Commentaire littéraire, A une passante et le Cygne Baudelaire, Tableaux parisiens. Programme bac de français 2022

« Alchimie poétique : la boue et l’or » - contextualiser / problématiser "La boue et l’or"-Bac général et technologique Programme bac de français 2022

Baudelaire

Baudelairela vie, l'oeuvre de Baudelaire et le symbolisme

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Baudelaire"Alchimie poétique, la boue et l'or"

Commentaires et questionnaires

Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau

Exercices 2 3

Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau, testez vos connaissances

Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau, testez vos connaissances, entraînez-vous

A une passante, le thème de la rencontre -En quoi la femme rencontrée est-elle une allégorie du beau? la rencontre, la disparition traduisent l'opposition entre réalité et l'idéalité

 

Charles Baudelaire, "A une passante" 

 

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A une passante 
La rue assourdissante autour de moi hurlait. 
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, 
Une femme passa, d'une main fastueuse 
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ; 

Agile et noble, avec sa jambe de statue. 
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, 
Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan, 
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. 

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté 
Dont le regard m'a fait soudainement renaître, 
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? 

Ailleurs, bien loin d'ici ! Trop tard ! Jamais peut-être ! 
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, 
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

Les Fleurs du Mal – Baudelaire

« A une passante ».

                                            

      

Vous pouvez aussi consulter un autre commentaire de la poésie 

Plan d'analyse : 1) Théâtralité du poème – 2) Souffrance du poète – 3) La femme fatale 

Etude littéraire "A une passante"

 

Le thème de la rencontre chez Baudelaire

Le sonnet que nous nous proposons d’étudier est tiré des Fleurs du Mal, de Baudelaire écrit en 1857. Dans ce poème, Baudelaire propose par l'intermédiaire de la rencontre avec la femme, une allégorie du beau. 

Dans le but de répondre à notre problématique, nous verrons dans un premier temps une passante qui incarne l'idéal de beauté, en second lieu, nous montrerons en quoi le poète est subjugué et enfin dans notre dernière partie, nous étudierons l'apparition fugitive et l'espoir impossible de retrouver l'idéal. 

Problématiques possibles :

La plus facile : problématique retenue pour l'étude 

En quoi la femme rencontrée est-elle une allégorie du beau ?

Une problématique plus difficile

Montrez que les thèmes de la rencontre et de la disparition traduisent l'opposition entre la réalité et l'idéalité chez Baudelaire

I-Une passante qui incarne l’idéal de beauté baudelairien

A/ Un cadre moderne et bruyant

Le vers 1 du poème inscrit d’emblée celui-ci dans le décor des tableaux parisiens : il s’agit d’un Paris moderne, bruyant, affairé. La rue est présentée comme un milieu hostile : on observe ainsi une personnification de la rue (« la rue hurlait »), qui la présente comme une entité agressive. L’adjectif « assourdissante » souligne cette cacophonie urbaine. Syntaxiquement, le poète est encerclé par la rue (« autour de moi hurlait »). On peut relever une allitération en « r » qui connote une certaine dureté. Le hiatus (« moi hurlait ») rend la phrase plus rude.

B/ L’apparition de la passante

Une passante apparaît, majestueuse, laissant un sentiment de perfection au poète. La description de la passante suit le regard de Baudelaire qui voit d’abord sa silhouette (« longue », « mince », « en grand deuil ») puis admire le geste de la main (« d’une main majestueuse »), le détail de sa toilette (« le feston et l’ourlet », « la jambe de statue »). Par ailleurs, l’énumération d’adjectifs antéposés retarde l’apparition de la femme au vers 3 (« une femme passa ») et suspend ainsi le lecteur au regard du poète qui voit la femme s’approcher. Le passé simple « passa » a une valeur événementielle (action dans le passé) : la femme est vue comme une apparition. Cette femme est gracieuse et sa démarche harmonieuse. Le rythme ample (= rythme qui donne l’impression de ne jamais s’arrêter) des vers 2 et 4 suggère cette harmonie. Le portrait de la femme s’étend d’ailleurs sur un enjambement sur le second quatrain, suggérant toujours cette idée d’expansion et d’harmonie. On peut également souligner l’harmonie du vers 4 constitué de quatre groupes de trois syllabes (« soulevant »,  « balançant », « le feston », « et l’ourlet ») = rythme tertiaire. Cette régularité retranscrit les mouvements amples et balancés de la femme tandis que l’allitération en « s » et l’assonance en « an » font entendre le bruissement des tissus.

