Commentaires littéraire et linéaire, l'Invitation au voyage, Baudelaire, les Fleurs du mal, Spleen et Idéal.Consultez les études linéaires

« Alchimie poétique : la boue et l’or » - contextualiser / problématiser "La boue et l’or"-Bac général et technologique Programme bac de français 2022

Baudelaire

Baudelairela vie, l'oeuvre de Baudelaire et le symbolisme

  • Questionnaire n° 1
  • La vie et l'oeuvre de Baudelaire
  • Les Fleurs du mal 
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  • Le symbolisme
  •  9 questions / réponses 
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Baudelaire"Alchimie poétique, la boue et l'or"

Commentaires et questionnaires

Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau

Exercices 2 3

Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau, testez vos connaissances

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Commentaires littéraires, problématiques, ouvertures, Spleen, LXXV, LXXVIII, l'horloge, A une passante, Le Serpent qui danse, Sed non satiata, un hémisphère dans une chevelure

Mener une explication linéaire, Baudelaire, les Fleurs du mal

Comment le regard est-il associé à l’expression d’un sentiment amoureux?Comment le pouvoir de la femme s’exprime t'il sur le poète? Idée d’un refuge imaginaire et salvateur

Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

L'invitation au voyage

 

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Mon enfant, ma soeur,

Songe à la douceur

D'aller là-bas vivre ensemble !

Aimer à loisir,

Aimer et mourir

Au pays qui te ressemble !

Les soleils mouillés

De ces ciels brouillés

Pour mon esprit ont les charmes

Si mystérieux

De tes traîtres yeux,

Brillant à travers leurs larmes.

 

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

 

Des meubles luisants,

Polis par les ans,

Décoreraient notre chambre ;

Les plus rares fleurs

Mêlant leurs odeurs

Aux vagues senteurs de l'ambre,

Les riches plafonds,

Les miroirs profonds,

La splendeur orientale,

Tout y parlerait

À l'âme en secret

Sa douce langue natale.

 

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

 

Vois sur ces canaux

Dormir ces vaisseaux

Dont l'humeur est vagabonde ;

C'est pour assouvir

Ton moindre désir

Qu'ils viennent du bout du monde.

- Les soleils couchants

Revêtent les champs,

Les canaux, la ville entière,

D'hyacinthe et d'or ;

Le monde s'endort

Dans une chaude lumière.

 

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

 

  • Problématiques possibles :
  • - Comment le thème du regard est-il associé à l’expression d’un sentiment amoureux?
  • - Comment le pouvoir de la femme s’exprime t'il sur le poète?
  • - comment Baudelaire évoque-t-il l’idée d’un refuge imaginaire et salvateur dans son poème ?

 

Plan de l'étude

I – Représentation d'un périple amoureux

A – Une déclaration d'amour passionnée

B – Analogie entre le pays et la femme

II – Description d'une contrée idyllique conçue selon les désirs du poète

A – Un décor somptueux

B – Un lieu idéal

III – Une promesse de voyage s'épanouissant dans le rêve

A – La mort sublimant l'amour

B – Dimension onirique du voyage

 

Charles Baudelaire est le précurseur du mouvement symboliste.  il écrit en 1857 Les Fleurs du Mal, œuvre majeure et unique recueil en vers du poète alors âgé de 36 ans. Ce Recueil lui a valu le scandale d’un procès ainsi que la censure de 6 poèmes retirés pour cause « d’immoralité ».  Baudelaire se sent incompris par le public et rejeté par la société. Il faudra attendre la mort du poète, en 1867, pour que le livre rencontre le succès et soit reconnu comme un véritable chef d’œuvre. Les Fleurs du Mal, tendent à exprimer la tension entre l’expérience amère et mélancolique du Spleen et l’exaltation du rêve et de la beauté incarnée par l’Idéal. C’est cette dualité qui représente le thème central de l’œuvre baudelairienne. En effet l’auteur est constamment à la recherche d’un idéal hors d’atteinte et cet échec provoque en lui un sentiment de Spleen ainsi qu’un dégout d’être, des gens et de la vie en général. Cette dualité oppressant sa vie privée, imprègne également sa poésie remarquable jusqu’au titre de son recueil « Les Fleurs du Mal ». Ainsi l’auteur dans son poème « l’Invitation au voyage » tiré de la section « Spleen et Idéal » du recueil « Les Fleurs du Mal » publié en 1857 invite sa bien-aimée à se rendre dans un lieu privilégié, un lieu idéal censé apporter remède et réconfort au poète qui lutte continuellement contre son Spleen. L’évasion par le voyage constitue alors le désir du poète à atteindre le bonheur qu’il recherche désespérément et se classe ainsi dans sa quête de l’idéal. Nous nous demanderons alors comment Baudelaire évoque-t-il l’idée d’un refuge imaginaire et salvateur dans son poème ? A posteriori de la représentation d’un périple amoureux, Baudelaire décrit une contrée idyllique conçue selon ses propres désirs mais se trouvant n’être au final qu’une promesse de voyage s’épanouissant dans le rêve.

