Analyse linéaire et commentaire littéraire Molière Le Malade Imaginaire, II,5-Bac 2023

Pour faire une analyse linéaire du passage, vous pouvez proposer deux parties. La présentation de Thomas Diafoirus à Argan et la seconde à sa future épouse, Angélique.

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Dimension comique de la scène 5 qui met en avant l'intention satirique de Molière - Analyse linéaire d'un extrait II, 5

 

A consulter 

 

 

Analyse linéaire II, 5, le Malade imaginaire 

 

 

 

 

MONSIEUR DIAFOIRUS.

À vous témoigner notre zèle (Il se retourne vers son fils et lui dit :) Allons, Thomas, avancez. Faites vos compliments.

THOMAS DIAFOIRUS est un grand benêt, nouvellement sorti des Écoles, qui fait toutes choses de mauvaise grâce et à contretemps. N’est-ce pas par le père qu’il convient de commencer ?

MONSIEUR DIAFOIRUS.

Oui.

THOMAS DIAFOIRUS, à Argan.

Monsieur, je viens saluer, reconnaître, chérir et révérer en vous un second père, mais un second père auquel j’ose dire que je me trouve plus redevable qu’au premier. Le premier m’a engendré ; mais vous m’avez choisi. Il m’a reçu par nécessité ; mais vous m’avez accepté par grâce. Ce que je tiens de lui est un ouvrage de son corps ; mais ce que je tiens de vous est un ouvrage de votre volonté ; et, d’autant plus que les facultés spirituelles sont au-dessus des corporelles, d’autant plus je vous dois, et d’autant plus je tiens précieuse cette future filiation, dont je viens aujourd’hui vous rendre, par avance, les très humbles et très respectueux hommages.

TOINETTE.

Vivent les collèges d’où l’on sort si habile homme !

THOMAS DIAFOIRUS, à Monsieur Diafoirus.

Cela a-t-il bien été, mon père ?

MONSIEUR DIAFOIRUS.

Optime

ARGAN, à Angélique.

Allons, saluez Monsieur.

THOMAS DIAFOIRUS, à monsieur Diafoirus.

Baiserai-je?

MONSIEUR DIAFOIRUS.

Oui, oui.

THOMAS DIAFOIRUS, à Angélique.

Madame, c’est avec justice que le ciel vous a concédé le nom de belle-mère, puisque l’on…

ARGAN, à Thomas Diafoirus.

Ce n’est pas ma femme, c’est ma fille à qui vous parlez.

THOMAS DIAFOIRUS.

Où donc est-elle ?

ARGAN.

Elle va venir.

THOMAS DIAFOIRUS.

Attendrai-je, mon père, qu’elle soit venue ?

MONSIEUR DIAFOIRUS.

Faites toujours le compliment de Mademoiselle.

THOMAS DIAFOIRUS.

Mademoiselle, ni plus ni moins que la statue de Memnon rendait un son harmonieux lorsqu’elle venait à être éclairée des rayons du soleil, tout de même me sens-je animé d’un doux transport à l’apparition du soleil de vos beautés ; et, comme les naturalistes remarquent que la fleur nommée héliotrope tourne sans cesse vers cet astre du jour, aussi mon cœur dores-en-avant tournera-t-il toujours vers les astres resplendissants de vos yeux adorables, ainsi que vers son pôle unique. Souffrez donc, mademoiselle, que j’appende aujourd’hui à l’autel de vos charmes l’offrande de ce cœur qui ne respire et n’ambitionne autre gloire que d’être toute sa vie, mademoiselle, votre très humble, très obéissant, et très fidèle serviteur et mari.

TOINETTE, en le ralliant. Voilà ce que c’est que d’étudier ! on apprend à dire de belles choses.


 

Pour faire une analyse linéaire du passage, vous pouvez proposer deux parties. La première correspond à la présentation de Thomas Diafoirus à Argan et la seconde à sa future épouse, Angélique.

