5e. Vivre en société avec autrui : familles, amis, réseaux-Se construire au sein des relations familiales, l’amitié : de l’oubli de soi à l’ouverture

Se construire Jules Vallès, L’Enfant, Léiris. L’amitié de l’oubli de soi à l’ouverture, Kessel, St Exupéry ,La Fontaine, Uhlman-Un autre nécessaire Robinson. Molière l'Avare

1 l enfant de jules valles aux editions le livre de poche c14

On montrera la complexité des relations à autrui et comment la littérature en explore les multiples facettes, de l'harmonie au conflit.

Présentation du questionnement sur Eduscol

À partir de textes abordant un univers proche de celui des élèves (famille, amis) bien que parfois issus d'un contexte historique différent, on montrera la complexité des relations à autrui et comment la littérature en explore les multiples facettes, de l'harmonie au conflit. Dans le processus de lecture, les élèves sont amenés à comparer, confronter, ajuster leurs propres représentations aux situations décrites et racontées ; ils prennent conscience à la fois de la nécessité de l'autonomie (au sein du groupe ou contre lui) et de ses difficultés.

Mots clés : autonomie / émancipation / indépendance / marginalisation ; adolescence ; reconnaissance / attachement / identification ; conflit / querelle / dispute ; dépendance / grégarisme / influence / conformisme / endoctrinement ; etc.

 

Groupement de textes : récits d’enfance. Grandir : une affaire de famille

Le corpus de textes présente des récits d’enfance d’auteurs des XIXe et XXe siècles ; ils évoquent un monde disparu pour les collégiens d’aujourd’hui, mais l’entrée dans la lecture s’appuie sur des éléments familiers et concrets qui facilitent l’identification du jeune lecteur comme la chambre, les animaux, la nourriture. Ce groupement vise à comprendre la complexité des relations familiales qui entourent l’enfant et lui donnent une place dans le groupe, à travers l’attachement pour un grand frère ou les tensions à la naissance d’une petite sœur. La construction de l’identité se fonde sur le contact avec les adultes, parents ou grand-mère, qui suscitent des sentiments variés d’admiration ou de gêne

 

 

  • Lecture cursive :
  • Jirô Taniguchi, Quartier lointain, 1998, tome I, Casterman
  • Genre : manga
  • Résumé : Hiroshi rentre d’un voyage d’affaires et s’aperçoit qu’il a pris place involontairement dans un train qui le conduit vers sa ville natale. A son arrivée il se rend sur la tombe de sa mère puis se dirige vers la maison familiale. Il se transforme en garçon de quatorze et retrouve tous les siens comme si le temps n’était pas passé. Rêve-t-il ? Ce retour en arrière fantastique trouble Hiroshi qui revit l’adolescence, mais cette fois avec ses souvenirs et son expérience d’adulte arrivé à l’âge mûr.
  • Mots clé : famille, amis, premier amour, collège, adolescence, transgression, conflit, secret de famille, mémoire, vie quotidienne et tradition japonaises

Se construire au sein des relations familiales Jules Vallès, L’Enfant

1 l enfant de jules valles aux editions le livre de poche c14L'Enfant est un roman de Jules Vallès d'inspiration autobiographique - C'est aussi un roman réaliste, qui représente les aspects ordinaires et populaires de la vie en province

Distinguer autobiographie et récit autobiographique

 Dans l' autobiographie, l' auteur, le narrateur et le héros du récit sont une seule et même personne.  Inversement, dans le roman ou le récit autobiographique, l'' auteur et le héros sont deux personnes distinctes comme c' est le cas dans L' Enfant - 

Résumé

Fils d'un professeur de collège et d'une paysanne sans éducation, Jacques Vingtras naît et grandit au Puy-en-Velay, dans la Haute-Loire, où il a une grande-tante béate, et un jeune oncle compagnon du Devoir. Il est battu par ses parents tous les jours, sous prétexte qu'il ne faut pas gâter les enfants. Cette éducation rend crétin par abrutissement, insensible par rebuffades. Il lit les récits de voyages de l'explorateur James Cook, et les Fables de La Fontaine. Son père est nommé professeur de septième à Saint-Étienne, où il emménage.

Dans ce texte, Jules Vallès essaie de raconter sa vie, alors qu'il n'utilise pas son nom. Il raconte aussi l'histoire des enfants qui vivent la même vie. C'est pourquoi il fait la dédicace suivante : « À tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille, qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents, je dédie ce livre ».

