Les forets

Etude linéaire "Avant la nuit" Mes forêts d'Hélène Dorion

Etude linéaire "Avant la nuit" 

Quiz / Grammaire : la subordination, l'interrogation, la négation. Recueil "Mes forêts" Hélène Dorion

Commentaire linéaire 

 

"Avant la nuit" , Mes forêts d'Hélène Dorion 
"la nuit s'approfondit" à "ce qu'on appelle humanité"

P. 110 - 111 Editions Bruno Doucey 

 

Les forêtsIntroduction
Hélène Dorion est une poétesse, écrivaine québecoise contemporaine, née en 1958 ayant obtenu de nombreux prix littéraires.
Le texte choisi est un extrait d' "Avant la nuit" de "la nuit s'approfondit" à "ce qu'on appelle humanité". Il est tiré du recueil "Mes forêts" publié en 2021.
La poétesse partage sa vision personnelle de la nature dans une démarche poétique particulière et réparatrice pour l'humanité.
Ce projet de lecture nous ouvre sur une poésie qui fait sens intimement par la réparation de soi et universellement par la réparation des hommes.


Problématiques possibles 
- En quoi cette poésie "Avant la nuit" est-elle une double ouverture sur la réparation de soi et celle des hommes? 
- En quoi cette poésie est-elle le projet de lecture d'un texte qui fait sens intimement et universellement? 


Mouvements de l'étude linéaire 
Mouvement 1

  • - Un cheminement poétique : de l'exploration de la forêt à l'exploration de la littérature.
  • Vers 1 à 13

Mouvement 2

  • - Un paysage intérieur.
  • Vers 14 à 18

Mouvement 3

  • - La parole poétique de la forêt.
  • Vers 19 à 26
     

Quiz

 

Pour préparer ou réviser l'étude linéaire 

Un cheminement poétique : de l'exploration de la forêt à l'exploration de la littérature.

Les forets 3

Mouvement 1 


Cette poésie s'apparente à un cheminement poétique dont la richesse des références intertextuelles à d'autres oeuvres en oriente le sens possible. 
Le premier vers, isolé, séparé par des blancs "la nuit s'approfondit" guide le lecteur vers l'inconnu dont le mystère à découvrir interpelle et s'associe à un "on" vers 2, "et l'on se met à rêver". La mise en mouvement par la présence du pronom impersonnel "on" pour la poétesse ou le lecteur est un appel à l'éveil : "on se met à rêver", vers 2, "on voit", vers 5, "on lit", vers 6, "on aperçoit", vers 7.

La quête de sens s'oriente par l'initiation poétique vers la connaissance, la découverte, l'introspection sur fond d'un décor littéraire. La poétesse retrace l'histoire littéraire d'une humanité nourrie par cette traversée depuis le "haut des falaises de Rilke", vers 3 ou encore "dans la forêt de Dante", vers 4.  Du poète allemand au poète italien, les périodes littéraires évoquent des temporalités différentes suggérées en antithèse avec "on voit le passé/déjà on lit le futur", vers 5 et 6. 
Cette traversée de la forêt intertextuelle est la promesse d'une échappée hors du désespoir "rêver" et la référence à Dante, "La Divine comédie" fait écho aux forêts du chant XIII. Dans ce retour au passé, l'homme peut penser et imaginer le futur, "on lit le futur", vers 6 et anticipe le possible recommencement suggéré par le vers 7 "on aperçoit l'aigle et la corneille pour souligner la clairvoyance par le premier oiseau tandis que le second pourrait évoquer l'idée d'un changement à venir. Il est question du futur et d'un avenir qui pourraient être révélateurs à l'image "du rideau de l'histoire", en métaphore dont l'homme doit déchiffrer le sens caché : vers 8 et 9, 
"qui déchirent le rideau de l'histoire
pour rejoindre nos pas". 
La nature se révèle encore au monde dans l'écriture avec cette nouvelle référence au "bois de Walden", récit d'Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois, vers 10, "on traverse le bois de Walden". 
Le 11ème vers enrichit le cadre littéraire d'une autre source d'inspiration sur la métamorphose au contact des saisons, Haïkus pour une saison d'Andrea Zanzotto, "la mémoire des saisons de Zanzotto", vers 11. C'est au vers 12 que les "paysages intérieurs d'Hopkins" sont évoqués puis "les clairières de Zambrano" vers 13 pour dire les clairières du bois. 


Transition 
Le cheminement poétique, de l'exploration de la forêt à l'exploration de la littérature nous ouvre à un paysage intérieur. 
 

Un paysage intérieur.

