Marivaux

Le théâtre du XVIIe au XXIe, langage, structure d'une pièce, mise en scène, genre. Histoire du théâtre- Vers le bac commentaire et dissertation

Séquence théâtre

Le langage théâtral, la structure d'une pièce de théâtre et la mise en scène

Moliere

le vocabulaire du théâtre 

 

 

Le vocabulaire du théâtre : lexique en téléchargement

Le lexique théâtralLe lexique théâtral (104.15 Ko)

Cours sur le théâtre, les fonctions du monologue

 

Le théâtre est un genre littéraire particulier. Il est caractérisé par une double communication (le théâtre est à la fois un texte lu, mais aussi un art représenté sur scène et qui est vu par un spectateur) Définition : du grec « théômai » (« regarder »), le théâtre est avant tout un spectacle dans lequel des acteurs donnent vie aux personnages et agissent devant un public. Un texte de théâtre se présente en actes, découpés en scène, composées de dialogues et de didascalies qui apportent des informations en vue de la mise en scène.

1 - organisation

action : évènements de la pièce, intrigues

coup de théâtre : un évènement imprévu modifie le cours de l'action

acte : une pièce de théâtre est divisée en actes

l'entracte : temps qui sépare un acte d'un autre

l'exposition : permet aux spectateurs de connaitre les personnages et les faits qui expliquent la situation au début de la pièce; la première scène d'une pièce est une scène d'exposition

noeud : point culminant de l'action

dénouement : fin de l'intrigue

 

3 règles d'unité :

Le baroque est un mouvement culturel européen qui parait dans la deuxième moitié du XVIème siècle, se traduit par une prise de conscience de l’instabilité du monde, de la fragilité de l’homme. Le monde est vu à la fois comme beau et effrayant, tourmenté, violent et trompeur, où l’illusion règne. Il donne une vision brouillée du monde. En privilégiant les ressources de l’excès. En littérature, on retrouve ce goût pour les excès dans l’usage abondant de figures de rhétorique: métaphore, oxymore, allégorie, personnification, hyperbole, antithèse… dans les salons aristocratiques se développe la préciosité, cet art de vivre fait de raffinement excessif jusque dans le langage où l’on recherche toutes sortes de subtilités à l’aide des figures de rhétorique.
C’est en réaction aux excès du baroque que naîtra, en France, le classicisme. Ce mouvement va donc défendre l’équilibre, la mesure, la clarté, l’harmonie, la recherche de la perfection formelle. Cela donnera naissance, dans le domaine théâtral, à un certain nombre de règles très strictes.
La pièce classique doit obéir aux principes des trois unités:
- l’unité d’action
- l’unité du temps
-l’unité de lieu

Il faut ajouter l’unité de ton, qui est interdit de mêler tragédie et comédie. Le théâtre classique est donc marqué par ce principe de bienséance qui exclut de la scène tout ce qui va contre la morale établie.

  • l'unité d'action : une histoire à la fois
  • l'unité de lieu : un seul lieu
  • l'unité de temps : une seule journée

 

 

2 - le texte théâtral

dialogue : paroles qu’échangent deux personnages d’une pièce de théâtre

réplique : une prise de parole

tirade : longue suite de phrases dite par un acteur sans interruption

monologue : un personnage parle seul

didascalies : indications scéniques sur le décor, les déplacements et les gestes.

L'énonciation au théâtre.

La double énonciation  le personnage parle aux autres personnages sur la scène ( dans le cadre de la fiction qui est représentée : 1er type d'énonciation).  Les comédiens parlent aussi à l'intention du public ( 2éme type d'énonciation).

3 - la représentation théâtrale

un théâtre comprend une scène, lieu où les acteurs jouent.

plateau : l'espace où les décors sont plantés

coulisses : partie située derrière le décor

metteur en scène : personne qui organise la représentation théâtrale

 

Une pièce de théâtre

La pièce de théâtre est une suite de dialogues, sans narrateur. Il peut s'agir de comédie, de tragédie ou (au XIXème) de drame. Ce texte est fait pour être joué, vu et entendu. Il faut donc être attentif à toutes les indications dans le texte -registres de langue, répartition de la parole, types de phrases- permettant de comprendre les intentions et sentiments des personnages ou les didascalies permettant de mieux comprendre certains points comme le lieu, le temps, le ton.

La mise en scène

La mise en scène est constituée de différents éléments :

l’interprétation du texte, le jeu des comédiens, les costumes, l’exploitation de la scène, les lumières, le décor…

1) L’interprétation du texte Le metteur en scène, comme tout lecteur, a sa propre vision de la pièce (perception des personnages, de leur psychologie…). Sa compréhension de la pièce conditionne la façon dont il va construire sa mise en scène.

