Corrigé du sujet n° 2, dissertation philosophique, sujet national 2019, série ES- Le travail divise-t-il les hommes ? 

ANNALES BAC DE PHILOSOPHIE DE METROPOLE 

- ANNEE 2019 -

Les sujets de la série ES bac 2019 métropole

Sujets de philosophie série ES 

 

 

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Sujet 2 bac de philosphie 2018 métropole 

Sujet 2

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Sujet 1

La morale est-elle la meilleure des politiques ?


Sujet 2
Le travail divise-t-il les hommes ? 

Commentaire : 

LEIBNIZ, Remarques sur la partie générale des Principes de Descartes (1692)

Correction du sujet 2, dissertation de philosophie - Le travail divise-t-il les hommes ? 

Le travail divise-t-il les hommes ?

 

Le travail : l'effort que l'homme réalise en vue d'un résultat

Le travail est nécessaire à l'espèce humaine pour qu'elle satisfasse ses besoins vitaux.

Problème : de nos jours, spectacle d'un monde divisé et délité, difficulté à trouver ce qui rassemble et fait communauté ; de plus, omniprésence du travail dans les activités des hommes. Le travail serait-il à la source de cette division, serait-il cause de division ?

 

  1. La division du travail

a) Le travail a pour but de satisfaire les besoins vitaux des hommes. L'homme est tel qu'il ne peut pas les satisfaire seul et qu'il a besoin des autres. Une division du travail = répartition des tâches est donc introduite, pour augmenter l'efficacité de chacun et permettre à l'ensemble de survivre. Cf poligenèse dans La République de Platon.

b) Le travail met donc l'homme seul face à la tâche spécifique qu'on lui confie. À la communauté succède des singularités éclatées. L'individu est effectivement seul, et de plus il est seul à pouvoir accomplir sa tâche, ce qui l'emmure dans cette solitude et le place sur un terrain où il ne peut échanger avec autrui.

c) Itinéraire qui se vérifie dans la plupart des trajectoires de vie dans le monde moderne. Enfance, jeunesse : sentiment de communauté important, par les études (classes, promotions) et par la classe d'âge. Puis, peu à peu, au fil de l'entrée dans la vie active, « spécialisation » et amenuisement progressif de ce sentiment de communauté. Ce sentiment se retrouve ensuite principalement dans la sphère familiale, c'est-à-dire à l'écart du travail. C'est l'amour qui rapproche, et le travail, qui est nécessaire, divise.

  1. Le travail qui rapproche

a) Approche trop partielle. Le travail peut aussi réunir. D'abord, la division du travail existe parce qu'il y a une communauté qui en a besoin. Le geste de la division est donc une première façon de faire exister et perdurer cette communauté. Ex : sentiment gratifiant de l'agriculteur qui nourrit une communauté.

b) Il y a un monde du travail qui se constitue. Si celui-ci peut dans un premier temps mettre un terme à des sentiments de communauté antérieurs, il peut aussi bien en faire exister de nouveaux : il crée des échanges, il crée des communautés. Ex : monde de l'entreprise, qui lie les différents employés par une tâche commune, et met en relation les différents employés. À l'inverse, les personnes en situation d'isolement sont souvent des individus professionnellement marginalisés (chômeurs, travailleurs précaires, retraités...).

c) Tout le travail ne vise pas directement la satisfaction des besoins vitaux. Distinction entre un travail vital et un travail superflu. Ex : le travail de l'artiste et la vie culturelle. Le travail vital présente plus fortement le risque de placer le travailleur dans la solitude. Le travail superflu est très créateur de lien.

  1. Ambivalence du travail et division intérieure

a) Le travail possède donc à la fois la capacité d'unir et celle de désunir. Comment est-ce possible ? Il faut une condition de possibilité de cette ambivalence du travail.

b) La vraie division du travail, c'est la division intérieure. Chaque homme a en lui une partie « laborante », dédiée au travail, et qui est nécessaire à la survie quel que soit le type de travail accompli, et une partie « loisible », qui concerne ses activités une fois le travail nécessaire réalisé. Ces deux moitiés de l'individu se recoupent en partie.

c) Ce n'est donc pas l'activité du travail qui divise : celle-ci peut aussi bien unir que désunir. C'est la division intérieure qu'elle entraîne. La partie laborante divise car c'est elle qui place l'individu face à une tâche solitaire, et la partie loisible qui rapproche, en créant tous les types de liens qui existent, et particulièrement l'amour. Elles peuvent se recouper : on peut aimer ses collègues, ou initier des travaux en commun avec des partenaires professionnels. Mais c'est dans le cœur de l'homme que se trouve la vraie division du travail.

 
 
 
 

Date de dernière mise à jour : 23/04/2021

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