Epreuve : DNB Pro, Agri

Matière : Français 

Centre : Métropole

Date : 26 juin 2025

Heure : 09h00

Le 26 juin 2025, les candidats au brevet professionnel ont planché sur l’épreuve de français en métropole. Cette page te propose un corrigé détaillé du sujet officiel, pour t’aider à comprendre les attentes de l’examen et à te préparer au mieux. Tu y trouveras l’analyse du texte, les réponses aux questions de langue, ainsi qu’un exemple de rédaction pour t'entraîner efficacement.

Le roman de nature de Marie Vingtras publié en 2023 « Blizzard ». Marie Vingtras est née à Rennes en 1972 et il s’agit de son premier roman qui a reçu de nombreux prix.

Sujets DNB PRO 2025

• - Questions  et réécriture  1 h 10
• - Dictée  20 minutes
• - Rédaction 

Lecture sujets PDF 

Français partie 1

• Dictée
• Dictée aménagée

Français partie 2 

• Les questions et la réécriture 
• Rédaction 

Sujet brevet français 1ere partie / série pro / Compréhension et compétences d’interprétation

A- TEXTE LITTERAIRE :

Senedict, le narrateur, a quitté sa maison à la recherche de son frère Thomas, parti sans donner de nouvelles. Durant un an, il sillonne les Etats-Unis en espérant le retrouver. Benedict vient d’arriver à New-York.

En descendant du car, la chaleur m’a pris à la gorge. J’avais connu de fortes températures en Californie, au Texas, et aussi un peu partout sur ma route. Mais ce jour-la, c’était une chaleur de ville qui grille, de bitume qui colle aux talons comme du chewing-gum. Une fournaise qui vous consume sur place et qui aspire la moindre goutte de salive dans votre gorge. Avec la lassitude (1) d’un si long voyage, je me suis demandé comment des êtres humains pouvaient supporter ça, mais autour de moi, ils n’avaient pas l’air conscients du fait que ce n’était pas normal de vivre dans une ville pareille, sous une cloche de verre, avec les rayons du soleil qui rebondissent sur les façades des immeubles et leur chaleur qui vous achève. J’ai réussi trouver le métro et, Dieu sait comment (2)‚ à ne pas partir dans la mauvaise direction. J’avais juste un nom de famille et une adresse et j’y suis allé en me disant que, quoi que j’y trouve, je n’irais pas plus loin. J’avais traversé le pays d’ouest en est et il ne fallait pas compter sur moi pour aller au-delà, avec cet océan que je ne connaissais pas. Dans le métro les gens évitaient de me regarder ou faisaient des écarts pour contourner mon corps.

Avec ma grosse barbe, mes cheveux en bataille et mon sac à dos élimé (3), je devais représenter quelque chose qui les angoissait. En fait, ils devaient me prendre pour un de ces types qui vivent dans la rue et qui ont oublié toutes les règles sociales et, à leur décharge, c’était peut-être un peu ce que j’étais devenu à ce moment-la Je n’étais plus tout à fait Benedict, le fils de Magnus et Maud Mayer, mais un type perdu, venu d’un coin perdu, et ne sachant plus pourquoi il était là. Je ne pouvais pas leur en vouloir, j’étais hébété (4) d’avoir dû bouger autant et si longtemps, d’avoir été contraint d’avancer alors que ce n’était pas dans ma nature et que j’étais l’homme d’un seul lieu ma maison en Alaska. Quand je suis sorti du métro, j’ai déambulé un bon moment avant de trouver l’adresse, les gens pressaient le pas sans me répondre quand je leur demandais la direction. J’ai fini par identifier le bon immeuble, mais je n’arrivais pas à me décider à sonner. C’était ma dernière chance de le retrouver, le ramener ou rentrer seul au pays

Blizzard, Marie Vingtras, Editions Points (2023).

B- IMAGE :

Travail sur le texte littéraire et sur l’image (50 points – 1h10)

Les réponses doivent être entièrement rédigées

Compréhension et compétences d’interprétation (32 points)

1. Quel voyage vient d’effectuer le narrateur? Vous développerez votre réponse en indiquant les lieux traversés par le narrateur pendant son voyage. (4 points)

2. Lignes 1 à 9

Quelles sont les sensations ressenties par le narrateur, à son arrivée à New-York ?