I. Représentation d’un périple amoureux.

a. Une déclaration d’amour passionnée.

- La première strophe est un appel en même temps qu’une invocation. C’est une prière adressée à une femme désignée par deux vocables « Mon enfant, ma sœur ». Le premier désigne la tendresse pour une personne fragile à protéger; le second évoque le respect chaste, la complicité, et la douceur. - Ces deux qualificatifs donnent au poème une coloration mystique, et connotent d’un amour spirituel. - L’expression de son affection pour cette femme se trouve en outre renforcée par la reprise anaphorique du verbe « aimer ». - De plus, l’auteur invite cette femme à voyager a ses cotés dans un lieu qui pourrait les réunir « vivre ensemble ». Les deux amants pourront ainsi vivre leur amour de manière fusionnelle.

I -  Questionnaire

A -

Donnez un tire à la première strophe

De quelle nature est-elle?

A qui la prière est-elle adressée?

Comment la femme est-elle désignée?

Que désignent les deux vocables?

Comment l'amour spirituel est-il connoté?

Comment son amour pour cette femme est-il renforcé?

Citez la poésie pour justifier votre réponse

Quel est le souhait du poète?

Relevez l'expression significative à cet égard

b. Analogie entre le pays et la femme.

- La femme aimée est d’autre part à l’image de la destination « au pays qui te ressemble » Plus précisément, le poète perçoit des correspondances entre son regard embué de larmes «de tes traitres yeux » et le paysage nimbé de lumière liquide « soleils mouillés » s- Cette eau évoque aussi celle d’une pierre précieuse le diamant dont la transparence laisse passer la clarté du regard « brillant ». - Ce sont en effet ces yeux qui ont envoûtés le poète tombé sous leurs « charmes si mystérieux ».

B -  Questionnaire

Expliquez l'expression poétique «au pays qui te ressemble»

Analysez les correspondances. Citez pour justifier

Quel est le symbole de «l'eau»

Quelle est la destination du voyage?

Transition : La destination du voyage se trouve donc être à l’image de la dulcinée du poète. Cependant, au fur et à mesure de la progression du poème, la présence de l’être aimée s’estompe au profit de la description d’un intérieur puis d’un port.

II. Description d’une contrée idyllique conçue selon les désirs du poète.

a. Un décor somptueux.

- La 2eme strophe propose un resserrement de l’espace. On entre dans la chambre qu’abriteraient les amants. C’est un lieu clôt ou règne la douceur. - Les lumières sont indirectes et tamisées ; elles sont constituées de reflets renvoyés par des « miroirs profonds » ou par des « meubles luisants ». Le cadre évoque alors l’amour sensuel. La décoration splendidement orientale est chargée de « riche plafond » et le mobilier de la chambre personnifiée permettrait au poète de retrouver le pays de ses origines

II -  Questionnaire

A -

Que suggère la seconde strophe?

Étudiez les lumières, leur jeu

Comment sont-elles mises en valeur?

Comment l'amour sensuel est-il traduit?

Quelle connotation la décoration a t'-elle?

b. Un lieu idéal.