II-Un poète subjugué

A/ La fascination du poète

Baudelaire est fasciné par l’apparition de la passante qui incarne son idéal de beauté. Le poète réapparaît brusquement au vers 6 avec le « moi » isolé en début de vers. Son trouble se perçoit à travers le rythme haché du vers 6 et 7 qui traduit sa forte émotion intérieure « Moi, je buvais, crispé comme un extravagant/Dans son œil, ciel livide… ». L’adjectif « crispé » insiste sur sa paralysie. Baudelaire est paralysé, stupéfait : le seul verbe « moi je buvais » (v.6) connote l’avidité, la soif ardente du poète face à la femme.

B/ L’idéal de l’amour baudelairien

Baudelaire est d’autant plus subjugué qu’il retrouve chez la passante les composantes de l’amour idéal où se mêle douceur et violence. On retrouve ainsi des antithèses qui soulignent le contraste entre douceur, calme et la violence. L’assonance en « s » au vers 7 et 8 souligne cette douceur et la fascination qu’elle suscite. La métaphore « ciel livide où germe l’ouragan » montre que la femme est en apparence calme mais peut également représenter un certain danger. La passante incarne si bien l’idéal de l’amour baudelairien que cette dernière a fait renaître le poète (v.10). Il fait comprendre par le verbe « renaître » que la passante lui a fait entrevoir l’idéal de beauté et lui a insufflé vie et inspiration.

III-Un moment fugitif

A/ Une apparition fugitive

[nb : conception de la modernité pour Baudelaire : la modernité c’est le transitoire, le fugitif, le contingent ( ce qui peut ne pas être nécessaire), la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable). L’apparition de la passante n’est toutefois qu’un moment fugitif, vite disparu. La soudaineté de la vision et sa disparition est soulignée au vers 9 par trois points de suspension (« un éclair… puis la nuit »). L’éclair est bien évidemment l’illumination de Baudelaire par l’apparition de l’incarnation de cette beauté tandis que la nuit peut représenter la solitude et la détresse du poète. Le champ lexical du temps dans les deux tercets met en relief la brièveté de l’apparition : « fugitif », « soudainement », « trop tard », « jamais ». L’antithèse entre « fugitive » au vers 9 et « éternité » (v.11) met en lumière la soudaineté de la disparition de la passante et la recherche de celle-ci qui ne peut désormais se faire que dans un futur mystique « ne te reverrais-je que dans l’éternité ».

B/ L’espoir impossible de retrouver l’idéal aperçu

Dès la disparition de la passante, Baudelaire tente de revivre l’instant de la rencontre et de retrouver cette incarnation de la beauté. Cette tension s’observe à travers la forme interrogative du vers 11 et l’emploi du futur de l’indicatif (« ne te reverrais-je plus que dans l’éternité ? »). L’espoir de retrouver cet idéal de beauté s’amoindrit rapidement et le dernier tercet laisse entrevoir une certaine forme de désespoir. L’interrogation laisse aussi place aux exclamations (v.12) (« Ailleurs, bien loin d’ici ! Trop tard ! Jamais peut-être ! ». Baudelaire a peu d’espoir de retrouver cet idéal de beauté, ce qu’exprime l’adverbe « jamais » qui connote l’idée de fatalité laissant libre court à son lyrisme, Baudelaire s’adresse alors directement à la passante disparue à la fin du sonnet. Le vers 13 marque l’esprit par sa structure en chiasme.

