Zola

Le roman et le récit du XVIIIe au XXIe. Définition, évolution. Réalisme et naturalisme, Maupassant, Zola, Balzac. Le Nouveau roman. Questionnaire

Séquence roman

Vers la définition du roman. Roman mémoire, épistolaire, anti-roman du XVIIIe. Triomphe du roman au XIXe - Eclatement du roman au XXe.

Maupassant 

Donner une définition du roman.

 Le roman est, au XIIème siècle, un récit en vers français.

A partir du XIVème siècle, le roman renvoie à des textes en prose. Selon son sens moderne, le roman est une « œuvre d’imagination en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, nous fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures. »

Le roman est un genre littéraire aux contours flous caractérisé pour l'essentiel par une narration fictionnelle plus ou moins longue, ce qui le distingue de la nouvelle. La place importante faite à l'imaginaire transparaît dans certaines expressions comme « C'est du roman ! » ou dans certaines acceptions de l'adjectif « romanesque » qui renvoient à l'extraordinaire des personnages, des situations ou de l'intrigue.

 

Le roman, très vite écrit en prose, dès la fin du XIIe siècle, se définit aussi par sa destination à la lecture individuelle, à la différence du conte ou de l'épopée qui relève à la base de la transmission orale. Le ressort fondamental du roman est alors la curiosité du lecteur pour les personnages et pour les péripéties, à quoi s'ajoutera plus tard l'intérêt pour un art d'écrire.

Le roman s'est progressivement installé depuis le XVIIIe siècle comme un genre dominant dans la littérature occidentale en corrélation avec le développement de la notion d'individu et une réflexion non religieuse sur le sens de la vie et de l'Histoire et aussi avec la généralisation de l'apprentissage de la lecture par l'école et la diffusion imprimée. Le roman a ainsi supplanté le conte et l'épopée qui marquent davantage les traditions d'autres civilisations

Entre le XVII° et le XVIII° siècles, le roman est un genre fécond, beaucoup lu et écrit, permettant aux auteurs une certaine liberté (tous les procédés d’écriture y sont possible), si bien qu’il passera au stade d’art de vivre chez nobles et bourgeois.

Sont appréciés les romans romanesques d’idéalisation (L’Astrée), accumulant héroïsme et sentimentalisme, les romans comiques (Sorel, Histoire comique de Francion, Scaron, Le roman bourgeois) plus proche du réalisme, et les romans picaresque (Cervantès, Dom Quichotte). Le classicisme impose sa sobriété face aux excès du baroque. Ainsi naissent des romans d’analyse comme La Princesse de Clèves (Mme de la Fayette).

Au XVIII°, la tendance se poursuit avec l’apparition du roman-mémoire (Manon Lescaut de l'abbé Prévost), du roman épistolaire et de l’antiroman (Diderot : Jacques le Fataliste).

A retenir : le roman et le récit au XVIIIe

Au XVIII°, l’individu se trouve valorisé dans la société. L’avènement de la bourgeoisie, la contestation philosophique de l’ordre moral, social et politique s’inscrivent dans le roman à travers des formes nouvelles et des personnages inédits. Le personnage évolue et se voit animé de sentiments et de jugements personnels. Dans la 1ère moitié du siècle le roman français connaît l’influence du roman picaresque espagnol. Les romans insistent sur la formation de personnages jeunes, inexpérimenté (comme Candide) et souvent roturier, qui cherchent à s’imposer dans la société (préfigure le roman d’apprentissage). Avec la traduction des Contes des mille et une nuits par Galland entre 1704 et 1717, la mode est à l’orientalisme, notamment dans le cadre du roman épistolaire (par lettres). Ex : Les lettres persanes de Montesquieu (1721) : la fiction de la correspondance permet la critique des mœurs européennes par l’entremise de persans. Autre témoignage de l’avènement de l’individu, le roman-mémoires, à la 1ère personne (mais pas autobiographie), permet l’expression d’un regard personnel sur le monde (introspection, monologue intérieur). Ex : Manon Lescaut (1731) par l’Abbé Prévost. Par ailleurs l’essor de la bourgeoisie marque l’évolution de la hiérarchie sociale. Le roman offre un cadre propice à la description de personnages qui se jouent des règles sociales. Les écrivains des Lumières mettent la fiction au service du débat d’idées. Le roman est un bon moyen de diffuser les idées nouvelles. Ex : La vie de Marianne (1731-34) de Marivaux montre des personnages confrontés aux pesanteurs sociales et au conformisme. Le pouvoir de contestation du roman s’affirme dans la seconde moitié du XVIII°, notamment avec le récit de la transgression de la morale des héros libertins (Sade, Laclos). Les libertins sont des libres-penseurs refusant de se plier au dogme religieux et aux conventions sociales. Le roman épistolaire, par sa possible polyphonie, peut ainsi faire entendre la voix d’individus en rupture avec les valeurs et les institutions : ex Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos (1782).

Le triomphe du Roman au XIX° siècle

Méprisé aux XVI° et XVII° siècles, le roman connaît un véritable triomphe au XIX° siècle, dû notamment à l’émergence de la bourgeoisie. S’imposent le Réalisme avec des auteurs comme Stendhal, Balzac et Flaubert qui cherchent à peindre l’histoire et les faits sociaux actuels avec minutie, et le Naturalisme de Zola, qui pousse à l’excès le réalisme, devenant un instrument de connaissance.

Mais écrire la réalité est impossible pour beaucoup (Flaubert, Balzac ...) et peu acceptent appartenir au Réalisme. Pour Flaubert, prédomine surtout le beau style et la mélodie, celui-ci passant 7 ans à l’écriture de Madame de Bovary.

A retenir :  le roman et le récit au XIXe

Le roman devient un genre dominant ainsi que la nouvelle. Ces 2 genres se fondent alors sur l’expérience individuelle et l’analyse des sentiments. Les auteurs romantiques se font l’écho des évolutions sociales. Dans Les Misérables (1862) par ex, Hugo utilise la fiction pour défendre la cause du peuple (roman social). Ils représentent souvent le conflit entre un individu singulier aspirant à la reconnaissance de son mérite et une société qui m’exclut (Cf. Alexandre Dumas). Le roman fait aussi une place importante à l’histoire : roman historique. Hugo a une conception épique du roman qui le conduit souvent à mythifier ses personnages (mythes de la démesure avec des personnages comme Napoléon, Faust).

Le roman s’impose par sa diffusion massive (développement de l’instruction donc du lectorat et progrès techniques permettant de produire des livres beaucoup moins chers). Le public s’élargit, le roman s’adapte à ses attentes. Avec le développement de la presse, se développe la parution de romans en feuilletons : ex Les trois mousquetaires de Dumas en 1844 ou Nana de Zola en 1880.

La bourgeoisie, favorisée par la révolution industrielle, s’impose de plus en plus. Les villes se modernisent et la classe ouvrière se constitue. Une telle évolution conduit à une nouvelle vision de l’homme et du monde dont le roman se fait l’écho. Il cherche de plus en plus à représenter la réalité. Les romans d’apprentissage Balzac, Stendhal par ex) se présentent comme des chroniques de leur époque. Les personnages opèrent comme des types humains représentatifs des mutations sociales issues de la Révolution Française. Balzac dans les 91 volumes de sa Comédie Humaine (1829/1847) crée un modèle de roman « visant à faire concurrence à l’état civil ». Il fait réapparaître des personnages d’un roman à l’autre, ce qui lui permet de retracer leur destin, leurs ambitions, leurs réussites et leurs échecs. Ces héros, jeunes le plus souvent, rencontrent sur leur parcours des personnages initiateurs et des épreuves, des expériences douloureuses qui participent à leur formation.

A partir de 1850, le Réalisme se fixe comme objectif de retranscrire fidèlement cette réalité nouvelle. Les personnages n’ont plus de dimension véritablement héroïque. Ils s’inscrivent dans une peinture de la vie ordinaire qui se veut impartiale et objective. Le Naturalisme va encore plus loin, en se donnant une ambition scientifique (Zola, Maupassant). Il s’agit pour Zola d’appliquer la méthode expérimentale au roman afin de montrer le poids de l’hérédité et l’influence du milieu et de la société sur l’individu. Les personnages sont des objets d’étude et d’expériences, le roman est comme un laboratoire. Cette tendance littéraire est son temps fortement critiquée parce qu’elle fait une place à la laideur et à l’immoralité. Elle apparaît scandaleuse : on parle de « littérature putride ».
 

L’éclatement du roman au XX° siècle

Le roman du XX° siècle est à de nombreuses échelles, un héritage de celui du siècle précédent. A l’image de Balzac et Stendhal, Proust, Aragon et bien d’autres ont poursuivit la peinture du réel, perpétuant de ce fait le réalisme. Mauriac, Proust, Camus et Sarraute font de leurs romans, des analyses psychologiques tandis que Céline ou encore Simon rejoignent Flaubert quand à l’importance du style.

Au début du siècle, le Surréalisme récuse le roman jugé « bourgeois » tandis qu’après la Seconde guerre mondiale, le Nouveau Roman met à mal les illusions réalistes. On préfère parler alors de récits plutôt que de romans. Cependant, ces crises aboutissent paradoxalement à une révolution romanesque par laquelle le style évolue et où la progression cesse d’être linéaire pour devenir complexe. L’écriture devient plus proche de la parole, et le schéma narratif évolue.

A retenir : le roman et le récit du XXIe 

Le XX° et le XXI° siècles : le renouvellement du personnage romanesque

L’influence du réalisme reste sensible au début du XX°, mais la représentation de l’homme et du monde évolue. La théorie scientifique de la relativité et la découverte de la psychanalyse favorisent l’expression de la subjectivité du héros (monologue intérieur). Par ailleurs, les différentes crises, notamment les 2 guerres mondiales génèrent une remise en cause de la société et mettent à mal les valeurs traditionnelles. Le roman intègre alors des formes variées de contestation. Les auteurs libèrent leurs personnages des préjugés sociaux, moraux et artistiques. Le personnage de l’adolescent s’opposant au monde des adultes fait son entrée en littérature (Radiguet, Gide dans Les Faux-monnayeurs). A travers le regard de personnages témoins (et souvent acteurs) les romanciers soulèvent des interrogations existentielles. Ces personnages expriment la tragédie de leur temps et leur aspiration à la liberté, ils méditent face à la mort et à la fureur de l’histoire mais aussi sur le sens de leur engagement et de leur condition humaine (ex : La condition humaine et L’espoir de Malraux). On voit apparaître une littérature de révolte (Ex : Voyage au bout de la nuit de Céline). Après les génocides, la bombe atomique, une réflexion sur la nature humaine s’engage (Camus, Sartre). La figure de l’intellectuel engagé s’impose Les surréalistes, eux, rejettent les formes traditionnelles du récit et cherchent un nouveau langage libéré des contraintes de la raison. Leurs romans sont sensibles aux signes que la conscience ne peut pas décrypter (ex : Nadja de Breton). C’est un genre qu’ils pratiquent peu parce qu’ils le considèrent comme un genre bourgeois. Par leurs romans ils visent à réenchanter le monde. Le héros surréaliste évolue dans un monde de fantaisie tissé de rêves, d’insolite et de bizarre. Le pouvoir de contestation du roman, perçu par les Lumières, s’affirme. Par ailleurs, vers 1920-1940 apparaît un nouveau personnage romanesque : un antihéros : « homme sans qualité », sans identité stable, indécis, soumis à la dictature d’une bureaucratie absurde (littérature dite de l’absurde : chez Sartre, Malraux, Camus le personnage est conscient de l’absurdité du monde mais il choisit néanmoins de se révolter et de s’engager si bien que sa vie retrouve un sens).

