Séquence brevet de français, 3ème, "se chercher, se construire", étudier l'autobiographie. Le pacte de Philippe Lejeune, brevet Leiris, l'âge d'homme

Entraînement au brevet : ➢ Travail sur le texte littéraire et l’image

Leiris

Le pacte autobiographique de Philippe Lejeune

A consulter 

 Le texte autobiographique, fiche brevet pour réviser

 

I Définition

L’étymologie grecque permet de définir le genre. L’autobiographie est le récit que fait un auteur de sa propre vie.

II Caractéristiques Importance du “Je”  

L’auteur, le narrateur et le personnage principal sont la même personne.

 Le point de vue est interne (donc subjectif): c’est l’auteur qui raconte ses souvenirs, ce que lui a vécu.

 Le récit est donc fait à la première personne.

Deux “je” coexistent : celui du moment de l’événement raconté, de l’enfance, d’hier et celui du moment de l’écriture, d’aujourd’hui.

L’autobiographie a un double destinataire : soi-même et le lecteur

Petite synthèse du cours

* un texte écrit à la 1re personne : celui qui prend en charge la narration parle de lui-même, de son caractère, de sa manière d'écrire.

* Identité du narrateur ( celui qui parle), de l'auteur ( l'écrivain) et du personnage ( personnage principal du récit) = 
Auteur = narrateur = personnage principal = je

* Les évènements sont racontés au passé, ils doivent avoir eu lieu et les personnages ne sont pas fictifs.

C'est ainsi que Philippe Lejeune a défini l'autobiographie : « Récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle nous fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur une vie individuelle, en particulier l'histoire de sa personnalité ».


- Le point de vue est interne (donc subjectif): c’est l’auteur qui raconte ses souvenirs, ce qu'il a vécu.
- Le récit est donc fait à la première personne.
- Deux “je” coexistent : celui du moment de l’événement raconté, de l’enfance, d’hier et celui du moment de l’écriture, d’aujourd’hui.
- L’autobiographie a un double destinataire : soi-même et le lecteur.

Mémoire et sincérité

Tout ce qui est raconté est présenté comme vrai. L’auteur s’efforce d’être sincère. Mais les années qui ont passé entre le moment où les événements ont eu lieu et le moment où l’auteur les raconte font que les souvenirs peuvent être déformés ou incomplets.  

Tout n’est pas raconté : l’auteur fait une sélection parmi ses souvenirs. Cette sélection a un sens par rapport à l’image qu’il veut donner de lui-même, à son projet autobiographique

Le rapport au passé  

Le texte fait alterner récit et analyse. L’auteur reconstitue son passé, il le reconstruit. Il analyse aussi ce qu’il a été : selon les cas, au moment de l’écriture, l’auteur peut s’identifier au “je” d’autrefois en revivant les émotions d’alors ou au contraire, il peut prendre du recul en ayant une vision critique sur ce souvenir

III Les sous-genres et les genres proches

Sous-genres

Les mémoires : l’auteur sélectionne dans sa vie les événements liés à l’Histoire dont il a été témoin ou acteur. Il y a peu de place pour sa vie personnelle. L’auteur donne sa vision personnelle de l’Histoire.

Le journal intime : texte écrit jour après jour, secret, sans projet de publication. Le seul destinataire est l’auteur luimême. L’auteur raconte avec sincérité les événements de sa vie, les analyse à chaud et donne ses impressions.

Genres proches

La biographie : récit de la vie d’une personne célèbre fait à la 3ème personne et rédigé par un auteur autre que cette personne. L’auteur fait des recherches sérieuses, se documente, vérifie les éléments. Dans une biographie romancée, l’auteur privilégie le sensationnel plutôt que la vérité.

Les lettres : les échanges de lettres permettent aussi de reconstituer la vie de quelqu’un.

Travailler l'autobiographie, questions réponses

  • Réviser l'autobiographie, répondez aux questions
  • Qu’est-ce qu’une autobiographie ?
  • Qui a rédigé toute une théorie sur l’autobiographie ?
  • Qu’est-ce qu’un « pacte autobiographique » ? À quoi sert-il ?