- Par ailleurs le vers 38 évoque les flamboiements du soleil couchant en faisant miroiter deux couleurs somptueuses évoquant respectivement une pierre « d’hyacinthe » et un métal précieux « or » - Une fois de plus, le lieu idéal offre au regard sa beauté lumineuse et luxueuse. - Notons que l’«hyacinthe» est aussi une fleur (la jacinthe), l’odorat est alors discrètement convoqué, ce qui fait écho a la strophe précédente, riche de ses lourdes senteurs faites de « rares fleurs » et d’« ambre » qui dresse ainsi l’image d’un paysage exotique. - De surcroit, la contrée où doivent se rendre les amants est indéterminée, Baudelaire la désigne métaphoriquement par le « pays qui te ressemble » ainsi que des termes imprécis tel que « là », « là–bas », « pays ».Il ne donne pas plus de précisions concernant sa situation géographique et préfère donc laisser place au mystère. - Mais c’est dans le refrain que Baudelaire cite les 3 principales caractéristiques du lieu, évoquées le long du poème par le biais de divers champs lexicaux à savoir celui la beauté « charme », « splendeur »; celui du luxe et de la richesse grâce a « riche plafond », « or » et enfin celui de la sensualité a travers « volupté » et « désir ».

B - Questionnaire

De quoi le vers 38 est-il évocateur?

Qu'offre, au lecteur, le lieu idéal?

Décrivez le paysage exotique suggéré

Comment la contrée où doivent se rendre les amants est-elle suggérée?

Analysez et citez

Baudelaire laisse t'-il une place au mystère?

Étudiez le refrain

Qu'évoque t'-il?

Est-il important?

Expliquez et citez la poésie pour justifier votre réponse

Peut-on parler d'une promesse de voyage idyllique ou utopique?

Transition : Ce lieu s’esquisse donc comme le refuge idéal ou le couple pourrait s’évader loin des complications de la vie urbaine. Cependant cette promesse de voyage si idyllique et utopique pourrait progressivement s’évanouir dans le rêve.

III. Une promesse de voyage s’épanouissant dans le rêve.

a. La mort sublimant l’amour.

- Le poème par l’évocation de l’état de sommeil « le monde s’endort » établit une analogie avec la mort d’ailleurs citée en début de poème « Aimer et mourir ». L’auteur pourrait ainsi faire référence au trépas du couple - Cette journée représenterait alors symboliquement la vie humaine et la présence répétée du verbe dormir et de ses dérivés dans le dernier couplet pourrait évoquer par euphémisme la mort. -Le pays décrit se trouve donc être un endroit où les amants pourront vivre pleinement leur amour puis finir par s’éteindre conjointement.

III - Questionnaire

A -

Relevez le vocabulaire évocateur de l'état de sommeil

Montrez que par l'évocation de l'état de sommeil Baudelaire établit une analogie avec la mort

Relevez toutes les expressions et tous les termes suggérant la mort

A quoi l'auteur fait-il allusion?

Quel est le symbole de cette journée?

Comment la mort est-elle évoquée dans le dernier couplet?

Quel est son sens?

b. Dimension onirique du voyage.

- Cet état de torpeur suggère donc l’aspect onirique du poème qui se trouve, de plus, être renforcé par l’emploi du conditionnel « décoreraient », « parleraient » qui fait allusion a des actions possibles mais encore irréalisées. - La forme du poème dégage, aussi, une douce harmonie qui favorise le rêve : la musicalité ainsi que le refrain du texte poétique lui confère le caractère d’une berceuse. - Enfin le poète invite sa compagne par un impératif « Songe » dont la magie onirique atténue la rigueur. Baudelaire confirme alors l’idée que le voyage n’est que rêve et illusion sortis se son imaginaire.

B -  Questionnaire

Comment l'aspect onirique s'impose t'-il?

Comment est-il renforcé?

La forme du poème favorise t'-elle le rêve?

Montez en quoi en étudiant la musicalité et le refrain

Etudiez l'impératif «songe»

Que marque t'-il?

Quelle est la conclusion de ce poème?

« Invitation au voyage » est un poème inspiré par Marie d’Aubrun, une actrice dont le poète s’est brièvement mais intensément épris. Baudelaire imagine alors un endroit ou ils puissent s’évader conjointement et vivre leur amour loin des ennuis et contingences de la vie urbaine. Ce poème qui ressemble à une berceuse s’achève sur le sommeil et la promesse de voyage s’épanouie alors dans le rêve. Ce chef-d’œuvre d’équilibre et de musicalité a été particulièrement affectionné par l’auteur qui décide de le réécrire en prose dans son recueil « Petits poèmes en prose » publié à titre posthume en 1869. Il a été mis en musique par Claude Debussy, Henri Duparc et plus tard par Léo Ferré.

Questions sur la conclusion:

Qui a inspiré cette poésie à Baudelaire?

Quelles sont les trois femmes qui ont marqué sa vie?

