Invitation au voyage ferroviaire- Vision poétique du monde moderne : voyage vers l’inconnu et intérieur.Commentaires, brevets blancs corrigés

À l’Ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque-La Prose du Transsibérien Cendrars- Poésie de l’image Le récit poétique en images-Le regard ébloui du crapaud

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Regarder le monde, inventer des mondes, Visions poétiques -

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Ressources d'accompagnement, français niveau 3ème, cycle 4. Visions poétiques du monde

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  •  la réalité peut être métamorphosée par l’écriture
  • Poèmes en vers ou en prose - les thèmes peuvent être variés, la nature, la mort, la ville, la nuit, la guerre.... 

 

 Consultez les poésies sur le thème de la ville 

Vision poétique des objets du quotidien

Invitation au voyage ferroviaire

Extrait construit sur l’idée du glissement du paysage et des états d’âme du narrateur

Un certain nombre d’extraits de romans permettent d’aborder la manière dont la prose poétique peut rendre compte de ces visions du paysage.

 

 

À l’Ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque, extrait construit sur l’idée du glissement du paysage et des états d’âme du narrateur.

À l’ouest rien de nouveau (1929)
À l’ouest rien de nouveau, Erich Maria Remarque. La prise de conscience de l'humanité de l'ennemi
 

À trois heures de l’après-midi, il est mort. Je respire mais pour peu de temps. Le silence me paraît
bientôt plus pénible à supporter que les gémissements. Je voudrais encore entendre son râle saccadé, rauque, parfois siffl ant doucement et puis de nouveau rauque et bruyant.
Ce que je fais n’a pas de sens. Mais il faut que j’aie une occupation. Ainsi, je déplace encore une fois le mort pour qu’il soit étendu commodément. Je lui ferme les yeux. Ils sont bruns ; ses cheveux sont noirs, un peu bouclés sur les côtés. (…)
Mon état empire toujours ; je ne puis contenir mes pensées (…) Certainement le mort aurait pu vivre encore trente ans, si j’avais mieux retenu mon chemin. (…)
Le silence se prolonge. Je parle, il faut que je parle. C’est pourquoi, je m’adresse à lui en lui disant : « Camarade, je ne voulais pas te tuer. Si, encore une fois, tu sautais dans ce trou, je ne le ferais plus, à
condition que tu sois aussi raisonnable. Mais d’abord, tu n’as été pour moi qu’une idée, une combinaison née dans mon cerveau et qui a suscité une résolution ; c’est cette combinaison que j’ai poignardée. À présent, je m’aperçois pour la première fois que tu es un homme comme moi. J’ai pensé à tes grenades,
à ta baïonnette et à tes armes ; maintenant c’est ta femme que je vois, ainsi que ton visage et ce qu’il y a en nous de commun. Pardonne-moi camarade. Nous voyons les choses toujours trop tard. Pourquoi ne nous dit-on pas sans cesse que vous êtes de pauvres chiens comme nous, que vos mères se tourmentent
comme les nôtres et que nous avons tous la même peur de la mort, la même façon de mourir et les mêmes souffrances ? Pardonne-moi camarade, comment as-tu pu être mon ennemi ? Si nous jetions ces armes et cet uniforme, tu pourrais être mon frère, tout comme Kat et Albert2. Prends vingt ans de ma vie, camarade et lève-toi… Prends-en davantage, car je ne sais pas ce que, désormais, j’en ferai encore ». (…)


Tant que j’ignore son nom, je pourrai peut-être encore l’oublier ; le temps effacera cette image. Mais son nom est un clou qui s’enfoncera en moi et que je ne pourrai plus arracher. Il a cette force de tout rappeler, en tout temps ; cette scène pourra toujours se reproduire et se présenter devant moi. Sans savoir que faire, je tiens dans ma main le portefeuille. Il m’échappe et s’ouvre. Il en tombe des portraits et des lettres. Je les ramasse pour les remettre en place ; mais la dépression que je subis, toute cette situation incertaine, la faim, le danger, ces heures passées avec le mort ont fait de moi un désespéré. (…) Ce mort est lié à ma vie ; c’est pourquoi je dois tout faire et tout promettre, pour me sauver ; je jure aveuglément que je ne veux exister que pour lui et pour sa famille. Les lèvres humides, c’est à lui que je m’adresse et, ce faisant, au plus profond de moi-même réside l’espoir de me racheter par là et peut-être ici encore d’en réchapper, avec aussi cette petite ruse qu’il sera toujours temps de revenir sur ces serments. J’ouvre le livret et je lis lentement : « Gérard Duval, typographe. »
J’inscris avec le crayon du mort l’adresse sur une enveloppe et puis, soudain, je m’empresse de remettre le tout dans sa veste. J’ai tué le typographe Gérard Duval. Il faut que je devienne typographe, pensé-je tout bouleversé, que je devienne typographe, typographe…

 

Commentaire 

Problématique possible:

En quoi la guerre peut-elle avoir un effet irrémédiable sur l'homme?