 

  • Correction
  • Une autobiographie est un genre littéraire. Il s'agit d'un récit dans lequel une personne raconte l'histoire de sa propre vie à l'écrit. Dans un récit autobiographique : je = auteur = narrateur = personnage.
  • C'est l'écrivain et théoricien Philippe Lejeune qui a rédigé toute une théorie sur l'autobiographie, il est notamment l'auteur d'une oeuvre nommée Le Pacte Autobiographique.
  • Un « pacte autobiographique » est un contrat que l'écrivain(e) passe avec ses lecteurs et lectrices au début d'un récit autobiographique. L'intérêt de ce pacte est d'instaurer un lien entre auteur / lecteur, et l'auteur jure et promet de raconter la vérité sur l'histoire de sa vie et de son existence.

 

  • Selon vous, quelle est la particularité de ce pacte autobiographique ? Justifiez votre réponse avec précision.
  • Forme du récit originale : dialogue entre l'écrivaine et un autre personnage imaginaire.
  • Présence du "je" autobiographique : Nathalie Sarraute est à la fois l'auteure de ce texte, le personnage principal du récit et la narratrice.
  • Omniprésence des tournures interrogatives afin de mettre en avant le doute et l'incertitude de l'auteure, tout comme ses défaillances de mémoire.
  • Le pacte est assez obscur : l'auteure ne sait pas exactement pourquoi elle souhaite raconter sa vie. Elle a aussi de la difficulté à se remémorer certains souvenirs.
  • Répétition filée de l'expression « Évoquer tes souvenirs d’enfance », qui rappelle que la réminiscence de souvenirs est quelque chose d'éreintant et d'usant intellectuellement.

 

Pour aller plus loin dans la séquence brevet

Chateaubriand 3

3e. Se chercher, se construire, se raconter, se représenter. Contrôles de lecture, dossiers, brevets blancs, questionnaires

3e. Se chercher, se construire, se raconter, se représenter. Rousseau Confessions- Promesse de l'Aube-SARRAUTE Enfance-Césaire- La vie est un je Agnès Jaoui

L’autobiographie avec Michel Leiris, L’âge d’homme. Entraînez-vous pour le brevet

Le brevet de français

L’autobiographie avec Michel Leiris, L’âge d’homme

Lisez attentivement le texte suivant : Âgé de cinq ou six ans, je fus victime d'une agression. Je veux dire que je subis dans la gorge une opération qui consista à m'enlever des végétations ; l'intervention eut lieu d'une manière très brutale, sans que je fusse anesthésié. Mes parents avaient d'abord commis la faute de m'emmener chez le chirurgien sans me dire où ils me conduisaient. Si mes souvenirs sont justes, je m'imaginais que nous allions au cirque ; j'étais donc très loin de prévoir le tour sinistre que me réservaient le vieux médecin de la famille, qui assistait le chirurgien, et ce dernier lui-même. Cela se déroula, point pour point, ainsi qu'un coup monté et j'eus le sentiment qu'on m'avait attiré dans un abominable guet-apens. Voici comment les choses se passèrent : laissant mes parents dans le salon d'attente, le vieux médecin m'amena jusqu'au chirurgien, qui se tenait dans une autre pièce en grande barbe noire et blouse blanche (telle est, du moins, l'image d'ogre que j'en ai gardée) ; j'aperçus des instruments tranchants et, sans doute, eus-je l'air effrayé car, me prenant sur ses genoux, le vieux médecin dit pour me rassurer : « Viens, mon petit coco ! On va jouer à faire la cuisine. » À partir de ce moment je ne me souviens de rien, sinon de l'attaque soudaine du chirurgien qui plongea un outil dans ma gorge, de la douleur que je ressentis et du cri de bête qu'on éventre que je poussai. Ma mère, qui m'entendit d'à côté, fut effarée. […] Ce souvenir est, je crois, le plus pénible de mes souvenirs d'enfance. Non seulement je ne comprenais pas que l'on m'eût fait si mal, mais j'avais la notion d'une duperie, d'un piège, d'une perfidie atroce de la part des adultes, qui ne m'avaient amadoué que pour se livrer sur ma personne à la plus sauvage agression. Toute ma représentation de la vie en est restée marquée : le monde, plein de chausse-trapes, n'est qu'une vaste prison ou salle de chirurgie ; je ne suis sur terre que pour devenir chair à médecins, chair à canons, chair à cercueil ; comme la promesse fallacieuse de m'emmener au cirque ou de jouer à faire la cuisine, tout ce qui peut m'arriver d'agréable en attendant n'est qu'un leurre, une façon de me dorer la pilule pour me conduire plus sûrement à l'abattoir où, tôt ou tard, je dois être mené. Michel Leiris, L'âge d'homme, 1939