Vous identifierez au moins deux sensations en vous appuyant sur des mots et expressions du texte. (6 points)

3. Lignes 3 à 4 « bitume qui colle aux talons comme du chewing-gum ». (5 points)

a) Quelle figure de style est utilisée dans la citation ci-dessus ?

b) Vous expliquerez le sens de cette figure de style.

4. Lignes 9 à 27

Vous dresserez le portrait physique puis un portrait moral du narrateur, en vous appuyant sur des éléments précis du texte. (6 points)

5. « C’était ma dernière chance de le retrouver » (1. 26) affirme Benedict.

Selon vous, pourquoi le narrateur dit que c’était sa « dernière chance » de retrouver son frère Thomas ?

Vous donnerez deux raisons en vous appuyant sur des éléments précis du texte (5 points)

6. Texte et image

Vous identifierez et relèverez des points communs et des différences entre limage et le texte littéraire. (6 points)

Grammaire et compétences linguistiques (18 points)

7: « J’ai déambulé un bon moment avant de trouver l’adresse » (ligne 23-24)

a) A quel temps est conjugué le passage souligné ? (1 point)

b) Justifiez la terminaison du mot « déambulé ». (2 points)

8. « contourner » (ligne 14)

a) Comment ce mot est-il construit ? (1.5 point)

b) Proposez deux mots construits à partir du même radical. (1 point)

9. « Les gens pressaient le pas sans me répondre quand je leur demandais la direction. »

a) Quelle est la nature (ou classe grammaticale) du mot souligné ? (1 point)

b) Quel groupe nominal le mot souligné remplace-t-il ? (1.5 point)

10. Réécriture :

a) J’ai fini par identifier le bon immeuble, mais je n’arvais pas à me décider à sonner.

C’était ma dernière chance de le retrouver.

Réécrivez le passage ci-dessus en remplaçant « je » par la première personne du pluriel. Procédez à toutes les modifications nécessaires. (6 points)

b) Dans le métro, les gens évitaient de me regarder ou faisaient des écarts pour contourner mon corps. Je devais représenter quelque chose qui les angoissait.

Réécrivez le passage ci-dessus en mettant les verbes au présent de l’indicatif. (4 points)

Sujet de français / série pro / dictée

On notera au tablau les mots : « va-vite » ; « aguets »

Lorsque nous étions petits, mon frère me réveillait avant les premières lueurs du jour, une main sur ma bouche, et me murmurait de venir, ce qui ne souffrait aucune discussion. Je sortais de la chaleur de mon lit pour le suivre, habillé à la va-vite, et descendre le plus silencieusement possible un escalier dont nous connaissions les moindres faiblesses. Posant nos pieds aux endroits les plus

solides pour éviter le craquement qui aurait réveillé notre père, en bon chasseur toujours aux aguets, nous nous glissions hors de la maison.

D’après, Blizzard de Marie Vingtras (2021)

Sujet français 2e partie : Travail d’écriture (rédaction)

Sujet d’imagination

Le texte s’achève par : « J’ai fini par identifier le bon immeuble, mais je n’arrivais pas à me décider à sonner. »

Dans un récit structuré, vous imaginerez que Benedict, le narrateur, sonne finalement à la porte. Vous raconterez la suite de ce texte.

Vous utiliserez le lexique des émotions

Vous respecterez la situation d’énonciation présente dans le texte

Vous veillerez à apporter un soin particulier à la construction de vos phrases ainsi qu’aux règles d’orthographe et de grammaire

Sujet de réflexion

Benedict, le narrateur, a fait le choix de vivre en Alaska, au cœur de la nature sauvage

Pensez-vous qu’il est préférable de vivre au milieu des grands espaces naturels ou dans des grandes villes ?

Vous répondrez à cette question en justifiant votre choix a l’aide d’arguments et d’exemples

Vous veillerez à apporter un soin particulier à la construction de vos phrases ainsi qu’aux règles d orthographe et de grammaire

Le corrigé du brevet 2025

COMPRÉHENSION ET COMPÉTENCES D’INTERPRÉTATION (32 points)

1. Quel voyage vient d’effectuer le narrateur ? (4 points)

Le narrateur, Benedict, a traversé les États-Unis d’ouest en est pour retrouver son frère. Il mentionne explicitement des États comme la Californie et le Texas, et dit qu’il a parcouru le pays « d’ouest en est », ce qui montre l’ampleur du trajet. Il termine son voyage à New York, qui marque la fin de son parcours.