Conclusion

On retrouve dans ce sonnet l’éternelle opposition des Fleurs du mal, entre la réalité et l’idéal, le spleen et l’idéal qui reflète la complexité du personnage de Baudelaire encore une fois confronté à l’impossible, l’irréversible. L’idéal de la femme est insaisissable. La femme n’est autre que l’allégorie de la beauté que le poète idéalise et sublime.

Ouvertures possible

 En quoi l'allégorie de la beauté qui idéalise, sublime et esthétise la femme contribue t'-elle à moderniser la poésie?

Comprendre le parcours, Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal Alchimie poétique la boue et l’or. Bac de français 2022

 

Baudelaire

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Baudelaire

Quiz Baudelaire Fleurs du mal parcours Alchimie poétique

 Exercice pour la classe de 1ère réviser et préparer le bac blanc et l'examen du baccalauréat   Quiz sur le parcours bac  Alchimie poétique la boue et l’or. et le recueil  Les Fleurs du mal, Baudelaire

Questionnaires pour étudier et comprendre la poésie de Baudelaire - Réponses dans le commentaire n° 1

Questionnaire possible :

Recherches personnelles 

Définir le sonnet, le quatrain, le tercet, l'alexandrin

Qu'est-ce qu'un dandy?

Questions réponses 

Quelles sont les femmes qui ont marqué la vie de Baudelaire?

Les femmes qui ont marqué la vie de Baudelaire sont Jeanne Duval, Marie D'Aubrun et Mme de Sabatier.  

De quoi s'agit-il dans ce poème?

Ce poème est une allégorie du beau provoquée grâce à une rencontre 

Questionnaire possible :

Quels sont les deux moments essentiels de la rencontre?

Les deux moments essentiels de la rencontre sont soulignés par le premier hémistiche du vers 9, il y a une rupture par les points de suspension. La rencontre est associée à l'éblouissement, elle se situe dans les deux quatrains. 

Pourquoi le premier hémistiche du vers 9 attire t'-il l'attention? Expliquez

Il attire l'attention car il marque le moment essentiel du temps de la rencontre et anticipe l'éblouissement de la rencontre.  

Etudiez la ponctuation

Nous avons des points de suspension qui sont liés à la rupture

A quoi la rencontre est-elle associée?

A un éblouissement 

Relevez une métonymie de la femme

La métonymie est "La majesté" qui signifie la femme 

Quelle vision du poète cette métonymie traduit-elle?

La métonymie nous renvoie à la vision du poète 

Relevez participes présents qui connotent la démarche de la femme

"soulevant", "balançant"

Que marque le passé simple "passa"

Il marque la lumière furtive 

Questionnaire possible :

A quoi le nom "nuit" est-il associé?

Le nom nuit est associée à la disparition, il y a une connotation négative - le regard est perdu 

Relevez le champ lexical de la fuite

«  fuis  », «  bien loin d’ici  »

Comment se manifeste le désespoir du poète?

Relevez l'adverbe qui suggère l'aspect irreversible de la disparition de la passante.

Le désespoir du poète se traduit dans l'adverbe "jamais" qui met en avant le caractère irréversible de la rencontre 

Comment cela se traduit-il dans le poème?

Dans le poème la séparation entre les personnages se situe dans au niveau de la séparation quatrain/tercet. 

Questionnaire possible :

Comment le locuteur est-il nommé?

Il est nommé de manière récurrente grâce à des pronoms à la première personne du singulier «  moi  », «  je  », «  m’  », «  j’  »

A quelle vision le premier quatrain est-il consacré?

Tout le quatrain se rapporte à la vision de la passante

La subjectivité domine t'-elle?

Oui 

Le locuteur est-il statique? Cela s'oppose t'-il au mouvement de la passante?

le locuteur est en effet statique,, «  je buvais  », «  crispé  » et la passante est en mouvement

A quoi la puissance magique du regard se substitue t'-il?

