

     

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Maximes du sens commun Kant, Critique de la faculté de juger, § 40

Kant 1

« Les maximes du sens commun sont les suivantes : 1. Penser par soi-même - 2. Penser en se mettant à la place de tout autre : 3. Toujours penser en accord avec soi-même. 
La première maxime est la maxime de la pensée sans préjugés, la seconde maxime est celle de la pensée élargie, la troisième maxime est celle de la pensée conséquente. La première maxime est celle d'une raison qui n'est jamais passive. 
On appelle préjugé la tendance à la passivité et par conséquent à l'hétéronomie de la raison ; de tous les préjugés le plus grand est celui qui consiste à se représenter la nature comme n'étant pas soumise aux règles que l'entendement de par sa propre et essentielle loi lui donne pour fondement et c'est la superstition. On nomme les lumières la libération de la superstition ; en effet, bien que cette dénomination convienne aussi à la libération des préjugés en général, la superstition doit être appelée de préférence (éminemment) un préjugé, puisque l'aveuglement en lequel elle plonge l'esprit, et bien plus qu'elle exige comme une 
obligation, montre d'une manière remarquable le besoin d'être guidé par d'autres et par conséquent l'état d'une raison passive. En ce qui concerne la seconde maxime de la pensée nous sommes bien habitués par ailleurs à appeler étroit d'esprit (borné, le contraire d'élargi) celui dont les talents ne suffisent pas à un usage important (particulièrement à celui qui demande une grande force d'application). Il n'est pas en ceci question des facultés de la 
connaissance, mais de la manière de penser et de faire de la pensée un usage final ; et si petit selon l'extension et la durée que soit le champ couvert par les dons naturels de l'homme, c'est là ce qui montre cependant un homme d'esprit ouvert, que de pouvoir s'élever au-dessus des conditions subjectives du jugement, en lesquelles tant d'autres se cramponnent, et de pouvoir réfléchir sur son propre jugement à partir d'un point de vue universel (qu'il ne peut déterminer qu'en se plaçant au point de vue d'autrui). C'est la troisième maxime, celle de la pensée conséquente, qui est la plus difficile à mettre en œuvre ; on ne le peut qu'en liant les deux premières maximes et après avoir acquis une maîtrise rendue parfaite par un exercice répété. On peut dire que la première de ces maximes est la maxime de l’entendement, la seconde est celle de la faculté de juger, la troisième celle de la raison. » 
Kant, Critique de la faculté de juger, § 40

Analyse et reformulation des trois maximes

Kant 1Dans son livre "Critique de la faculté de juger", Kant énonce trois maximes qui déterminent un mode de pensée. Ces trois maximes doivent être respectées pour faire un bon usage de la pensée. 


Penser par soi-même est la première maxime 
Il s'agit de la maxime sans préjugés ou d'une raison jamais passive, c'est-à-dire d'une raison autonome capable de s'affranchir des opinions, des préjugés pour penser librement. Lorsque la raison devient capable d'autonomie, elle cesse d'être hétéronome et sujet devient majeur (il cesse d'être mineur moralement et intellectuellement : voir l'analyse "Qu'est-ce que les Lumières?" de Kant). La devise des Lumières invite l'homme à penser par lui-même pour s'autonomiser, devenir majeur et suivre l'impératif suivant : "Ose te servir de ton entendement". 
La devise des Lumières est la suivante : "Accéder aux Lumières consiste à sortir de la minorité".


Maxime 2  - Penser en se mettant à la place de tout autre
La deuxième maxime "penser en se mettant à la place de tout autre" invite l'homme à élargir sa pensée en se décentrant en se confrontant aux idées d'autrui. Sortir de la subjectivité par l'altérité est une condition essentielle de la maxime de la pensée élargie et de sa prétention à l'universel = en accord avec les autres sujets pensants. Penser tout seul est une aliénation


Maxime 3 :  Toujours penser en accord avec soi-même. 
C'est la maxime de la pensée conséquente "toujours penser en accord avec soi-même", c'est-à-dire, une pensée sans contradiction interne. Elle suppose donc la cohérence et l'ordre qui sont les exigences de la raison. 
 

Lexique de définitions

Kant 1Lexique à étudier
Définitions 

 

A consulter 

 


Maxime : Courte formule qui sert de règle de conduite.
La minorité c’est « l’incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d’autrui »
Etre majeur intellectuellement, c'est se servir de ses facultés intellectuelles pour prendre ses propres décisions sans suivre les règles d'un autre. C'est la définition des Lumières "Etre majeur".
L’expression « les Lumières » désigne un courant de pensée du XVIII°siècle et des philosophes qui représentent ce courant. C’est un mouvement qui fait valoir la raison pour comprendre le monde. La devise kantienne à cet égard est la suivante : «Aie le courage de te servir de ton propre entendement» 
L'entendement : faculté de comprendre et de juger. Pour Kant, la fonction de l'entendement est de relier entre elles les sensations
Hétéronomie : Etre hétéronome pour Kant c'est recevoir ses lois d'un autre
Autonomie : Etre autonome, c'est être maître de soi, recevoir ses lois ou règles de soi-même
Préjugé : une opinion provisoire, une idée préconçue 
Superstition : c'est une croyance irationnelle contraire à la raison qui attribue un pouvoir surnaturel, mystique, magique à certains phénomènes, signes, actes, paroles et qui les considère comme sacrés. 
La philosophie (philosophia) est un mot d’origine grec qui signifie "amour de la sagesse"
Rationalisme : doctrine qui pose que la connaissance relève de la raison, tout ce qui existe a une explication rationnelle. Par opposition à l'empirisme au sens d'un système qui pose l'expérience comme source de toute connaissance. 

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