2. Quelles sont les sensations ressenties par le narrateur à son arrivée à New York ? (6 points)

Sensation de chaleur accablante : il parle d’« une chaleur de ville qui grille », d’« une fournaise », ce qui évoque une température étouffante.

Sensation de soif / malaise physique : « qui aspire la moindre goutte de salive », montrant une gêne corporelle forte.

Ces sensations traduisent un malaise physique et une violence urbaine ressentie dès son arrivée.

3. « bitume qui colle aux talons comme du chewing-gum » (5 points)

a) La figure de style utilisée est une comparaison. (1 pt)

b) Cette comparaison sert à exprimer la chaleur oppressante de la ville. Le bitume est tellement chaud qu’il semble fondre et coller aux pieds du narrateur, comme le ferait du chewing-gum. Cela renforce l’impression d’inconfort et d’hostilité du lieu. (4 pts)

4. Portrait physique et moral du narrateur (6 points)

Physique : Benedict est décrit comme négligé, ce qui est visible à travers : « grosse barbe », « cheveux en bataille », « sac à dos élimé ».
→ Il donne l’image d’un homme fatigué, abîmé par le voyage, presque marginal.

Moral : Il est épuisé, perdu, presque désespéré. Il dit lui-même qu’il n’est « plus tout à fait Benedict », qu’il est devenu « un type perdu ». Cela montre une perte d’identité liée à la durée et aux conditions de sa quête.

5. Pourquoi dit-il que c’était sa dernière chance ? (5 points)

Parce qu’il a atteint la fin de son voyage : « J’avais traversé le pays d’ouest en est » → il n’ira pas plus loin, surtout qu’il y a l’océan devant lui.

Parce qu’il ne veut plus continuer à chercher : « quoi que j’y trouve, je n’irais pas plus loin » → il est à bout physiquement et psychologiquement.

6. Comparaison texte / image (6 points)

Points communs :

L’image montre un homme solitaire en marche, comme le narrateur qui a voyagé seul.

On retrouve le thème du voyage, notamment à travers la citation de Sylvain Tesson sur la solitude et le silence, que Benedict recherche instinctivement en venant de l’Alaska.

Différences :

Le cadre est opposé : l’image montre un paysage naturel vaste, paisible, alors que le texte décrit une ville étouffante et hostile (New York).

L’homme sur l’image semble libre et apaisé, alors que Benedict est épuisé, perdu, accablé par la chaleur et la ville.

GRAMMAIRE ET COMPÉTENCES LINGUISTIQUES (18 points)

7. « J’ai déambulé un bon moment »

a) Le temps est le passé composé. (1 pt)

b) « déambulé » est le participe passé du verbe déambuler, conjugué avec l’auxiliaire avoir à la 1re personne du singulier. La terminaison -é est celle du premier groupe au participe passé. (2 pts)

8. « contourner »

a) Le mot est construit avec le préfixe con- et le radical tourner → le verbe signifie « faire le tour de ». (1,5 pt)

b) Deux mots de la même famille :

contour

contournement (1 pt)

9. « leur » dans « quand je leur demandais la direction »

a) « leur » est un pronom personnel (1 pt)

b) Il remplace le groupe nominal « les gens » (1,5 pt)

10. Réécriture

a) Réécriture au nous :

Nous avons fini par identifier le bon immeuble, mais nous n’arrivions pas à nous décider à sonner. C’était notre dernière chance de le retrouver. (6 pts)

b) Réécriture au présent de l’indicatif :

Dans le métro, les gens évitent de me regarder ou font des écarts pour contourner mon corps. Je dois représenter quelque chose qui les angoisse. (4 pts)

Sujet d’imagination (corrigé)

Consigne :
Le texte s’achève par : « J’ai fini par identifier le bon immeuble, mais je n’arrivais pas à me décider à sonner. »
Dans un récit structuré, vous imaginerez que Benedict, le narrateur, sonne finalement à la porte. Vous raconterez la suite de ce texte.
Consignes à respecter :
– récit à la 1re personne
– lexique des émotions
– phrases construites avec soin
– orthographe et grammaire maîtrisées

Récit de la suite :

Je suis resté planté là, immobile, à fixer l’interphone comme si c’était un piège. Mon cœur battait fort. Chaque seconde d’hésitation me semblait plus lourde que la précédente. Et puis, je ne sais pas ce qui m’a pris : peut-être la fatigue, peut-être le désespoir. J’ai levé la main. J’ai appuyé.