Vers 1950-1960 apparaît le Nouveau Roman, radicalement éloigné de la fiction du XIX°. Leur écriture est souvent innovante, cherchant à rompre avec les conventions et à déstabiliser les habitudes du lecteur (ex : La modification de Butor en 1957 sollicite le lecteur par l’emploi constant de la 2ème personne). Avec Sarraute, Butor, Robbe-Grillet, le roman tend à refuser la psychologie des personnages qui sont souvent anonymes. Ce sont souvent des marginaux, étrangers au monde, confrontés à une difficulté de communication. Ces romanciers accordent plus de place aux objets (comme dans la société de consommation). L’univers est révélé par son insignifiance Le Nouveau Roman refuse aussi le déroulement chronologique de l’action.

A partir de 1980, la chute du bloc de l’Est et la dureté du monde capitaliste distillent le doute sur les grandes idéologies, motivant une vision du monde moins dogmatique et plus nuancée. Le récit devient souvent celui d’une conscience ironique.

Le roman postmoderne :

Il déconstruit encore souvent le roman traditionnel et les genres s’émancipent de la classification traditionnelle. Ils mettent en scène l’individualisme, la réalité quotidienne. Il se dote d’une grande souplesse des formes. Il interroge le lecteur sur la civilisation dans laquelle il vit en lui proposant d’autres visions du monde. Les personnages sont en quête de sens. Il subit l’influence du cinéma (comme au XX°) mais aussi d’internet. On aboutit à une forme de réalisme nouveau pour représenter la crise de la société contemporaine (Le Clézio, Marie N’Diaye)

 

ExercicesQuelles sont les différentes formes du roman ?

  •  Le roman de chevalerie et les fabliaux (de petites histoires en vers simples et amusants) au Moyen-âge
  •  Le roman comique au XVIIème
  •  Le roman épistolaire et le roman picaresque (dont le héros est un aventurier ou un vaurien) au XVIIIème
  •  Le roman historique, le roman de mœurs, le roman d’aventures, et le roman fantastique au XIXème
  •  Le roman policier, le roman de science-fiction, le roman analyse et le « nouveau roman » au XXème.

 

Quelles sont les interrogations romanesques essentielles ?

  •  La passion amoureuse
  •  L’apprentissage du monde et la découverte du réel
  •  Le jeu de la mémoire et du temps
  •  L’interrogation devant la condition humaine.

 

Quelles sont les fonctions du roman ?

  •  La fonction ludique (se divertir, s’évader, s’identifier…)
  •  La fonction didactique :
  • o le roman comme connaissance du monde (roman historique, roman social, roman témoignage…)
  • o Le roman comme connaissance de l’homme
  • o Le roman comme leçon (le roman engagé, la morale)
  • o Le roman comme interrogation

 

Donner des exemples de romans à fonction didactique?.

  • Romans didactiques :
  • Les lettres persannes de Montesquieu
  • Les liaisons dangereuses de Laclos
  • Le rouge et el noir de Stendhal

 

Petite fiche à étudier 


Le libertinage :
Une époque : Les XVII et XVIIIème siècles Une idée : La revendication de l'individu Une oeuvre ! les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, 1782
Le siècle des lumières :
Une époque : Le XVIIIème siècle Une idée : éclairer les esprits Une oeuvre ! Candide, Voltaire
Le romantisme :
Une époque : le XIXème siècle Une idée : l'effusion du moi Une oeuvre ! René de Chateaubriand, 1802
Le réalisme :
Une époque : le XIXème siècle Une idée : décrire la réalité dans le roman
Une oeuvre ! Madame Bovary, Flaubert
Le naturalisme :
Une époque : la révolution industrielle du XIXème siècle Une idée : le roman comme lieu d'expérimentation Une oeuvre ! Zola, l'Assommoir
Le parnasse et le symbolisme :
Une époque : la fin du XIXème siècle Une idée : le culte de l'art pour l'art
Une oeuvre ! Les Amours jaunes , Tristan Corbière, 1873
Le surréalisme :
Une époque : l'entre deux guerres Une idée : l'exploration de l'inconscient Une oeuvre ! Nadja d'André Breton
Le nouveau roman :
Une époque : Après la seconde guerre mondiale, 1950, 1970 Une idée : le roman perçu comme un laboratoire d'écriture Une oeuvre ! La modification de Michel Butor, 1957

L'évolution du genre romanesque

Maupassant

 Le XVIIIe siècle

Le roman précieux qui est considéré comme le premier roman moderne est celui de madame de la Fayette dans la princesse des sentiments amoureux du duc de Nemours et Mademoiselle de chartres. L'amour est l'un des thèmes les plus important du mouvement précieux, ainsi que le roman pastoral qui est enrichi par les mésaventures amoureuses des deux héros. C'est dans le roman précieux que l'on trouve la célèbre carte de Madame de Scudéry.

Le roman véhicule des idées

 Le roman joue le rôle de révélateur des idées des Lumières,avec par exemple,Bernardin de St-Pierre (Paul et Virginie - 1788),élève de Rousseau,expose l'état de bonheur présent dans la nature. Le rôle du roman est aussi d'explorer les failles de l'humain,à travers toutes ses possibilités et il permet alors une vraie analyse du mal.
Le  Marquis de Sade fait sienne la légitimation de la cruauté humaine (Les Infortunes de la vertu - 1787).

Le XIXe siècle

 Le romantisme anoblit le roman. Le roman sentimental et intime offre,avec la poésie,une forme à part de la vie vécue de l'intérieur (=Introspection) en relation au "mal-vivre" de ce siècle,à l'ennui, la domination du moi,et à la manifestation de la deception intérieure de l'être:"on habite avec un coeur généreux dans un monde vide et décevant,et sans avoir profité de rien, on est déçu de tout" (Génie du Christianisme - Chateaubriand). 


* Le roman autobiographique :
Il prend de l'expansion avec "Delphine - 1802" (de Mme de Staël) ou bien aussi "Les Mémoires d'Outre-tombe - 1848" (de Chateaubriand).
Les passions ressortent dans "Confession d'un enfant du siècle - 1836" (de Musset) , et aussi dans les livres de George Sand ("Indiana" - 1832).

* Le roman historique:
Sous l'influence de Walter Scott,il va connaître un grand succès à partir de 1830 (Exemple: "Notre Dame de Paris" - 1831) par Victor Hugo.

* Le roman-feuilleton:
Il est le cadre d'aventures racontant mystères et sensations, le roman-feuilleton accompagne l'avènement de la presse.
Citons "Le Roman de la momie - 1858" (Théophile Gautier), "Colomba - 1840" (de Prosper Mérimée), "Les Mystères de Paris - 1842/1843" (par Eugène Sue).

* Le roman est un miroir de la société:
à coté du romantisme, le roman raconte l'histoire et la sociologie de son époque.

Le XXe siècle 

* Le roman d'un roman:
Citons "à la recherche du temps perdu - 1913/1927 " par Marcel Proust,reste le chef-d'oeuvre de sa vie.
Le roman devient un art. Il transcrit une vision profonde dans le roman, comme l'utilisation de la couleur pour un peintre.
-L'introspection est décrite par des phrases longues, et décrit au plus précis les nuances subtiles de sensations et sentiments. 

* Evolution du roman entre 1920 et 1940:
Le roman est jugé "trop bourgeois" par les surréalistes, pourtant il s'exprime brillament dans le domaine de la psychologie,exemple: "Le diable au corps - 1923" (par Raymond Radiguet) ,ou du social (par Roger Martin du Gard).
André Gide écrit "Les Faux-monnayeurs" (en 1925), en assenant des innovations techniques dans le roman (beaucoup d'intrigues et d'intrigues mèlées) et Louis-Ferdinand Céline écrit: "Mort à crédit" (en 1936) avec une tonalité complètement nouvelle et des innovations luiguistiques.

* Après la 2ème Guerre Mondiale:
On assiste à un ébranlement des valeurs devant les crimes et horreurs de la guerre.Le roman devient engagé avec des auteurs comme Louis Aragon "Les Communistes"(en 1949/1951) et Jean-Paul Sartre qui développe un genre nouveau: L'existentialisme par son écrit "La Nausée" en 1938.
Simone de Beauvoir écrit: "Les Mandarins" en 1954 (elle était la compagne de Jean-Paul Sartre) où elle développe les espoirs et deceptions des Intellectuels après 1945.
Albert Camus dans "La Peste" en 1947,interpelle l'individu dans tout ce qu'il a d'absurde et de révolte. Mais des auteurs comme Marguerite Yourcenar dans "Mémoiresd'Hadrien" en 1951 ou comme Jean Giono dans "Le Hussard sur le toit" en 1951 aussi, retombent dans le roman traditionnel romanesque classique,le nouveau roman vient.

Le roman et la nouvelle au XIXème siècle - réalisme et naturalisme. Une vie de Maupassant, commentaire d'une scène réaliste.

Balzac

Le roman et la nouvelle au XIXème siècle

réalisme et naturalisme

 

 

Crée en même temps que le romantisme (De Balzac à Stendhal), le réalisme ne prend vraiment son essort que dans la période 1850-1900 (par Flaubert et Maupassant) et se retrouve dans le naturalisme crée par Zola.

1) Réalisme et Naturalisme (à travers l'histoire)

- Les romans emprunts de réalisme s'identifient à l'époque traversée: des révolutions de 1848 (qui se retrouve dans "L'Education sentimentale" de Flaubert, du coup d'état de L-N Bonaparte (conteste de "La Fortune des Rougon" de Zola) ou de la politique stable du 2ème Empire (1852 à 1870).
-Les Années 1850-1900 virent la vraie naissance du capitalisme moderne: Zola le décrit à travers les grands magasins dans "Au bonheur des dames" paru en 1883, et à travers la bourse dans "l'Argent" paru en 1891. C'est une époque de fortes évolutuions tant sociales (naissance de la classe ouvrière) que urbaines (à travers le Paris du Préfet Haussmann).
-C'est enfin le grand moment du positivisme, qui use de l'expérience scientifique comme fondement à tout savoir. Les romanciers écrivent aussi sur des avancéesen médecine et en psychologie, Maupassant disserte sur la folie ("Le Horla" en 1887), les frères Goncourt s'expriment sur l'hystérie féminine ("Germine Lacerteux" en 1865), ou encore Zola sur les valeurs de l'hérédité, servant de base à ses "Rougon-Macquart" (de 1871 à 1893), période romanesque sous titrée "Histoire Naturelle et social d'une famille sous le second Empire".