 

Plan proposé:

  1. Une scène de prise de conscience

Une scène intimiste: le narrateur en présence d'un ennemi mort

La prise de conscience de l'humanité de l'ennemi

Un camarade, un frère, au autre soi-même

II – Avec un impact psychologique irrémissible

Un bouleversement émotionnel

Une sensation de culpabilité

Une volonté de retour en arrière, d'expier son acte

 

Le thème de la guerre est clairement présent. Nous découvrons dans le texte d'Erich Maria Remarque, une description d'une scène sinistre entre un allemand et un français. Nous pouvons rappeler que l'auteur à lui-même combattu dans le camps allemand durant la Deuxième Guerre Mondiale, ainsi nous pouvons penser que ce texte à une valeur autobiographique, dans le sens où l'auteur se sert de son œuvre afin de peut-être exorciser ce qu'il a pu vivre. 

 

 il s'agit d'une scène de prise de conscience. Ainsi nous pouvons avancer l'idée qu'elle serait intimiste, le narrateur étant en présence d'un ennemi et d'un mort. Le soldat, après avoir poignardé un ennemi ayant roulé dans sa cachette, va se retrouver seul à seul avec un ennemi qu'il va tuer par réflexe, créant par la suite une relation intime avec lui. Ainsi « L’homme s’effondre et agonise pendant des heures auprès de Paul qui essaie, tant bien que mal, de soulager ses dernières souffrances », nous voyons que le personnage créé une relation intime avec celui qu'il vient de blesser mortellement en voulant apaiser ses derniers moments. Puis vient l'apparition d'un sentiment de perte à la mort du soldat ennemi, le personnage se retrouve seul avec le corps de celui qu'il a tué. Comme le soldat allemand va le dire lui-même «  Je respire mais pour peu de temps. Le silence me paraît bientôt plus pénible à supporter que les gémissements », nous découvrons que le silence de la mort lui pèse davantage que lorsqu'il agonisait, preuve qu'il était encore en vie. Nous pouvons alors penser que cela le mène à une prise de conscience plus générale, amenant le soldat à reconsidérer cet homme vu comme un ennemi comme désormais un autre homme, grâce à la description de celui-ci. On peut alors lire que le soldat va se livrer à une observation de celui qu'il vient de tuer, comme s'il le découvrait pour la première, et cela provoqué par sa rencontre avec les yeux vides du mort, ainsi : « Ils sont bruns ; ses cheveux sont noirs, un peu bouclés sur les côtés. » Cette description semble mener le soldat à reconsidérer cet ennemi comme un homme, prenant conscience de l'humanité de l'ennemi.

En effet, on peut remarquer une prise de conscience que cet homme mort est également un être humain, qu'il pourrait être lui (le soldat allemand), le personnage se rend compte qu'il a eu droit de mort sur cet homme comme il le suggère ici :« Certainement le mort aurait pu vivre encore trente ans, si j’avais mieux retenu mon chemin. » Cette prise de conscience semble effectuer une sorte de flottement de la pensée du personnage, il semble perdu, choqué par son acte. Cette idée est démontrée par l'accumulation de phrases courtes : « Le silence se prolonge. Je parle, il faut que je parle. » Le personnage émet également une comparaison avec lui-même, admettant ainsi que cet ennemi, cet homme pourrait être en réalité son homologue. « À présent, je m’aperçois pour la première fois que tu es un homme comme moi. » est la preuve que le personnage ne considère plus seulement ce mort comme un ennemi, ni comme un simple homme, mais bien comme un camarade, un frère ou bien encore un autre soi-même.