Le bourdonnement du bouton m’a semblé assourdissant.

Un silence. Puis une voix, rauque, étonnée :
— Oui ?

Je n’ai pas répondu tout de suite. Ma gorge était sèche. J’ai fini par dire :
— Je cherche Thomas Mayer. Il… il est censé vivre ici.

Un grésillement. Puis, le déclic de la porte. Elle s’ouvrait.

J’ai poussé la lourde porte métallique, le cœur prêt à exploser. L’ascenseur était en panne. J’ai pris l’escalier. À chaque marche, mes jambes semblaient plus molles. J’étais à la fois tendu comme une corde et vidé de toute force.

Quand j’ai frappé à la porte de l’appartement, elle s’est ouverte presque aussitôt. Un homme était là. Il m’a regardé, surpris. Il avait le visage de mon frère, plus marqué, plus vieilli. Ses yeux se sont écarquillés.

— Benedict ? a-t-il murmuré.

Je n’ai rien dit. Tout ce que j’avais préparé depuis des mois s’est effondré. Je tremblais. Lui aussi. Il a fait un pas vers moi. J’ai senti mes larmes monter. Il a ouvert les bras. J’ai reculé d’un pas, pris par une vague d’émotion trop violente.

Mais il n’a pas bougé. Il m’attendait. Alors j’ai avancé. Et je l’ai pris dans mes bras.

C’était fini. Ou peut-être que tout commençait.

 Sujet de réflexion (corrigé)

Consigne :
Benedict, le narrateur, a fait le choix de vivre en Alaska, au cœur de la nature sauvage.
Pensez-vous qu’il est préférable de vivre au milieu des grands espaces naturels ou dans des grandes villes ?
Vous répondrez dans un texte argumenté, en donnant votre avis personnel appuyé par des exemples.

Vivre en pleine nature, entouré de silence et de paysages grandioses, ou dans une grande ville pleine de vie, de bruit et de mouvement ? Ce choix de mode de vie est essentiel, car il influence notre quotidien, notre équilibre et notre bien-être. Pour ma part, je pense qu’il est préférable de vivre dans un environnement naturel, loin des grandes villes. Cela apporte une qualité de vie différente, plus apaisante et plus proche de l’essentiel.

I. La nature permet de se ressourcer et de vivre à son rythme

→ Les grands espaces offrent le calme, l’air pur, la possibilité de marcher, de réfléchir, d’observer.
→ Comme Benedict dans Blizzard, vivre en Alaska permet d’échapper au stress permanent des villes.
→ Le silence, la solitude et les paysages sont une source de paix intérieure. Des écrivains comme Sylvain Tesson l’ont aussi exprimé dans leurs récits.

II. La ville est souvent bruyante, polluée, stressante

→ Dans le texte, Benedict souffre dès son arrivée à New York : chaleur étouffante, indifférence des passants, béton oppressant.
→ Les grandes villes exigent de vivre à toute vitesse, de supporter le bruit, la foule, la pollution.
→ Beaucoup de gens s’y sentent isolés malgré la foule.

III. Mais la ville peut offrir des avantages…

→ Bien sûr, les villes offrent du travail, des services, des loisirs.
→ Mais même ces avantages ont un prix : la fatigue mentale, le manque de nature, la difficulté à trouver du calme.
→ On peut préférer vivre près de la nature, quitte à être un peu éloigné de certaines commodités.

Pour toutes ces raisons, je pense qu’il est préférable de vivre dans les grands espaces naturels, comme le fait Benedict. Ce choix permet de se reconnecter à l’essentiel, de vivre plus librement, et de retrouver un vrai contact avec soi-même et le monde. La nature ne ment pas, elle ne court pas : elle nous attend.

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