Sur quelle note le poème s'achève t'-il?

Peut-on parler d'un chef d'oeuvre?

Cette poésie a t'-elle fait l'objet d'une réécriture?

A t'-elle été mise en musique?

Ouverture:

Quête de l'idéal: par la sublimation

Ouverture possible avec Parfum exotique

 

2ème commentaire = Dimension onirique du voyage = un rythme musical-Une invitation au rêve. La mort sublimant l'amour-Représentation d’un périple amoureux. Un lieu idéal

I- Une invitation au voyage

Ce lieu s’esquisse donc comme le refuge idéal ou le couple pourrait s’évader loin des complications de la vie urbaine. Cependant cette promesse de voyage si idyllique et utopique pourrait progressivement s’évanouir dans le rêve.

a. Dimension onirique du voyage = un rythme musical

Cet état de torpeur suggère donc l’aspect onirique du poème qui se trouve, de plus, être renforcé par l’emploi du conditionnel « décoreraient », « parleraient » qui fait allusion a des actions possibles mais encore irréalisées. - La forme du poème dégage, aussi, une douce harmonie qui favorise le rêve  la musicalité ainsi que le refrain du texte poétique lui confère le caractère d’une berceuse.

- Enfin le poète invite sa compagne par un impératif « Songe » dont la magie onirique atténue la rigueur. Baudelaire confirme alors l’idée que le voyage n’est que rêve et illusion sortis se son imaginaire.

b- Une invitation au rêve. La mort sublimant l'amour

Le poème par l’évocation de l’état de sommeil « le monde s’endort » établit une analogie avec la mort d’ailleurs citée en début de poème « Aimer et mourir ». L’auteur pourrait ainsi faire référence au trépas du couple

- Cette journée représenterait alors symboliquement la vie humaine et la présence répétée du verbe dormir et de ses dérivés dans le dernier couplet pourrait évoquer par euphémisme la mort.

-Le pays décrit se trouve donc être un endroit où les amants pourront vivre pleinement leur amour puis finir par s’éteindre conjointement.

II. Une invitation à l'amour

Représentation d’un périple amoureux.

a. Une déclaration d’amour passionnée.

La première strophe est un appel en même temps qu’une invocation. C’est une prière adressée à une femme désignée par deux vocables « Mon enfant, ma sœur ». Le premier désigne la tendresse pour une personne fragile à protéger; le second évoque le respect chaste, la complicité, et la douceur.

- Ces deux qualificatifs donnent au poème une coloration mystique, et connotent d’un amour spirituel.

- L’expression de son affection pour cette femme se trouve en outre renforcée par la reprise anaphorique du verbe « aimer ».

- De plus, l’auteur invite cette femme à voyager a ses cotés dans un lieu qui pourrait les réunir « vivre ensemble ». Les deux amants pourront ainsi vivre leur amour de manière fusionnelle.

Analogie entre le pays et la femme.

La femme aimée est d’autre part à l’image de la destination « au pays qui te ressemble » Plus précisément, le poète perçoit des correspondances entre son regard embué de larmes «de tes traitres yeux » et le paysage nimbé de lumière liquide « soleils mouillés » s- Cette eau évoque aussi celle d’une pierre précieuse le diamant dont la transparence laisse passer la clarté du regard « brillant ».

- Ce sont en effet ces yeux qui ont envoûtés le poète tombé sous leurs « charmes si mystérieux ».

Transition :La destination du voyage se trouve donc être à l’image de la dulcinée du poète. Cependant, au fur et à mesure de la progression du poème, la présence de l’être aimée s’estompe au profit de la description d’un intérieur puis d’un port.

b – Un idéal de vie

Description d’une contrée idyllique conçue selon les désirs du poète.

Un décor somptueux.

La 2eme strophe propose un resserrement de l’espace. On entre dans la chambre qu’abriteraient les amants. C’est un lieu clôt ou règne la douceur.

- Les lumières sont indirectes et tamisées ; elles sont constituées de reflets renvoyés par des « miroirs profonds » ou par des « meubles luisants ». Le cadre évoque alors l’amour sensuel. La décoration splendidement orientale est chargée de « riche plafond » et le mobilier de la chambre personnifiée permettrait au poète de retrouver le pays de ses origines

Un lieu idéal.