Ainsi le personnage considère le mort comme s'il s'agissait de lui, imaginant ce qu'aurait pu imaginer son propre meurtrier si les rôles avaient été inversés. Il en vient à penser à la vie intime du français qu'il a tué : « maintenant c’est ta femme que je vois, ainsi que ton visage et ce qu’il y a en nous de commun. » Le mort n’apparaît  plus comme un ennemi ou un homme lambda, mais comme un « camarade », comme l'appelle le personnage à de nombreuses reprises. Un phénomène de fraternité semble apparaître entre le soldat et le mort, comme si sa mort l'extrayait de la guerre en lui rendant une part d'humanité, qui n'était que camouflée par ce que la guerre fait aux hommes. En effet, le personnage semble faire un pont plus intime entre lui et le mort. Un frère étant un dédoublement de soi-même, c'est ce qu’insinue ici le personnage : «tu pourrais être mon frère », sans doute pour désigner cet homme comme son frère d'arme, le conditionnel mettant ici en valeur irrémédiablement et la fatalité de la mort du français.

Nous pouvons donc inéluctablement dire que cet épisode d'intimité entre deux ennemis, dont l'un a tué l'autre, aura des effets irrémissibles, qui seront donc impossibles à effacer de la mémoire de celui ayant commis l'acte meurtrier.

En second lieu, il apparaît que le personnage aura des impacts psychologiques, dûs au bouleversement émotionnel que cet épisode aura provoqué chez lui. Alors nous voyons dans cet extrait, que le personnage vit une situation où plusieurs sentiments contradictoires s'entrechoquent. Tout d'abord il agit par instinct, comme un animal se sentant agressé et obéissant à un réflexe primaire, sans réfléchir. Il semble définir son acte comme une conséquence d'un mécanisme dont il n'était que le pantin :« Mais d’abord, tu n’as été pour moi qu’une idée, une combinaison née dans mon cerveau et qui a suscité une résolution ; c’est cette combinaison que j’ai poignardée ». Mais il apparaît rapidement, que le mort inspire ensuite une sensation de parenté avec celui l'ayant tué, provoquant chez le personnage un bouleversement dont il n'est plus maître. Il recouvre alors sa raison et est alors comme un enfant ayant besoin de parler de quelque chose l'ayant bouleversé : « Mon état empire toujours ; je ne puis contenir mes pensées », on découvre qu'il est alors sujet à de nombreuses remises en question. Cette remise en question semble lui faire retrouver sa part d'humanité qui nous paraît être à son paroxysme, le poids de son acte venant alors provoquer en lui un sentiment de honte. « Le jeune homme est tenaillé par le remords d’avoir tué ce soldat », alors le sentiment de honte de lui même se liant presque instantanément à un sentiment de remords, le personnage souhaitant que ce jour ne fut jamais arrivé.

Par conséquent, un sentiment de regret fait également son apparition, le personnage est alors en proie à une culpabilité l’entraînant dans un premier temps à rejeter la faute sur des gradés, ne les ayant pas prévenus d'une chose apparaissant comme logique : que leurs ennemis allaient être faits de sangs et de chairs, à l'instar d'eux-mêmes comme le montre son questionnement : « Pourquoi ne nous dit-on pas sans cesse que vous êtes de pauvres chiens comme nous, que vos mères se tourmentent comme les nôtres et que nous avons tous la même peur de la mort, la même façon de mourir et les mêmes souffrances ? » Le remords assaillit donc le personnage. L'accumulation de question le montre, accentuée par les excuses formulées directement par le personnage envers celui qu'il a tué. Le remord prenant alors la place principale de l'extrait, on découvre une dramatisation de la scène visant à montrer la sensation de culpabilité du personnage : « Pardonne-moi camarade, comment as-tu pu être mon ennemi ? ». La culpabilité entraîne le personnage à se demander s'il ne serait pas mieux d'oublier, et alors de ne pas chercher à savoir le nom de celui à qui il a ôté la vie, mais impossible pour lui d'oublier ce mort. En effet le personnage affirme qu'un lien est formé entre eux deux car : « Ce mort est lié à ma vie ».