2) Les clés du réalisme et du naturalisme:

-Les principes généraux de la vision réaliste naissent chez Balzac qui crée, avec "La comédie Humaine" le roman total, vrai "concurrence à l'Etat-civil" (préambule de 1842) et chez Stendhal qui crée le roman assimilé à "une glace qui déambule sur une grande-route" ("Le Rouge et le Noir" en 1830). Les 2 écrivains affirment retranscrire la réalité de manière fidèle.
-Le mot "réalisme survient, au début de manière péjorative pour enfin définir une nouvelle création de description, constituée autour de Gustave Courbet. Plus tard, Champfleury et Duranty se l'approprient en littérature en affirmant l'objectivité sur base romantique, et ses qualités de description. Le réalisme n'est cependant qu'au second plan comme courant en littérature: et même Flaubert, pourtant son affirmé (Chef de file, ne se disait-il pas comme non-réaliste.
-Par contre, le naturalisme a bien représenté une école littéraire, avec les frères Goncourt et Zola ("Thérése Raquin", en 1867, puis les "Rougon Macquart" à partir de 1871). Les écrits de ce dernier écrivain, Le Roman d'expérience (en 1880) et les Romanciers (1881) apportent leur fondement au naturalisme; ils revendiquent un réalisme extrémiste par leur expérimentation du modèle scientifique. Ils s'attirent toutefois des avis mesurés, chez Maupassant (exemple: la préface de "Pierre et Jean", en 1887) ou chez Huysmans "exemple: la préface de "A retours", en 1903).

3) Les genres réalistes et naturalistes:

- Le roman est le genre le plus retenu: on estime qu'il décrit le mieux la réalité. Balzac avec "La Comédie Humaine", et Zola , avec les "Rougon-Macquart" racontent de grandes épopées familiales, empreintes de social et d'histoire. Contrairement aux romantiques avec le roman sur fond d'histoire, les réalistes et les naturalistes s'intéressent eux au présent et tirent leur inspiration de la vie réelle (Stendhal écrit aussi son roman "Le Rouge et le Noir" en se basant sur un fait divers relaté dans un journal).
-Le descriptif a une grande importance, car il permet de décrire la réalité: il repète les "petits faits avérés" (Stendhal) et cela donne un effet de réalité.
-Enfin, se focaliser dans ce genre de romans, autorise des effets complexes, entre narrateur présent en permanence, image du démuirge qui crée tout un monde (Balzac), et le "se focaliser" propre à Zola, qui permet au narrateur de se dissimuler derrière ses personnages.

Zola4) Les Thèmes réalistes et naturalistes:

-Le réalisme s'attaque d'abord au romantisme, qu'on accuse d'éloigner de la réalité. Flaubert dans "Madame Bovary", décrit les effets néfastes de l'illusion romantique sur l'héroisme de son roman).
Par contre, réalistes et naturalistes revendiquent la réalité des villes, politique et sociale. Les héros de ces romans sont ordinaires, qu'ils soient de la classe bourgeoise de Flaubert ou de la classe ouvrière de Zola- Zola décrit aussi, dans les "Rougon-Macquart" le monde des prostituées, l'alcool et le crime.
-C'est la réalité que les romans décrivent. C'est pourquoi le réalisme a souvent été qualifié d' inesthétique et parfois même manquant de moralité et apportant la subversion: en 1857; un procés a même été intenté contre Flaubert "Madame Bovary" sous l'accusation suivante: "Atteinte à la morale des gens et aux bonnes moeurs".

 

Exercices**** Répondez aux 10 questions suivantes : les réponses se trouvent dans le cours


Questionnaire :

  • 1 - Chez quels auteurs (citez en 2), voit-on apparaître les principes généraux de la vision réaliste?
  • 2 - Donnez la définition de "réalisme"
  • 3 - Le réalisme n'est-il un courant littéraire qu'au second plan?
  • 4 - Le naturalisme a t'-il représenté une école littéraire? Développez en justifiant votre réponse
  • 5 - Citez un écrivain naturaliste
  • 6 - En quoi le réalisme diffère t'-il du naturalisme?
  • 7 - Le roman est-il représentatif des genres réalistes et naturalistes Citez en trois.
  • 8 - En quoi le réalisme s'oppose t'-il au romantisme? Donnez en littéraire un titre de roman représentatif de l'illusion romantique
  • 9 - Que revendiquent les réalistes et naturalistes? Les héros de ces romans sont-ils ordinaires?
  •  10 - Pourquoi le réalisme a t'-il été qualifié d'inesthétique? 

 

Maupassant

Objet d’étude : Le roman et la nouvelle au XIXe siècle : réalisme et naturalisme

Texte : Guy de Maupassant, Extrait de Une vie (1883)

Une vie ou l’humble vérité est un roman de Guy de Maupassant paru en 1883. Jeanne Le Perthuis des Vauds, personnage central, est, au début du roman, une jeune fille de 17 ans, généreuse, heureuse et pleine d’espérance. À peine sortie du couvent1, elle tombe amoureuse de Julien de Lamare et se marie avec lui. Ce mariage est très vite une terrible désillusion. Non seulement son époux la délaisse et la traite avec dureté, mais encore elle découvre qu’il la trompe avec sa servante Rosalie, qu’elle considère comme une amie. Celle-ci a même eu un enfant de lui, à la naissance duquel Jeanne était présente. Jeanne elle-même tombe enceinte. Son accouchement se situe au chapitre 8 (dans un roman de 14 chapitres), juste après cette découverte bouleversante. Extrêmement déprimée, elle a même songé au suicide. L’accouchement se déclenche avant la date prévue. Et la malade, de temps en temps, poussait une faible plainte. Pendant deux heures, on put croire que l’événement se ferait longtemps attendre ; mais vers le point du jour, les douleurs reprirent tout à coup avec violence, et devinrent bientôt épouvantables. Et Jeanne, dont les cris involontaires jaillissaient entre ses dents serrées, pensait sans cesse à Rosalie qui n’avait point souffert, qui n’avait presque pas gémi, dont l’enfant, l’enfant bâtard, était sorti sans peine et sans tortures. Dans son âme misérable et troublée, elle faisait entre elles une comparaison incessante ; et elle maudissait Dieu, qu’elle avait cru juste autrefois ; elle s’indignait des préférences coupables du destin, et des criminels mensonges de ceux qui prêchent la droiture et le bien. Parfois la crise devenait tellement violente que toute idée s’éteignait en elle. Elle n’avait plus de force, de vie, de connaissance que pour souffrir. Dans les minutes d’apaisement elle ne pouvait détacher son oeil de Julien ; et une autre douleur, une douleur de l’âme l’étreignait en se rappelant ce jour où sa bonne était tombée aux pieds de ce même lit avec son enfant entre les jambes, le frère du petit être qui lui déchirait si cruellement les entrailles. Elle retrouvait avec une mémoire sans ombres les gestes, les regards, les paroles de son mari devant cette fille étendue ; et maintenant elle lisait en lui, comme si ses pensées eussent été écrites dans ses mouvements, elle lisait le même ennui, la même indifférence pour elle que pour l’autre, le même insouci d’homme égoïste, que la paternité irrite. Mais une convulsion effroyable la saisit, un spasme si cruel qu’elle se dit : « Je vais mourir. Je meurs ! » Alors une révolte furieuse, un besoin de maudire emplit son âme, et une haine exaspérée contre cet homme qui l’avait perdue, et contre l’enfant inconnu qui la tuait. Elle se tendit dans un effort suprême pour rejeter d’elle ce fardeau. Il lui sembla soudain que tout son ventre se vidait brusquement ; et sa souffrance s’apaisa. La garde et le médecin étaient penchés sur elle, la maniaient. Ils enlevèrent quelque chose ; et bientôt ce bruit étouffé qu’elle avait entendu déjà la fit tressaillir ; puis ce petit cri douloureux, ce miaulement frêle d’enfant nouveau-né lui entra dans l’âme, dans le coeur, dans tout son pauvre corps épuisé ; et elle voulut, d’un geste inconscient, tendre les bras. Ce fut en elle une traversée de joie, un élan vers un bonheur nouveau, qui venait d’éclore. Elle se trouvait, en une seconde, délivrée, apaisée, heureuse, heureuse comme elle ne l’avait jamais été. Son coeur et sa chair se ranimaient, elle se sentait mère ! Elle voulut connaître son enfant ! Il n’avait pas de cheveux, pas d’ongles, étant venu trop tôt ; mais lorsqu’elle vit remuer cette larve, qu’elle la vit ouvrir la bouche, pousser ses vagissements2, qu’elle toucha cet avorton3 fripé, grimaçant, vivant, elle fut inondée d’une joie irrésistible, elle comprit qu’elle était sauvée, garantie contre tout désespoir, qu’elle tenait là de quoi aimer à ne savoir plus faire autre chose. Dès lors elle n’eut plus qu’une pensée : son enfant. Elle devint subitement une mère fanatique, d’autant plus exaltée qu’elle avait été plus déçue dans son amour, plus trompée dans ses espérances. Il lui fallait toujours le berceau près de son lit, puis, quand elle put se lever, elle resta des journées entières assise contre la fenêtre, auprès de la couche légère qu’elle balança.

Guy de Maupassant, Une vie (1883)

Extrait du chapitre 8 du roman Une vie de Maupassant

Il s'agit de l'accouchement de l'héroine, Jeanne, son premier enfant

Elle est en présence du médecin, de la garde malade et de Julien, son époux

L'accouchement est douloureux. Elle finit par mettre au monde un fils.

Genre littéraire = roman = sous titre = l'humble vérité = reflète l'aspect réaliste du mouvement littéraire auquel Maupassant appartient. Refus de toute idéalisation

Problématique : En quoi est-ce une scène réaliste ?

Plan

La métamorphose de l'héroine après ses souffrances, naissance de la jalousie + rancoeur

Transformation de ces sentiments chez Jeanne en mère fanatique

I -

progression de l’accouchement + la souffrance

Champ lexical de la souffrance

des « douleurs » au pluriel = paroxysme de la douleur

« les douleurs reprirent tout à coup avec violence, et devinrent bientôt épouvantables »

« épouvante » ou « effroi »

« Mais une convulsion effroyable la saisit »

« tortures »

« déchirer »

« entrailles »

« déchirait si cruellement les entrailles »

l’adverbe « cruellement »

« un spasme si cruel »

« tellement violente »

= Le narrateur, un observateur réaliste

« Elle n’avait plus de force, de vie, de connaissance que pour souffrir ».

« Et la malade, de temps en temps, poussait une faible plainte »

« Et Jeanne, dont les cris involontaires jaillissaient entre ses dents serrées »

« Elle se dit : "Je vais mourir. Je meurs" » = gradation

Cette souffrance est telle qu’elle métamorphose Jeanne

« Et la malade, de temps en temps, poussait une faible plainte »

Elle est réduite à une chose, la garde et le médecin la « manient » comme une chose. On ne parle que de ses entrailles et de son ventre. Elle est à présent un «corps épuisé ».

Jeanne devient haineuse du fait de la douleur à l'égard de tout son entourage, elle maudit Dieu et les prêtres. Le narrateur est omniscient, il lit dans les pensées de Jeanne.