Par ailleurs le vers 38 évoque les flamboiements du soleil couchant en faisant miroiter deux couleurs somptueuses évoquant respectivement une pierre « d’hyacinthe » et un métal précieux « or » - Une fois de plus, le lieu idéal offre au regard sa beauté lumineuse et luxueuse.

- Notons que l’«hyacinthe» est aussi une fleur (la jacinthe), l’odorat est alors discrètement convoqué, ce qui fait écho a la strophe précédente, riche de ses lourdes senteurs faites de « rares fleurs » et d’« ambre » qui dresse ainsi l’image d’un paysage exotique.

- De surcroit, la contrée où doivent se rendre les amants est indéterminée, Baudelaire la désigne métaphoriquement par le « pays qui te ressemble » ainsi que des termes imprécis tel que « là », « là–bas », « pays ».Il ne donne pas plus de précisions concernant sa situation géographique et préfère donc laisser place au mystère. - Mais c’est dans le refrain que Baudelaire cite les 3 principales caractéristiques du lieu, évoquées le long du poème par le biais de divers champs lexicaux à savoir celui la beauté « charme », « splendeur »; celui du luxe et de la richesse grâce a « riche plafond », « or » et enfin celui de la sensualité a travers « volupté » et « désir ».

Conclusion

« Invitation au voyage » est un poème inspiré par Marie d’Aubrun, une actrice dont le poète s’est brièvement mais intensément épris. Baudelaire imagine alors un endroit ou ils puissent s’évader conjointement et vivre leur amour loin des ennuis et contingences de la vie urbaine. Ce poème qui ressemble à une berceuse s’achève sur le sommeil et la promesse de voyage s’épanouie alors dans le rêve. Ce chef-d’œuvre d’équilibre et de musicalité a été particulièrement affectionné par l’auteur qui décide de le réécrire en prose dans son recueil « Petits poèmes en prose » publié à titre posthume en 1869. Il a été mis en musique par Claude Debussy, Henri Duparc et plus tard par Léo Ferré.

Ouverture:

Quête de l'idéal: par la sublimation

Ouverture possible avec Parfum exotique

 

Baudelaire

Quiz Baudelaire Fleurs du mal parcours Alchimie poétique

 Exercice pour la classe de 1ère réviser et préparer le bac blanc et l'examen du baccalauréat   Quiz sur le parcours bac  Alchimie poétique la boue et l’or. et le recueil  Les Fleurs du mal, Baudelaire

Les femmes sont magnifiées et idéalisées par l’art du poète, opération d’alchimie qui traverse l’ensemble de sa création (cf. « tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or »)

 

Baudelaire

Comprendre le parcours, Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal Alchimie poétique la boue et l’or. Bac de français  

Comprendre le parcours, Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal Alchimie poétique la boue et l’or. Bac de français 2020-2021 -« Alchimie poétique : la boue et l’or » - contextualiser / problématiser "La boue et l’or"-Bac général et technologique Programme bac de français 2021

 


Baudelaire et les femmes :


La partie des Fleurs du Mal que Baudelaire consacre aux femmes est située dans la section Spleen et Idéal et est habituellement décomposée en plusieurs cycles, bien qu’on trouve des poèmes sur les femmes depuis Tableaux Parisiens jusqu’à la Mort.

-Les poèmes XXII (parfum exotique) à XXXIX constituent le cycle de Jeanne Duval, même si deux de ces poèmes ont été attribués à une prostituée surnommée « Sara la louchette » : le XXXII « Une nuit que j’étais près d'une affreuse Juive... » et le XXV « Tu mettrais l’univers entier dans ta ruelle/Femme impure !... » Elle était figurante dans un petit théâtre et on pense qu’elle s’appelait en réalité Jeanne Lemer, mais elle aurait changé de nom à plusieurs reprises pour fuir ses créanciers : on sait par exemple qu’elle avait pris en 1864 celui de « Mlle Prosper ». Au physique, elle avait une démarche triomphale, des cheveux noirs éclatants, de grands yeux bruns, des lèvres sensuelles, et ce que Baudelaire appelait des « seins aigus ». De caractère, elle aurait été sournoise, menteuse, débauchée, dépensière, alcoolique, ignorante et stupide... portrait peu flatteur, en vérité. Mais il est vrai qu’il recommande des femmes bêtes aux jeunes littérateurs car, selon lui, « la bêtise est toujours la conservation de la Beauté, elle éloigne les rides ; c’est un cosmétique divin qui préserve nos idoles des morsures que la pensée garde pour nous, vilains savants que nous sommes ! » Sa liaison avec le poète fut sans cesse rompue et renouée.