A présent dominent le regret et l'incertitude

Le constat final est-il négatif? Expliquez en citant le texte pour justifier votre réponse

Le constat se situe dans le dernier tercet.  Il succède à l'euphorie de la rencontre 

Questionnaire possible :

Relevez les vers qui évoquent la passante

Elle est évoquée aux vers 2, 3, 4, 5, 7, 8, et 10

Comment l'apparition est-elle mise en avant? Sublimée?

Quelle impression cela donne t'-il au lecteur?

L’apparition dans le premier quatrain est rendue impressionnante par le rythme croissant et l’énumération qui donnent une impression d’harmonie, d’équilibre et de balancement 

Que signifie "jambe de statue"?

Qu'est-ce qu'un enjambement? Relevez en un dans le texte

 Cet enjambement fait accéder la femme au rang de déesse puisqu’on finit sur l’idée de statue

Que traduisent les sonorités

Les sonorités accentuent l’idée d’équilibre et d’ampleur

Relevez une antithèse 

«  le plaisir qui tue  » et «  la douleur qui fascine  »

Peut-on dire que cette apparition a une connotion magique?

 Le personnage devient merveilleux, la passante est féérique

Incarne t'-elle la femme? La beauté? Est-ce une allégorie de la beauté?

«  une fugitive beauté  ». Elle incarne l’allégorie de la beauté.

Questionnaire possible :

A quoi les deux tercets se rapportent-ils?

Ils sont un concentré de l'ensemble de la poésie 

Expliquez le vers 9

 Le vers 9 constitue la clé  explicitée ensuite par un grand nombre d’oppositions et d’antithèses. A partir de deux termes «  éclair  » et «  nuit  »

En quoi consiste la chute du sonnet?

 La chute du sonnet contient la richesse d’une rencontre non réalisée

Cela traduit-il le passage de l'idéal à la réalité? Est-ce une opposition qui caractérise la poésie de Baudelaire?

L’instant privilégié d’une encontre fascinante peut-être perçu comme une ouverture éphémère sur l’univers du beau ou comme la promesse d’un amour passionné.

 

Écriture poétique et quête du sens, du Moyen-âge à nos jours

Groupement sur la modernité poétique

Texte 1 :Baudelaire, Les Fleurs du Mal, section de "Tableaux parisiens", "Crépuscule du matin" (1868).

Texte 2 : Baudelaire, Le Spleen de Paris, "Le joujou du pauvre" (1869)

Texte 3 : Émile Verhaeren, Les Villes tentaculaires, "Les Usines" (1895), extrait.

Texte 4 : Apollinaire, Alcools, "Zone" (1913), extrait.

Texte 5 : Francis PONGE, Le parti pris des choses, "Le compliment fait à l'industriel"

Commentaire littéraire "A une passante" n° 2 - le thème de la ville - Comment la ville devient le lieu d’une rencontre amoureuse et de l’écriture poétique ?

« A une passante », Les Fleurs du mal, Baudelaire

Comment la ville devient le lieu d’une rencontre amoureuse et de l’écriture poétique ?

 

Dans l’imagination baudelairienne, Paris est un motif essentiel. La ville est remplie d’êtres, de situations, et de choses dont le poète, au hasard de ses déambulations, cherche à en dégager la beauté. La section « Tableaux parisiens » des Fleurs du mal témoigne de cette importance qu’à Paris. Le sonnet « A une passante » fait partie de cette section ; il exprime la rencontre singulière entre le poète et une femme d’une extrême beauté.

Problématique

Mais comment la ville devient le lieu d’une rencontre amoureuse et de l’écriture poétique dans ce sonnet ? Pour répondre à cette problématique nous étudierons la rencontre amoureuse, un moment suspendu dans le temps durant lequel est apparue une femme éblouissante puis nous verrons comment cette rencontre a inspiré le poète.

  1. Une rencontre amoureuse brève mais intense

  1. Un moment fugace suspendu

Le poète nous décrit une rencontre soudaine et brusque qui contraste avec l’environnement de la ville. Il utilise le passé simple qui s’oppose à l’imparfait « hurlait » (v.1) et « passa » (v.3). C’est une rencontre intense mais rapide, fugace mais éternelle comme on le voit avec la rime « fugitive beauté » et « éternité ».

