Corrigé du sujet n° 3, le commentaire philosophique, sujet national 2019, série ES-LEIBNIZ, Principes de Descartes

ANNALES BAC DE PHILOSOPHIE DE METROPOLE 

- ANNEE 2019 -

Les sujets de la série ES bac 2019 métropole

Sujets de philosophie série ES 

 

Vous pouvez lire 

Au bac de philosophie série ES 2018, les bacheliers sont tombés sur la séquence la morale

Notions abordées:

Morale, devoir, règles morales, respect

Normes, société

Commentaire philosophique = DURKHEIM, Les Formes élémentaires de la vie religieuse (1912)

Sujet 3 bac de philosophie 2018 métropole 

Corrigé bac du commentaire ES 

 

 

 

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Es philosophie 2019 metropole sujet officielEs philosophie 2019 metropole sujet officiel (74.7 Ko)

 

Sujet 1

La morale est-elle la meilleure des politiques ?


Sujet 2
Le travail divise-t-il les hommes ? 

Commentaire : 

LEIBNIZ, Remarques sur la partie générale des Principes de Descartes (1692)

Correction du sujet 3, le commentaire philosophique - LEIBNIZ, Remarques sur la partie générale des Principes de Descartes (1692)

Leibniz, Remarques sur la partie générale des Principes de Descartes

 

Thème : le libre arbitre

Problème : jusqu'où s'étend le libre arbitre ?

Thèse : L'action de l'arbitre est directe sur les actions et indirecte sur les perceptions

Plan :

  1. l. 1-9 : Limitation du pouvoir de l'arbitre à l'action

  2. l. 9-15 : Nuance et reconnaissance d'une action indirecte de l'arbitre sur les perceptions

 

  1. Limitation du pouvoir de l'arbitre à l'action

Leibniz part du présupposé que le libre arbitre existe. Il n'examine pas la vérité ou la fausseté de cette thèse dans ce passage. Il entend seulement délimiter le pouvoir de l'arbitre, dont il suppose qu'il est libre. D'emblée, il restreint le pouvoir de l'arbitre aux actions en le niant pour les perceptions. La première phrase exprime cette thèse et la suite la développe.

Par perception, Leibniz vise quelque chose de large qui n'est pas seulement la perception sensible. D'une part, cette dernière est retirée du champ du libre arbitre : nous ne décidons pas de nos perceptions sensibles, comme le montre l'exemple du miel. Les actions qui conduisent au goût du miel (décider d'en consommer) peuvent relever de l'arbitre mais non la perception gustative elle-même. D'autre part, ce qu'on peut appeler une perception mentale ne relève pas non plus du pouvoir de l'arbitre. Ici c'est le théorème qui illustre cette affirmation : la vérité et la fausseté des contenus conceptuels apparaît à l'esprit de la même manière que les perceptions sensibles, et présente la même extériorité à l'arbitre.

Il s'agit alors pour le philosophe de délimiter en quoi consiste le pouvoir positif de l'arbitre. Il place ce dernier dans le processus de la décision. Une décision n'est même pas entièrement le fait de l'arbitre, car elle suppose des perceptions, qu'elles soient sensitives ou rationnelles. Leur présence à l'esprit peuvent relever du souvenir, mais cela ne change pas leur statut pour l'arbitre, en dépit du caractère faillible de la mémoire et de la perception (ici encore dans les deux sens du terme). Le pouvoir de l'arbitre est donc sensiblement restreint.

 

  1. Nuance et reconnaissance d'une action indirecte de l'arbitre sur les perceptions

Le pouvoir de la volonté, c'est de commander à l'attention, c'est-à-dire de décider vers quelles sensations l'esprit se porte (ainsi je peux décider de ne pas manger de miel ou de ne pas penser à un théorème), ainsi qu'à l'intérêt, c'est-à-dire choisir mes actes en fonction de l'endroit où je place mon intérêt, ce qui peut se reformuler en : en fonction des choix de vie que je fais, ce que je considère comme important.

Ici Leibniz apporte une nuance à sa pensée et ajoute un pouvoir à l'arbitre. Il s'agit d'un pouvoir indirect et non direct comme ceux énumérés. La volonté peut influencer nos jugements. Leibniz reconnaît que la considération répétée d'un objet, ce qui est le fruit de l'arbitre, peut infléchir le jugement que nous portons sur lui, ce qui devrait relever de la perception et s'imposer à la conscience. Il y a de sa part, dans ce propos, la reconnaissance d'une faille dans l'esprit humain, d'une imperfection. L'amour, c'est-à-dire l'attrait pour une certaine perception, en entraînant l'attention sur elle de manière régulière, entraîne des changements dans la perception conceptuelle de cet objet. Cet ajout permet en même temps à Leibniz de faire une généalogie de l'erreur, de la croyance fausse et peut-être de la superstition. Il parvient ainsi à une vue assez complète du pouvoir du libre abritre.

 
 
 
 

Date de dernière mise à jour : 23/04/2021

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