Analyser les personnages qui composent l' entourage du narrateur, en mettant particulièrement l' accent sur la mère et le père. En effet, dans le récit de L' Enfant, ces deux figures sont centrales -  La mère se caractérise par les coups qu elle donne à son fils et son absence de tendresse. Elle détient l autorité dans le ménage, et tout le monde la craint. Le père semble faire preuve d une plus grande tendresse à l égard de son fils mais il est, dès ce début, dévalorisé Ces deux figures représentent ce à quoi l enfant tâche d échapper; Cela est  sensible dans l incipit de L Enfant : le thème du souvenir, en particulier du premier souvenir, est évoqué deux fois dans ce passage qui est une quête du souvenir - Après l'oppression maternelle, Jacques connaît l'oppression du collège : il y mange mal, et subit d'autres punitions 

Avec la question des châtiments corporels, celle de l' éducation et de l enseignement est au centre de L' Enfant de Jules Vallès - Le roman de Vallès peut être analysé comme un roman d éducation, dans la mesure où il raconte la formation d un jeune homme, de son «premier souvenir» à sa «délivrance»

  • Autres lectures = Se construire au sein des relations familiales
  • Nathalie Sarraute,
  • Enfance Albert Cohen,
  • Le Livre de ma mère
  • Albert Camus, Le Premier homme
  • Charlotte Brontë, Jane Eyre (chapitre IV)
  • Maxime Gorki, Enfance
  • Pierre Loti, Le roman d’un enfant
  • Guy de Maupassant, Le papa de Simon
  • Jules Renard, Poil de carotte

Jules Vallès, L’Enfant, 1884. L’action se passe au XIXe siècle : le narrateur est injustement puni à la suite d’une bousculade dans la cour.

 

J’ai été puni un jour : c’est, je crois, pour avoir roulé sous la poussée d’un grand, entre les jambes d’un petit pion1 qui passait par là, et qui est tombé derrière par-dessus tête ! Il s’est fait une bosse affreuse. […] Le pion s’est fâché. Il m’a mis aux arrêts ;

— il m’a enfermé lui-même dans une étude vide, a tourné la clef, et me voilà 5 seul entre les murailles sales, devant une carte de géographie qui a la jaunisse, et un grand tableau noir où il y a des ronds blancs et la binette du censeur2 .

Je vais d’un pupitre à l’autre : ils sont vides — on doit nettoyer la place, et les élèves ont déménagé.

Rien, une règle, des plumes rouillées, un bout de ficelle, un petit jeu de dames, le cadavre d’un lézard, une agate perdue.

10 Dans une fente, un livre : j’en vois le dos, je m’écorche les ongles à essayer de le retirer. Enfin, avec l’aide de la règle, en cassant un pupitre, j’y arrive ; je tiens le volume et je regarde le titre :

ROBINSON CRUSOÉ

Il est nuit.

Je m’en aperçois tout d’un coup. Combien y a-t-il de temps que je suis dans ce livre ? — quelle 15 heure est-il ?

Je ne sais pas, mais voyons si je puis lire encore ! Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres s’effacent ; les lignes se mêlent, je saisis encore le coin d’un mot, puis plus rien.

J’ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse : je suis resté penché sur les chapitres sans lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé aux flancs de Robinson, pris d’une  émotion immense, remué jusqu’au fond de la cervelle et jusqu’au fond du cœur ; et en ce moment où la lune montre là-bas un bout de corne, je fais passer dans le ciel tous les oiseaux de l’île, et je vois se profiler la tête longue d’un peuplier comme le mât du navire de Crusoé ! Je peuple l’espace vide de mes pensées, tout comme il peuplait l’horizon de ses craintes ; debout contre cette fenêtre, je rêve à l’éternelle solitude et je me demande où je ferai pousser du pain…

25 La faim me vient : j’ai très faim.

Vais-je être réduit à manger ces rats que j’entends dans la cale de l’étude ? Comment faire du feu ? J’ai soif aussi. Pas de bananes ! Ah ! lui, il avait des limons3 frais ! Justement j’adore la limonade !

Jules Vallès, L’Enfant, 1884.

  • Questions
  • Pourquoi la punition se transforme-t-elle en plaisir pour le personnage ?
  •  Quel est le temps verbal le plus utilisé dans le texte ? 
  • Quel autre temps le narrateur aurait-il pu utiliser pour raconter ce souvenir d’enfance ?
  • Quel effet le temps choisi produit-il ? 
  • Sujet d’imagination
  • Racontez à votre tour, dans un récit à la première personne, comment vous avez vous aussi, par la lecture, le cinéma ou le jeu, plongé dans un monde imaginaire.