Cette rencontre amoureuse fugace est également explicitée par la ponctuation et le nom « éclair » du vers 9. « Un éclair… puis la nuit ! – Fugitive beauté » renforcée par un hémistiche.

  1. Une femme belle et cruelle

 Le poète a rencontré une femme très belle, que l’on peut qualifier d’allégorie de la beauté. On en retrouve le champ lexical, accentué d’une allitération en [s] « Longue, mince » « main fastueuse » « majestueuse » « Agile et noble, avec sa jambe de statue ». L’analogie avec une statue rend sa beauté immuable. Cette belle femme possède une démarche harmonieuse comme on le voit à l’enjambement des vers 3 et 4 et avec les gérondifs de ce vers « Soulevant » « balançant »

L’antithèse au vers 8 « La douceur qui fascine et le plaisir qui tue » montre que cette femme est belle mais dangereuse c’est une opposition qui se rapproche de celle d’Eros et Thanatos. Ces deux hémistiches symétriques montrent une fascination pour cette femme et une fascination de la mort.

  1. Une intimité nouvelle

L’évocation de la passante se fait de manière progressive, au début une simple étrangère, elle partage vers la fin une intimité certaine avec le poète. On le voit car au début du sonnet c’est « une passante » « Une femme passa » ; l’article indéfini montre que c’est une rencontre et l’homme ne connaissait pas la femme auparavant il « ignore » tout d’elle. Mais il tutoie la femme à partir du verbe 11, ce n’est alors plus une inconnue. On retrouve un discours direct avec le tiret ; marque de dialogue. L’anaphore « ô toi » accentue cette intimité.

  1. Un amour impossible

Mais cet amour sera impossible ; cette apparition et aussi une disparition comme le montre le vers 9 « Un éclair…puis le nuit ! ». Les phrases exclamatives du vers 12 montrent l’éloignement spatial et puis l’éloignement temporel qui font qu’il n’y aura pas de suite à cette rencontre. « Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être ! ». Dans ces deux hémistiches, le poète répond lui-même à la question qui venait d’être posée « Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ? »

L’adverbe « jamais » est très fort dans ce vers ; pourtant attaché à « peut être » qui montre l’espoir du poète et son incertitude. On retrouve aussi le lexique de la fuite : « fuis », « bien loin d’ici », « fugitive ».

Le chiasme du vers 13 « j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais » met cette incertitude en exergue et renforce le hasard et mystère auquel nous faisons face.

  1. Qui inspire le poète

  1. Un sonnet qui retrace un moment marquant

Pour s’exprimer à propos de cette rencontre, Baudelaire a choisi un sonnet en alexandrins avec des rimes embrassées, croisées et suivies. On retrouve une alternance de rimes masculines et féminines. Ces rimes sont pauvres, suffisantes et riches. Dans ce sonnet on voit bien que les perceptions de locuteur sont exprimées avec les pronom « je » « moi » « j’ ».

  1. Une femme qui éblouit

Cette femme a obnubilé le poète. On le voit avec l’opposition entre la femme et l’homme, elle est active et lui passif, statique. Cette opposition est exprimée avec des verbes d’actions véritables « passa » et d’autres verbes qui traduisent une certaine immobilité « je buvais ».

  1. Un amour et une inspiration qui prennent place dans un lieu particulier : la ville

Cette apparition se fait dans un endroit particulier ; la ville, caractérisée avec des sensations auditives, le narrateur est entouré de sons, de bruits « assourdissante autour de moi hurlait ». Mais « une femme passa », l’action de premier plan avec un passé simple met la femme au 1er plan. On retrouve le rythme moderne et rapide de la ville qui reflète la modernité de Baudelaire. Mais le monde urbain n’est pas propice à l’amour et à la poésie et cette rencontre n'aboutit pas.