Dimension comique de la scène 5 qui met en avant l'intention satirique de Molière

I – Présentation de Thomas Diafoirus

  • Comique de geste - première réplique : Monsieur Diafoirus l’infantilise (il lui indique tout ce qu’il doit faire) - « avancez », « Faites ») et ses approbations (« oui », « oui, oui ») infantilisent ce fils
  • Comique de caractère : Thomas, "grand benêt... qui fait toutes choses de mauvaise grâce et à contretemps", demande sans arrêt l'approbation de son père.
  • Thomas présente ses hommages : Il demande l'approbation de son père, Il a un comportement infantile : alors que M. Diafoirus a dû lui préciser à maintes reprises qu’il « conv[enai]t [de] commencer […] par le père », il a besoin de se le faire répéter.
  • Comique de parodie du langage précieux : flatterie, hyperbole. Gradation, louange, « Monsieur, je viens saluer, reconnaître, chérir et révérer «
  •  antithèses à répétition lorsqu’il oppose son père à son beau-père pour montrer la supériorité du second sur le premier : « par nécessité/par grâce », « ouvrage de son corps/ouvrage de votre volonté », « spirituelles/corporelles » + périphrase, il utilise « second père » pour dire « beau père »
  • Remarques ironiques de Toinette qui parle peu mais sait souligner le ridicule du personnage «vive les collèges d'où l'on sort si habile homme ». La maladresse de Thomas est ainsi suggérée à travers l'image de l'élève qui a encore besoin de son père ainsi que le souligne la question «Cela a t'-il bien été mon père, mon père ? »

 

II – Présentation de Thomas Diafoirus à Angélique

  • Les présentations s'ouvrent sur un quiproquo car Thomas fait l'éloge de sa future belle-mère « Madame c'est avec justice que le ciel vous a concédé le nom de belle-mère »
  • Références à l'Antiquité « la statue de Memnon », à la science avec les « naturalistes », « l'héliotrope » qui est le nom savant du tournesol. = lyrisme comique
  • Périphrase, « astre du jour » pour «soleil ». Métaphore qui confond la femme avec « un soleil » et « ses yeux » à des « astres ». L'aimée est assimilée à une déesse, « autels de vos charmes » et « offrande ». Angélique est désignée de manière métonymique par l'expression « vos beautés ». Son vocabulaire est précieux et son discours rempli d'hyperboles et de superlatifs.
  • Les présentations s'ouvrent sur un quiproquo car Thomas fait l'éloge de sa future belle-mère « Madame c'est avec justice que le ciel vous a concédé le nom de belle-mère » - Intervention d'Argan « ce n'est pas ma femme, c'est ma fille à qui vous parlez »
  • Fin de sa tirade «votre très humble, très obéissant et très fidèle serviteur, et mari «  = registre parodique de compliments et maniérisme amoureux précieux. Toinette saura souligner le ridicule du personnage - TOINETTE, en le ralliant. «Voilà ce que c’est que d’étudier ! on apprend à dire de belles choses. » A la fin de sa déclaration, Thomas se retrouve de nouveau assimilé à un élève qui apprend « de belles choses ».

 

les procédés comiques de la scène 5

 

* Comique de gestes ou de mimiques, signalé par les didascalies, perceptible surtout à la représentation : le costume de médecin ridicule des Diafoirus.

* Comique de situation : l'attitude indifférente de Thomas Diafoirus contraste avec le ridicule de ses propos enflammés et sans lien avec une demande en mariage ; dans un quiproquo farcesque, il confond sa promise avec sa belle-mère.

* Caricature des caractères : Thomas, "grand benêt... qui fait toutes choses de mauvaise grâce et à contretemps", demande sans arrêt l'approbation de son père.

* Comique des mots : Les noms des personnages sont ridicules : Diafoirus, composé du préfixe grec dia et de la terminaison latine us encadrant le mot foire (= "colique" en ancien français) renvoie au pédantisme des médecins.

* Parodie du discours amoureux précieux.

* Satire des travers sociaux ou humains : Molière ridiculise les médecins et s'en prend aussi aux mariages arrangés.

   On peut faire allusion à cette phrase de Molière à propos de la comédie : "En riant, elle châtie les moeurs." 

    Deux axes retenus : -    Le comique de la scène -    La critique de la médecine - Notes pour un commentaire littéraire

Le Malade imaginaire
Acte II,5

 

Lecture de la scène

Scène 5 - MONSIEUR DIAFOIRUS, THOMAS DIAFOIRUS, ARGAN, ANGELIQUE, CLEANTE, TOINETTE, LAQUAIS.

 

ARGAN
Allons, vite, ma chaise, et des sièges à tout le monde. Mettez-vous là, ma fille. Vous voyez, monsieur, que tout le monde admire monsieur votre fils; et je vous trouve bien heureux de vous voir un garçon comme cela.