« et elle maudissait Dieu, qu’elle avait cru juste autrefois ».

« elle s’indignait des préférences coupables du destin, et des criminels mensonges de ceux qui prêchent la droiture et le bien ».

II -

Jeanne est en douleur et en révolte. Elle se compare à Rosalie sa servante qui n'a pas connu de telles souffrances.

« Et Jeanne (...) pensait sans cesse à Rosalie »

Cela devient une obsession « incessante », « sans cesse ».

« Dans son âme misérable et troublée, elle faisait entre elles une comparaison incessante ».

« qui n’avait point souffert, qui n’avait presque pas gémi, dont l’enfant, l’enfant bâtard, était sorti sans peine et sans tortures ».

Jalousie à l'égard de Rosalie, mépris pour sa servante et son enfant. Elle l'a réduit à sa condition sociale inférieure à la sienne.

« sa bonne », « cette fille étendue », « l’autre » un « enfant bâtard ».

Focalisation interne

l’indifférence de Julien.

La révolte est encore renforcée par l'indifférence de Julien lors de l'accouchement, son attitude vis-à-vis de Jeanne est la même que celle qu'il a eue avec Rosalie.

« Dans les minutes d’apaisement elle ne pouvait détacher son œil de Julien »

« et une autre douleur, une douleur de l’âme l’étreignait ».

Le narrateur met l'accent sur une nouvelle douleur, la douleur morale.

répétition et les allitérations en [l] : i« une douleur de l’âme » qui « l’étreint »

« Elle retrouvait avec une mémoire sans ombres les gestes, les regards, les paroles de son mari devant cette fille étendue » = métaphore « une mémoire sans ombres »

Comparaison de deux scènes d'accouchement. Du passé au présent.

« et maintenant elle lisait en lui, comme si ses pensées eussent été écrites dans ses mouvements, elle lisait le même ennui, la même indifférence pour elle que pour l’autre, le même insouci d’homme égoïste, que la paternité irrite »

Désignation de Julien par périphrase, «homme égoiste », terme générique de «mari », elle ressent en lui de l'ennui, de l'indifférence, de l'irritation.

« ennui », « indifférence », « insouci », (néologisme) « irritation » + Gradation

Le passé ressemble au présent

III -

« Alors une révolte furieuse, un besoin de maudire emplit son âme, et une haine exaspérée... »

« besoin de maudire »

La haine pour l’époux rejaillit sur l’enfant.

« contre cet homme qui l’avait perdue, et contre l’enfant inconnu qui la tuait »

= la souffrance modifie les sentiments. Tout est en focalisation interne. L'enfant est un «fardeau ».

Indifférence de Jeanne à sa naissance = « Ils enlevèrent quelque chose »

Importance des sens qui justifient la nouvelle perception de Jeanne. L'enfant est d'abord un cri, un cri étouffé puis, un petit cri douloureux , un « miaulement frêle d’enfant nouveau-né »

« et bientôt ce bruit étouffé qu’elle avait entendu déjà la fit tressaillir ; puis ce petit cri douloureux, ce miaulement frêle d’enfant nouveau-né lui entra dans l’âme, dans le cœur, dans tout son pauvre corps épuisé ; et elle voulut, d’un geste inconscient, tendre les bras »

Rythme ternaire de la fin de la phrase = progression dans l'état d'esprit de Jeanne.

Nouveau sentiment = l'amour de Jeanne pour son enfant venu à la vie

Description peu flatteuse du narrateur. L'enfant semble inachevé

« Elle voulut connaître son enfant ! Il n’avait pas de cheveux, pas d’ongles, étant venu trop tôt ; mais lorsqu’elle vit remuer cette larve, qu’elle la vit ouvrir la bouche, pousser ses vagissements, qu’elle toucha cet avorton fripé, grimaçant, vivant, elle fut inondée d’une joie irrésistible ».

champ lexical de la joie : « une traversée de joie », « élan vers un bonheur nouveau », « délivrée », « apaisée », « heureuse », « Son cœur et sa chair se ranimaient », « elle fut inondée d’une joie irrésistible » + bonheur « comme elle ne l’avait jamais été »

résurrection (« son cœur et sa chair se ranimaient ») rédemption (« Elle comprit qu’elle était sauvée »)

Grâce à l'amour maternel, Jeanne en donnant la vie reprend goût à la vie. L'amour pour son bébé redonne un sens à sa vie.

une mère fanatique.

Culte pour son enfant = excès

« Il lui fallait toujours le berceau près de son lit, puis, quand elle put se lever, elle resta des journées entières assise contre la fenêtre, auprès de la couche légère qu’elle balança »

Conclusion

Scène d'accouchement = projet réaliste de Maupassant. Plus d'idéalisation.

Naissance de l'enfant + renaissance de la mère = un passage initiatique pour Jeanne

 

Le père Goriot Balzac, analyse de l'oeuvre

BalzacSéquence Roman

Honoré de Balzac : le père Goriot

 

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Elle est composée  :

  • - D’un questionnaire sur la vie de Balzac, 10 questions réponses
  • - D’un questionnaire sur la Comédie humaine, 11 questions réponses
  • - D’un questionnaire sur l’œuvre «  le père Goriot » : 4 questions réponses
  • - D’un résumé du livre
  • - D’une analyse du Père Goriot.
  • Analyse de l’action  : l’intrigue. Celle d’un roman initiatique : 6 questions réponses.
  • Intérêt psychologique : 6 questions réponses. Les trois leçons de Rastignac
  • Le drame du père Goriot : 1 question réponse.
  • - Un roman de la paternité : exposé
  • - Les personnages représentatifs : exposé : une expérience de vie grâce aux trois pères. Une père naturel et aristocratique, le père de Rastignac, le père Goriot et Vautrin, le père spirituel.
  • - L’intérêt documentaire : 2 questions réponses
  • - L’intérêt philosophique : exposé
  • - Le schéma narratif
  • - Le schéma actantiel : en quoi le schéma actantiel est-il significatif d’une quête du 19ème siècle?
  • Comprendre l'évolution des personnages à partir de trois passages expliqués
  • Eugène épie Goriot
  • Le portrait de Mme Vauquer
  • L'enterrement du Père Goriot
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Balzac

Pour aller plus loin 

A consulter 

Zola, l'Assommoir un roman naturaliste, analyse et 2 commentaires littéraires. Germinal, étude de l'oeuvre, 2 commentaires. Thérèse Raquin, questionnaire, 18 questions/réponses

220px emile zola s l assomoir by augustin dalySéquence Roman

Zola, l'Assommoir

un roman naturaliste

 

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Elle est composée  :

  • Naturalisme de Zola : réalités, symboles et critique sociale
  • Objet d'étude
  •  « Le roman et la nouvelle au XIXe siècle : réalisme et naturalisme »
  • Problématique et objectifs
  • Le titre
  • La place de l'Assommoir dans les Rougon Macquart
  • Les thèmes principaux
  • Questions sur Zola :
  • Questions sur le naturalisme:
  • Fiche bilan « Réalisme / Naturalisme »
  • 2 Commentaires littéraires 
  • 1 -L'alambic (chapitre II)
  • 2 - Zola, l'assommoir, l'incipit romanesque et naturaliste
  • Réflexion problématisée :
  • « Le naturalisme de Zola se limite-t-il à la reproduction fidèle de la réalité de son temps et au respect d'une méthodologie empruntée aux sciences?"
  • Zola, les Rougon-Macquart et le Second Empire
  • Questions concernant la préface de La Fortune des Rougon
  • Questions sur Le Roman expérimental
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Vers le commentaire littéraire et l'exercice du questionnaire 

 

Zola, Germinal 

  • La découverte du « Voreux » (Germinal (1885), Émile Zola )
  • *** Initiation au commentaire littéraire
  • Commentaire littéraire n° 2 
  • Première partie chapitre 1 : l'arrivée d'Etienne
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Exercices

Questionnaire sur Thérèse Raquin, Zola

ZOLA, 18 questions/réponses 

Corrigé du contrôle de lecture sur Thérèse Raquin de Zola 

 

  • 1) Où se passe l’action ? (1 pt) L’action se passe à Paris, « passage du Pont-Neuf », où se trouve la mercerie de Mme Raquin.
  • 2) Où est née Thérèse Raquin ? (1 pt) thérèse Raquin est née en Algérie, « à Oran », d’« une mère indigène » et d’un père français, « le capitaine Degans », installé en Algérie depuis la conquête du pays par la France.
  • 3) Qui est madame Raquin pour Thérèse ? (1 pt) Madame Raquin est la tante de Thérèse. Son frère est le capitaine qui lui apporte la petite Thérèse.
  • 4) Où vit Mme Raquin au début du roman ? (1 pt) Au début du roman, Mme Raquin vit à Vernon en Normandie.
  • 5) Comment s’appelle le fils de Madame Raquin ? (1 pt) Le fils de Mme Raquin s’appelle Camille.
  • 6) Quel jour de la semaine ont lieu les soirées entre amis chez Mme Raquin ? (1 pt) Les soirées entre amis ont lieu le jeudi soir, dans la boutique de Mme Raquin.
  • 7) Qui sont les invités à ces soirées ? (2 pts) Mme Raquin reçoit plusieurs invités : il y a Michaud, ancien de commissaire de police, qui logeait « dans la même maison que la mercière » à Vernon ; le fils de Michaud, Olivier, et sa femme Suzanne, « lente et maladive ». Puis, Grivet, qui travaille avec Camille « au chemin de fer d’Orléans » et Laurent, un ami d’enfance de Camille » se joignent également à ces soirées. 
  • 8) Comment s’appelle l’amant de Thérèse Raquin ? (1 pt) L’amant de Thérèse s’’amant de Thérèse s’appelle Laurent.
  • 9) Où et comment l’amant tue-t-il le mari de Thérèse ? (2 pts) Laurent tue Camille « un dimanche », lors d’une balade à Saint-Ouen. Camille, Laurent et Thérèse décident de faire un tour de barque sur la Seine. Camille, qui a « une peur horrible de l’eau », n’est pas rassuré. Pendant la balade, Laurent se lève et prend Camille « à bras-le-corps ». Laurent étrangle Camille « en le serrant d’une main à la gorge » et le lance « brusquement à la rivière ».
  • 10) Que fait le mari sur l’amant avant de mourir ? (1 pt) Juste avant d’être jeté à l’eau et de se noyer, Camille « avança les dents et les enfonça dans le cou » de Laurent, lui emportant ainsi « un morceau de chair ». La cicatrice lui restera tout au long du roman.
  • 11) Après le crime, que fait l’amant chaque jour avant d’aller travailler ? (1 pt) Chaque matin, avant d’aller au bureau, Laurent passe par la morgue, pour y retrouver le corps de Camille et s’assurer qu’il est bien mort.
  •  12) Après le crime, comment réagit Thérèse Raquin ? Que fait-elle ? (1 pt) Juste après le crime, Thérèse est horrifiée. Elle s’évanouit et perd ses esprits. Puis elle se terre dans le silence pendant plusieurs jours, ne sortant pas de sa chambre et se plongeant dans des lectures pour ne pas croiser Mme Raquin. Puis au fil des mois, la vie reprend, mais elle reste hantée par le cadavre de Camille. Le mariage avec Laurent n’effacera pas ce crime et elle finit par se dévergonder prendre un amant.
  • 13) Comment réagit l’amant ? Que fait-il ? (1 pt) Juste après le crime, Laurent est satisfait. Il se sent soulagé et espère posséder Thérèse, sans se cacher. Puis, très vite, le spectre de Camille va le hanter. Il va prendre une maitresse. La peur d’être retrouvé ou dénoncé par Thérèse l’envahit. Il devient violent, bat Thérèse, finit par tuer le chat en qui il croit voir Camille. Il pense à tuer Camille.
  •  14) Que se passe-t-il pendant les nuits après le mariage de Thérèse et de son nouveau mari ? (1 pt) Pendant les nuits, les amants ne dorment plus et ne se touchent plus : « lorsque les deux meurtriers étaient allongés sous le même drap et qu’ils fermaient les yeux, ils croyaient sentir le corps humide de leur victime, couché au milieu du lit, qui leur glaçait la chair. »
  • 15) Comment Mme Raquin apprend-elle la vérité sur la mort de son fils ? (1 pt) Mme Raquin, devenue paralytique, apprend le crime en écoutant une discussion violente entre Thérèse et Laurent, qui s’attaquent et se rejettent la faute ouvertement sans se préoccuper d’elle.
  • 16) A la fin du roman, que décident de faire Thérèse Raquin et son mari ? (1 pt) A la fin du roman, chacun décide de tuer l’autre : Thérèse pense tuer Laurent avec un couteau, tandis que Laurent essaie d’empoisonner Thérèse. Ils finissent par découvrir leur stratagème.
  • 17) Comment le font-ils ? (1 pt) Ils boivent chacun la moitié d’un verre d’eau sucrée contenant de l’acide prussique.
  •  18)  Que devient Mme Raquin à la fin du roman ? (1 pt) Mme Raquin observe avec satisfaction les deux meurtriers se suicider devant ses yeux. Elle observe les corps morts « pendant près de onze heures […] ne pouvant se rassasier les yeux. »