-Les poèmes XL (Semper Eadem) à XLVIII consacrent le cycle de Mme Apollonie Sabatier, surnommée « La Présidente ». Aussitôt écrits, la plupart des poèmes qui lui étaient adressés lui ont été envoyés anonymement : À celle qui est trop gaie fut reçu le 10 décembre 1852. Elle avait 30 ans, et à deux jours près un an de moins que Baudelaire. Richement entretenue par le fils d’un banquier, elle recevait chez elle (place Pigalle) de nombreuses compagnies d’artistes et d’écrivains. Tous ceux qui l’ont connue s’accordent à dire que trois grâces rayonnaient d’elle : la beauté, la bonté et la joie. En août 1857, elle cédera au poète et déchoira dès lors du piédestal sur lequel il l’avait élevée, puisque celui-ci lui écrira peu après: « Il y a quelques jours, tu étais une divinité, ce qui est si commode, ce qui est si beau, si inviolable. Te voilà femme maintenant... »

– Les poèmes XLIX (Le Poison) à LVIII forment le cycle de Marie Daubrun, actrice. On sait peu de choses d’elle, si ce n’est qu’elle est souvent surnommée « la femme aux yeux verts » et qu’il la fréquenta vers 1847. Baudelaire semble chercher en elle l’oubli de ses précédents tourments amoureux. Elle incarne plutôt le double, la sœur, que l’amante (cd. « Mon enfant, ma sœur/ Songe à la douceur/ D’aller là-bas vivre ensemble ! »)

– Vient ensuite le cycle des héroïnes secondaires, des poèmes LVIII à LXIV. Le LIX a pour objet une amie de Mme Sabatier nommée Élisa Neri dont la liberté de pensée et d’action avaient frappé Baudelaire ; le LXI (À une dame créole) fut le premier poème publié par Baudelaire, paru dans l'Artiste du 25 mai 1847. En vérité, le texte figurait dans une lettre adressée le 20 octobre 1841 à M. Autard de Bragard, le mari de la dame, à l’île Bourbon : « Vous m’avez demandé quelques vers à Maurice pour votre femme, et je ne vous ai pas oublié ». Le LXII évoque une Agathe, le LX une certaine Francisca et le LXIV une Marguerite. Toutes les destinataires de ces poèmes n’ont cependant pas pu être identifiées.

Les femmes fantasmées
De ces femmes réelles, en particulier de Jeanne Duval et de Mme Sabatier, Baudelaire accentuera les traits jusqu’à en faire de véritables icônes. Jeanne Duval devient la « Vénus noire », incarnation de l’amour sensuel. Plus que la volupté, Baudelaire voit dans cette femme une source d’évasion par l’exotisme ou par le plaisir esthétique. La beauté brune de Jeanne Duval, le parfum de sa chevelure éveillent un monde de sensations et d’images ensoleillées. Il aime voir « miroiter sa peau », et pour sa démarche ondulante, il la compare à « un beau vaisseau qui prend le large/ Chargé de toile et va roulant ». Sa sensibilité d’artiste s’émeut devant la beauté sculpturale de la Vénus Noire, « Statue aux yeux de jais, grand ange au front d’airain ». Mme Sabatier, quant à elle, incarne l’amour spiritualisé qui répondrait à la quête ardente et nostalgique d’un au-delà sentimental, correspondant à une mystique de l’amour. Du physique de Mme Sabatier, nous ne savons à peu près rien : elle apparaît comme désincarnée. Pour le poète, en effet, l’amour n’est un remède aux maux de notre âme que s’il se maintient hors des contingences charnelles. La femme aimée devient « l’ange gardien, la muse et la madone », parée de vertus et de charmes supraterrestres. L’amour s’établit ainsi sur des hauteurs divines, inaccessibles au spleen.

