Baudelaire, les Fleurs du mal, L'albatros, Spleen et Idéal, étude linéaire et questions de grammaire pour réussir l'oral de l'EAF

« Alchimie poétique : la boue et l’or » - contextualiser / problématiser "La boue et l’or"-Bac général et technologique Programme bac de français 2022

Baudelaire

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Baudelaire"Alchimie poétique, la boue et l'or"

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Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau

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Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau, testez vos connaissances

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Problématique : en quoi le le poème fonctionne-t-il comme une parabole ? en quoi l’albatros, capturé et malmené par les marins est-il l’image du poète incompris par ses semblables ?

Objet d’étude : La poésie du XVIe siècle au XXIe siècle

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal (1857)

Parcours associé : « Alchimie poétique : la boue et l’or» :

 

 

« L’Albatros »

Poème II de la section Spleen et Idéal

 

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marche

 

Introduction :

Le recueil de Baudelaire, Les Fleurs du Mal a été publié en 1857.

« L’Albatros », deuxième poème du recueil, il figure dans la section « Spleen et Idéal ».

Il met en place, après l’avertissement, le mythe du poète maudit mais en s’éloignant quelque peu de la conception romantique : le fait d’être poète est ici ressentie comme une violence, une douleur.

Ce texte est important de par sa position dans le recueil, il vient juste après « Bénédiction » et comme lui, il met en scène la figure du poète qui dominera dans l’ensemble des Fleurs du Mal : un être hypersensible, qui accède aux vérités supérieures mais dont la clairvoyance est source de souffrance et de rejet.

Problématique : en quoi le le poème fonctionne-t-il comme une parabole ? en quoi l’albatros, capturé et malmené par les marins est-il l’image du poète incompris par ses semblables ?

Les mouvements :

La premières strophe souligne la majesté de l’albatros avant la capture

Les strophes 2 et 3 reposent sur la déchéance de l’oiseau

Et la dernière strophe invite les lecteurs à comprendre l’analogie entre l’oiseau et le poète et à relire le poème dans ce sens

I) Mouvement 1 (1ère strophe) : l’albatros, un oiseau majestueux :

 

- le poème s’ouvre sur les marins présentés comme comme frustes car leur seule distraction consiste à capturer des albatros, sans se soucier de leur souffrance, et le complément circonstanciel de but « pour s’amuser » souligne leur cruauté.

- L’albatros devient leur prisonnier avec le berbe « prennent » mis en valeur par sa place au début du vers 2.

- cette attitude contraste avec la description de l’albatros qui occupe un hémistiche « vastes oiseaux des mers » (et le « e » final, articulé de « vastes » ajoute à la majesté).

- l’effet est renforcé par la périphrase « indolents compagnons de voyage » (occupe 9 syllabes) qui met en valeur non seulement l’élégance, la majesté de l’albatros mais également sa confiance (effet renforcé par l’assonance douce en « an » et « on »). Cette image renvoie à une image d’Epinal du poète dans la littérature qui présente cet artiste sous la forme d’un rêveur, « indolent ».

- le GN « les gouffres amers », en fin de première strophe, annoncent le calvaire que va vivre l’oiseau.

 

II) Mouvement 2 (strophes 2 et 3) : la déchéance de l’albatros :

 

La seconde strophe s’ouvre, comme la première sur le comportement des marins qui transforme le « compagnon de voyage » en prisonnier.

La strophe repose sur une série d’oppositions qui met en valeur la différence entre l’albatros dans les airs et une fois sur le pont du bateau.

Le vers 2 de la strophe présente une opposition entre ses deux hemistiches : « Ces rois de l’azur » qui évoque la majesté, la toute puissance de l’albatros qui domine le monde, quand il est dans les airs s’oppose à « maladroits et honteux » : les deux adjectifs épithètes détachés viennent saper l’image valorisante de la première partie de l’alexandrin ; l’albatros a perdu toute sa superbe, sa dimension sublime.

L’idée de la honte se prolonge au vers suivant avec l’adverbe « piteusement »

- 4 syllabes  insistance

 « les planches », une synecdoque pour le pont du navire = vers 5

Le vers 6 est construit sur un parallélisme antithétique: la périphrase métaphorique « rois de l’azur » s’opposent dans le rythme binaire aux adjectifs péjoratifs « maladroits et honteux ».

L’enjambement au vers 8, met en valeur la comparaison entre les « grandes ailes blanches » et « des avirons » ; cette comparaison fait tomber l’albatros dans un univers matériel, concret et terre-à-terre.

Cette impression est renforcer par le verbe « traîner » qui s’oppose à la légèreté de l’oiseau dans les airs.

 

Les deux premiers vers de la 3ème strophe repose également sur une série d’oppositions entre l’albatros dans les airs et sur terre : le « voyageur ailé » associé à l’adjectif « beau » est une image de l’oiseau qui est révolue avec l’adverbe « naguère » ; sur le pont du bateau quatre adjectifs le qualifient : « gauche et veule » et « comique et laid »  sa maladresse, son incapacité à se mouvoir fait de lui un animal de foire objet de toutes les moqueries – effet renforcé par les deux phrases exclamatives des vers 9 et 10. L’idée est reprise par le nom « infirme » au vers 12.