Le Nouveau roman

SarrauteLe Nouveau roman est un mouvement littéraire des années 1953-1970 (du XX eme Siecle), regroupant quelques écrivains appartenant principalement aux Éditions de Minuit. Le terme fut créé, avec un sens négatif, par le critique Émile Henriot dans un article du journal Le Monde du 22 mai 1957, pour critiquer le roman la Jalousie, d'Alain Robbe-Grillet. Le terme sera exploité à la fois par des revues littéraires désireuses de créer de l'actualité ainsi que par Alain Robbe-Grillet qui souhaitait promouvoir les auteurs qu'il réunissait autour de lui, aux Éditions de Minuit, où il était conseiller éditorial. Il précède de peu la Nouvelle Vague qui naît en octobre de la même année.

Définition

Dans Pour un Nouveau Roman, édité en 1963, Alain Robbe-Grillet réunit les essais sur la nature et le futur du roman. Il y rejette l'idée, dépassée pour lui, d'intrigue, de portrait psychologique et même de la nécessité de personnages.

Repoussant les conventions du roman traditionnel, tel qu'il s'était imposé depuis le XVIIIe siècle et épanoui avec des auteurs comme Honoré de Balzac ou Émile Zola, le nouveau roman se veut un art conscient de lui-même. La position du narrateur y est notamment interrogée : quelle est sa place dans l'intrigue, pourquoi raconte-t-il ou écrit-il ? L'intrigue et le personnage, qui étaient vus auparavant comme la base de toute fiction, s'estompent au second plan, avec des orientations différentes pour chaque auteur, voire pour chaque livre.

Avant eux, en 1956, Nathalie Sarraute avait déjà interrogé le roman et récusé ses conventions dans son essai l'Ère du soupçon. Son œuvre romanesque est la mise en pratique de sa réflexion théorique.

Notons qu'à la même époque, l'Oulipo, avec des armes différentes, tente, avec un même succès, de renouveler l'acte de l'écriture. Les Choses (1965) de Georges Perec peut se lire comme une mise en œuvre du programme du nouveau roman où les objets de consommation courante deviennent le vrai héros du roman plus que les protagonistes.

Le Nouveau Roman veut renouveler le genre romanesque qui date de la plus profonde antiquité. Le sentiment premier qui guide les nouveaux romanciers est donc le renouveau. Pour cela, l'intrigue passe au second plan, les personnages deviennent subsidiaires, inutiles, s'ils sont présents ils sont nommés par des initiales (c'est en cela que l'on voit l'influence de Franz Kafka, notamment avec Le Procès).

Tous ces changements supposent donc une lecture active, une réflexion approfondie et même la maîtrise d'une certaine culture utilisée par les auteurs et qui permet au livre d'exister en tant que tel.

Pourquoi alors ce changement, si brusque car suivant l'apogée romanesque du XIXe siècle, vient-il se placer dans le XXe ? Comme souvent, il faut lier littérature et histoire. Le XXe est marqué par les deux guerres mondiales et l'esprit des hommes est « encré » (d'après l'expression consacrée de Nathalie Sarraute), dans ce sentiment de vivre dans « l'Ère du soupçon ». Une révolution romanesque (car cela est sans appel) permet donc de traduire cette sensation de malaise et d'insécurité, mais aussi de casser la triste régularité d'une continuité littéraire jusque-là jamais remise en cause.


Les nouveaux romanciers

Les « nouveaux romanciers » mettent en pratique des solutions littéraires déjà testées par leurs prédécesseurs : Joris-Karl Huysmans avait en 1884, 70 ans auparavant, prouvé dans À rebours que l'intrigue n'est pas nécessaire dans le roman, Franz Kafka que la méthode classique de caractérisation du personnage est accessoire, James Joyce s'était débarrassé du fil conducteur du récit, ce que les auteurs du théâtre de l'absurde avaient fait du réalisme.

Si les « néoromanciers » ne constituent donc pas, à proprement parler, une avant-garde littéraire, ils poussent sciemment et systématiquement la déconstruction romanesque entamée par leur aînés. Chacun de leurs livres se veut novateur et devient le lieu d'une expérimentation inédite sur l'écriture.

Des styles et des projets très divers, au prétexte qu'ils remettaient en question les fondements traditionnels du roman, reçoivent ainsi l'étiquette « nouveau roman », suscitant d'importants débats au sein de la « nouvelle critique » contre la critique traditionnelle dans les journaux et les revues littéraires. Le jeu, ou « l'aventure de l'écriture » (Jean Ricardou), consiste à faire éclater les codes, notamment en s'imposant des contraintes motivées (et non pas gratuites).

Le personnage et le Nouveau Roman

Dans un article de 1957, repris dans Pour un nouveau roman, Robbe-Grillet s’en prenait à « quelques notions périmées » : en premier « le personnage » (du roman réaliste), en second « l’histoire » :

« Nous en a-t-on assez parlé du « personnage » ! Et ça ne semble, hélas, pas près de finir. Cinquante années de maladie, le constat de son décès enregistré à maintes reprises par les plus sérieux essayistes, rien n'a encore réussi à le faire tomber du piédestal où l'avait placé le XIXe siècle. C'est une momie à présent, mais qui trône toujours avec la même majesté ­ quoique postiche ­ au milieu des valeurs que révère la critique traditionnelle. C'est même là qu'elle reconnaît le « vrai » romancier : « il crée des personnages »... »

Un peu avant, Nathalie Sarraute avait lancé son offensive (dans un texte repris dans L’ère du soupçon) :

« …, les personnages, tels que les concevait le vieux roman (et tout le vieil appareil qui servait autrefois à les mettre en valeur), ne parviennent plus à contenir la réalité psychologique actuelle. Au lieu, comme autrefois, de la révéler, ils l'escamotent.

La révision du personnage classique  : Proust, Gide, Sartre, Camus

Proust apporte déjà une grande évolution par rapport au Réalisme : le fait que le narrateur est le personnage principal de l’œuvre ─ ce « je » qui à deux reprises (et par omission sera désigné par le prénom Marcel). Le personnage proustien est à la fois un regard (sur le monde) et une conscience réflexive sur lui-même. Il est donc toujours en construction, en formation, jusqu’à la fin où il découvre les différentes vérités du monde et des êtres et où il se persuade que « La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c’est la littérature. Découverte capitale :

« (… )Notre vie ; et aussi la vie des autres car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique, mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients de la différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui, s'il n'y avait pas l'art, resterait le secret éternel de chacun. Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune. » (Le temps retrouvé).

Voici donc une profession de foi décisive : le personnage (indirectement) ne peut être qu’une (re)création par l’art. Inutile de nous poser la question de la référence puisque qu’on ne peut se comprendre et comprendre les autres que par la médiation de l’art.

On pourrait évoquer, à la suite de Proust, la tentative de Gide pour renouveler le roman : Comment concilier le besoin de récit sans s’absorber dans l’arbitraire ─ le faux monde réel ─ du roman réaliste ? Une des premières tâches est de réduire le personnage réaliste, celui qu’il « faut vêtir » à qui « il faut fixer [un] rang dans l’échelle sociale » (Journal des FM). Bref le personnage à la Balzac. Pour cela : ne le mettre jamais au premier rang, écarter les caractérisations longues et les descriptions. Tout doit se comprendre dans le jeu des relations entre les différents points de vue et par la coopération imaginative du lecteur. « Dépouiller le roman de tous les éléments qui n’appartiennent pas spécifiquement au ro­man. (…) Même la description des personnages ne me paraît point appartenir proprement au genre. » (FM, 79). Gide a-t-il réussi ? En tout cas, il en arrive à une remise en question totale du personnage : plus de « concurrence à l’état-civil » puisque le personnage est inconnaissable ou au moins imprévisible ; le romancier se contente de le suivre dans l’aventure romanesque qui se développe. Dans Le journal des FM Gide écrit:

« Le mauvais romancier construit ses personnages ; il les dirige et les fait parler. Le vrai romancier les écoute et les regarde agir. »

Avec Sartre s’affirme le refus du personnage donné au profit du personnage construit par le(s) point(s) de vue (modalisé pourrait-on dire) et, implicitement, la confiance qui doit être faite au lecteur co-créateur du roman (ce qui est déjà chez Proust). En fait le seul apport de Sartre (qui n’a fait que reprendre Céline, Dos Pasos et même le vieux naturalisme dans Les chemins de la liberté) est l’invention du personnage philosophique (je ne dis pas philosophe) que l’on retrouve chez le Camus de L’étranger. Le personnage est l’illustration d’une position philosophique ─ phénoménologie existentielle, absurde ─, il n’est plus, bien sûr, un sujet psychologique 

Le roman et l'autobiographie

L’opposition roman/ autobiographie est capitale mais difficile à bien établir. Capitale parce qu’entre les deux passe, selon Lejeune, une frontière générique. Cette distinction ne va pas de soi pour tout le monde. Mais si l’on suit Lejeune, l’autobiographie est :

« [un] Récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité. »

Le roman peut remplir toutes ses conditions sauf l'identité A/ N/ P. On parle, lorsque la ligne de partage est mince de roman autobiographique qui se justifie d'une impression que se forme le lecteur, à savoir une ressemblance entre l'histoire racontée et ce qu'il croit savoir de la vie de l'auteur.