Le genre autobiographique, extrait n° 2 : Michel Leiris, L'âge d'homme, 1939

Âgé de cinq ou six ans, je fus victime d'une agression. Je veux dire que je subis

dans la gorge une opération qui consista à m'enlever des végétations ; l'intervention

eut lieu d'une manière très brutale, sans que je fusse anesthésié. Mes parents avaient

d'abord commis la faute de m'emmener chez le chirurgien sans me dire où ils me

conduisaient. Si mes souvenirs sont justes, je m'imaginais que nous allions au cirque ;

j'étais donc très loin de prévoir le tour sinistre que me réservaient le vieux médecin de

la famille, qui assistait le chirurgien, et ce dernier lui-même. Cela se déroula, point

pour point, ainsi qu'un coup monté et j'eus le sentiment qu'on m'avait attiré dans un

abominable guet-apens. Voici comment les choses se passèrent : laissant mes parents

dans le salon d'attente, le vieux médecin m'amena jusqu'au chirurgien, qui se tenait

dans une autre pièce en grande barbe noire et blouse blanche (telle est, du moins,

l'image d'ogre que j'en ai gardée) ; j'aperçus des instruments tranchants et, sans

doute, eus-je l'air effrayé car, me prenant sur ses genoux, le vieux médecin dit pour

me rassurer : « Viens, mon petit coco ! On va jouer à faire la cuisine. » À partir de ce

moment je ne me souviens de rien, sinon de l'attaque soudaine du chirurgien qui

plongea un outil dans ma gorge, de la douleur que je ressentis et du cri de bête qu'on

éventre que je poussai. Ma mère, qui m'entendit d'à côté, fut effarée. […]

Ce souvenir est, je crois, le plus pénible de mes souvenirs d'enfance. Non

seulement je ne comprenais pas que l'on m'eût fait si mal, mais j'avais la notion d'une

duperie, d'un piège, d'une perfidie atroce de la part des adultes, qui ne m'avaient

amadoué que pour se livrer sur ma personne à la plus sauvage agression. Toute ma

représentation de la vie en est restée marquée : le monde, plein de chausse-trapes,

n'est qu'une vaste prison ou salle de chirurgie ; je ne suis sur terre que pour devenir

chair à médecins, chair à canons, chair à cercueil ; comme la promesse fallacieuse de

m'emmener au cirque ou de jouer à faire la cuisine, tout ce qui peut m'arriver

d'agréable en attendant n'est qu'un leurre, une façon de me dorer la pilule pour me

conduire plus sûrement à l'abattoir où, tôt ou tard, je dois être mené.

Michel Leiris, L'âge d'homme, 1939

À quel genre ce récit appartient-il ? 

Le narrateur écrit à la première personne, il expose un souvenir, « ce souvenir est, je crois, le plus pénible de mes souvenirs d'enfance ». Ce texte appartient au genre autobiographique. 

Après avoir précisé quelle expérience médicale le narrateur rapporte, expliquez ce qu'il a éprouvé et relevez un champ lexical correspondant

Le narrateur rapporte le souvenir de son ablation des végétations - il s'est senti menacé, « l'attaque soudaine », « la plus sauvage agression », souffre « cri de bête que l'on éventre ». Le champ lexical est celui de l'agression = « agression », « d'une manière très brutale », « sans que je fusse anesthésié », « attaque soudaine ». Le champ lexical de la trahison a aussi une place importante « abominable guet-apens »,« duperie », « piège », « perfidie atroce »

Que ressent le narrateur vis-à-vis de l'attitude de ses parents ? 

Il se sent trahi et porte un jugement sur ses parents (« Mes parents avaient d'abord commis la faute de... »

« j'avais la notion d'une duperie, d'un piège, d'une perfidie atroce de la part des adultes, qui ne m'avaient amadoué que pour se livrer sur ma personne à la plus sauvage agression »

Sujet d'imagination

À votre tour, racontez un souvenir d'enfance. Vous inclurez dans votre récit les expressions suivantes : « Si mes souvenirs sont justes... », « J'eus le sentiment que... » et « Je comprenais que... ».

Votre récit sera mené à la 1ère personne. Vous devrez raconter le souvenir puis analyser l'importance qu'il a pour l'adolescent(e) que vous êtes devenu(e).

