Les annales du bac de français, sujets nationaux et les corrigés, année 2018 séries ES, S. Objet d'étude, la question de l'homme

Bac 2020

 

Corrigés bac de français 

Sujets métropole, année 2018, séries ES, S, session de juin

 

 

 

 

Objet d’étude : La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation du XVIe siècle à nos jours

Texte A : Montaigne, Essais, livre II, chapitre 11 « De la cruauté », (1580-1588), adapté en français moderne par André Lanly
Texte B : Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, préface (1754)
Texte C : Voltaire, Dictionnaire philosophique, article « BÊTES » (1764)
Texte D : Marguerite Yourcenar, Le Temps, ce grand sculpteur, « Qui sait si l’âme des bêtes va en bas ? » (1983)

 

 

A consulter

Au bac 2017, les séries ES, S ont travaillé sur le roman

Les annales du bac de français, sujets nationaux et les corrigés, année 2017 séries ES, S. Objet d'étude, le personnage de roman
 

En 2016, les bacheliers de la session de juin, sujets nationaux ont travailllé sur l'argumentation 

Les annales du bac de français, sujets nationaux et les corrigés, année 2016 séries ES et S. La question de l'homme dans les genres de l'argumentation

 

 

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ÉCRITURE

I – Vous répondrez d'abord à la question suivante (4 points) :

Quels comportements humains les auteurs du corpus dénoncent-ils ?

II – Au choix :

1. Commentaire :
 Vous commenterez l’article « BÊTES » extrait du Dictionnaire philosophique(1764) de Voltaire (texte C).

2. Dissertation
La littérature vous semble-t-elle un moyen efficace pour émouvoir le lecteur et pour dénoncer les cruautés commises par les hommes ?

3. Invention
Vous êtes journaliste et vous cherchez à montrer qu’il est nécessaire de promulguer la « Déclaration des droits de l’animal ». Vous écrivez un article de presse d’au moins cinquante lignes, reprenant les caractéristiques du texte de Marguerite Yourcenar (texte D), et présentant des arguments variés sur un ton polémique.

 

 
 

CORRECTION PROPOSEE

 

E.A.F. - SESSION 2018

Sujets et consignes de correction académiques à consulter en plus de la correction proposée par le site www.sujetscorriges.fr  dès la sortie de l'épreuve

Pas de consignes académiques

Correction de la question de corpus

Le Corpus : la question 

 

Le corpus est un exercice de synthèse, alors n’oubliez pas d’aller à l’essentiel.

Pour être efficace, vous pouvez commencer par lire la question posée avant d’analyser les textes.

Après une brève introduction présentant les textes et la question, vous pouvez choisir deux méthodes :

-prendre deux ou trois axes thématiques communs aux textes

-analyser les textes les uns après les autres en évitant les répétitions

 

Introduction :

Ce corpus se compose de quatre œuvres argumentatives d’époque et de courant différents : un extrait du chapitre 11 des « Essais » de Montaigne intitulé « De la cruauté », la préface du « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes » rédigée par Jean-Jacques Rousseau, un article philosophique portant sur la définition du terme « Bêtes » écrit par Voltaire et enfin un extrait du roman « Le Temps, ce grand sculpteur » imaginé par l’académicienne Marguerite Yourcenar.

Dans ces textes, les auteurs emploient leur éloquence au service de la cause animale en blâmant les actions humaines porteuses de cruauté.

Aussi, nous nous interrogerons sur les formes de comportements humains condamnées par ces écrits.

Développement :

  1. Décrire la cruauté : un moyen de susciter les sentiments du lecteur

Afin de donner une pleine force argumentative à leurs propos, les auteurs décrivent des images réalistes et poignantes qui exposent les actes de violence perpétrés par l’Homme envers le monde animal. Ce procédé tiraille le sentiment de culpabilité du lecteur et déconstruit l’image de l’Homme comme un être moral doué de raison.