Philippe Lejeune 
« ... j'appellerai ainsi [roman autobiographique] tous les textes de fiction dans lesquels le lecteur peut avoir des raisons de soupçonner, à partir de ressemblances qu'il croit deviner, , qu'il y a identité de l'auteur et du personnage, alors que l'auteur, lui, a choisi de nier cette identité, ou du moins de ne pas l'affirmer.. Ainsi défini, le roman autobiographique aussi bien des récits personnels (identité du narrateur et du personnage) que des récits "impersonnels" (personnages désignés à la troisième personne); il se définit au niveau de son contenu. A la différence de l'autobiographie, il comporte des degrés. La "ressemblance" supposée par le lecteur peut aller d'un "air de famille" flou entre le personnage et l'auteur, jusqu'à la quasi-transparence qui fait dire que c'est lui "tout craché". »
 

Textes sur les personnages de roman

Sarraute

SARTRE
Situations I
1939



M. Mauriac ne borne pas là ses jeux : il aime saisir les toits par un coin et les soulever, comme Asmodée, ce diable brouillon et fureteur qui lui est cher. Lorsqu'il juge que cela lui est plus commode, il quitte Thérèse et va soudain s'installer au beau milieu d'une autre conscience, chez Georges, chez Marie, chez Bernard Desqueyroux, chez Anne, la servante. Il y fait trois petits tours et puis s'en va, comme les marionnettes : « Thérèse ne déchiffrait rien sur cette face renversée et ne savait pas que la jeune fille pensait : « Je ne ferai pas dan ma vie la moitié du chemin que cette vieille femme vient de parcourir en quelques jours... » Elle ne le savait pas ? Qu'à cela ne tienne : M. Mauriac l'abandonne soudain, la laisse à son ignorance, saute chez Marie et nous rapporte ce petit instantané. D'autres fois, au contraire, il fait généreusement participer une de ses créatures à la lucidité divine du romancier : « Elle tendit les bras, voulut l'attirer contre elle, mais il se dégagea avec violence, et elle comprit qu'elle l'avait perdu. » Les signes sont incertains et d'ailleurs n'engagent que le présent. Mais qu'importe ? M. Mauriac a décidé que Georges était perdu pour Thérèse. Il l'a décidé comme les Dieux antiques ont arrêté le parricide et l'inceste d'Oedipe. Alors, pour nous donner connaissance de son décret, il prête quelques instants à sa créature le pouvoir divinateur de Tirésias : n'ayez crainte, elle retombera bientôt dans sa nuit. D'ailleurs voici le couvre-feu : toutes les consciences sont éteintes. M. Mauriac, lassé, se retire soudain de tous ses personnages à la fois : il ne demeure plus que les dehors du monde, quelques pantins dans un décor de carton. [...]

Eh bien non ! Il est temps de le dire : le romancier n'est point dieu. Rappelez-vous plutôt les précautions que prend Conrad pour nous suggérer que Lord Jim est peut-être « un romanesque ». Il se garde bien de l'affirmer lui-même; il place le mot dans la bouche d'une de ses créatures, d'un être faillible, qui le prononce en hésitant. Ce terme si clair de « romanesque » y gagne du relief, du pathétique, je ne sais quel mystère. Avec M. Mauriac, rien de tel : « désespérée prudente » n'est pas une hypothèse, c'est une clarté qui nous vient d'en haut. L'auteur, impatient de nous faire saisir le caractère de son héroïne, nous en livre soudain la clé. Mais, précisément, je soutiens qu'il n'a pas le droit de porter ces jugements absolus. Un roman est une action racontée de différents points de vue. Et M. Mauriac le sait bien, qui écrit justement dans La Fin de la Nuit : « ...les jugements les plus opposés sur une même créature sont justes, c'est une affaire d'éclairage, aucun éclairage n'est plus révélateur qu'un autres... » Mais chacune de ces interprétations doit être en mouvement, c'est-à-dire entraînée par l'action même qu'elle interprète. En un mot, c'est le témoignage d'un acteur et elle doit révéler l'homme qui témoigne aussi bien que l'événement dont il est témoigné ; elle doit susciter notre impatience (sera-t-elle confirmée, ou démentie par les événements ?) et par là nous faire sentir la résistance du temps : chaque point de vue est donc relatif et le meilleur sera tel que le temps offre au lecteur la plus grande résistance.Les interprétations, les explications données par les acteurs seront toutes conjecturale : peut-être le lecteur, par-delà ces conjectures, pressentira-t-il une réalité absolue de l'événement, mais c'est à lui seul de la rétablir, s'il a du goût pour cet exercice, et, s'il s'y essaie, il ne sortira jamais du domaine des vraisemblances et des probabilités. En tout cas, l'introduction de la vérité absolue, ou point de vue de Dieu, dans un roman est une double erreur technique : tout d'abord elle suppose un récitant soustrait à l'action et purement contemplatif, ce qui ne saurait convenir avec cette loi esthétique formulée par Valéry, selon laquelle un élément quelconque de l'oeuvre d'art doit toujours entretenir une pluralité de rapports avec les autres éléments. En second lieu, l'absolu est intemporel. Si vous portez le récit à l'absolu, le ruban de la durée se casse net ; le roman s'évanouit sous vos yeux : il ne demeure qu'une languissante vérité sub specie aeternitatis.


SARRAUTE
L'Ère du soupçon
1956


Le personnage type est un trompe-l'oeil

Le lecteur, en effet, même le plus averti, dès qu'on l'abandonne à lui-même, c'est plus fort que lui, typifie.

Il le fait ­ comme d'ailleurs le romancier, aussitôt qu'il se repose ­ sans même s'en apercevoir, pour la commodité de la vie quotidienne, à la suite d'un long entraînement. Tel le chien de Pavlov, à qui le tintement d'une clochette fait sécréter de la salive, sur le plus faible indice il fabrique des personnages. Comme au jeu des « statues », tous ceux qu'il touche se pétrifient. Ils vont grossir dans sa mémoire la vaste collection de figurines de cire que tout au long de ses journées il complète à la hâte et que, depuis qu'il a l'âge de lire, n'ont cessé d'enrichir d'innombrables romans.

Or, nous l'avons vu, les personnages, tels que les concevait le vieux roman (et tout le vieil appareil qui servait autrefois à les mettre en valeur), ne parviennent plus à contenir la réalité psychologique actuelle. Au lieu, comme autrefois, de la révéler, ils l'escamotent.

Aussi, par une évolution analogue à celle de la peinture ­ bien qu'infiniment plus timide et plus lente, coupée de longs arrêts et de reculs ­ l'élément psychologique, comme l'élément pictural, se libère insensiblement de l'objet avec lequel il faisait corps. Il tend à se suffire à lui-même et à se passer le plus possible de support. C'est sur lui que tout l'effort de recherche du romancier se concentre, et sur lui que doit porter tout l'effort d'attention du lecteur.

Il faut donc empêcher le lecteur de courir deux lièvres à la fois, et puisque ce que les personnages gagnent en vitalité facile et en vraisemblance, les état psychologiques auxquels ils servent de support le perdent en vérité profonde, il faut éviter qu'il disperse son attention et la laisse accaparer par les personnages, et, pour cela, le priver le plus possible de tous les indices dont, malgré lui, par un penchant naturel, il s'empare pour fabriquer des trompe-l'oeil.



ROBBE-GRILLET
Pour un nouveau roman
1957


Nous en a-t-on assez parlé du « personnage » ! Et ça ne semble, hélas, pas près de finir. Cinquante années de maladie, le constat de son décès enregistré à maintes reprises par les plus sérieux essayistes, rien n'a encore réussi à le faire tomber du piédestal où l'avait placé le XIXe siècle. C'est une momie à présent, mais qui trône toujours avec la même majesté ­ quoique postiche ­ au milieu des valeurs que révère la critique traditionnelle. C'est même là qu'elle reconnaît le « vrai » romancier : « il crée des personnages »...

Pour justifier le bien-fondé de ce point de vue, on utilise le raisonnement habituel : Balzac nous a laissé le Père Goriot, Dostoïesvski a donné le jour aux Karamazov, écrire des romans ne peut plus donc être que cela : ajouter quelques figures modernes à la galerie de portraits que constitue notre histoire littéraire.

Un personnage, tout le monde sait ce que le mot signifie. Ce n'est pas un il quelconque, anonyme et translucide, simple sujet de l'action exprimée par le verbe. Un personnage doit avoir un nom propre, double si possible : nom de famille et prénom. Il doit avoir des parents, une hérédité. Il doit avoir une profession. S'il a des biens, cela n'en vaudra que mieux. Enfin il doit posséder un « caractère », un visage qui le reflète, un passé qui a modelé celui-ci et celui-là. Son caractère dicte ses actions, le fait réagir de façon déterminée à chaque événement. Son caractère permet au lecteur de le juger, de l'aimer, de le haïr. C'est grâce à ce caractère qu'il léguera un jour son nom à un type humain, qui attendait, dirait-on, la consécration de ce baptême.

Car il faut à la fois que le personnage soit unique et qu'il se hausse à la hauteur d'une catégorie. Il lui faut assez de particularité pour demeurer irremplaçable, et assez de généralité pour devenir universel. On pourra, pour varier un peu, se donner quelque impression de liberté, choisir un héros qui paraisse transgresser l'une de ces règles : un enfant trouvé, un oisif, un fou, un homme dont le caractère incertain ménage çà et là une petite surprise... On n'exagérera pas, cependant, dans cette voit : c'est celle de la perdition, celle qui conduit tout droit au roman moderne.

Aucune des grandes oeuvres contemporaines ne correspond en effet sur ce point aux normes de la critique. Combien de lecteurs se rappellent le nom du narrateur dans la Nausée ou dans l'Etranger ? Y a-t-il là des types humains ? Ne serait-ce pas au contraire la pire absurdité que de considérer ces livres comme des études de caractère ? Et le Voyage au bout de la nuit, décrit-il un personnage ? Croit-on d'ailleurs que c'est par hasard que ces trois romans sont écrits à la première personne ? Beckett change le nom et la forme de son héros dans le cours d'un même récit. Faulkner donne exprès le même nom à deux personnes différentes. Quant au K. du Château, il se contente d'une initiale, il ne possède rien, il n'a pas de famille, pas de visage ; probablement même n'est-il pas du tout arpenteur.

On pourrait multiplier les exemples. En fait, les créateurs de personnages, au sens traditionnel, ne réussissent plus à nous proposer que des fantoches auxquels eux-mêmes ont cessé de croire. Le roman de personnages appartient bel et bien au passé, il caractérise une époque : celle qui marqua l'apogée de l'individu.