2) Le jeu des comédiens A partir des indications données par l’auteur dans les didascalies, le metteur en scène doit représenter leur jeu. Le metteur en scène décide du déplacement des personnages sur scène, de leur gestuelle, des émotions qu’ils vont traduire (tristesse, émotion, peur, folie…).

3) Les costumes : Ils ont une importance primordiale au même titre que le décor. Ils ont pour fonction d’informer le spectateur sur : l’époque, le milieu social, le caractère des personnages.

4) Le décor & les lumières : De même que les costumes, le décor et le jeu des lumières jouent un rôle important pour situer l’action de l’histoire de la pièce d’un point de vue historique et social.

Composition d'une pièce

Au début le changement d'acte était lié à la nécessité de changer les bougies donnant la lumière. Chaque acte doit constituer une unité. Une pièce est généralement constituée de trois ou cinq actes.

Le premier acte est celui de l'exposition dans lequel l'auteur présente le contexte (où et quand), les personnages, le héros, le noeud de l'intrigue, les obstacles(opposants) et les "aides" (adjuvants) du héros.

Le dernier acte est celui du dénouement, dans lequel l'intrigue trouve sa solution.

On change de scène quand un personnage entre ou sort. Les scènes n'ont pas toutes la même importance pour l'intrigue.

A retenir 

La structure d’une pièce de théâtre.

1) La scène d’exposition La scène d’exposition occupe le plus souvent la (ou les) premières scène(s). Elle a pour rôle de donner toutes les informations nécessaires à la compréhension de la situation : les lieux, l’époque, les personnages, leur classe sociale, l’intrigue.

2) Le nœud dramatique C’est le moment où les obstacles apparaissent. Il permet d’enchaîner les péripéties et les coups de théâtre, ainsi que des retournements de situation.

3) L’intrigue Elle regroupe toutes les péripéties qui font progresser l’action ou la ralentissent.

4) Le dénouement Il occupe la plupart du temps les dernières scènes. Il permet de résoudre le nœud dramatique et marque la fin de l’action.

Composition du texte

Il faut distinguer le texte dit par les comédiens : les répliques, et les indications scéniques : les didascalies.

Si une réplique est longue, c'est une "tirade". Si le personnage parle seul en scène (ou se croit seul), c'est un "monologue". Une réplique dite à part (sans que l'interlocuteur ne l'entende) est un "aparté".

Les didascalies renseignent sur le décor, les mouvements, le ton à prendre... Elles permettent de faciliter la mise en scène.

 

Pour aller plus loin 

l'évolution de la scène d'exposition

  • Scène d'exposition, le Malade imaginaire, Molière
  • Scène d'exposition, Antigone, Anouilh
  • Scène d'exposition, Il y avait foule au manoir, Tardieu
  • La scène d'exposition, les Bonnes, Genet

 

 

Les fonctions du théâtre.

  •  Une fonction de divertissement et de détente : le théâtre transporte le spectateur dans un autre monde, grâce à l'illusion.
  •  Une fonction descriptive : représenter la réalité et donner une image de la société, du monde et des hommes en explorant l'âme humaine.
  •  Une fonction métaphysique : représenter le combat de l'homme face à la fatalité ( tragédie)
  •  Une fonction didactique : faire passer des idées et une philosophie de vie.
  •  Une fonction cathartique : « purifier » par l'intermédiaire des émotions ressenties, le spectateur de ses tensions et de ses mauvaises passions ( cf Aristote, La poétique)

 

L'histoire du théâtre

L’évolution du théâtre

1) Le théâtre antique

Dans l’Antiquité, le théâtre s’apparente à un rite religieux en hommage à Dionysos, dieu de l’ivresse. Il a aussi une dimension politique : en Grèce, les représentations sont organisées par les magistrats. A Rome, elles sont organisées par les hommes politiques ; elles sont aussi financées par de riches citoyens. Les thèmes traités sont empruntés à l’actualité de façon à ce que le théâtre soit aussi un outil pédagogique pour le peuple. En Grèce, les pauvres perçoivent même une rémunération s’ils assistent au spectacle. Dramaturges antiques : Sophocle, Euripide (Grecs) ; Plaute, Sénèque le Jeune (Romains).