Après cette prise de conscience que ce mort ne le quittera plus jamais, une volonté d'un retour en arrière se fait ressentir chez le personnage, ainsi qu'une volonté d'expier son acte qui semble déjà le torturer. Ainsi d'une volonté d'oubli, succède une volonté de se repentir de son acte, qu'il considère comme un meurtre, alors :« je dois tout faire et tout promettre, pour me sauver ». Se trouve peut-être ici une référence religieuse, ce personnage serait-il croyant en les jugements de Dieu ? Mais le personnage est tout de même animé par une petite volonté de revenir sur son serment de n' « exister que pour lui et pour sa famille ». Cependant sa conscience reprend le dessus, et il ressent alors le besoin de connaître l'identité de celui qui gît à ses côtés. Enfin le personnage ressent un besoin de montrer son sentiment de remord en exprimant le fait qu'il aurait voulu donner sa vie plutôt que de prendre la sienne. En effet le personnage propose un échange au mort : « Prends vingt ans de ma vie, camarade et lève-toi… Prends-en davantage, car je ne sais pas ce que, désormais, j’en ferai encore ».  Cette révélation qu'il se fait à lui-même l'oblige contre sa volonté à vouloir continuer la vie, suivant le chemin qu'avait pris celle du mort, et ce en sa mémoire. A l'instar d'un hommage, le personnage émet alors une sorte de conclusion : « J’ai tué le typographe Gérard Duval. Il faut que je devienne typographe, pensé-je tout bouleversé, que je devienne typographe, typographe… » qui semble davantage prouver que ce serment donnerai le sentiment au personnage d'être toujours un homme, le sentiment de ne pas avoir perdu une part de son humanité en commentant ce meurtre.

Pour conclure, nous pouvons rappeler que nous devions traiter la question de la guerre et ses effets sur l'homme dans le domaine de l'argumentation. Ainsi nous avons vu que l'auteur, à travers un récit à visée expiatoire, nous montre en quoi la guerre peut avoir des conséquences irrémédiables sur un homme. Nous pouvons donc penser que le véritable but de l'auteur est de dénoncer la guerre en utilisant de nombreuses descriptions, à l'instar de Jean Giono, dans Le Grand Troupeau.

 

Entraînez-vous au brevet blanc sur deux extraits

Extrait 1:

Une partie de nos etre, au premier grondement des obus, s'est
brusquement vue ramenée à des milliers d'années en arriere.C'est l'instinct
de la bête qui s'éveille en nous qui nous guide et nous protège.
Il n'est pas conscient, il est beaucoup plus rapide, beaucoup plus sûr et infaillible
que la conscience claire; on ne peut pas expliquer ce phénomene.
Voici qu'on marche sans penser à rien et soudain on se trouve coincé dans un creux de terrain et l'on voit au-dessus de soi se
disperser des éclats d'obus, mais on ne peut pas se
rappeler avoir entendu arriver l'obus, ni avoir songé à
se jeter par terre.Si l'on ne serait plus maintenant qu'un peu de chair caet là répendu.
C'est cet autre élément, ce flair perspicace qui
nous a projetés à terre et qui nous a sauves sans que sache comment.
Si ce 'était pas cela, il y a déjà longtemps que, des flandres aux vosges, il ne substirait plus un seul homme.
Quand nous partons, nous ne sommes que de vulgaires
soldats, maussades ou de bonne humeur et, quand nous arrivons
dans la zone où commence le front, nous sommes devenus des hommes-bêtes.

extrait 2:

Haie Westhus est emporté avec l'échine fracassée; à chaque inspiration son poumon bat à travers la blessure.
Je puis encore lui serrer la main.<<C'est fini,Paul>>, gémit-il, en se mordant les bras de douleur.
Nous voyons des gens à qui le crâne a été enlevé, continuer de vivre; nous voyos courir des soldats dons les deux
pieds ont été fauchés; sur leurs moignons éclatés, ils se rainent en trébuchant
jusqu'au prochain trou d'obus; un soldat de premiere classe rampe sur ses mains pendant deux
kilometres en trainant derrière lui ses genoux-brisés; un autre se rend au poste de
secours, tandis que ses entrailles coulent par-dessous ses mains qui les retiennent; nous voyons des gens sans
bouche, sans machoire inférieure,sans figure;nous rencontrons
quelqu'un qui, pendant deux heures, tient serrée avec les dents l'artère de son bras;
le soleil se lève, la nuit arrive, les obus sifflent; la vie s'arrête.
Cependant, le petit morceau de terre déchirée où nous sommes à été
conservé, malgré des forces supérieures et seules quelques centaines de mètres
ont été sacrifiées. Mais pour chaque mètre, il y a un mort.