Dans le texte A, Montaigne mobilise le lexique de la cruauté (« une propension naturelle à la cruauté », « sanguinaires », « inhumanité », « se démembrer ») en évoquant la barbarie à l’œuvre dans la traque du cerf qu’il présente comme un « spectacle très déplaisant ». Il pose un paradoxe dans la mesure où le terme spectacle est généralement associé au divertissement dans un sens positif. De même, il indique à travers des exemples historiques que la violence à l’égard des animaux s’est imposée comme une réalité relevant de l’ordre naturel des choses où l’Homme aime à se divertir de la souffrance (« Après que l’on se fut familiarisé à Rome avec les spectacles des meurtres d’animaux », « nul ne manque de le prendre à les voir se déchirer mutuellement et se démembrer »). Le texte C propose également un tableau particulièrement violent en décrivant la dissection d’un chien réalisé à vif et en y associant des termes scientifiques (« Des barbares saisissent ce chien […] ils le dissèquent vivant pour te montrer ses veines mésaraïques »). Voltaire dénonce l’approche cartésienne consistant à considérer les bêtes comme dépourvues de sensibilité, des « machines privées » à la merci de l’Homme. L’argumentation de Voltaire est d’autant plus poignante qu’il s’adresse directement au lecteur en l’interpellant et en l’apostrophant (utilisation du pronom « tu »).

A l’inverse, dans le texte de Marguerite Yourcenar, la gravité transparaît dans le parallèle qu’elle dresse entre les violences humaines et animales qu’elle présente comme interdépendantes (« il y aurait moins d’enfants martyrs […] si le goût et l’habitude de tuer n’étaient l’apanage des chasseurs »). Le texte mobilise une nouvelle fois le vocabulaire de la cruauté pour accentuer la violence des descriptions (« martyrs », « animaux torturés », « des bêtes agonisent ». En outre, elle évoque « les abus » de l’Homme.

Enfin, Rousseau présente l’Homme comme un être dirigé par la binarité avant d’obéir à la raison. Il est partagé entre « sa répugnance naturelle » à voir ou faire souffrir un être et un impératif individuel d’assurer sa survie et son bien-être. Ce dernier principe occasionne la capacité de cruauté de l’Homme qui transparaît dans la répétition du terme « mal ».

  1. Dénoncer l’Homme : un exercice rhétorique

Les auteurs ne se contentent pas de décrire la barbarie et les atrocités commises sur les animaux mais mettent en exergue la responsabilité de l’Homme dont ils dénoncent les agissements.

Cette ambition fait l’objet d’une métaphore dans le texte C où Voltaire associe les Hommes à des « barbares » et à des « machinistes » dépourvus d’humanité à travers une accusation. L’Homme n’agirait donc pas en vertu de la raison, idée que reprend Rousseau en indiquant qu’il demeure à l’état de nature. La rhétorique de l’inhumanité est aussi particulièrement prégnante dans le texte A car Montaigne décrit les Hommes comme « des naturels sanguinaires ». Enfin, Marguerite Yourcenar dénonce l’Homme comme un transgresseur des « Lois véritables », celles qui sur une injonction religieuse sanctionne le fait de donner la mort à un être vivant.

Ainsi, selon leur parti-pris argumentatif les auteurs proposent un blâme de la sauvagerie humaine à l’égard des « bêtes », du « monde animal », considérés comme inférieurs par nature. Les auteurs s’attachent donc à condamner les exactions humaines en déconstruisant la supériorité naturelle de l’Homme et en montrant que ce dernier est lui-même un animal.

Correction du commentaire

Avant de proposer une correction au commentaire de texte, il est essentiel d’identifier les critères de réussite à prendre en compte pour traiter cet exercice.

Tout d’abord, une bonne introduction contient des références au texte et à l’auteurla présentation et la situation du texte ainsi que l’annonce de la problématique et du plan.

Le développement se compose d’au moins 2 axes avec pour chacun au moins 2 ou 3 paragraphes. Ces trois sous-parties commencent par une bonne formulation de l’argument appuyée sur la présence de citations, de procédés et de leurs commentaires.

