Sujet corrigé DNB Général français 2025, Asie pacifique. Entraînez vous, rédaction, questions, dictée, réécriture

Sujets corriges du brevet de francais 2025

 

Epreuve : DNB Général

Matière : Français parties 1 et 2

Centre : Asie Pacifique

Date :  16 juin 2025

Durée : 3h

 

 

Épreuve écrite de français 2025

Durée de l'épreuve : 3 heures

 

Sujet du DNB 2025

Deuxième partie

 

 

 

Le corrigé du brevet 2025

 

I. Compréhension et compétences d’interprétation

1. Titre proposé : « La broche‑mémoire »

La broche est l’objet central qui déclenche le récit : « Si l’on avance le regard, on voit sur la robe la broche » (l. 8‑9).

Elle condense tout le thème du souvenir : « c’est encore la broche en perle que nous regardons tous deux pour tisser la toile entre nous » (l. 20‑22).

2. La « grande rupture » (l. 4)
Il s’agit de la séparation définitive des parents. La narratrice évoque « l’absence de la mère, la distance qui déjà s’installe entre les corps » (l. 6‑7), montrant que la photo fixe la famille au moment où elle se disloque.

3. Portrait de la famille dans le 2ᵉ paragraphe

Absence de la mère : « l’absence de la mère » (l. 6‑7).

Distance physique et affective : la main paternelle « fait une frontière » entre le père et l’enfant (l. 5‑6), symbolisant la fracture familiale.

4. La valeur symbolique de « l’Atlantique » (l. 13‑16)
L’océan est personnifié et présenté par une anaphore (« l’Atlantique » répété trois fois) ; il porte la mémoire de la traite négrière et du colonialisme (« mémoire de l’horreur des navires négriers… armées coloniales »). L’Atlantique incarne donc pour la narratrice le passé douloureux des migrations forcées et, par extension, la trajectoire du bijou.

5. Rôles de la broche dans la relation grand‑mère / petite‑fille

Objet‑relique transmis : la grand‑mère conserve la broche trouvée par la mère et la lègue à l’enfant, créant un lien intergénérationnel.

Déclencheur de parole : « nous regardons tous deux [la broche] pour tisser la toile entre nous » (l. 21‑22) ; elle sert de support au récit familial et rapproche les deux personnages.

6. Liens entre le texte et l’image de la valise

Mémoire de l’exil : comme la broche, la valise regroupe des objets intimes (photos, vêtements, papiers) qui racontent une migration et conservent l’histoire familiale.

Circulation des objets : la broche voyage d’Abidjan à Beyrouth ; de même, le contenu de la valise a traversé les frontières en 1972. Tous deux matérialisent la mobilité contrainte et l’identité plurielle des migrants.

Valise de soundirassane nadaradjane

II. Grammaire et compétences linguistiques

7. a) « Au décès de ma grand‑mère, vingt ans plus tard » : complément circonstanciel de temps.
b)

Déplacement : J’ai retrouvé le bijou dans sa chambre, au décès de ma grand‑mère, vingt ans plus tard ; la phrase reste correcte.

Suppression : J’ai retrouvé le bijou dans sa chambre ; la phrase reste grammaticalement recevable mais perd l’information temporelle : c’est donc un ajout non essentiel.

8.
a) Expansions du nom « broche » :

« en perle » : groupe prépositionnel complément du nom.

« que nous regardons tous deux pour tisser la toile entre nous » : proposition subordonnée relative.
b) Ajout d’une expansion adjectivale :

« c’est encore l’ancienne broche en perle que nous regardons tous deux pour tisser la toile entre nous. »

9.
a) re‑présent‑ation : préfixe re‑ (de nouveau) + base verbale présent‑ (de présenter) + suffixe ‑ation (nom d’action) → « action de présenter de nouveau ».
b) Nature : nom commun féminin.

10. Réécriture au pluriel féminin

« C’est avec ce bijou, construit à partir d’une perle en forme de larme, que nous sommes arrivées à Beyrouth, chez notre grand‑mère. Plus tard, nous nous en sommes souvenues, ou alors avions‑nous inventé le souvenir ; notre grand‑mère nous avait dit : Cette broche, votre mère l’a trouvée un jour d’orages sur la plage de Grand Bassam. »

 

Rédaction (40 points)

Les candidats doivent composer, pour cette partie « Rédaction », sur une copie distincte.

Vous traiterez au choix l’un des sujets suivants :

 

Sujet de réflexion :

Pourquoi les œuvres d’art qui évoquent des souvenirs personnels peuvent-elles nous plaire ?

Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur des exemples variés issus de vos lectures et de vos expériences personnelles, artistiques et culturelles.

 

Certaines œuvres d’art nous touchent immédiatement, sans que nous sachions toujours pourquoi. Une photographie ancienne, un tableau, un film ou une chanson peuvent soudain éveiller en nous des émotions intimes, des fragments de notre passé. Mais pourquoi ces œuvres, qui rappellent des souvenirs personnels, nous plaisent-elles tant ? Sans doute parce qu’elles nous offrent un miroir de nous-mêmes, qu’elles réactivent notre mémoire affective, et qu’elles permettent de transformer l’intime en universel.