Se construire - L’amitié : de l’oubli de soi à l’ouverture

UnnamedLe Lion raconte l’histoire d’un voyageur (l’auteur ?) en visite dans une réserve du Kenya. Ce voyage est l’occasion pour lui d’une rencontre magique et pour le lecteur l’occasion de vivre un superbe safari tout en comprenant petit à petit les relations qui lient une famille pas comme les autres.

Le responsable de la réserve, Bullit, est un ancien célèbre chasseur sanguinaire. Sa femme, Sybil, est une citadine qui souffre de vivre dans ce cadre sauvage. Enfin leur fille Patricia semble savoir parler aux animaux comme par magie.

Elle passe le plus clair de son temps à courir la brousse essentiellement avec King, le lion que son père à sauvé et qu’elle à élevé comme un mère. L’amour qui lie ces deux êtres est complètement fou : le Lion préfère la petite fille à ses deux épouses...

Le narrateur se laisse complètement porté par son attirance pour la vie de Patricia et vient avec elle à la rencontre du Lion.

Les relations sont complexes entre le père, la mère et Patricia. Leur amour respectif les empêche de s’entredéchirer alors que leurs façons de vivre les y poussent irrémédiablement...

Le livre navigue ainsi entre ces deux pôles : la formidable découverte de la savane et de ses habitants (le Lion, les éléphants mais aussi les Masaï...) et la découverte simple et intemporelle de cette famille si proche de nous malgré tout.


1. Quel est le lieu et la date de naissance de Joseph Kessel ?
2. Quand est-il mort ?
3. Citez les trois pays où s’est déroulée son enfance.
4. Quel était son métier ?
5. Citez quatre pays dans lesquels il a effectué des reportages.
6. Quelle est la source d’inspiration de ses romans ?
7. Quand est-il élu à l’Académie Française ?
8. Quel roman lui vaut d’y avoir été élu ?
9. Quel est le titre du reportage qui correspond au Lion ?
10. Quel chant – hymne de la Résistance – a-t-il écrit avec son neveu Maurice Druon ?

 

Qu’est-ce que l’amitié ?A66722 1

 Antoine de Saint-Exupéry, Le petit Prince

 

Toujours en quête d'amis, le petit prince arrive sur Terre, et c'est encore la solitude et l'absurdité de l'existence qu'il va découvrir : sa rencontre avec le serpent qui ne parle que par énigmes (il « les résout toutes »), celle d'une fleur « à trois pétales », l'écho des montagnes.

Enfin, il arrive dans un jardin de roses. Il se rend alors compte que sa fleur n'était pas unique et devient bien malheureux. C'est alors qu'il rencontre le renard ; ce dernier lui explique ce que signifie le terme « apprivoiser ». C'est grâce à l'enseignement du renard que le petit prince découvre la profondeur de l'amitié :

« On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. »

« Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. »

« C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. »

« Droit devant soi on ne peut pas aller bien loin. »

Plus tard, le petit prince rencontre successivement un aiguilleur et un marchand avant de rencontrer l'aviateur — avec lequel il restera huit jours. Guidé par la fragilité et la candeur du petit prince, celui-ci finit par découvrir un puits dans le désert : « Ce qui embellit le désert, dit le Petit Prince, c'est qu'il cache un puits quelque part. » Peu après, le petit prince explique au narrateur qu'il est arrivé sur Terre depuis près d'un an : il doit rentrer sur sa planète pour s'occuper de sa fleur dont il se sent désormais « responsable ». Il ne peut en revanche emporter son corps trop lourd et dont le serpent qui parle toujours par énigmes accepte de le libérer. En compagnie de l'aviateur, le petit prince revient sur le lieu exact où il était arrivé : « Il tomba doucement comme tombe un arbre. Ça ne fit même pas de bruit à cause du sable. »

La Fontaine, les deux amis - Comment cette fable Fait-elle l'éloge de l'amitié ? Quelle est la morale de la fable?