QUESTIONS (15 points)

  1. Quel est le statut du narrateur ? Quel est le point de vue adopté ? (2 points)
  2. À quel genre ce récit appartient-il ? Justifiez votre réponse. (3 points)
  3. En combien de parties diviseriez-vous ce texte ? À quels moments de la vie du narrateur correspondent-elles ? Pour répondre, appuyez-vous sur les temps des verbes et sur leurs valeurs. (3 points)
  4. Après avoir précisé quelle expérience médicale le narrateur rapporte, expliquez ce qu'il a éprouvé et relevez un champ lexical correspondant (4 mots). (2 points)
  5. Que ressent le narrateur vis-à-vis de l'attitude de ses parents ? Citez deux expressions du texte et commentez-les. (2 points)
  6. 6. En quoi cette expérience a-t-elle influencé la vision du monde de Michel Leiris ? Appuyez-vous sur le champ lexical dominant et sur deux métaphores que vous expliquerez. (3 points)

RÉÉCRITURE (3 points)

Réécrivez le passage suivant en remplaçant le présent par le futur, et en considérant que le narrateur est une jeune fille.

« Le monde, plein de chausse-trapes, n'est qu'une vaste prison ou salle de chirurgie ; je ne suis sur terre que pour devenir chair à médecins, chair à canons, chair à cercueil ; comme la promesse fallacieuse de m'emmener au cirque ou de jouer à faire la cuisine, tout ce qui peut m'arriver d'agréable en attendant n'est qu'un leurre, une façon de me dorer la pilule pour me conduire plus sûrement à l'abattoir où, tôt ou tard, je dois être mené. »

DICTÉE (7 points)

Le professeur inscrira au tableau :

• Franz Kafka, Lettre au père, 1953.

Très cher père,

Tu m'as demandé récemment pourquoi je prétends avoir peur de toi. Comme d'habitude, je n'ai rien su te répondre, en partie justement à cause de la peur que tu m'inspires, en partie parce que la motivation de cette peur comporte trop de détails pour pouvoir être exposée oralement avec une certaine cohérence. Et si j'essaie maintenant de te répondre par écrit, ce ne sera encore que de façon très incomplète, parce que, même en écrivant, la peur et ses conséquences gênent mes rapports avec toi et parce que la grandeur du sujet outrepasse de beaucoup ma mémoire et ma compréhension.

 En ce qui te concerne, les choses se sont toujours présentées très simplement, du moins pour ce que tu en as dit devant moi et, sans discrimination, devant beaucoup d'autres personnes.

Franz Kafka, Lettre au père, 1953

Barème :

– 0,5 par faute d'accord ;

– 0,25 par faute d'usage ;

 – 0,25 pour trois fautes de ponctuation ou d'accent.

Deuxième partie :

RÉDACTION (15 points)

Le candidat traitera, au choix, l'un des deux sujets suivants.

 Sujet de réflexion

 Après avoir lu ce texte, la mère de Michel Leiris lui écrit une lettre dans laquelle elle donne son point de vue sur ce souvenir commun et commente la manière dont son fils l'a traité. Vous rédigerez cette lettre en y incluant :

• un paragraphe d'introduction où elle précise la raison pour laquelle elle l'écrit ;

• un développement argumenté et précis où elle défend son point de vue ;

• une conclusion sur la difficulté d'éduquer son enfant.