Les femmes qu’il rencontre sont donc magnifiées et idéalisées par l’art du poète, opération d’alchimie qui traverse l’ensemble de sa création (cf. « tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or »)

La conception ambivalente de la femme
Ambivalence de l’amour

L’amour est tout d’abord perçu comme un moyen d’évasion pour échapper au spleen, au même titre que la dissolution dans la foule, le vin ou la révolte. Il emporte le poète vers un autre monde, plus paisible où dominent les sens physiques, par opposition aux sentiments spirituels qui le tourmentent. Mais rapidement, l’amour lui aussi est rattrapé par les notions de souffrance et de mal-être. Sa douceur a un arrière goût de perdition et de néant : le charme physique de la femme aimée éveille irrésistiblement l’horreur du tombeau, la décomposition de la chair et la hantise du pêché qui prépare à de longs remords. Il écrit dans Fusées « l’amour ressembl[e] fort à une torture ou une opération chirurgicale. Mais cette idée peut être développée de la manière la plus amère. Quand même les deux amants seraient très épris et très pleins de désirs réciproques, l’un des deux sera toujours plus calme ou moins possédé que l’autre. Celui-là ou celle-là c’est l’opérateur ou le bourreau ; l’autre, c’est le sujet, la victime. » Ou encore dans le poème CXIII (La Fontaine de Sang) : « J’ai cherché dans l’amour un sommeil oublieux/Mais l’amour n’est pour moi qu’un matelas d’aiguilles/Fait pour donner à boire à ces cruelles filles ! » Il est donc à la fois élan et déception, plaisir et souffrance.

Le double postulat Duval/Sabatier
L’ambivalence baudelairienne, énoncée très clairement dans Mon cœur mis à nu « il y a en tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan » se retrouve dans les deux amours de sa vie, à la fois complémentaires et antinomiques. Quand Jeanne l’attire vers le péché de chair, Apollonie le sauve par sa vertu (il lui écrira dans une lettre « Quand je fais quelque chose de bien, je me dis : Voilà quelque chose qui me rapproche d’elle – en esprit. » ; quand il apprécie la sensualité de Jeanne, il quitte Apollonie pour lui avoir cédé et lui écrira un assassin « il y a quelques jours, tu étais une divinité, ce qui est si commode, si beau, si inviolable. Te voilà femme maintenant. » L’une est blanche, l’autre est noire… la dichotomie est scellée.

Le beau dans la laideur / la laideur dans le beau
Que ce soit Sarah « la louchette » ou bien Jeanne Duval, mulâtresse, comédienne de bas étage, ou certaines prostituées du quartier Bréda, il y a toujours chez la femme baudelairienne une zone d’ombre, quelque chose d’inquiétant, de menaçant. Peut-être résidus de christianisme qui entachent la femme de la responsabilité du péché originel, peut-être angoisses inconscientes de la faiblesse face à la femme dont parlera Simone de Beauvoir ; laideur et beauté restent ici indissociables, comme dans le titre même de l’œuvre.

La femme, par la fascination qu’elle exerce sur Baudelaire, se constitue en clef de voûte de l’édifice des Fleurs du Mal. L’imagination du poète la sublime et il la situe dans une ambivalence toute personnelle, puisque cette « double postulation » est celle qui régit l’ensemble de son identité et de son œuvre. C’est cette appropriation de la figure féminine qui, finalement, la modernise profondément.
 

De quelles manières la femme apparaît-elle comme l’inspiratrice du poète ?

Vous pouvez lire aussi sur le thème de la femme 

De quelles manières la femme apparaît-elle comme l’inspiratrice du poète ?

Texte 1 : « A une passante » Les fleurs du mal, Charles Baudelaire 1861
Texte 2 : « Le désir de peindre » Le Spleen de Paris, Charles Baudelaire 1869
Texte 3 : A la lumière d’hiver, Philippe Jaccottet 1977
 

 

L'image de la Femme ponctue tout le recueil. Elle s'y fait tour à tour :

  • sœur complice (À Celle qui est trop gaie ; L'Invitation au voyage ; Le Vin des amants ; Femmes damnées - Delphine et Hippolyte ; Les Yeux de Berthe) ;
  • figure maternelle et aimante (Le Balcon ; La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse ; Je n'ai pas oublié, voisine de la ville) ;
  • ombre attendrissante d'une « Ève octogénaire » (Les Petites Vieilles) ;
  • compagne sensuelle et envoûtante (Sed non satiata) conduisant à l'extase (La Chevelure) ;
  • incarnation de la beauté inaccessible (À une Passante) ;
  • allégorie de la sainteté (Le Flambeau vivant ; Franciscæ meæ laudes) ;
  • ange tutélaire (Hymne)

 

 
 

Date de dernière mise à jour : 27/11/2022

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