Tout d’abord, une œuvre d’art capable de faire resurgir un souvenir personnel nous plaît parce qu’elle agit comme un miroir de notre vie. Elle nous montre une partie de nous-mêmes que nous avions peut-être oubliée ou enfouie. Par exemple, un film comme Les 400 coups de François Truffaut touche de nombreuses personnes parce qu’il évoque avec sincérité les douleurs de l’enfance, l’incompréhension entre un enfant et ses parents, les premiers élans de liberté. Même si le spectateur n’a pas vécu exactement la même histoire, il peut se reconnaître dans les émotions de l’enfant filmé. L’œuvre fait alors écho à sa propre expérience, ce qui crée un lien fort, intime, presque secret avec elle.

Ensuite, ces œuvres nous plaisent parce qu’elles réactivent notre mémoire affective. Un objet, une image ou un son peut réveiller un souvenir oublié, comme dans À la recherche du temps perdu de Proust, où le goût d’une madeleine trempée dans du thé fait remonter à la surface tout un pan de l’enfance du narrateur. Ce phénomène agit aussi dans notre vie quotidienne : une chanson entendue à la radio peut rappeler un été passé, une personne chère, une période de bonheur ou de mélancolie. L’art possède ce pouvoir rare de faire parler les souvenirs endormis, de les rendre vivants et sensibles.

Enfin, ce qui nous plaît dans ces œuvres, c’est leur capacité à transformer l’intime en quelque chose de plus large, presque universel. Quand un écrivain raconte sa vie ou ses émotions, il ne parle pas seulement de lui, il parle aussi de nous. Dans Noir Liban de Salma Kojok, par exemple, la narratrice évoque la broche transmise par sa mère et sa grand-mère. Ce bijou devient le fil d’un récit qui touche à la mémoire, à l’exil, à la famille. Même si nous ne partageons pas son histoire, nous pouvons être émus, car elle touche à des thèmes communs à tous : la transmission, l’enfance, le déracinement.

En conclusion, les œuvres qui évoquent des souvenirs personnels nous plaisent parce qu’elles entrent en résonance avec notre propre histoire, elles réveillent des émotions enfouies et transforment l’intime en langage universel. Elles nous rappellent que nous ne sommes pas seuls, que d’autres ont ressenti, vécu, aimé, perdu comme nous. En cela, elles nous réconfortent et nous relient aux autres et à nous-mêmes.

 

Sujet d’imagination :

Un jour, vous retrouvez un objet qui évoque pour vous un souvenir. Racontez l’histoire qui vous lie à cet objet.

 

L’écharpe bleue

Je ne l’avais pas vue depuis des années. C’était un matin d’hiver, en rangeant les cartons dans le grenier de mes parents, que je suis tombé dessus. L’écharpe. Bleue, toute simple, un peu rêche au toucher, bordée de petits fils que le temps avait effilochés. Je l’ai aussitôt reconnue. Mon cœur a battu un peu plus vite. Elle m’a sauté à la gorge comme un parfum oublié. Je l’ai portée à mon visage et, pendant quelques secondes, j’ai eu l’impression de sentir encore son odeur.

C’était celle de mon grand-père.

Je me suis assis sur un vieux fauteuil, là-haut, dans la poussière et le silence, et les souvenirs sont revenus. C’était un hiver d’il y a dix ans. J’avais douze ans, et il m’avait emmené marcher dans les bois, un dimanche matin de décembre. Il faisait froid, mais lui portait toujours la même écharpe, qu’il m’avait nouée autour du cou avant de sortir. Il disait qu’elle portait chance. En riant, il m’avait raconté que cette écharpe l’avait accompagné pendant tout un hiver dans les Alpes, quand il travaillait sur un chantier, jeune ouvrier. C’était un peu son porte-bonheur.

Nous avions marché longtemps ce jour-là. Il m’avait appris à reconnaître les traces des chevreuils dans la neige, à écouter le silence, à faire attention à la lumière qui passe entre les branches. C’est ce jour-là qu’il m’avait parlé pour la première fois de sa jeunesse, de la guerre qu’il avait fuie, du pays qu’il avait quitté. Il n’était pas bavard, mon grand-père, mais ce jour-là, quelque chose s’était ouvert. Je l’écoutais en silence, avec une attention que je ne m’étais jamais connue.

Puis, quelques mois plus tard, il est tombé malade. Il a été hospitalisé, et je ne l’ai plus revu dehors. Le jour de son enterrement, il faisait gris. Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais cherché l’écharpe. Je ne l’avais pas retrouvée. Je pensais qu’elle avait été perdue.

Et voilà qu’aujourd’hui, dix ans après, elle me revient entre les mains. Froissée, usée, mais bien là. Je l’ai serrée contre moi, et je me suis surpris à sourire. Comme si ce bout de tissu portait encore un peu de sa chaleur, de sa voix grave et douce. L’écharpe n’était plus seulement un objet : elle était une mémoire, un lien, une présence.

Depuis ce jour, je la garde dans mon tiroir, soigneusement pliée. Je ne la porte pas. Mais parfois, je l’ouvre, je la touche, et je me rappelle. L’hiver. Les bois. Mon grand-père.

 

 

 

Épreuve écrite de français 2024

Durée de l'épreuve : 3 heures

 

Sujet du DNB 2024

Compréhension et compétences d’interpréation

Deuxième partie

 

Épreuve écrite de français 2023

Durée de l'épreuve : 3 heures

 

Sujet du DNB 2023

  • Compréhension et compétences d’interpréation
  • Grammaire et compétences linguistiques
  • Rédaction, dictée, dictée aménagée

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Date de dernière mise à jour : 20/06/2025

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