Peut-être n'est-ce pas un progrès, mais il est certain que l'époque actuelle est plutôt celle du numéro matricule. Le destin du monde a cessé, pour nous, de s'identifier à l'ascension ou à la chute de quelques hommes, de quelques familles. Le monde lui-même n'est plus cette propriété privée, héréditaire et monnayable, cette sorte de proie, qu'il s'agissait moins de connaître que de conquérir. Avoir un nom, c'était très important sans doute au temps de la bourgeoisie balzacienne. C'était important, un caractère, d'autant plus important qu'il était davantage l'arme d'un corps-à-corps, l'espoir d'une réussite, l'exercice d'une domination. C'était quelque chose d'avoir un visage dans un univers où la personnalité représentait à la fois le moyen et la fin de toute recherche.

Notre monde, aujourd'hui, est moins sûr de lui-même, plus modeste peut-être puisqu'il a renoncé à la toute-puissance de la personne, mais plus ambitieux aussi puisqu'il regarde au-delà. Le culte exclusif de « l'humain » a fait place à une prise de conscience plus vaste, moins anthropocentriste. Le roman paraît chanceler, ayant perdu son meilleur soutien d'autrefois, le héros. S'il ne parvient pas à s'en remettre, c'est que sa vie était liée à celle d'une société maintenant révolue. S'il y parvient, au contraire, une nouvelle voie s'ouvre pour lui, avec la promesse de nouvelles découvertes.


MAURIAC
Le Romancier et ses personnages
1933



On ne pense pas assez que le roman qui serre la réalité du plus près possible est déjà tout de même menteur par cela seulement que les héros s'expliquent et se racontent. Car dans les vies les plus tourmentées, les paroles comptent peu. Le drame d'un être vivant se poursuit presque toujours et se dénoue dans le silence. L'essentiel, dans la vie, n'est jamais exprimé. Dans la vie, Tristan et Yseult parlent du temps qu'il fait, de la dame qu'ils ont rencontrée le matin, et Yseult s'inquiète de savoir si Tristan trouve le café assez fort. Un roman tout pareil à la vie ne serait finalement composé que de points de suspension. Car, de toutes les passions, l'amour, qui est le fond de presque tous nos livres, nous paraît être celle qui s'exprime le moins. Le monde des héros de roman vit, si j'ose dire, dans une autre étoile, ­ l'étoile où les êtres humains s'expliquent, se confient, s'analysent la plume à la main, recherchent les scènes au lieu de les éviter, cernent leurs sentiments confus et indistincts d'un trait appuyé, les isolent de l'immense contexte vivant et les observent au microscope.

Et cependant, grâce à tout ce trucage, de grandes vérités partielles ont été atteintes. Ces personnages fictifs et irréels nous aident à nous mieux connaître et à prendre conscience de nous-mêmes. Ce ne sont pas les héros de roman qui doivent servilement être comme dans la vie, ce sont, au contraire, les êtres vivants qui doivent peu à peu se conformer aux leçons que dégagent les analyses des grands romanciers. Les grands romanciers nous fournissent ce que Paul Bourget, dans la préface d'un de ses premiers livres, appelait des planches d'anatomie morale. Aussi vivante que nous apparaisse une créature romanesque, il y a toujours en elle un sentiment, une passion que l'art du romancier hypertrophie pour que nous soyons mieux à même de l'étudier ; aussi vivants que ces héros nous apparaissent, ils ont toujours une signification, leur destinée comporte une leçon, une morale s'en dégage qui ne se trouve jamais dans une destinée réelle toujours contradictoire et confuse.

Les héros des grands romanciers, même quand l'auteur ne prétend rien prouver ni démontrer, détiennent une vérité qui peut n'être pas la même pour chacun de nous, mais qu'il appartient à chacun de nous de découvrir et de s'appliquer. Et c'est sans doute notre raison d'être, c'est ce qui légitime notre absurde et étrange métier que cette création d'un monde idéal grâce auquel les hommes vivants voient plus clair dans leur propre coeur et peuvent se témoigner les uns aux autres plus de compréhension et de pitié.


ZOLA
Le Roman expérimental
1880


Eh bien ! en revenant au roman, nous voyons également que le romancier est fait d'un observateur et d'un expérimentateur. L'observateur chez lui donne les faits tels qu'ils les a observés, pose le point de départ, établit le terrain solide sur lequel vont marcher les personnages et se développer les phénomènes. Puis l'expérimentateur paraît et institue l'expérience, je veux dire fait mouvoir les personnages dans une histoire particulière, pour y montrer que la succession des faits y sera telle que l'exige le déterminisme des phénomènes mis à l'étude. C'est presque toujours ici une expérience « pour voir », comme l'appelle Claude Bernard. Le romancier part à la recherche d'une vérité. Je prendrai comme exemple la figure du baron Hulot dans La Cousine Bette, de Balzac. Le fait général observé par Balzac est le ravage que le tempérament amoureux d'un homme amène chez lui, dans sa famille et dans la société. Dès qu'il a eu choisi son sujet, il est parti des faits observés, puis il a institué son expérience en soumettant Hulot à une série d'épreuves, en le faisant passer par certains milieux, pour montrer le fonctionnement du mécanisme de sa passion. Il est donc évident qu'il n'y a pas seulement là observation, mais qu'il y a aussi expérimentation, puisque Balzac ne s'en tient pas strictement en photographe aux faits recueillis par lui, puisqu'il intervient d'une façon directe pour placer son personnage dans des conditions dont il reste le maître. Le problème est de savoir ce que telle passion, agissant dans tel milieu et dans telles circonstances, produira au point de vue de l'individu et de la société ; et un roman expérimental, La Cousine Bette par exemple, est simplement le procès-verbal de l'expérience, que le romancier répète sous les yeux du public. En somme, toute l'opération consiste à prendre des faits dans la nature, puis à étudier le mécanisme des faits, en agissant sur eux par les modifications des circonstances et des milieux, sans jamais s'écarter des lois de la nature. Au bout, il y a la connaissance de l'homme, la connaissance scientifique, dans son action individuelle et sociale.

Sans doute, nous sommes loin ici des certitudes de la chimie et même de la physiologie. Nous ne connaissons point encore les réactifs qui décomposent les passions et qui permettent de les analyser. Souvent, dans cette étude, je rappellerai ainsi que le roman expérimental est plus jeune que la médecine expérimentale, laquelle pourtant est à peine née. Mais je n'entends pas constater les résultats acquis, je désire simplement exposer clairement une méthode. Si le romancier expérimental marche encore à tâtons dans la plus obscure et la plus complexe des sciences, cela n'empêche pas cette science d'exister. Il est indéniable que le roman naturaliste, tel que nous le comprenons à cette heure, est une expérience véritable que le romancier fait sur l'homme, en s'aidant de l'observation.

Questionnaire sur le roman. Schéma actantiel, les personnages et leurs fonctions. Héros/anti-héros- Focalisation. Modalités et structure du récit, du roman

 Exercices

Qu’est-ce que le schéma actantiel ?

  •  Le schéma actantiel s’applique parfois parfaitement à l’intrigue, et pour certaines œuvre, il ne coïncide que partiellement avec l’action. Les personnages principaux, qui ont une place importante dans le déroulement du récit (parmi eux, le héros) sont classés en deux catégories qui s’opposent :
  • o Les personnages adjuvants, qui aident le héros dans sa quête (de même, peuvent être adjuvants des objets, des évènements…)
  • o Les personnages opposants, qui sont en conflit avec le héros, et tentent de le mettre en échec.
  •  Le héros, entourés des personnages principaux, subit une épreuve principale avant d’atteindre son but.

 Comment la caractérisation des personnages est-elle réalisée ?

  •  Elle est directe pour les descriptions, les renseignements explicites sur l’identité du personnage
  •  Elle est indirecte quand il s’agit de déduire les traits de la personnalité du héros, de son comportement, ou ses paroles.
  •  On appelle « effet personnage » l’illusion de réalité que donne le roman, le lecteur assemblant mentalement au fil du récit des éléments dispersés qui construisent peu à peu le personnage. Pourtant, celui-ci n’est rien au départ.

Quelles sont les fonctions des personnages dans un roman ?

  •  Représentation : le portrait des personnages donne au lecteur l’image d’une réalité.
  •  Symbole : Le personnage symbolise souvent toute une catégorie de personnes, il dépasse les perspectives individuelles.
  •  Interprétation : c’est à travers le personnage que se construit le sens du récit.
  •  Identification : les comportements d’un personnage peuvent influencer le lecteur qui a tendance à s’identifier à lui.
  •  Esthétique : il existe un art de la composition du personnage, et de le créer au fil du récit.
  •  Information : Le personnage transmet des indices, des valeurs au lecteur.

 Qu’est-ce qu’un héros ?

  •  Le personnage principal d'un roman est la personne sur laquelle sont fondée toute l'action, et toute la cohérence de l'histoire contée. Dans notre langage quotidien, nous appelons toujours le personnage principal le héros de l'histoire ; or le véritable héros est l'individu qui parvient à vaincre les difficultés et à régler les problèmes par l'intermédiaire de sa force, son pouvoir ou son intelligence. Les vrais héros de romans vivent de multiples aventures racontées dans de nombreux ouvrages, ils ont déjà des capacités ou des facultés particulières qui autorisent ces aventures. Le mot « héros » désigne à l’origine, un demi-dieu, qui accomplie des exploits, et incarne le courage et des valeurs moral. Cependant, il existe des personnages principaux appelés des antihéros.

Qu’est-ce qu’un antihéros ?

  •  On peut distinguer quatre types principaux d’antihéros:
  • o le personnage « sans qualités », l’être ordinaire vivant une vie ordinaire dans un cadre ordinaire
  • o le héros « décalé », un personnage ordinaire, sans qualités, qui par les circonstances se trouve plongé dans une situation extraordinaire.
  • o le héros négatif, porteur de valeurs antihéroïques et en général antisociales, mais sans qualités « héroïques ».
  • o le héros déceptif, un personnage ayant potentiellement des qualités héroïques mais qui n’en fait pas usage ou les utilise mal ou à mauvais escient, ou qui tend à perdre ces qualités, ou enfin qui se trouve dans un cadre où ces qualités ne sont plus appréciées ou admises.

 Quelles sont les différents types de héros, et leurs caractéristiques ?

  •  Au XVIIème siècle, prédominent les héros raffinés des romans précieux, les héros joyeux des romans comiques, et les héros parfaits du roman classique.
  •  Au XVIIIème siècle, on assiste à la naissance du héros de roman moderne, avec les personnages entreprenants du réalisme, les héros hédonistes du roman libertin, les héros philosophes du roman des lumières, les héros sensibles des romans du courant pré-romantique.
  •  Au XIXème, le personnage idéalisé du roman romantique apparaît, ainsi que le héro moderne des romans réalistes, et le héro expérimental du roman naturaliste.
  •  Au XXème siècle, on retourne à des personnages forts (vers les années 30), ce sont des héros engagés, aux prises avec les conflits de leur temps. Dans les années 50, les personnages dans le nouveau roman sont remis en question, par exemple en rendant le personnage principal anonyme, ou en ne se focalisant pas sur un personnage principal.

 Qu’est –ce que la focalisation ?