 2) Le théâtre du Moyen-âge et du XVI°s

Le théâtre du M-A est également lié au culte religieux. La représentation se faisait en latin, le plus souvent dans des églises et les religieux faisaient la plupart du temps office d’acteurs. Les « mystères » sont des pièces d’inspiration religieuse, qui peuvent se poursuivre jusqu’à 4 jours. Les textes sont composés en vers que jouent parfois plus de deux cents acteurs. Les « farces » sont des pièces profanes (non religieuses) qui apparaissent au XIII°s. Ce sont des pièces écrites pour faire rire le public des villes. Elles mettent en scène des personnages de la vie quotidienne : bourgeois, marchands, maris cocus, femmes aux mœurs légères. Elles critiquent les mœurs de l’époque. Au XVI°s, le théâtre est marqué par les débuts de la tragédie française avec Jodelle. Le théâtre commence à s’inspirer de la commedia dell’arte, le théâtre italien né à Bergame au XVI°s. Il s’agit d’un théâtre où l’improvisation prend une grande place (personnages : Arlequin, Polichinelle, Pantalon…)

3) Le théâtre du XVII°s Le XVII°s est le siècle du théâtre.

- Le théâtre baroque : apparaît à la première moitié du XVII°s. Ce dernier remet en cause la distinction entre comédie et tragédie et offre le plus souvent une intrigue particulière ponctuée de multiples péripéties exprimées au moyen de nombreux registres. Les auteurs baroques refusent le langage soutenu : les dialogues deviennent de plus en plus libres et brutaux. Les scènes sont particulièrement meurtrières et sanglantes. L’illusion & le rêve sont des constantes majeures du théâtre baroque. Dramaturges baroques : Calderon… - Le théâtre classique : la deuxième moitié du XVII°s. La tragédie est considérée comme le genre noble par excellence. Elle met en scène des personnages illustres confrontées à des forces qui les dépassent. Elle est soumise à des règles strictes propres au classicisme et se référant à la tradition d’Aristote (cf V. A). La comédie représente des personnages et des situations beaucoup plus communs. Sa fonction est de faire rire et de corriger les mœurs. La tragicomédie : La tragicomédie se situe entre la tragédie et la comédie, elle apparaît dès le XVII°s. Ex de tragicomédie : L’Illusion comique de Corneille (1635).

4) Le théâtre du XVIII°s

Au XVIII°s, la comédie s’inscrit dans l’élan contestataire du siècle. Grâce au théâtre, on critique les privilèges : Le Mariage de Figaro (1784) de Beaumarchais. On s’interroge sur la relation maîtres et valets, comme dans L’île des esclaves de Marivaux (1725). Les pièces s’orientent aussi vers l’analyse psychologique des personnages et de leurs sentiments.

5) Le théâtre du XIX°s

Le XIX°s offre aussi une production théâtrale très riche, notamment avec le drame romantique. - Le drame romantique : première partie du XIX°s. Le drame romantique s’oppose à la tragédie classique. Le contexte historique complexe de cette période provoque un besoin de liberté : on s’affranchit des règles classiques (règle des trois unités : temps (24h), lieu (un seul) ; on conserve l’unité d’action : une seule intrigue principale ). C’est Hugo qui fixe la théorie du drame romantique dans la préface de sa pièce Cromwell (1827).

Le drame romantique permet de jongler avec les registres, d’adopter différents niveaux de langage… Drames romantiques : Hernani de Hugo (1830), Lorenzaccio de Musset (1834). - Autres genres dramatiques de l’époque : le vaudeville (comédie légère où quiproquos et rebondissements ponctuent la vie des personnages, souvent confrontés à l’adultère. Ex : pièces de Labiche) ; le théâtre de boulevard ( qui met en scène de façon comique la vie bourgeoise).

6) Le théâtre du XX°s

Au XX°s, les conventions et le langage théâtral ne répondent plus aux modèles traditionnels même si quelques auteurs reprennent les mythes antiques. Le théâtre du XX°s est plus que jamais soucieux de délivrer un message et veut jouer un rôle primordial dans la réflexion sur la nature humaine.

1) Le théâtre de l’absurde :

 

 

 

Les années 50’s voient naître un nouveau théâtre à la tonalité à la fois tragique et comique. Il s’inscrit dans la lignée du « Nouveau Roman ». Mouvement qui apparaît après la 2nde Guerre Mondiale. Aucune règle n’est prise en compte, pas même celles du langage, décousu pour signifier l’impuissance de l’homme, sa solitude, sa vie tragique. Les héros deviennent des antihéros évoluant souvent dans le dénuement : ils ne sont plus illustres, mais peuvent être des clochards ou des êtres ordinaires. Le théâtre de l’absurde est une réflexion sur la condition humaine et sur les limites du langage humain. Dramaturges de l’Absurde : Samuel Beckett (Fin de partie,1957) ; Eugène Ionesco (Rhinocéros, 1959).