H dorion

Mouvement 2
La répétition du pronom impersonnel "on" dans la strophe allant des vers 14 à 18 est une invitation à poursuivre la traversée de la forêt  "on traverse le bois" du vers 12 fait écho aux vers 15 et 17, "on a marché", "on a trébuché". Il traduit le mouvement d'une initiation en cours car les forêts permettent, relient, entrelacent les "paysages intérieurs" du vers 12 depuis les forêts et les souvenirs littéraires. 
Mais le paysage intérieur reste à construire, la démarche est longue pour retrouver le sens entre la réalité et l'homme. Il nous faut sentir la proximité avec la forêt pour retrouver les sensations révélatrices du sens caché ou perdu de l'existence. 
Cette traversée poétique par l'intime est d'emblée évoquée au vers 14 "vers la connaissance de soi", une quête constante, toujours en cours ainsi que le souligne le passé composé du vers 15 "on a marché, on s'est plongé". 
La difficulté de l'entreprise de construction de soi est connotée par l'épithète "long" du vers 16, "dans le long travail". 
Mais cette difficulté semble récompensée par la possible ouverture à l'autre, "le travail de l'amour". Dans cet effort de construction, l'homme grandit mais peut chuter également. La construction puis la réparation pour soi et pour les hommes sont évoquées en antithèses, "trébuché", "rebondi", "chuté", vers 17 et 18. 
La progression et la chute sont incessantes et épousent le mouvement du texte en retour à la ligne. L'histoire de l'homme est sans cesse  à écrire, toujours en spirale, en marche à l'image de l'écriture poétique. 


Transition : 
Symboliquement, la marche de l'homme renvoie à un projet de lecture qui fait sens à la fois intimement et universellement. 
 

La parole poétique de la forêt.

H dorion

Mouvement 3
La forêt devient le symbole de la parole poétique. Par le parallélisme syntaxique des vers 20 et 21, la poésie est celle de l'arbre :
"nous dit l'arbre
nous dit la forêt"
La forêt et l'arbre nous enseignent au discours direct pour nous transmettre l'espoir "sur la branche du présent", vers 22, métaphore du temps et de la réconciliation possible. 
La nature personnifiée car douée de parole est toujours d'actualité et d'importance dans l'histoire de l'homme et de l'humanité car "le temps jamais ne s'arrête", vers 19.
Mais le temps peut aussi se suspendre au moment présent, vers 22. La parole se répand toujours pour écrire un nouveau poème vers 23 "un poème murmure", il devient "chemin vaste et lumineux" vers 24. La magie opère et la création poétique soulignée par les allitérations en "M", "poème", "murmure", "chemin", "lumineux", enrichies par les épithètes "vaste et lumineux" valorisent la métaphore du chemin à suivre. Elle est la promesse de renouveau et d'espoir
"qui donne sens 
à ce qu'on appelle humanité" 
Le sens retrouvé est double, il connote, vers 25 et 26, le chemin à suivre et la quête du sens offerte par la poésie. Le sens est le "chemin" vers 24 et l'espoir en "l'humanité" vers 26. 
L'écriture poétique est la réponse à la question du chaos du monde. 

Conclusion
Ainsi, cette poésie est un cheminement poétique au sens d'une double ouverture sur la réparation de soi et de celle des hommes. Elle offre un projet de lecture qui fait doublement sens, intimement et universellement. 
Ce poème nous invite à suivre le chemin dans l'intimité des forêts car il est la promesse de renouveau et d'espoir.
Les forêts sont pour Hélène Dorion à l'image de l'homme, si nous sommes à l'écoute, l'espoir peut renaître mais sans cette prise de conscience, l'homme ne pourra pas sortir du chaos ni donner du sens à son humanité. 

Hélène Dorion, Mes forêts 
Parcours : la poésie, la nature, l'intime.

 

Introduction du parcours bacLes forêts

De la nature à l'intime 
De l'extériorité à l'intériorité 

Comment cette correspondance de la nature à l'intime se traduit-elle chez Hélène Dorion? 
C'est la quête du sens 

Pour Hélène Dorion, les forêts traduisent sa profonde fusion du corps et du lieu, de l'esprit et de l'univers 
Les forêts sont les forêts intérieures d'Hélène Dorion
En quel sens? 

Consulter le parcours bac 
 

Fiche de lecture

Les thèmes du recueil d'Hélène Dorion

 

Le monde de la forêt pour déchiffrer le sens du monde 
Les forêts, "le vivant au coeur des bois" 

Le monde de la forêt est celui des forces contraires 

Naissances et morts

L'exil et la survie 

La prédation

La survie de l'arbre

Cette dureté concerne aussi la vie des hommes 

Autres thèmes de "Mes forêts" 
La fragilité de la condition humaine 
La spoliation des terres indiennes, les violences coloniales

La condition animale 

Le réchauffement climatique : 

Consulter la fiche de lecture 

Hélène Dorion, Mes forêts /parcours : la poésie, la nature, l'intime

Hélène Dorion Mes forêts la poésie la nature l'intime

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