La fontaine 4

Les Deux Amis


Deux vrais Amis vivaient au Monomotapa ;
L'un ne possédait rien qui n'appartînt à l'autre.
            Les amis de ce pays-là
            Une nuit que chacun s'occupait au sommeil,
Et mettait à profit l'absence du soleil,
Un de nos deux Amis sort du lit en alarme ;
Il court chez son intime, éveille les Valets :
Morphée avait touché le seuil de ce palais.
L'Ami couché s'étonne, il prend sa bourse, il s'arme ;
Vient trouver l'autre, et dit : Il vous arrive peu
De courir quand on dort ; vous me paraissez homme
A mieux user du temps destiné pour le somme :
N'auriez-vous point perdu tout votre argent au jeu ?
En voici. S'il vous est venu quelque querelle,
J'ai mon épée, allons. Vous ennuyez-vous point
De coucher toujours seul ? Une esclave assez belle
Était à mes côtés ; voulez-vous qu'on l'appelle ?
Non, dit l'Ami, ce n'est ni l'un ni l'autre point :
            Je vous rends grâce de ce zèle.
Vous m'êtes en dormant un peu triste apparu ;
J'ai craint qu'il ne fût vrai, je suis vite accouru.
            Ce maudit songe en est la cause.
Qui d'eux aimait le mieux ? Que t'en semble, lecteur ?
Cette difficulté vaut bien qu'on la propose.
Qu'un Ami véritable est une douce chose !
Il cherche vos besoins au fond de votre cœur ;
            Il vous épargne la pudeur
            De les lui découvrir vous-même.
            Un songe, un rien, tout lui fait peur
            Quand il s'agit de ce qu'il aime.

Jean de la Fontaine - Les Fables

Jean de la Fontaine nous propose de méditer sur l'amitié, un sentiment humain apprécié par tous. Il exagère beaucoup l'amitié entre les deux personnages, qui ont un lien unique avec l'autre. La morale de cette fable est la définition de l'amitié. Ce texte simple et court nous fait ressentir et partager des émotions, comme dans les salons délicats de l'époque où l'on dissertait sur l'amour.

Quelle est la morale de la fable Les deux amis ?

Cette fable est un apologue. Ici la morale de la fable se place à la fin des vers 24 à 31 et est la suivante : un ami véritable se doit d'être généreux, attentionné et prévenant.

Comment cette fable Fait-elle l'éloge de l'amitié ?

A partir du vers 26, la fable fait un éloge de l'amitié. L'anaphore en « Il » aux vers 27 et 28 met en relief la valeur de « l'ami véritable « , être rare et cher. Le présent de vérité générale exprime la fidélité de cet ami parfait : « Il cherche vos besoins« , « Il vous épargne la douleur « 

A quoi voit-on que le deuxième personnage est un vrai ami ?

. Il peut lui prêter de l'argent.  Il peut l'héberger. Il peut dormir à ses côtés.

Lire l'étude de la fable 

  • Autour du mot « fable » :
  •  La fable, du latin « fabula » le récit, est une histoire brève, imaginée par un fabuliste. mettant le plus souvent en scène des animaux afin de faire réfléchir les lecteurs sur une morale.
  • Mots de la même famille :
  • fablier : recueil de fables
  • fabliau : conte en vers des XIIème et XIIIème siècles, écrit pour donner une leçon ou faire rire
  • fabuliste : auteur de fables
  • fabuleux : qui appartient à l’imagination, extraordinaire
  • affabuler : présenter des faits de façon fantaisiste ou mensongère

 

  • Ecriture
  • Selon vous, qu’est-ce qu’un véritable ami ? Qu’attendez-vous d’un ami ? Que vous apporte l’amitié ? Que seriez-vous prêt à faire pour un ami ?

L'ami retrouvé, Uhlman-Le livre raconte l'amitié impossible entre le narrateur Hans Schwarz, fils d'un médecin juif, et Conrad von Hohenfels pendant la montée du régime nazi

L ami retrouveL ami retrouveL ami retrouve (65.88 Ko)

Structure :

- La rencontre : chapitre I
- Naissance d’une amitié : chapitres II à VI
- L’amitié : chapitres VII à XIV
- La rupture : chapitres XV à XVII
- Hans adulte / 30 ans plus tard : chapitres XVIII etXIX

Fred Uhlman était un écrivain et peintre britannique d'origine allemande. L'ami retrouvé est son unique livre, il s'agit d'une autobiographie romancée. Il grandit dans une famille d'origine juive et va au collège à Stuttgart, en Allemagne, puis entame des études de droit, exerçant les métiers d'avocat, journaliste, vendeur de tableaux... Il commence aussi à peindre. En 1936, il rencontre sa future épouse en Espagne, mais tous deux sont obligés de quitter l'Espagne pour l'Angleterre lorsque la guerre civile éclate, en 1938. Lorsque la Seconde guerre mondiale commence, il est soupçonné pour sa nationalité allemande et est emprisonné dans un camp au Royaume-Uni, où on lui permet de continuer à peindre. Libéré, après la guerre, il poursuit sa carrière de peintre, jusqu'à sa mort à Londres en 1985. L'ami retrouvé, publié en 1977, devient un récit culte à travers le monde.