MONSIEUR DIAFOIRUS
Monsieur, ce n'est pas parce que je suis son père; mais je puis dire que j'ai sujet d'être content de lui, et que tous ceux qui le voient, en parlent comme d'un garçon, qui n'a point de méchanceté. Il n'a jamais eu l'imagination bien vive, ni ce feu d'esprit qu'on remarque dans quelques-uns; mais c'est par là que j'ai toujours bien auguré de sa judiciaire, qualité requise pour l'exercice de notre art. Lorsqu'il était petit, il n'a jamais été ce qu'on appelle mièvre et éveillé. On le voyait toujours doux, paisible et taciturne, ne disant jamais mot, et ne jouant jamais à tous ces petits jeux que l'on nomme enfantins. On eut toutes les peines du monde à lui apprendre à lire; et il avait neuf ans, qu'il ne connaissait pas encore ses lettres. Bon, disais-je en moi-même: les arbres tardifs sont ceux qui portent les meilleurs fruits. On grave sur le marbre bien plus malaisément que sur le sable; mais les choses y sont conservées bien plus longtemps; et cette lenteur à comprendre, cette pesanteur d'imagination, est la marque d'un bon jugement à venir. Lorsque je l'envoyai au collège, il trouva de la peine; mais il se raidissait contre les difficultés; et ses régents se louaient toujours à moi de son assiduité et de son travail. Enfin, à force de battre le fer, il en est venu glorieusement à avoir ses licences; et je puis dire, sans vanité que, depuis deux ans qu'il est sur les bancs, il n'y a point de candidat qui ait fait plus de bruit que lui dans toutes les disputes de notre école. I1 s'y est rendu redoutable; et il ne s'y passe point d'acte où il n'aille argumenter à outrance pour la proposition contraire. Il est ferme dans la dispute, fort comme un Turc sur ses principes, ne démord jamais de son opinion, et poursuit un raisonnement jusque dans les derniers recoins de la logique. Mais, sur toute chose, ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c'est qu'il s'attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n'a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle touchant la circulation du sang et autres opinions de même farine.

THOMAS DIAFOIRUS, tirant de sa poche une grande thèse roulée, qu'il présente à Angélique.
J'ai, contre les circulateurs, soutenu une thèse, qu'avec la permission de monsieur, j'ose présenter à mademoiselle, comme un hommage que je lui dois des prémices de mon esprit.

ANGELIQUE
Monsieur, c'est pour moi un meuble inutile, et je ne me connais pas à ces choses-là.

TOINETTE
Donnez, donnez. Elle est toujours bonne à prendre pour l'image: cela servira à parer notre chambre.

« Argan – Allons, vite, ma chaise…. Parer notre chambre. »
 

Analyse de la scène


Séance 5


I Le comique de la scène :

Trois moments comiques
-    Argan installe son monde
-    L’éloge de M. Diafoirus
-    Le cadeau de Thomas Diafoirus

a) Argan installe son monde :

Le comique tien surtout à la satisfaction naïve d’Argan, persuadé d’être le maître.
-    Argan se plaît à recevoir ses hôtes et savoure  ce moment où il reçoit la famille du fiancé. Il organise la représentation en disposant les sièges.
-    Satisfaction naïve de donner de disposer d’Angélique,  « ma fille » (« ma » d’appartenance), et de la donner à « monsieur votre fils ».
-    Il donne la parole à M. Diafoirus.

b) L’éloge de M. Diafoirus

On devine, malgré les éloges du père, la vraie nature du fils. Le comique naît de cette contradiction entre ce qu’il faut entendre et ce qu’on entend vraiment. Le spectateur est amené à décoder, mieux qu’Argan, ce que dit M. Diafoirus qui sait, par des euphémismes, transformer les défauts de Thomas en qualités.


II La critique de la médecine

L’exemple de Thomas Diafoirus

Un sot peut faire un médecin : Thomas, mauvais élève, a réussi à avoir ses licences.
Un art qui ne demande pas d’imagination. C’est une condition pour bien juger !
Une profession qui fait la part belle aux gens obtus : Thomas s’illustre en argumentant toujours pour la proposition contraire.
Une profession qui ne tient pas compte des avancées de la science : Thomas a soutenu une thèse contre les « circulateurs ».

L’exemple de M. Diafoirus

Les médecins sont habiles à tromper : le père fait passer son idiot de fils pour un génie.

 

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Date de dernière mise à jour : 26/11/2022

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