Conclusion

Ainsi, dans ce sonnet « A une passante », la ville présente une rencontre brève mais marquante, d’une femme extrêmement belle bien que dangereuse, cette rencontre et aussi un adieu. Cette apparition suivie d’une disparition, ont inspiré le poète grandiose qu’est Baudelaire pour écrire un sonnet à son image tiraillé entre l’Idéal et le Spleen, la beauté et le néant, l’apparition et la disparition. Quel autre poème de Baudelaire son centré sur une femme de manière similaire à celui-ci ?

 

Notes pour un commentaire - La deuxième partie du Cygne

 

Paris change ! mais rien dans ma mélancolie 
N'a bougé ! palais neufs, échafaudages, blocs, 
Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie 
Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs. 

Aussi devant ce Louvre une image m'opprime : 
Je pense à mon grand cygne, avec ses gestes fous, 
Comme les exilés, ridicule et sublime 
Et rongé d'un désir sans trêve ! et puis à vous, 

Andromaque, des bras d'un grand époux tombée, 
Vil bétail, sous la main du superbe Pyrrhus, 
Auprès d'un tombeau vide en extase courbée 
Veuve d'Hector, hélas ! et femme d'Hélénus ! 

Je pense à la négresse, amaigrie et phtisique 
Piétinant dans la boue, et cherchant, l'oeil hagard, 
Les cocotiers absents de la superbe Afrique 
Derrière la muraille immense du brouillard ; 

A quiconque a perdu ce qui ne se retrouve 
Jamais, jamais ! à ceux qui s'abreuvent de pleurs 
Et tètent la Douleur comme une bonne louve ! 
Aux maigres orphelins séchant comme des fleurs ! 

Ainsi dans la forêt où mon esprit s'exile 
Un vieux Souvenir sonne à plein souffle du cor ! 
Je pense aux matelots oubliés dans une île, 
Aux captifs, aux vaincus !... à bien d'autres encor ! 


Charles Baudelaire - Les Fleurs du mal 

Problématique

Quelle dimension symbolique contient ce tableau urbain ? 

I) TABLEAU DE PARIS ET DE SA POPULATION 
Le tableau de paris est ancré dans l'histoire actuelle : "Paris change"=début de quatrain, début de vers et début de la IIeme partie. 
Il s'agit du Paris contemporain - cela fait référence aux travaux d'Haussmann et nous parlons d'actualité comme le montre la présence de présent de l'indicatif. 
Le tableau d'un monde en plein changement 
L’énumération :" Palais neufs,échafaudages,blocs,vieux faubourg" qui va du présent nouveau "neufs" vers le passé nostalgique "vieux" le prouve . 
Paris porte le poids des souvenirs: la réalité urbaine de Paris laisse place aux images "une image m'opprime" qui représentent les changements de la ville , Baudelaire oppose sa vision et sa mémoire comme le montre l'opposition "change" et "n'a bougé". 
Les références littéraires confirment les repères du poète : dédicace à Victor Hugo et ancrage dans la littérature antique (Andromaque) . 
Un tableau pathétique : figures parisiennes et figures étrangères de l’exil : 
_ Les différentes figures des exilés 
_Le registre pathétique est apparent 
_ Le poète s'exprime à la première personne du singulier afin de toucher le lecteur + expression douloureuse: "Hélas" + Adresse à l'un des personnages : Andromaque et enfin tonalité exclamative qui exprime les regrets du poète . 

En s'exprimant personnellement de manière pathétique , le poète se met lui même en scène : c'est ainsi qu'il met en valeur le rôle du poète dans la société et sa condition d’exilé et d'exclu . 


II) Mélancolie du poète ou la condition du poète dans la société 
Le poème est placé sous le signe de la mélancolie v1: "mélancolie": la mélancolie est liée à la tonalité élégiaque (expression de la plainte, du regret et de la souffrance) ;nous voyons une expression personnelle du poète car il s'adresse à la premiere personne "je" et "mon", "ma".
Les marques de la tonalité exclamative sont aussi présentes. 
Le poète exprime des sentiments personnels avec force. 

Date de dernière mise à jour : 26/11/2022

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