Résumé

Le livre raconte l'amitié impossible entre le narrateur Hans Schwarz, fils d'un médecin juif, et Conrad von Hohenfels, jeune aristocrate, pendant la montée en puissance du régime nazi (en 1932) à Stuttgart. 

  • Questions sur le chapitre 1
  • . Où se passe l’action ?
  • Relevez les indices spatio-temporels qui permettent de situer le cadre du récit.
  • 2. Quel événement vient perturber le quotidien des élèves.
  • 3. Relève une observation du narrateur qui montre qu’il écrit bien après l’événement et qu’il fait appel à sa mémoire.
  • 4. Relève les éléments du portrait de Conrad.
  • 5. Quand le nom de Conrad est-il indiqué ? Pourquoi ? Quel est l’effet produit ?
  • Comment Conrad se comporte-t-il lors de son arrivée dans la classe ? Quels traits de caractère sont ainsi mis en avant ?

 

  • Sujet de rédaction :
  • Imagine la lettre qu’aurait pu écrire Conrad à Hans, quelques jours avant d’être exécuté pour avoir participé à un complot contre Hitler (en 1944).

 

Un « autre » nécessaire Robinson Daniel Defoe, Michel Tournier

220px robinson crusoe and man friday offterdingerRobinson Crusoé est un roman écrit par Daniel Defoe et publié en 1719. L'histoire s'inspire très librement de la vie d'Alexandre Selkirk. Écrit à la première personne, l'intrigue principale du roman se déroule sur une île déserte où Robinson, aprés avoir fait naufrage, vécut pendant 28 ans. Durant son séjour, il fit connaissance d'un « nègre »[1] qu'il nomma Vendredi. Les deux compagnons vivront ensemble pendant plusieurs années avant de pouvoir quitter l'île.

Le titre complet, traduit en français, de l'ouvrage est « La Vie et les aventures étranges et surprenantes de Robinson Crusoé de York, marin, qui vécut 28 ans sur une île déserte sur la côte de l'Amérique, près de l'embouchure du grand fleuve Orénoque, à la suite d'un naufrage où tous périrent à l'exception de lui-même, et comment il fut délivré d'une manière tout aussi étrange par des pirates. Écrit par lui-même ».

Robinson et Vendredi.

En 1651, Robinson Crusoé quitte York, en Angleterre, contre la volonté de ses parents qui voulaient qu'il devienne avocat, pour naviguer. Le navire est arraisonné par des pirates de Salé (les fameux Sallee Rovers) et Crusoé devient l'esclave d'un Maure. Il parvient à s'échapper sur un bateau et ne doit son salut qu'à un navire portugais qui passe au large de la côte ouest de l'Afrique. Arrivé au Brésil, Crusoé devient le propriétaire d'une plantation

En 1659, alors qu'il a vingt-huit ans, il se joint à une expédition partie à la recherche d'esclaves africains, mais à la suite d'une tempête il est naufragé sur une île à l'embouchure de l'Orénoque en Amérique du Sud. Tous ses compagnons étant morts, il parvient à récupérer des armes et des outils dans l'épave. Il fait la découverte d'une grotte. Il se construit une habitation et confectionne un calendrier en faisant des entailles dans un morceau de bois. Il chasse et cultive le blé. Il apprend à fabriquer de la poterie et élève des chèvres. Il lit la Bible et rien ne lui manque, si ce n'est la compagnie des hommes.

Il s'aperçoit que l'île qu'il a appelée « Despair Island », signifiant « île du désespoir », reçoit périodiquement la visite de cannibales, qui viennent y tuer et manger leurs prisonniers. Crusoé, qui juge leur comportement abominable, songe à les exterminer, mais il se rend compte qu'il n'en a pas le droit, puisque les cannibales ne l'ont pas agressé et ne savent pas que leur acte est criminel. Il rêve de se procurer un ou deux serviteurs en libérant des prisonniers et, de fait, quand l'un d'eux parvient à s'évader, ils deviennent amis. Crusoé nomme son compagnon « Vendredi », du jour de la semaine où il est apparu. Il lui apprend l'anglais et le convertit au christianisme.

