Corrigé sujets 1, 2, 3 philosophie C. étrangers groupe 1, 2019, ES. Sommes-nous ce que les autres font de nous ? L'histoire et Arendt en commentaire

ANNALES BAC DE PHILOSOPHIE

CENTRES ETRANGERS, GROUPE 1

- ANNEE 2019 -

Centres étrangers, groupe 1 

 

 

 

Sujets de philosophie série ES 

 

 

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Sujet 2 : Y a-t-il un sens à débattre de la vérité ?

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Le candidat doit choisir l'un des sujets parmi les trois propositions suivantes.

Dissertation 1 :

Sommes-nous ce que les autres font de nous ?

Dissertation 2 :
Pourquoi n'a-t-on jamais fini d'écrire l'histoire ?

Explication de texte :
 Arendt, La Crise de la culture (1961). 

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Correction du sujet 1, dissertation de philosophie = Sommes-nous ce que les autres font de nous ?

Sommes-nous ce que les autres font de nous ?

 

Définitions :

"Être" : l'identité du sujet, ce qui est permanent et/ou ce qui le distingue des autres

"les autres" : Autrui, mon semblable. Les autres en tant qu'ils sont constitués en société.

"faire" : action consciente ayant une visée ou agir inconscient.

Problématique : Notre identité se réduit elle aux processus de socialisation et d'acculturation ou bien les relation avec les autres ne sont qu'une matière que le sujet individualise ?

Plan : 

I Les propriétés innées qui semblent échapper à l'influence d'Autrui ne sont pas constitutives de l'identité du sujet.

A) la différence entre l'acquis et l'inné semble permettre de faire échapper le sujet à l'influence d'autrui. Là où les autres peuvent influer sur notre identité c'est dans les propriétés acquises. Les propriétés innées seraient le moyen de concevoir un sujet vierge de l'influence d'Autrui.

B) Toutefois, les propriétés innées ne sont pas constitutives du sujet. Je ne me réduis pas à ma mémoire, à ma force, etc. C'est d'autant plus vrai qu'elles ne sont pas toujours présentes à un même degré. Cf Pascal, Les Pensées. 

II Le sujet est le produit d'un contexte social, politique et culturel.

A) Le sujet individuel est le représentant de son statut social et culturel dont il a acquis les codes par l'éducation. Cette éducation qui nous modèle a des conséquences sur notre imaginaire, nos désirs, tout ce qui semble nous être le plus singulier. Cf Bourdieu

B) Même lorsque nous construisons notre identité en opposition à notre éducation cette dernière s'élabore bien comme une réaction.

III La liberté du sujet est irréductible à ce que les autres font de nous. 

A) Dans l'énoncé nous sommes la matière et le produit de l'action d'autrui. Toutefois, la liberté ne peut consister ni dans la somme de caractères innés qui forment la matière du sujet ou dans les actions d'autrui (cause matérielle et cause effective chez Aristote) Notre identité ne peut que prendre la forme de l'essence de l'homme : la liberté.

B) Il est naïf de croire que notre identité se construise sans contact avec autrui et la société, c'est justement l'erreur de la belle âme que de refuser de se risquer dans la négativité que peut représenter les relations avec les autres, le travail, etc. Cf Hegel, La Phénoménologie de l'Esprit.

Correction du sujet 2 = Pourquoi n'a-t-on jamais fini d'écrire l'histoire?

Bac ES - Sujet 2

Pourquoi n'a-t-on jamais fini d'écrire l'histoire ? 

Définitions : "l'histoire" : à la fois l'ensemble des événements passés, l'investigation sur les causes de ces événements et leur mise en récit.

"écrire" : user d'une langue au nombre limité de signes et dans un sens poétique choisir les éléments à mettre en récit.

"finir" : achever. S'oppose à l'idée d'infini, infinité des choses à connaître et infinité du processus de connaissance.

Problématique : Le travail de l'historien peut-il épuiser la matière historique ou bien son regard est-il la raison même de l'inachèvement de la discipline historique ?

Plan :

I La continuité de la matière historique rend impossible une retranscription totale.

A) Écrire suppose l'emploi d'un nombre de signes limité et d'un nombre de combinaisons de signes nécessairement limité lui aussi. La retranscription complète de l'histoire supposerait donc que la matière historique est réductible à un nombre d'événements limités.

B) L'histoire s'étale sur un nombre d'années limité puisque qu'elle se borne à la période à partir de laquelle l'écriture a été inventée et a permis une retranscription des événements et des traces utilisables pour l'historien.