Enfin, la conclusion doit être un bilan qui ne soit pas une répétition des axes. L’ouverture doit être pertinente, il peut s’agir par exemple de rapprocher l’œuvre commentée d’un autre texte du corpus.

N’oubliez pas que le commentaire est un exercice d’analyse et non pas de description.

Comment l’éloquence oratoire de Voltaire se partage-t-elle en une dénonciation de l’Homme et une défense de la cause animale ?

  1. Un discours argumentatif constitutif d’une dénonciation

  2. L’expression d’un sentiment de révolte de l’auteur

-verbes au mode impératif, apostrophes

-construction dynamique par une ponctuation expressive et des questions rhétoriques

  1. Un écrit virulent interpellant le lecteur

-association des registres polémique et didactique

-jeu sur les négations et les exemples et images triviales

  1. Une mise en accusation de l’Homme

  1. Une démonstration construite au service de l’ambition didactique de l’auteur

-énonciation de la thèse de l’auteur qui se positionne contre l’approche de Descartes considérant les animaux comme des machines dépourvues de sens sensibles

-interpellation du lecteur par une série de questions rhétoriques et d’arguments

  1. La construction d’une attaque directe présentant l’Homme comme un machiniste

-adresse directe et interpellation par l’emploi du tutoiement

-reprise de l’argument de la parole et accumulation de verbes d’action démontrant l’absurdité du raisonnement humain

-métaphore du barbare avec la description de la scène de dissection

C- Une critique de la supériorité humaine (de l’Homme présomptueux)

 

 
 

Correction de l'écriture d'invention

L’Écriture d’Invention

 

Le sujet de l’écriture d’invention invite à s’intéresser à l’actualité du thème de l’antispécisme par une approche journalistique. Il s’agira de mobiliser le registre polémique et didactique pour convaincre le lecteur et le persuader de la pertinence de votre propos tout en développant une posture polémique qui, par une série d’exemples, dénoncent les violences humaines commises à l’égard du monde animal. Vous devrez suivre une argumentation construite débutant sur une thèse justifiée par une série d’exemples elle-même ponctuée par une argumentation poignante afin de susciter dans un premier temps les sentiments de votre lecteur avant de le persuader.

Correction de la dissertation

La dissertation est un exercice de réflexion : il faut donc analyser chaque terme du sujet en repérant les mots clés et en les associant à des œuvres, des objets d’études.

L’introduction débute par une accroche qui amène le sujet en le situant dans un contexte afin d’aboutir à la problématique. Elle présente le sujetmontre les enjeux et permet d’annoncer le plan.

Le développement peut correspondre à deux types de plan :

-un plan critique où le premier axe valide la thèse du sujet et le second la nuance

-un plan thématique où chaque grande partie envisage un aspect de la réponse (I-oui… II-mais…)

Chaque paragraphe contient des arguments développés et illustrés d’exemples.

La conclusion est un bilan qui reformule les idées de la dissertation et qui introduit une ouverture.

Pour réussir cet exercice, il est essentiel de montrer vos connaissances personnelles car elles vous permettront de vous démarquer.

Problématique : La littérature représente-t-elle un genre privilégié pour susciter les sentiments du lecteur et dénoncer les exactions commises par les Hommes ?

  1. La littérature engagée : un support pour faire évoluer la vision du monde du lecteur

  2. L’argumentation : un moyen pour lecteur d’exercer son esprit critique

  3. Une mobilisation des sentiments au service de l’action : ou comment l’écrivain devient-il un guide éclairé ?

  4. La littérature : un genre en constante mutation partagé entre pédagogie et distraction

  5. Une évolution du genre au gré des thèmes sociétaux et des époques

  6. L’attrait des lecteurs pour le plaisir de la lecture (prédominance du genre romanesque)

 

 
 

Date de dernière mise à jour : 27/10/2019

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