28 ans après son arrivée sur l'île, un navire anglais survient ; une mutinerie vient d'éclater et les rebelles veulent abandonner leur capitaine sur l'île. Le capitaine et Crusoé parviennent à reprendre le navire et à retourner en Angleterre avec Vendredi qui sera toujours un serviteur dévoué. Sa plantation a été bien entretenue et il est devenu riche. Il voyage en Espagne et en France, où il est attaqué par des loups dans les Pyrénées. Il vend sa plantation pour ne pas avoir à se convertir au catholicisme et retourne en Angleterre.

  • versions du mythe du bon sauvage qui ont su faire rêver les hommes…
  • Le mythe du bon sauvage  est l'idéalisation de l'homme à l'état de nature (des hommes vivant au contact de la nature)
  • Daniel Defoe (1660-1731)
  • Robinson Crusoé (1717)
  • Une réécriture de Robinson Crusoé de Defoe, Tournier, Vendredi ou la vie sauvage
  • QCM sur le livre
  •  Confrontation des deux ouvrages

Exemples d'autres mises en œuvre - Molière l'Avare, "la peste soit de l'avarice et des avarieux!"- Argent, comédie et théâtralité

 

MOLIÈRE, L’AVARE, 1668.

Œuvre intégrale. Pièce en cinq actes.

Résumé : Cléante et Élise ne sont pas libres d’aimer qui ils veulent. L’avarice de leur père les empêche de décider de leur vie car pour Harpagon, le seul véritable amour est celui de l’argent. À travers intrigues, mensonges et faux-semblants, pour lesquels la maisonnée ne sera pas en reste, il s’agit donc pour les jeunes gens de faire fléchir ce père avare.

  • Problématiques possibles
  • Comment Molière par la mise en scène des conflits entre les personnages dénonce-t-il l’avarice du personnage principal ?
  • En quoi, dans L’Avare, le mensonge participe-t-il de la vérité des personnages et de l’intrigue ?
  • L’Avare, une comédie de l’amour ou de l’argent ?
  • La pièce de Molière permet d’étudier :
  • • le genre théâtral et la comédie classique ;
  • • les relations entre individus, entre amour, conflit et émancipation ;
  • • la critique de l’avarice, à travers la représentation sur scène du personnage d’Harpagon.
  • Consulter la séquence
  • "La peste soit de l'avarice et des avaricieux !" (Molière, L'Avare)

 

« La Famille : des relations à géométrie variable »

Un portrait à charge de la famille ? Avec le personnage d’Harpagon, Molière ne fait pas de l’amour la valeur centrale de la famille et du mariage. Si des contre-modèles positifs existent dans la pièce, la représentation que donne Harpagon des liens familiaux est négative. La famille devient ainsi le lieu du conflit et de l’émancipation : Cléante et Elise doivent réussir à conquérir leur liberté en s’opposant à leur père et à son avarice. Pour ce faire, des adjuvants existent qu’il s’agisse d’amis ou d’amants.

« L’Argent »

L’argent est au centre de la pièce, directement associé au personnage d’Harpagon : il est présent dans toutes les scènes et tous les discours. Paradoxalement, l’argent n’est pas représenté sur scène : il est absent (pauvreté de la demeure), soigneusement économisé (la querelle avec Maître Jacques) et jalousement caché (la cassette). L’argent constitue surtout un enjeu dramatique dans la pièce, puisqu’il peut générer des conflits (l’usurier et Cléante), conditionne les mariages (Mariane, Don Anselme, etc.) et oppose les personnages entre eux. L’argent représente enfin aux yeux d’Harpagon un objet de désir et d’amour, ce qui interroge nécessairement sur la dimension morale de la pièce quant à son dénouement.

Comédie et théâtralité

La pièce développe tous les procédés de la comédie classique : elle joue sur des ressorts tant langagiers que scéniques pour susciter le rire chez le spectateur. On peut considérer l’œuvre comme un exemple de comédie de caractère. En prenant fortement appui sur l’avarice du personnage d’Harpagon, le texte crée un déséquilibre entre le personnage principal et les autres protagonistes de l’intrigue. Harpagon, en tant que type, est directement influencé par des héritages plus anciens (Plaute, la commedia dell’arte, etc.). La pièce développe enfin une forte dimension méta-théâtrale. Les personnages passent ainsi leur temps à jouer eux-mêmes la comédie et à se mettre en scène : Harpagon prend une fausse identité (usurier) et se déguise pour séduire Mariane ; il parvient à briser le quatrième mur en interpellant directement le public ; les personnages s’appuient fréquemment sur la double énonciation.