Ionesco, Adamov, Beckett, Genet, voire Pinter sont parmi les auteurs de ces œuvres qui ont bouleversé les conventions du genre. La particularité de Eugène Ionesco et Samuel Beckett est qu’ils ont exposé une philosophie dans un langage lui-même absurde qui réduit les personnages au rang de pantins, détruit entre eux toutes possibilités de communication, ôte toute cohérence à l’intrigue et toute logique aux propos tenus sur scène.

L’absurdité des situations mais également la destructuration du langage lui-même ont fait de ce style théâtral un mouvement dramatique à part entière. Ce type de théâtre montre une existence dénuée de signification mettant en scène la déraison du monde dans laquelle l’humanité se perd.

Il désigne essentiellement le théâtre de Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Fernando Arrabal, les premières pièces d’Adamov et de Jean Genet…

sources philosophiques

Il prend appui dans les écrits théoriques d’Antonin Artaud, Le Théâtre et son double (1938), et dans la notion brechtienne de l’effet de distanciation (Verfremdungseffekt). L’apparente absurdité de la vie est un thème existentialiste que l’on trouvait chez Sartre et Camus mais ceux-ci utilisaient les outils de la dramaturgie conventionnelle et développaient le thème dans un ordre rationnel. Sans doute influencé par Huis clos (1944) de Sartre, le théâtre de l’absurde ne fut ni un mouvement ni une école et tous les écrivains concernés étaient extrêmement individualistes et formaient un groupe hétérogène. Ce qu’ils avaient en commun, cependant, outre le fait qu’ils n’appartenaient pas à la société bourgeoise française, résidait dans un rejet global du théâtre occidental pour son adhésion à la caractérisation psychologique, à une structure cohérente, une intrigue et la confiance dans la communication par le dialogue. Héritiers d’Alfred Jarry et des surréalistes, Samuel Beckett (En attendant Godot, 1953; Fin de partie, 1957) ou Jean Vauthier (Capitaine Bada, 1950) introduisirent l’absurde au sein même du langage, exprimant ainsi la difficulté à communiquer, à élucider le sens des mots et l’angoisse de ne pas y parvenir. Ils montraient des antihéros aux prises avec leur misère métaphysique, des êtres errant sans repère, prisonniers de forces invisibles dans un univers hostile (La Parodie d’Adamov, 1949 ; Les Bonnes de Jean Genet, 1947 ; La Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco, 1950).

Caractéristiques du théâtre de l'absurde

  • Refus du réalisme, des personnages et de l’intrigue. Souvent on ne trouve pas de personnalités marquées ni d’intrigue dans le sens « narratif » du terme.
  • Le lieu où se déroule l’action n’est souvent pas cité avec précision (dans « en attendant Godot », on sait que l’action se déroule dans une lande, sans plus de précision).
  • Le temps est lui-même tourné à l’absurde par certains moyens (pendule sonnant un nombre improbable de fois dans La Cantatrice chauve de Ionesco).
  • Volonté de créer un spectacle total : utilisation de mime, de clown, d’un maximum d’éléments visuels, soucis du détail dans la mise en scène, jeux de lumières, de sons.
  • La toile de fond de l’action est souvent la satire de la bourgeoisie, de son langage figé et de son petit esprit.
  • La scène se déroule souvent dans un climat de catastrophe mais le comique s’y mêle pour dépasser l’absurde.
  • Le langage mis en scène n’est plus un moyen de communication mais exprime le vide, l’incohérence et représente la vie, laquelle est elle-même ridicule.
  • Volonté de dresser un tableau de la condition humaine prise dans son absurdité. L’absurdité est que la vie mène à la mort, elle est aussi présente dans la guerre.
  • L’absurde n’y est pas démontré, mais simplement mis en scène ; c’est au spectateur qu’il revient de comprendre, grâce aux gestes.
  • Par ces essais, le nouveau théâtre s’adresse aux intellectuels : l’absurde fait rire au premier abord, ce n’est qu’après réflexion que l’on se rend compte du malaise qui y est dénoncé.
  • Par certains aspects, le nouveau théâtre renoue avec le théâtre antique ; le spectacle y est total et non seulement visuel ou axé sur les dialogues.

 

Les précurseurs

  • Guillaume Apollinaire (1880–1918)
  • Antonin Artaud (1893–1948)
  • Albert Camus (1913–1960)
  • Roger Vitrac (1899–1952)
  • Julien Torma (1902–1933)
  • Michel de Ghelderode (1898-1962) : théâtre où le surnaturel et la mort éclatent en images hallucinantes. Il s’agit d’un précurseur, puisque ses pièces ont été écrites avant la guerre, mais publiées après. Son angoisse devant la dérision humaine annonce la violence de l’interrogation métaphysique au cœur du nouveau théâtre.
  • Ce théâtre qui va, dit Esslin en 1961, « fournir un langage nouveau, des idées nouvelles, des points de vue nouveaux et une philosophie nouvelle, vivifiée, qui transformeraient dans un avenir assez proche les modes de pensées et de sentiments du grand public ».