Questions:

I) L'énonciation


1. De quelle nationalité est l'auteur de ce roman ? Quel intérêt cela présente-t-il ? Combien de temps après la guerre ce roman a-t-il été publié ?
2. Quel est le prénom du narrateur ? Correspond-il à celui de l'auteur ?
3. Ce narrateur est-il interne ou externe ? Justifiez votre réponse.
4. A quel genre rattacheriez-vous ce roman ?
5. a. Quel est le temps dominant dans les deux premiers paragraphes se l'extrait 2 ? Quelle valeur lui attribuez-vous ?
b. Quel effet l'auteur a-t-il voulu produire ?
6. a. Quelle forme de discours* identifiez-vous dans l'extrait 1 ? Qui en est l'énonciateur ?
b. Quelle autre valeur attribuez-vous alors au présent
7. Quel pronom vient remplacer "je" et "nous" ? Pour quelle raison ?

II) L'expression de l'horreur

8. Grammaire. Relevez dans les deux extraits les expressions qui caractérisent les corps. Quelles réalités montrent-elle ?
9. Grammaire. Réécrivez le premier paragraphe de la description du second extrait en insérant des évaluatifs (adjectifs, modalisateurs...) qui disent la subjectivité du narrateur. En quoi l'effet produit est-il différent ? Comment expliquez-vous le choix du narrateur ?
10. Grammaire. Observez le deuxième paragraphe du deuxième extrait.
a. Combien de phrases contient-il ?
b. Les propositions utilisées par l'auteur sont-elles juxtaposées ou coordonnées ?
c. Quels autres procédés d'écriture pouvez-vous relever ? Nommez-les
d. Quels effets ces choix d'écriture produisent-ils sur le lecteur ?

III) Un discours sur la guerre

11. Quelles mutations profondes les corps subissent-ils à la guerre ? Pour quelles raisons ?
12. Quels instincts les hommes retrouvent-ils ? Pourquoi ?
13. Par quelle expression, E.M. Remarque résume-t-il cette idée dans le premier extrait ?
14. D'après le discours de l'auteur, quelles valeurs la guerre détruit-elle ?
15. Grammaire. Dans le deuxième extrait, relevez le connecteur de la ligne 13 (dernier paragraphe). Quel lien logique introduit-il ? Quelle ironie met-il en relief ?
16. D'après ces extraits, expliquez la raison pour laquelle la parution de ce roman a déclenché en Allemagne un véritable scandale et pourquoi plus tard il a été interdit par les nazis ?

Correction

1. il est de nationalité américaine. service militaire au côté des allemands car l'Allemagne était en guerre. Il a été publié le 14.06.1973 après la guerre.
2. le prénom du narrateur est Paul Bäumer. Non il ne correspond pas à celui de l'auteur.
3.  Le fait que cela passe par le "nous" signale que le narrateur se veut le porte-parole de ses camarades.
4. On peut le rattacher au genre autobiographique.
5. a. Le temps dominant est le présent « nous voyons »l 4 « ils se traînent »l 6.Présent à valeur descriptive.
b. Le lecteur prend la place de l’auteur et il nous décrit la cruauté de la guerre et la souffrance des soldats au front.
6. a. discours argumentatif. L'auteur a pris le pas sur le narrateur.
b. Présent de vérité générale.
7. le "il" impersonnel.

II)
8. dans l' extrait 1 : « chair »l9,.
dans l' extrait 2 : « entrailles » l9.
Cela montre la cruauté, la monstruosité de la guerre 
9.  "H.W. est odieusement emporté avec l'échine fracassée ; à chaque inspiration son poumon meurtri par cette guerre bat à travers l'insoutenable blessure" (...) - Quant aux changements le fait d'inclure des adjectifs renforce l'émotion ressentie après le narrateur qu'il charge à partager avec le lecteur pour le sensibiliser à l'horreur de la guerre.
10. a. il contient 1 phrase.
b. les propositions utilisées par le narrateur sont juxtaposées
c. Une proposition principale et une proposition subordonnée + le principe de l'énumération
d.  Le but est de renforcer le sentiment d'horreur, de cruauté, comme s'il s'agissait de créer un vertige, à ressentir devant toutes ces blessures, pour le lecteur.

11- Les mutations renvoient au thème du monstre,à l'aide notamment de l'animalisation. Mais en définitive il faut plus parler de destruction des corps....
12-Instinct primitif de protection de soi face à la menace car la guerre les confronte à la survie permanente.
13-  l'expression par laquelle il résume cette idée est " nous sommes devenus des hommes-bêtes " l16
14- Valeurs liées à la solidarité, à l'humanisme, donc à la civilisation.
15- "Cependant" : cela signifie que les assauts des soldats ne servet à rien. Beaucoup meurent pour quelques mètres. L'ironie critique implicitement les généaux et leurs ordres absurdes (comme du côté français d'ailleurs).
16. la parution de ce roman à declenché en Allemagne un véritable scandale, il montre la cruauté de la guerre- Les nazis l'on- interdit plus tard car ils ne voulaient que le peuple apprennent la vérité-  E.M. remarque était considéré comme un opposant au régime nazi à cause de ce livre.