  • Rédactions
  • d'un dialogue de théâtre comique comportant un quiproquo
  • Savoir rédiger un dialogue de théâtre qui comporte un conflit entre deux personnages
  • Rédigez une scène de théâtre dans laquelle deux personnages rentreront en conflit. Votre scène devra être comique

 

Consignes :

  1. 1. Choisissez un sujet de dispute : l’argent, l’infidélité, la jalousie
  2. 2. Proposez un couple de personnages typiques : maître / valet, mari / femme, père / enfant...
  3. 3. Respectez le niveau de langue et l'époque: courant mais jamais familier
  4. 4. Utilisez les spécificités du dialogue théâtral : didascalies (gestes, déplacements)...
  5. 5. Insérez différents procédés comiques : mots, situation, gestes...
  6. 6. Utilisez plusieurs formes pour exprimer l'ordre, la défense et le conseil 7. Variez les types de phrases : interrogations, exclamations.

 

  • Vers l'oral 
  • Etre capable de mémoriser un dialogue théâtral et de le jouer avec l'un de ses camarades
  • Le français au CP. Ressources d'accompagnement du programme 2

    Programmes, ressources,évaluations Cycle 2 Français au CP - Les ressources d'accompagnement du programme: langage oral, lecture, compréhension de l'écrit, écriture,étude de la langue. Cours sur skype, apprentissage, élèves scolarisés, candidats libres, lycées français à l'étranger. Coaching scolaire, AEFE
  • Français CE1 et CE2 2

    Programmes, ressources,évaluations Cycle 2 Français CE1, CE2 - Les ressources d'accompagnement du programme: langage oral, lecture, compréhension de l'écrit, écriture,étude de la langue. Cours sur skype, apprentissage, élèves scolarisés, candidats libres, lycées français à l'étranger. Coaching scolaire, AEFE
  • Consolidation du français cycle 3-CM1, CM2, 6ème. Ressources 3

    Français cycle 3 -Le langage oral, CM1, CM2, 6ème-Ressources d'accompagnement- Lecture et compréhension-culture littéraire,artistique-étude de la langue-Évaluation des niveaux- Cours sur skype CM1, CM2, 6e, élèves scolarisés, candidats libres, lycées français à l'étranger. Coaching scolaire, AEFE : suivi scolaire
  • Ressources d'accompagnement français cycle 4, 5e, 4e, 3e: Annales DNB 4

    Ressources d'accompagnement français cycle 4 : Regarder le monde,inventer des mondes-Imaginer des univers nouveaux, 5e-fiction pour interroger le réel, 4e-Visions poétiques du monde, 3e- Cours sur skype collège, élèves scolarisés,candidats libres, lycées français à l'étranger. Coaching scolaire AEFE-Préparation au DNB
  • Ma classe en ligne pour une continuité pédagogique 6

    Ma classe en ligne en français niveau collège pour une continuité pédagogique. Révisions grammaire, orthographe, vocabulaire, rédaction, questions sur textes, roman, théâtre, poésie, argumentation, réécriture, dictée, contrôles de lecture. Applications réservées aux exercices pour vous entraîner après étude du cours
  • les spécificités du cycle de l'apprentissage du français (cycle 2), CP, CE1 et CE2

    Spécificités du cycle, apprentissage du français (cycle 2), CP, CE1,CE2 -Lecture, compréhension de l’écrit-Étude de la langue (grammaire, orthographe, lexique)-Cours sur skype, apprentissage, élèves scolarisés, candidats libres, lycées français à l'étranger. Coaching scolaire, AEFE enseignement français à l’étranger
  • les spécificités du cycle de consolidation du français (cycle 3), CM1, CM2, 6ème

    Spécificités du cycle, consolidation du français cycle 3-CM1, CM2, 6ème- Langue orale écrite, constituants phrase simple, complexe, orthographe grammaticale, lexicale -Cours sur skype CM1, CM2, 6e, élèves scolarisés, candidats libres, lycées français à l'étranger. Coaching scolaire, AEFE
  • Français (cycle 4) 5e, 4e, 3e. Langage oral -Attendus de fin de cycle-Étude de la langue,grammaire, orthographe, lexique-Culture littéraire,artistique

    Français, cycle 4, 5e, 4e, 3e. Langage oral -Attendus de fin de cycle-Étude de la langue,grammaire, orthographe, lexique-Culture littéraire,artistique-Attendus de fin de cycle- Cours sur skype niveau collège, élèves scolarisés, candidats libres, lycées français à l'étranger. Coaching scolaire, AEFE-Préparation au DNB

Date de dernière mise à jour : 23/07/2021

Ajouter un commentaire