Les pionniers 

  • Samuel Beckett (1906–1989) : il a une volonté de faire un spectacle laissant une impression de vide (En attendant Godot, Oh les beaux jours, Fin de partie)
  • Arthur Adamov (1908–1970)
  • Eugène Ionesco (1909–1994) : il déteste les genres plus classiques de théâtre, n’aimant que les sources primaires des théâtres antiques. Sa pièce principale est La Cantatrice chauve, pièce qui est en fait un ensemble de dialogues décousus mettant en évidence l’absurdité de la répétitivité quotidienne de la vie.
  • Jean Genet (1910–1986) : en s’inspirant de sa vie dans la pègre le menant jusqu’à la prison, il écrira diverses pièces dépeignant l’univers des parias, essentiellement les hors-la-loi homosexuels (Haute Surveillance). Il a également dépeint l’univers des domestiques (Les Bonnes).
  • René de Obaldia (1918– )

Les héritiers

  • Jean Tardieu (1903–1995)
  • Max Frisch (1911–1991)
  • Robert Pinget (1919–1997)
  • Boris Vian (1920–1959) : Les Bâtisseurs d’empire
  • Roland Dubillard (1923–)
  • Edward Albee (1928–)
  • Harold Pinter (1930–2008) : La Mort aux naseaux
  • Sławomir Mrożek (1930–)
  • Fernando Arrabal (1932–)
  • Tom Stoppard (1937–)
  • Stanislav Stratiev (1941–2000)
  • Walter Wykes
  • Jean Michel Ribes (1946-)
  • Mikhail Volokhov (1955-)

 

2) L’adaptation des mythes :

Une partie de la production théâtrale du XX°s reprend les thèmes de l’Antiquité pour les adapter aux circonstances historiques. Les mythes sont des récits à caractère sacré qui révèlent une vérité. Ex : Antigone (1944) de Jean Anouilh montre les problèmes posés par la revendication de la liberté, elle s’impose comme l’incarnation de toute résistance à la tyrannie. La Guerre de Troie n’aura pas lieu (1935) de Jean Giraudoux met en scène des personnages de l’Illiade (Homère) pour dénoncer l’absurdité de la violence. Ecrite entre les deux guerres mondiales, cette pièce est aussi le reflet de la situation en Europe à cette époque.

 

Caractéristiques des principaux genres classiques

La tragédie est un genre théâtral dont l’origine remonte au théâtre grec antique.    A lire Racine, Andromaque 

Contrairement à la comédie, elle met en scène des personnages de rangs élevés et se dénoue très souvent par la mort d’un ou de plusieurs personnages

La tragédie nous provient du théâtre grec antique (ce mot vient du grec Tragos, «le bouc», et Odè, «le chant», car les Grecs faisaient probablement des sacrifices d’animaux avant la représentation). La tragédie est, traditionnellement, un spectacle dont l’intrigue est grave, les personnages nobles, et en proie à la tristesse et au désespoir. L’intrigue se termine nécessairement mal. Cependant, il faut noter que le registre tragique n’est pas l’apanage de la tragédie : il peut, par exemple, se retrouver dans la nouvelle ou le roman. Malgré tout, la tragédie est le lieu privilégié de l’action tragique : est tragique le malheur qui s’abat sur l’homme qui lutte en vain contre son destin, qu’accable la fatalité. Selon Aristote, la tragédie doit inspirer «crainte et pitié» afin que les spectateurs, frappés par les exemples qu’ils voient en scène, ne reproduisent pas leurs erreurs et ne tombent pas dans leurs dérives : c’est le principe de la catharsis.

Tragi-comédie     Le Cid de Corneille

La « tragi-comédie », qui s'est développée à l'âge baroque, se caractérise par ses coups de théâtre qui amènent généralement une fin heureuse à une intrigue pourtant tragique. L'œuvre tragi-comique la plus célèbre est Le Cid de Pierre Corneille (1637)

La comédie est, en quelque sorte, le contraire de la tragédie. Ses personnages sont issus du peuple, et l’intrigue se termine bien. Mais le rire que la comédie suscite n’est généralement pas innocent : la comédie sert souvent des causes politiques, et le rire est utilisé afin de railler les défauts humains. Molière écrivit ainsi «Castigat ridendo mores» («En riant, on châtie les moeurs»)

Comédie d'intrigue    Les Fourberies de Scapin de Molière

Comédie de mœurs   Turcaret de Lesage

Comédie de caractère    Le Misanthrope de Molière

Satire    La Farce de Maître Pathelin (vers 1457)