Invitation au voyage ferroviaire Représenter le monde par la fenêtre d’un train - Blaise Cendrars, La Prose du Transsibérien

Blaise Cendrars,La Prose du Transsibérien et de la Petite Jeanne de France,1913


En ce temps-là j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais
Déjà plus de mon enfance
J'étais à seize mille lieues du lieu de ma naissance
J'étais à Moscou, dans la ville des mille et trois
Clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille
et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
que mon coeur, tour à tour, brûlait
comme le temple d'Éphèse ou comme la Place Rouge
de Moscou quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j'étais déjà si mauvais poète
que je ne savais pas aller jusqu'au bout.
Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare
croustillé d'or, avec les grandes amandes
des cathédrales toutes blanches
et l'or mielleux des cloches...
Un vieux moine me lisait la légende de Novgorode
J'avais soif et je déchiffrais des caractères cunéiformes
Puis, tout à coup, les pigeons du Saint Esprit
s'envolaient sur la place
et mes mains s'envolaient aussi, avec des bruissements d'albatros
et ceci, c'était les dernières réminiscences du dernier jour
du tout dernier voyage
Et de la mer.

Blaise Cendrars, La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France


Plan possible pour un commentaire 

I – Un voyage qui transforme la réalité

Une vision fragmentée de la réalité

Ellipse du réel et recréation d'une réalité

Procédé de la liberté typographique

transition

II - Un voyage ferroviaire

Caractéristiques du voyage

Dans le mouvement

Recréation du monde perçu 

conclusion

ouverture


La prose du transsibérien, Blaise Cendrars, 187 – 1961
« Le train palpite au cœur des horizons plombés »



I – La représentation de la réalité
1 – Un voyage initiatique


- vers libre = innovation formelle
Modernité poétique
La femme = petite Jehanne
Voyage dans des conditions insolites
C’est un véritable voyage initiatique.
le poète avec Jeanne roulent depuis « 7 jours », « Je suis en route avec la petite Jehanne de France ».

2 – Liberté typographique et rythmique

Image d'une réalité fragmentée, fuyante qui se recompose sans cesse
diversité typographique grâce à la longueur des vers, diversité rythmique
La liberté typographique est pleinement exploitée, disposition décalée des vers, regroupement en strophes ou au contraire mise en valeur d’un vers. Tout comme Apollinaire, Cendrars use de toutes les possibilités figuratives du vers en accord avec les poètes de son temps, ce qu’Apollinaire appellera « Calligramme ».
Jeu sur les anaphores
Le paysage observé évolue sans cesse mais est toujours restitué depuis un cadre inchangé, c’est la vitre.
Effets sonores :

3 – Une vision fragmentée et elliptique de la réalité

L’aspect elliptique est mis en valeur par l’absence de mots de liaison à l’exception de la conjonction de coordination « et » qui cependant ne créé qu’un lien syntaxique très faible sans exprimer de lien logique ou temporel.

II – L’évocation du voyage ferroviaire
1 – Le renouvellement de la perception

Dimension nouvelle du monde transmise par la vitesse
Nouvelle perception du monde.
Voyage en train suggéré par le champ lexical du monde ferroviaire

2 – Le mouvement et la vitesse

L’accent est mis sur l’aspect insolite de la perception.
Le paysage est déformé par la vitesse qui transforme les perceptions
La perception habituelle du monde est perturbée au profit d’associations d’idées et de l’état rêveur dans lequel se trouve le voyageur.

Conclusion
Cette poésie nous offre une transfiguration du réel concret. On a une vision fragmentée et transfigurée de la réalité, un monde modernr suggéré par le vers libre et le rythme destructuré.

Vision poétique du monde moderne : voyage vers l’inconnu et  intérieur

Comment un voyage en train peut-il devenir un objet poétique et artistique ? Quels sont les liens que l’on peut établir entre le texte, l’image et le monde ?