La cruauté, la vulgarité des marins, des hommes est décrite sans concession dans les deux derniers vers de la strophe.

Ils ne se contentent pas de le torturer « l’un agace son bec avec un brûle-gueule » ils se moquent de sa maladresse « L’autre mime, en boîtant, l’infirme qui volait ».

II) Troisième mouvement (strophe 4) : la dernière strophe invite les lecteurs à comprendre l’analogie entre l’oiseau et le poète et à relire le poème dans ce sens

 

La comparaison entre le Poète et l’oiseau, « prince des nuées » ouvre la dernière strophe. C’est l’image de l’oiseau dans toute sa majetsé, dans les airs, qui est ici convoquée.

L’adjectif « semblable » nous indique que les trois premières strophes constituaient une métaphore filée, « au prince des nuées » confirme le caractère noble, royal de l’oiseau, mais surtout maintenant du poète

Comme l’albatros quand il est dans les airs, il est au-dessus et à part des autres hommes et « se rit de l’archer », insensible au chaos, à la violence qui l’entoure.

Mais comme l’oiseau déchu, quand il est au mileu de ses semblables il se sent « Exilé au sol au milieu des huées » ;

Ainsi le poète et l’albatros sont associés et l’oiseau devient le symbole du poète, de son existence douloureuse, violente ; poète, il demeure incompris par les hommes.

 

CONCLUSION :

Le poète dans la vision traditionnelle est un être souffrant, incompris des autres et isolé.

Ici, l’albatros allégorie du poète, est agressé par les moqueries des marins, comme le poète est agressé par les hommes. Cette incompréhension des autres, cette souffrance morale est mise en évidence par toute une série d’oppositions.

L’image du poète maudit est thématique chère à Baudelaire : l’écriture poétique se fait dans la douleur et le poète reste incompris par les autres.

 Ce poème se rattache au parcours associé « Alchimie poétique : la boue et l’or » en sublimant la souffrance du poète par l’allégorie poétique.

Dans le recueil Les Fleurs du Mal, d’autres poèmes, comme « Un Charogne », « L’Ennemi », transforment, subliment par la poésie des thèmes douloureux (la fuite du temps dans « L’Ennemi ») ou monstreueux (dans « Une Charogne »).

 

Autre ouverture possible 

Dans cette poésie, Baudelaire s'affirme en poéte maudit. Il fait partie de la génération des poètes maudits qui se sentent incompris.

On peut faire une analogie avec Tristan Corbière, le Crapaud. On a l'image d'un crapaud dont les hommes ne voient que la laideur sans apercevoir “son oeil de lumière”. Il représente donc bien le poète incompris des hommes malgré ses fonctions de “voyant”. Le Crapaud est une illustration de l'expression “poète maudit”.

Formulation de l'ouverture

Retrouvons-nous dans le Crapaud de Corbière le même symbole du poète maudit que dans l'Albatros de Baudelaire?

ANALYSE LOGIQUE DES PROPOSITIONS DANS LA STROPHE 2

À peine les ont-ils déposés sur les planches,

Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner à côté d’eux.

• Cette strophe comporte deux verbes conjugués à l’indicatif et un verbe à l’infinitif. • Introduite par la locution conjonctive « À peine (…) que », la proposition « À peine les ont-ils déposés sur les planche que… » est une subordonnée conjonctive, complément circonstanciel de temps du verbe de la principale « laissent ». On remarque l’inversion du sujet dans cette proposition, obligatoire après la locution « à peine (…) que ». Ici, cette proposition marque l’instantanéité. • La principale est donc placé en seconde position dans la phrase : « Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, /Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches • Le dernier vers correspond à une comparaison introduite par «Comme ». Pour ce dernier vers de la strophe, on parlera de proposition infinitive car le verbe « trainer » à l’infinitif a son sujet propre (« avirons »), différent de celui de la principale (« ces rois de l’azur »).

GRAMMAIRE

Question possible :

Transformez la phrase des vers 1 et 2 de manière à faire apparaître une proposition principale et une proposition subordonnée circonstancielle de but.

Expliquez les transformations que vous avez opérées. 

« Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage / prennent les albatros » = phrase simple (1 verbe conjugué) 

Si je veux une phrase complexe, je dois conjuguer un autre verbe : je vais conjuguer le verbe « s’amuser » pour introduire une proposition subordonnée.

Si je veux instaurer un rapport de but, je dois utiliser une locution conjonctive comme « pour que », « de sorte que », « afin que », … + le subjonctif. 

« Souvent, les hommes d’équipage prennent les albatrospour que les marins s’amusent. »

                      Prop. Principale                                                 Prop.subord.circont.de but

Baudelaire

Quiz Baudelaire Fleurs du mal parcours Alchimie poétique

 Exercice pour la classe de 1ère réviser et préparer le bac blanc et l'examen du baccalauréat   Quiz sur le parcours bac  Alchimie poétique la boue et l’or. et le recueil  Les Fleurs du mal, Baudelaire

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Date de dernière mise à jour : 27/11/2022

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