Comment analyser un texte théâtral ? Exemple, Racine, Bérénice, I, 5 - Repérages et exemples

 

Les procédés d'écriture             Revisions

 

Faire un repérage sur un texte théâtral   Réviser en 15 leçons -  Quiz  

    

 

 

Ce qu’il faut retenir:

 

– le fond et la forme

  • Le fond = le thème
  • La forme = les procédés d’écriture
  • Il faut pour réussir son commentaire, mêler le fond et la forme
  • Ne pas faire une liste des figures de style, des registres, des champs lexicaux…
  • Montrer que ces figures de style, ces registres, ces champs lexicaux… sont évocateurs du thème

 

Méthodologie

Le texte théâtral n’est pas un texte de roman, il faut donc en dégager les particularités de l’écriture pour réussir le commentaire littéraire

 

Les premiers repères à faire au brouillon

QUOI ?

  • Que me dit le paratexte ? Quel est le contexte historique ? Artistique ? Le mouvement littéraire ? La place de l’extrait dans la pièce ?
  • Quel est le genre ? Comédie, tragédie, drame romantique ?
  • Quelle est la forme du texte ? Prose, vers ? Y a t’-il des didascalies (indications scéniques qui renseignent sur le jeu des personnages, l’éclairage, le décor)
  • Quels sont les thèmes ?
  • Le théâtre repose sur le discours : Est-ce un monologue ? Un dialogue (si plusieurs personnages parlent ? Stichomythies, tirades ou répliques) ? Aparté ? Comment la prise de parole est-elle organisée dans le dialogue ?

COMMENT ?

  • Comment l’intrigue est-elle mise en place ? Où et quand l’action se déroule t’-elle ?
  • Intrigue (le théâtre classique impose trois règles d’unités, une seule intrigue qui se déroule en un jour, en un seul lieu)
  • Exposition, nœud, péripéties, coup de théâtre, dénouement
  • Aveu, dilemme, conflit, quiproquo
  • Quels sont les registres ? Pathétique, exemple la compassion est provoquée chez le lecteur, comique, si le rire est provoqué (quel comique, caractère, situation, gestes, mots, répétition ? Tragique…
  • Double énonciation : lorsqu’un personnage parle, il s’adresse à un ou plusieurs personnages en même temps qu’au public, le message a donc deux destinataires, c’est la double énonciation
  • Illusion théâtrale
  • Les figures de style
  • Les personnages : leur statut social, familial ? Leurs relations ? Traits de caractère ?

POURQUOI ?

  • Quel est l’intérêt de ce texte ? Quelle est l’intention de l’auteur ? Sa fonction ?

 

Exercices 2 4

Deux exemples de répérages 

  • Le mariage de Figaro, Beaumarchais, III16
  • Marivaux, La Double inconstance Acte I, scène première

 

L'analyse du langage théâtral permet de mettre en évidence les caractéristiques du langage dramatique, dialogue, monologue, stances, aparté, didascalies, et celles de l'action dramatique (avec ses trois moments : exposition, noeud dramtique et dénouement). La scène et le jeu choisi par les acteurs ou le metteur en scène participent également de ce langage et font sens. On distingue deux formes théâtrales majeures : la comédie, héritée de la farce et de la commedia dell"arte, et la tragédie issue de l'antiquité. La comédie se donne pour but de divertir en dénonçant les vices et en tentant de les corriger, comme le montrent les pièces de Molière et de Marivaux. La tragédie, régie par la bienséance et la vraissemblance, présente une action noble, une "tristesse majestueuse", (Racine, préface de Bérénice). Elle s'épanouit en France au XVIIè avec des auteurs comme Racine ou Corneille. Le drame romantique se développe au XIXè avec Victor Hugo, Alfred de Vigny et Musset, comme l'expression théâtrale de la passion et la revendication d'une liberté face aux classiques. Le XXè siècle multiplie les entorses aux règles du langage théâral et donne naissance au théâtre de l'absurde. Ionesco exploite ainsi la crise du langage et la déconstruction du personnage.

Comment analyser un texte théâtral ?

Un exemple

 

Le temps n'et plus, Phénice, où je pouvais trembler

Titus m'aime. Il peut tout, il n'a plus qu'à parler :

Il verra le sénat m'apporter ses hommages.

Et le peuple de fleurs couronner ses images.

De cette nuit, Phénice, as tu vu la splendeur?

Tes yeux ne sont ils pas tout pleins de sa grandeur?

Ces flambeaux, ce bûcher, cette nuit enflammée,

Ces aigles, ces faisceaux, ce peuple, cette armée.