Vision poétique du monde moderne : voyage vers l’inconnu et voyage intérieur

 

Œuvre intégrale

La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, de Blaise Cendrars, illustré par Sonia Delaunay

GT autour du lyrisme amoureux dans la poésie surréaliste

Union libre, André Breton

L’amoureuse, Paul Eluard

Nous deux, Paul Eluard

Les mains d’Elsa, Louis Aragon

Lecture cursive

L’Or, de Blaise Cendrars Tableaux de l’illustratrice

 

 

Poésie de l’image

Poésie de l’image

Le récit poétique en images

- bande dessinée, roman graphique, film d’animation

-, support d’écriture et de création ?

 

 

Persépolis, analyse de l'oeuvre, contrôle de lecture

Persépolis, Marjane Satrapi

Films d’animation

Persépolis, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

Thématiques abordées : L’adaptation d’une bande dessinée, le choix de l’animation pour donner une dimension plus générale au propos, représenter le rêve, la guerre, l’utilisation de scènes oniriques pour représenter les combats et la mort.

Bande dessinée et roman graphique Persépolis, Marjane Satrapi, L’Association.

Thématiques abordées qui peuvent devenir des supports d’écriture : La place du rêve dans la construction de l’enfant (face à la mort, à dieu, au sens de la vie, aux héros que l’on se crée) et dans un monde en guerre.

Roman illustré 

Le Petit Prince, Antoine de Saint Exupéry. Thématiques abordées : En troisième où les élèves ont souvent déjà lu cette œuvre, il s’agit d’aborder de manière plus précise la poésie du dessin en lien avec le texte (comment il nourrit sa compréhension) mais aussi le sens philosophique et critique de l’œuvre.

 

Activités d’entrée dans la séquence

Eduscol

L’écriture poétique face à la violence

La violence de la guerre :

dire l’indicible par le déplacement poétique On pourra commencer cette séquence par un visionnage d’un ou plusieurs extraits d’œuvres cinématographiques (il est important, à chaque fois, de bien préciser le contexte historique), afin de faire saisir aux élèves le problème de la représentation de la violence et du déplacement poétique qui en est la réponse. On peut également partir d’une carte mentale autour de la notion de violence et de la guerre afin de faire réfléchir à la manière dont les élèves supposent qu’on représente la guerre et la violence dans les B.D. ou les films pour ensuite les confronter aux œuvres choisies et les faire réfléchir à l’écart entre leurs représentations de la violence et les regards des artistes choisis.

La violence de la vie

On peut commencer cette séquence par un autoportrait symbolique : sur une feuille qui représente de manière abstraite un visage, les élèves doivent placer des mots, des éléments du visage, des symboles qui disent qui ils sont profondément. La place et le choix des éléments doivent être travaillés et réfléchis. Ce portrait, fait au début de la séquence, pourra être refait à la fin afin d’en voir les évolutions et les constantes.

La poésie du quotidien, mythifier le réel

Analyse des neuf premières planches du début de Mû (Corto Maltese) d’Hugo Pratt : il s’agit de confronter les élèves à un autre genre de B.D. On ne comprend pas tout de suite où l’on est, qui parle ni de quoi, et même après la lecture de ces neuf planches, on ne peut pas savoir avec certitude si l’on est dans le rêve ou la réalité. Les attentes du lecteur se portent alors sur l’ambiance, l’univers onirique et non plus forcément sur l’identification d’un sujet, d’une quête, d’un héros, de péripéties. Cette première étude peut donner lieu à une activité d’écriture sur le même principe : il s’agirait de faire inventer les dialogues entre deux personnages fixes d’un tableau ou d’une fresque ancienne, antique, voire même préhistorique face à un personnage réel (eux-mêmes) qui vient le voir et ne sait pas s’il rêve ou si le tableau (ou la fresque) est vraiment animé. On pourrait par exemple utiliser la porte d’Ishtar (visible au Pergamonmuseum de Berlin), les animaux de la grotte Chauvet, la tapisserie de Bayeux, les reliefs de la colonne Trajane, tombe thébaine TT52 de la sépulture de Nakht, etc. Toute réalisation ancienne liée à une époque ou un lieu inconnu des élèves peut donner lieu à des recherches (Babylone est en ce sens un sujet extrêmement riche) et à une écriture forcément plus poétique, plus philosophique, coupée de l’aspect prosaïque du quotidien et donnant au monde un aspect mythique.