  •  Pour raconter une histoire, on doit choisir un point de vue, la focalisation : le romancier décide qui perçoit les événements rapportés. (le mot « focalisation » est issu du vocabulaire photographique : c’est le foyer à partir duquel une photo est prise.

 Quels sont les différents points de vue utilisés dans un roman ?

  •  Le point de vue externe = perception « du dehors », sans connaître les pensées des personnages.
  •  Le point de vue interne = perception d’un seul personnage, dont on suit les pensées, les sensations.
  •  Le point de vue omniscient (ou focalisation zéro) = perception de l’ensemble des sentiments et des sensations de tous les personnages, ainsi que du passé et de l’avenir.

 Qu’est-ce que les modalités du récit ? Quelles sont-elles dans un roman ?

  •  Le temps romanesque n’est pas linéaire comme le temps réel : le récit peut accélérer ou ralentir l’action, revenir en arrière, s’arrêter brusquement. Les personnages ont dans le roman une vie plus ou moins complète, certains ne font que des apparitions épisodiques, la façon dont ils s’inscrivent dans le temps peut donc être importante dans l’étude du roman. Ce sont ces « effets » que l’on appelle modalités.
  •  La scène :  (Elle est calquée sur les évènements.)
  •  La pause : . (Comme son nom l’indique, c’est un arrêt du déroulement des évènements.)
  •  Le sommaire : . (Les évènements sont énumérés ou résumés.)
  •  Analepse : c’est un retour en arrière (qui provoque une pause dans le récit. Le temps n’avance plus, mais des renseignements qui font avancer le récit sont dévoilés.)
  •  Prolepse : anticipation du futur
  •  Ellipse : passage sous silence d’une période plus ou moins longue.
  •  Modalité itérative : action répétée une seule fois.

 Quelle est la structure du récit dans le roman ?

  •  Le récit romanesque est composé de :
  • o La situation initiale : définit le cadre de l'intrigue, met en place le lieu, l'époque, les personnages... le héros vit une situation d’équilibre.
  • o L’élément perturbateur : C'est l'élément qui fait basculer la situation du début, remet en cause l'état initial: rencontre, découverte, événement inattendu...
  • o Les péripéties : c’est une suite de transformations qui modifie la situation des personnages.
  • o L’élément de résolution : il annonce la résolution de l’intrigue. C’est le dénouement.
  • o La situation finale : Le personnage principal trouve une nouvelle situation d'équilibre, sur laquelle s’achève le roman/le récit.
  •  Ce modèle, à l'origine de toute invention narrative, peut être plus ou moins modifié; certaines étapes peuvent être difficiles à reconnaître, ou leur ordre changé. Mais retrouver et analyser ce schéma permet d'enrichir l'étude du roman.

 

Initiation au commentaire littéraire en seconde : comment analyser un texte? Quelles questions se poser pour faire un bon repérage?

Etude litteraire

 

 

Pour un texte argumentatif en rapport avec la séquence "roman"

 

Les questions à se poser pour faire un bon repérage

 

  • Quel est le type de narrateur ? Quelle focalisation ? Interne, externe, narrateur personnage, narrateur externe, narrateur omniscient
  • Quels sont les types de paroles rapportées ? Discours direct, indirect, indirect libre
  • Où ?
  • Quand ? Quel est le moment de l’action, schéma narratif, situation initiale, élément perturbateur, péripéties, dénouement, situation finale. Demandez-vous également s’il s’agit d’un retour en arrière, une analepse ou d’une anticipation, prolepse.
  • Énonciation (qui parle ? De quoi ? Quels pronoms sont utilisés ? Personnages, destinataires? )
  • Procédés grammaticaux : temps des verbes, changement de temps
  • Procédés lexicaux : registre littéraire, les champs lexicaux, niveau de langage, figures de style
  • Rythme et ton
  • Ponctuation, éventuellement mise en page

 

 

Les procédés d'écriture             Revisions

Faire un repérage sur un texte  Réviser en 15 leçons -  Quiz  

 

 

 

Ce qu’il faut retenir:

  • – le fond et la forme
  • Le fond = le thème
  • La forme = les procédés d’écriture
  • Il faut pour réussir son commentaire, mêler le fond et la forme
  • Ne pas faire une liste des figures de style, des registres, des champs lexicaux…
  • Montrer que ces figures de style, ces registres, ces champs lexicaux… sont évocateurs du thème

 Les premiers repérages à faire au brouillon

 

 

ExercicesExercice de repérages 

  • Manon Lescaut l'abbé Prévost commentaire littéraire
  • La scène de rencontre
  • Faire l'exercice

 

S'entraîner à la méthode du commentaire 

Exercice 

  • I - Faire le repérage 
  • II - Trouver la problématique
  • III - Proposer un plan 
  • Lecture du texte 
  • La mort de Gervaise
  • L'excipit L'Assommoir Emile Zola, fin du chapitre 13
  • Exercice de repérage et correction
  • Exercice n° 2
  • Comment trouver facilement un plan pour réussir un commentaire littéraire?
  • Entraînement. Stendhal, Le Rouge et le Noir
  • Faire l'exercice

Initiation au commentaire linéaire

Objet d’étude de la classe de Seconde : Le roman et le récit du XVIIIè au XXIè siècle

 

Le comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas

Edmond Dantès, un personnage face à l'injustice

 

 Explication linéaire n°1 : Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, IV, 1844.

Edmond Dantès, un jeune marin épris de la belle Mercédès, doit l’épouser après avoir été promu capitaine d’un bateau de commerce. Son succès et son bonheur excitent la jalousie de Danglars, agent comptable du Pharaon, écarté du poste de capitaine, et de Fernand, amoureux de Mercédès. Les deux hommes observent de loin le bel avenir de Dantès et complotent sous la tonnelle d’un bar des Catalans. Caderousse, voisin et ami de Dantès, s’enivre à côté d’eux

 

Explication linéaire n°2 : Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, XV, 1844.

Emprisonné depuis deux ans et demi, Edmond Dantès sollicite la bienveillance de l’inspecteur général des prisons, en visite au château d’If, en lui demandant un procès. Il promet de consulter le registre des prisons. En lisant les accusations, le gouverneur refuse toute révision. Pendant un an, Dantès nourri l’espoir d’être libéré, avant de sombrer dans la folie.

« Dantès avait épuisé le cercle des ressources humaines » à « dans la mort était, sinon le repos, du moins l’insensibilité qui lui ressemble.», p.142-143.

  • Publié en 1844 sous la forme d’un roman feuilleton, le roman d’Alexandre Dumas Le Comte de Monte-Cristo met en scène Edmond Dantès promis à un brillant avenir avant son injuste dénonciation qui le conduit en prison. Dans les pages qui précèdent, il sollicite les hommes, l’inspecteur des prisons, le geôlier en leur demandant de changer de cachot, en demandant des livres, des promenades, un compagnon de cellule. Tout lui est refusé. Il perd son identité et devient le numéro 34.
  • Dans cet extrait on assiste aux différentes épreuves subit par le héros.
  • En quoi ce passage met-il le héros en difficulté ?
  • Dans un premier temps, nous étudierons une scène de mise à l’épreuve ; dans un second temps, nous analyserons le personnage affaibli en pleine introspection.
  • Lire l'étude linéaire, un extrait du chapitre XV

 

Explication linéaire n°3 : Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, XVII, 1844.

Edmond Dantès, un jeune marin épris de la belle Mercédès, doit l’épouser après avoir été promu capitaine d’un bateau de commerce. Dénoncé comme conspirateur bonapartiste par deux amis jaloux de son bonheur, il est condamné au bagne à vie et emprisonné dans la terrible geôle du château d’If, au large de Marseille. En prison, il fait la rencontre d’un autre prisonnier, l’abbé Faria, qui lui apprend tous les secrets de sa vie. Extrêmement intelligent, Faria dévoile à Dantès quels ont été ses ennemis

  • « Quelqu’un avait-il intérêt à ce que vous n’épousassiez pas Mercédès ? » à « Oh ! les infâmes ! les infâmes ! ».
  • Le Comte de Monte-Cristo, roman du XIXème siècle, a la particularité d’avoir été publié sous la forme d’un roman-feuilleton. Alexandre Dumas nous raconte l’histoire du héros Edmond Dantès, emprisonné injustement au château d’If. Après de nombreuses années d’espérance, de solitude et de rêve de liberté, il sombre, au chapitre XV, dans la folie. L’abbé Faria, rencontré en prison, devient alors sa religion, la seule personne en laquelle il ait la foi. Nous assistons ici à la révélation des ennemis de Dantès.
  • En quoi cet extrait révèle-t-il une forte intensité dramatique ?
  • Nous analyserons les enjeux de cette scène de révélation ; puis nous étudierons le rôle des personnages dans cet extrait
  • Lire l'étude linéaire, un extrait du chapitre XVII

 

S'initier à la dissertation en seconde : méthodologie et entraînement

Méthodologie

Comment réussir une dissertation? 

Consulter la méthode

 

DissertationExercices d'application

  • Entraînez-vous
  • Sujet n°1 à traiter
  • «Le naturalisme de Zola se limite-t-il à la reproduction fidèle de la réalité de son temps et au respect d'une méthodologie empruntée aux sciences?» 
  • Correction en milieu de page
  • Consulter le dossier bac niveau seconde
  • Sujet n° 2
  • Le genre de la fable a t'il perdu sa vocation originelle?
  • Sujet n° 3
  • Les fables de La Fontaine sont un miracle de la culture a écrit André Gide, expliquez.
  • Correction du sujet 

 

Exercice d'application

Entraînez-vous

 

Sujet à traiter

"Un romancier (...) ne peut donc se délivrer du mensonge qu'en exploitant les ressources multiples du mensonge. (De cette origine - accession à la vérité par le détour du mensonge - l'oeuvre tire ses contradictions et ses ambiguïtés.) Quand il donne au mensonge un corps et s'approprie son langage, ce ne peut être qu'à seule fin d'instituer un monde de vérité. Autrement dit encore, le langage romanesque n'assure sa fonction qu'en recourant aux moyens dont se sert le mensonge, et c'est même, paradoxalement, la seule fonction qu'il puisse accomplir en toute vérité. "
Louis-René des FORÊTS, Voies et détours de la fiction, Fata Morgana, 1985.

  • En prenant appui sur des exemples précis, vous commenterez et discuterez cette réflexion. 
  • Pour vous aider : voici les arguments de la thèse en fichier PDF
  • Exercez vous à trouver les arguments de l'antithèse et de la synthèse
  • Methode dissertation 3 (230.13 Ko)

 

 

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Pour s' entraîner à l'exercice de la contraction

Contraction

 

Pour vous entraîner à l'exercice de la contraction 

  • Contraction de texte et correction : Zola, écrits sur l'art, article de presse paru dans le Figaro du 23 mai 1881
  • Classe de seconde, la littérature d’idées et la presse du XIXe siècle au XXIe siècle
  • la contraction et le texte (664 mots)

 

 

 

 

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Questions de grammaire sur "Les Cahiers de Douai" de Rimbaud 

Arthur Rimbaud

Quiz la grammaire du recueil de Ponge "La Rage de l'expression"

La subordination  - L'interrogation   -  La négation 

Le français en seconde

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