Cette foule de rois, ces consuls, ce sénat,

Qui tous de mon amant empruntaient leur éclat;

Cette pourpre, cet or, que rehaussait sa gloire.

Racine, Bérénice, I, 5

 

Il est important d'identifier que cet extrait est un monologue extrait du premier acte d'exposition d'une tragédie classique. Bérénice aime Titus et se confie à sa servante Phénice. La difficulté consiste à analyser à la fois :

- Les procédés littéraires : Ils soulignent la transfiguration amoureuse de Bérénice par l'amour : le choix du monologue qui permet sur scène de dévoiler les pensées des personnages, le champ lexical dominant du regard, les figures de rhétorique comme l'hyperbole, les choix de versification.

- Le jeu sur scène : Le spectateur ne peut voir le couronnement de Titus. La force du langage théâtral est de le lui faire vivre ce moment grâce à la figure de l'hypotypose, description rendue animée et frappante par différents porcédés : énumération des éléments de décor et des personnages présents, utilisation insistante des déictiques ("ce", "cette", "ces") qui montrent la scène dans une sorte de vision.

 

Comment faire une phrase d'accroche?

  • Plusieurs accroches possibles pour introduire votre commentaire
  • A une passante, Baudelaire : exercice pour vous entraîner 

 

Des conseils pour le bac :

 

**A l'écrit, comme à l'oral, il est important de rattacher un texte théâtral à une forme, comédie, tragédie, drame et à un genre littéraire (exemple : le classicisme, le romantisme...)

**Le langage dramatique fait sens, et il convient de ne jamais oublier que ls figures littéraires renforcent tel ou tel propos.

**Le théâtre est avant tout fait pour être joué. Il convient de relever les spécificités du langage théâtral (didascalies, apartés), mais également d'envisager le jeu joué sur scène. N'hésitez pas, en particulier lors de l'entretien avec l'examinateur, à parler d'une mise en scène vue et des choix du metteur en scène car étudier un texte de théâtre, c'est toujours l'envisager dans sa représentation sur scène.

S'initier à la dissertation en seconde. Méthodologie et entraînement

Méthodologie

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Exercice d'application

Entraînez-vous

Sujet à traiter

"Un romancier (...) ne peut donc se délivrer du mensonge qu'en exploitant les ressources multiples du mensonge. (De cette origine - accession à la vérité par le détour du mensonge - l'oeuvre tire ses contradictions et ses ambiguïtés.) Quand il donne au mensonge un corps et s'approprie son langage, ce ne peut être qu'à seule fin d'instituer un monde de vérité. Autrement dit encore, le langage romanesque n'assure sa fonction qu'en recourant aux moyens dont se sert le mensonge, et c'est même, paradoxalement, la seule fonction qu'il puisse accomplir en toute vérité. "
Louis-René des FORÊTS, Voies et détours de la fiction, Fata Morgana, 1985.

 

En prenant appui sur des exemples précis, vous commenterez et discuterez cette réflexion. 

Pour vous aider : voici les arguments de la thèse en fichier PDF

Exercez vous à trouver les arguments de l'antithèse et de la synthèse

Methode dissertation 3 (230.13 Ko)

 

 

Dissertation à faire : initiation à la dissertation niveau seconde. 

Pensez-vous que l'imitation de l'Antiquité permette une création de l'art?

Vous répondrez à cette question de manière organisée et avec des exemples précis tirés de la littérature et des autres arts

Plan possible

I - Imiter n'est pas créer

II - Imiter c'est créer

III - Toutes créations sont des imitations

 

Autre plan possible :

"Les esprits les plus originaux empruntent les uns des autres " Voltaire

I - la création comme imitation

Est-ce que dans l'histoire de l'art, creer a toujours signifié imitation?

1 - La théorie de l'imitation

Education = latin, grec = Antiquité

Inspiration de l'Antiquité : renaissance, classicisme, néoclassicisme

Pourtant il y a présence de débats entre les Anciens et les Modernes

ex : Perrault, ,Siècle de Louis le Grand.

2 - Théorie de la création

Nouvelle conception de l'art et de l'artiste

Unique création, 1777 Beaumarchais, la SACD, protection des droits d'auteurs.

Courant romantique : le moi est chanté. Ex, Hugo, Légende des siècles.

3 - L'imitation comme leurre

Une véritable réécriture par opposition à l'imitation. Ex La Fontaine / Esope

II Pourquoi l'Antiquité?

1 Un idéal

le Mondain, Voltaire. L'âge d'or : idéalisation de cet âge d'or.