Activités d’écriture

L’écriture poétique face à la violence

La violence de la guerre : dire l’indicible par le déplacement poétique Cette séquence serait idéale pour travailler l’écriture de lettres car c’est un support concret et porteur de contenu historique qui peut permettre aux élèves de réinvestir leurs connaissances vues mais aussi de travailler le vocabulaire de l’époque ou de l’évènement choisi. L’écriture de lettre (de poilu, d’exilé, de jeune face à la guerre) permet également de travailler la notion d’énonciation et le vocabulaire des sentiments. On peut également faire travailler aux élèves l’invention d’interview : on leur demande d’inventer les réponses de l’auteur (de la B.D., du film, du livre) à des questions sur leur représentation de la violence, de la guerre. On pourra leur faire inventer les questions et les réponses ou leur proposer les questions : M. ….., pourquoi avez-vous choisi de raconter votre expérience de la guerre avec un film d’animation ? En quoi la B.D. vous semble-t-elle un bon support pour raconter la guerre de... ? M. Spiegelman, pourquoi avoir choisi d’utiliser les animaux pour parler de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah ?

La violence de la vie

Cette séquence étant davantage tournée vers l’autobiographie, elle peut donner lieu à une écriture de groupe : il s’agirait d’inventer un personnage dans une situation de souffrance personnelle (le cadre est évidemment à poser pour éviter les débordements ou les sujets qui n’auraient pas d’intérêt) dont les élèves vont écrire le journal intime. Après avoir posé le cadre, chacun s’occupe d’une journée. L’écriture et la lecture en groupe doivent enrichir les écrits des uns et des autres. Pour cela, on peut utiliser les outils d’écriture collaborative en ligne (Framapad). Ce sujet peut donner lieu à toute écriture longue à la première personne (un blog, un échange de lettres entre deux amies ou une jeune fille / un jeune homme et son / sa confident(e), etc.).

La poésie du quotidien

Écrire une scène du quotidien par un objet non animé. Exemple : le petit déjeuner par la cafetière. Inventer des dialogues, des légendes à partir d’images de Sempé.

Le regard ébloui du crapaud

Le regard ébloui du crapaud

Problématiques possibles :

Du rejet au regard ébloui sur le monde

Le paria, l’autre voix du poète lyrique

Corpus

« Le paria « de Tristan Corbière,

Les amours jaunes « Le crapaud » de Tristan Corbière,

 Victor Hugo, La légende des siècles

« L’albatros », C. Baudelaire, Les fleurs du mal

« Le ciel est par-dessus le toit… », P. Verlaine,

« Gaspard Hauser chante », P. Verlaine

 « El desdichado », G. de Nerval,

Les chimères « Ma bohême »

La littérature du XIXe voit apparaitre la représentation du poète sous les traits d’un personnage solitaire, isolé, déclassé socialement. Pardelà les parcours autobiographiques et la légende – célébrée dans le texte de Verlaine « Les poètes maudits » –, on voit émerger la figure du paria, porte-parole du sujet poétique. Celle-ci possède différents avatars, l’animal repoussant ou ridicule – le crapaud, l’albatros –, le vagabond, le mauvais garçon. Ces diverses incarnations permettent de proposer un regard différent sur le monde : évocation d’un monde hostile et fermé, mais aussi vision poétique d’un paysage réenchanté : « Un crapaud regardait le ciel, bête éblouie» (Victor Hugo).

 

Lecture de deux poésies

Un chant dans une nuit sans air....

- La lune plaque en métal clair

Les découpures du vent sombre.

....Un chant ; comme un écho, tout vif

Enterré, là, sous le massif...

- Ça se tait : Viens, c'est là, dans l'ombre...
- Un crapaud !

Pourquoi cette peur

Près de moi, ton soldat fidèle ?

Vois-le, poète tondu, sans aile,

Rossignol de la boue....

- Horreur !
- Il chante.

- Horreur !!

- Horreur pourquoi ?

Vois-tu pas son oeil de lumière....

Non : il s'en va, froid, sous sa pierre.

Bonsoir - ce crapaud-là c'est moi.

 

Les amours jaunes « Le crapaud » de Tristan Corbière

Je suis le ténébreux, - le veuf, - l'inconsolé,

Le prince d'Aquitaine à la tour abolie

Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé

Porte le soleil noir de la Mélancolie.

 

Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,

Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,

La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,

Et la treille où le pampre à la rose s'allie.

 

Suis-je Amour ou Phébus ? ... Lusignan ou Biron ?

Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;

J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène...

 

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron ;

Modulant tout à tour sur la lyre d'Orphée

Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.

Gérard de Nerval, (1854)

Date de dernière mise à jour : 12/07/2021

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