Barème :

 • présentation sous forme de lettre : /1

• la mère donne son point de vue et commente la manière dont son fils a traité le souvenir de l'opération : /3

• paragraphe d'introduction expliquant pourquoi elle écrit la lettre : /1

• développement argumenté défendant son point de vue : /3

• conclusion sur la difficulté d'éduquer : /1

• expression écrite / orthographe : /6.

Sujet d'imagination

À votre tour, racontez un souvenir d'enfance. Vous inclurez dans votre récit les expressions suivantes : « Si mes souvenirs sont justes... », « J'eus le sentiment que... » et « Je comprenais que... ».

 Votre récit sera mené à la 1ère personne. Vous devrez raconter le souvenir puis analyser l'importance qu'il a pour l'adolescent(e) que vous êtes devenu(e).

Barème :

• récit d'un souvenir d'enfance identifiable comme tel (et pas d'autre chose) : /1

• présence des trois expressions : /1

• récit à la 1ère personne (« je ») : /1

• présence d'un souvenir + analyse de son importance, en utilisant les bons systèmes temporels : /6 (souvenir /3, dont 1 pt pour l'utilisation du passé simple / imparfait ; analyse /3, dont 1 pt pour l'utilisation du présent d'énonciation)

• expression écrite / orthographe : /6

Consultez le corrigé du brevet 

Correction en ligne

Exercices d’entraînement

Entraînement au brevet :

➢ Travail sur le texte littéraire et l’image

Document A : Je viens d’avoir trente-quatre ans Dans son autobiographie, intitulée L’Age d’homme, Michel Leiris se décrit physiquement et étudie les principaux traits de sa personnalité.

Voici comment commence cet ouvrage.

Je viens d'avoir trente-quatre ans, la moitié de la vie. Au physique, je suis de taille moyenne, plutôt petit. J'ai des cheveux châtains coupés court afin d'éviter qu'ils ondulent, par crainte aussi que ne se développe une calvitie¹ menaçante. Autant que je puisse en juger, les traits caractéristiques de ma physionomie sont : une nuque très droite, tombant verticalement comme une muraille ou une falaise, marque classique (si l'on en croit les astrologues) des personnes nées sous le signe du Taureau ; un front développé, plutôt bossué², aux veines temporales³ exagérément noueuses et saillantes. Cette ampleur de front est en rapport (selon le dire des astrologues) avec le signe du Bélier ; et en effet je suis né un 20 avril, donc aux confins de ces deux signes : le Bélier et le Taureau. Mes yeux sont bruns, avec le bord des paupières habituellement enflammé ; mon teint est coloré ; j'ai honte d'une fâcheuse tendance aux rougeurs et à la peau luisante. Mes mains sont maigres, assez velues, avec des veines très dessinées ; mes deux majeurs, incurvés vers le bout, doivent dénoter quelque chose d'assez faible ou d'assez fuyant dans mon caractère.

Ma tête est plutôt grosse pour mon corps ; j'ai les jambes un peu courtes par rapport à mon torse, les épaules trop étroites relativement aux hanches. Je marche le haut du corps incliné en avant ; j'ai tendance, lorsque je suis assis, à me tenir le dos voûté ; ma poitrine n'est pas très large et je n'ai guère de muscles. J'aime à me vêtir avec le maximum d'élégance ; pourtant, à cause des défauts que je viens de relever dans ma structure et de mes moyens qui, sans que je puisse me dire pauvre, sont plutôt limités, je me juge d'ordinaire profondément inélégant ; j'ai horreur de me voir à l’improviste dans une glace car, faute de m'y être préparé, je me trouve à chaque fois d'une laideur humiliante.

Michel Leiris, L’Age d’homme, Gallimard, 1939.

¹ Calvitie : absence ou perte de cheveux.

² Bossué : qui présente des bosses.

³ Temporales : relatives aux tempes.

Document B

Leiris 2

Les séquences en 5e, 4e et 3e

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Date de dernière mise à jour : 16/09/2022

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