C) Toutefois ce n'est pas l'avancée du temps historique au fur et à mesure que le temps progresse qui est le signe d'une infinité incompatible avec une retranscription totale, mais le fait que le regard peut constamment diviser les événements historiques. La continuité du réel empêche sa division par le langage. cf Leibniz

II L'écriture de l'histoire ne se réduit pas à une retranscription des faits mais est portée par le regard de l'historien qui se renouvelle au fil des époques

A) L'histoire est une mise en récit de la matière historique. Non seulement en droit il ne serait même pas possible de transcrire tous les faits mais cela ne formerait pas un récit. 

B) L'histoire est le résultat de choix de l'historien qui sélectionne les faits significatifs et explicatifs cf Edward Hallet Carr, Qu'est-ce que l'histoire ?

C) L'histoire est sans arrêt réinterprétée au fil des époques. Ex. Patrick Boucheron, Histoire mondiale de la France : un ouvrage offrant un nouveau regard sur l'histoire de la France mais ne faisant pas l'unanimité de la communauté des historiens dans son approche. Il est lui-même le produit de son époque.

III L'idée de progrès ne permet pas de conclure l'idée d'un achèvement possible de l'écriture historique

A) L'écriture de l'histoire pourrait être conçue comme l'épopée de la manifestation du Progrès

B) Certains philosophes ou historiens ont pu annoncer une fin de l'histoire : Hegel, Fukuyama

C) Toutefois l'étude du récit de l'Histoire par Hegel montre que le récit de l'histoire est toujours le récit d'une approximation de l'effectivité de la Raison dans l'histoire. C'est cette approximation qui est à l'origine de tous les drames et toutes les souffrances qui font partie de l'essence de l'histoire humaine. La découverte dans la forme de l'Etat du lieu possible d'une liberté effective n'est elle-même qu'approximative et la réconciliation de l'homme avec la raison n'appartient pas exactement au temps historiques. Cf Hegel, La Phénoménologie de l'Esprit.

 
 

Correction du sujet 3 =  Arendt, La Crise de la culture (1961). 

Bac ES - Sujet 3

Objet du texte : La liberté est-elle consubstantielle à l'idée de communauté humaine ?

Thèse de l'auteur : La liberté humaine implique l'existence d'une vie publique.

Plan : 

I Observation de l'existence de comportement humain non régis par la liberté

- énonciation de la thèse au négatif que la liberté n'est pas présente dans toute les communautés humaines

- Observation de sociétés ne formant pas un corps politique (cf Pierre Clastres, La société contre l’État)

- affirmation qu'elles ne permettent pas l'éclosion de la liberté et description de la nature des rapports entre les hommes dans de telles sociétés.

- description de ces facteurs les rapproche d'une vie tournée vers la seule conservation ( cf opposition entre sociétés froides et sociétés chaudes faite par Claude Lévi-Strauss)

II Description d'un corps politique sans vie publique ("En outre, partout où le monde")

- deuxième trait essentiel d'une société permettant la liberté est également décrit au négatif avec l'exemple de l’État despotique

- nécessité d'une publicité de la vie politique pour que la liberté soit effective

- la liberté n'est pas seulement abordée en droit mais en fait, d'où le vocabulaire de l'apparition. Parallèle entre l'apparition de la liberté (le fait d'être rendu visible) et l'apparition sur la scène politique.

III La véritable liberté n'est pas une aspiration mais doit être démontrée ("Certes, elle peut encore habiter le cœur des hommes")

- Limitation d'une liberté hors des communauté possédant une vie publique à la sphère du cœur

- Insistance sur l'obscurité du coeur humain et son incompatibilité avec une démonstration scientifique (cf le problème des sciences humaines)

- Conclusion de la thèse de ces différents exemples de la liberté au négatif. Réhabilitation du politique dans la possibilité d'une liberté effective.

Centres étrangers, groupe 1

Académies de rattachement Pays du groupe 1
Aix-Marseille Algérie, Tunisie
Bordeaux Maroc
Grenoble Arabie Saoudite, Bahreïn, Djibouti, Égypte, Émirats Arabes Unis, Éthiopie, Iran, Jordanie, Koweït, Qatar
Lille Belgique, Danemark, Irlande, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède
Lyon Bulgarie, Grèce, Israël, Italie, Roumanie, Serbie, Turquie
Nantes Bénin, Cameroun, Congo, Gabon, Ghana, Niger, Nigéria, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Tchad, Togo
La Réunion Afrique du Sud, Angola, Ile Maurice, Kenya, Madagascar
Rennes Inde (uniquement Pondichéry)
Rouen Burkina-Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal
Strasbourg Allemagne, Autriche, Hongrie, Pologne, République tchèque, Russie
Toulouse Espagne, Portugal

cinquante-sept pays d’Afrique, d’Europe, du Proche et du Moyen-Orient = S’y ajoute désormais : Pondichéry.

 
 

Date de dernière mise à jour : 23/04/2021

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