L'art et les sciences

Vénus, Apollon + Mathématiques = en harmonie

2 - Réservoir de thèmes

Troie, Orphée, les Métamorphoses, Panthéon, Apollinaire, mélange de mythes et d'histoire

3 - Un réservoir de techniques

III - Imité nest pas reproduire

1 - la question de la forme

Mythes

La peinture réinvente l'histoire

2 - La question de l'artiste

Intention, idée. Il n'imite pas l'Antiquité. La Fontaine voulait améliorer Esope

3 - La réception

Réception par un public et une époque : perception, temps qui changent l'intérêt et l'interprétation de l'oeuvre

Ex, pour une réécriture, c'est le même texte mais pas le même sens car il est réécrit.

Changement de perception : époque, personne

On ne perçoit pas la même chose que le bourgeois du 17 è et François 1er pour la Joconde de Léonard de Vinci

 


Entraînez-vous 

Sujet de dissertation

Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c'est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la terre sans être soutenue se tient en l'air, un livre qui n'aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible si cela se peut.

Plan possible

  • I - un roman
  • 1 - l'espace
  • 2- le coeur
  • 3 - la société
  • II - Un roman sur rien
  • 1- Un roman sur la fiction
  • 2 -Un roman sur la bêtise
  • 3 - Un roman sur le néant
  • III - Le beau comme unique valeur
  • 1 - Le lyrisme
  • 2 - Montage polyphonique du discours
  • 3 -Le style comme moment
  • (chaque phrase n'a pas le même style)

 

Autres sujets :

Pensez-vous que le théâtre de Molière soit daté?

Peut-on dire de Dom Juan qu’il est un homme libre ?

 

Pour aller plus loin

 

 

Faire une biographie

La fontaineUne fiche biographique devra répondre aux questions suivantes :

Comment s’appelle l’écrivain ? Utilise-t-il un pseudonyme et si oui quel est son vrai nom ?
Quand et où est-il né ? Quand et où (éventuellement comment) est-il mort ?
De quelle famille est-il issu ? A quelle classe sociale appartient sa famille ?
Quel est son parcours ? A-t-il exercé un autre métier ? Quand a-t-il commencé à écrire ?
Dans quel(s) genre(s) littéraire(s) a-t-il écrit ? Faisait-il partie d’un mouvement littéraire ?
A-t-il fréquenté d’autres écrivains ? A-t-il été l’élève de l’un d’entre eux ?
A-t-il été au contact de grands personnages historiques ?
A-t-il participé à de grands événements de l’Histoire ?
Quelles sont ses œuvres les plus importantes ? A quelles dates ont-elles été publiées ?
A-t-il eu du succès à son époque ? Quelles sont les grandes étapes de sa vie ?
Quels sont les mérites qu’on lui reconnaît ? Qu’a-t-il apporté à la littérature ?

 

 

Fiche méthode pour rédiger une biographie d'auteur

Fiche méthode

Fiche biographique


Auteur (date de naissance et date de mort)

Sa vie

- Lieux de naissance et de vie
- Etudes, métiers, activités
- Principaux évènements personnels
- Personnages ou évènements ayant marqué l'auteur

Son oeuvre

- Les genres littéraires

Choisissez dans cette liste : roman, théâtre, nouvelle, poésie. Indiquez un titre d'oeuvre pour chaque genre littéraire abordé par l'auteur

- Les sujet des oeuvres

Quels évènements, personnages, milieu(s), sentiments sont évoqués dans l'oeuvre de l'auteur?

- Le style

Quelles sont les caractéristiques principales de l'art d'écrire de l'auteur?



Faisons le point :

Quelles sont les deux grandes rubriques d'une biographie?
Réponse : la vie et l'oeuvre


Exercice d'écriture : entraînez vous

Rédigez la fiche biographique de Maupassant

Pour rédiger votre fiche au propre :

- repérez, puis recopiez les titres qui figurent en gras dans la fiche méthode
- Employez des phrases simples ou des phrases nominales

Objectif :

Rédigez la fiche biographique d'un auteur
Apprécier et découvrir Maupassant
Découvrir un auteur et son oeuvre
Le récit au passé
Conjugaison : les temps passés

Vers le bac : Parcours, initiation au commentaire, questionnaire et dissertation

bac 2024

 

 

Les procédés d'écriture             Revisions

Faire un repérage sur un texte théâtral    Réviser en 15 leçons -  Quiz  

    

 

MolierePour aller plus loin : vers le bac

Découvrir le genre théâtral de la comédie

 

 

La tragédie

 

Le théâtre de l'absurde 

 

Théâtre épique

 

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Dissertation sur une oeuvre et le parcours associé.

 

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Entraînez-vous aux quiz

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Questions de grammaire sur "Les Cahiers de Douai" de Rimbaud 

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La subordination  - L'interrogation   -  La négation 

Le français en seconde

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