Corrigé du sujet n° 3, commentaire philosophique, sujet national 2019, série S- Freud, L'Avenir d'une illusion (1927).

ANNALES BAC DE PHILOSOPHIE DE METROPOLE

- ANNEE 2019 -

Lecture des sujets nationaux de philosophie de la série S 2019

Sujets de philosophie série S 

 

 

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Sujet n°3 corrigé : bac de philosophie métropole 2018, série S : Consultez la correction du commentaire philosophique
 

 

 

Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants

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S philosophie 2019 metropole sujet officielS philosophie 2019 metropole sujet officiel (247.41 Ko)

Dissertation 1 :
La pluralité des cultures fait-elle obstacle à l'unité du genre humain ?

Dissertation 2 :
Reconnaître ses devoirs, est-ce renoncer à sa liberté ?

Explication de texte :
Il s'agit d'un texte de Freud, L'Avenir d'une illusion (1927).

Correction du sujet 3, le commentaire philosophique en ligne dès la fin de l'examen - Explication de texte : Freud, L'Avenir d'une illusion (1927).

Freud, L'avenir d'une illusion

 

Thème : la valeur de la science et le progrès scientifique

Problème : quelle est la valeur des connaissances scientifiques ?

Thèse : La science nous en apprend sans cesse davantage sur la réalité

Plan :

  1. l. 1-10 : sur l'étendue des connaissances scientifiques

  2. l. 10-24 : sur la certitude scientifique

 

  1. Sur l'étendue des connaissances scientifiques

Freud entend répondre à une première objection de la part des contempteurs de la science. Avant de livrer cette objection, il donne ce qui lui semble être son vrai ressort psychologique : un ressentiment à l'égard de l'ennemie de la foi religieuse. Freud ne conteste pas cette inimitié. Il veut montrer combien les arguments des adversaires de la science sont invalides.

Leur première objection est la suivante : la science ne possède que très peu de connaissances, du haut de son arrogance objective. Pour Freud, cette attaque ne tient pas. La science est à ses yeux, en dépit de ses quelques siècles d'existence, extrêmement récente. Sa jeunesse est de surcroît sa période la plus difficile, celle où il y a le plus d'erreurs et d'égarements à surmonter. L'erreur de cette objection est de traiter le temps scientifiques de la même manière que le temps de l'existence humaine, alors que la science est un processus bien plus long. Il faut raisonner en géologue, et s'habituer à l'hétérogénéité de ces deux temporalités. La science n'est pas encore très étendue mais elle en est à ses balbutiements.

 

  1. Sur la certitude scientifique

Une seconde objection est faite à la science : elle n'apporterait pas de certitude, mais serait au contraire source de doute et de remise en question. On tire argument pour cela de l'histoire des sciences, effectivement composée de nombreuses erreurs.

Freud ne dit pas que cela est faux : ça ne l'est qu'en partie. Mais l'accusation est surtout injuste. Il y a des remises en questions et transformations, mais elles ne devraient pas être utilisées comme arguments contre la valeur de la science. Ces transformations sont la marque d'un processus de progrès. Les opinions précédentes qui se retrouvent invalidées ne sont pas radicalement fausses. Elles sont sectorialisées, au profit d'une vision plus large et plus complète, comme l'illustre par exemple les lois de Newton par rapport à la relativité d'Einstein. L'histoire des sciences devient ainsi l'histoire d'une approximation qui se fait de plus en plus précise.

Freud entend alors défendre les domaines qui en sont à leurs débuts et dont beaucoup d'hypothèses se retrouvent invalidées. Il faut faire preuve à l'égard de ces disciplines de patience et d'indulgence : il s'agit d'une phase d'investigation, où les hypothèses rejetées sont inévitablement nombreuses, sans que cela engage la valeur de ces domaines. Pour preuve, on peut s'appuyer sur les domaines scientifiques plus anciens où des connaissances bien plus solides ont été accumulées, car ces disciplines ont dépassé le stade de l'investigation. Ces connaissances sont « presque immuables », c'est-à-dire qu'elles seront peut-être remises en question, mais élargies plus qu'oblitérées, ce qui leur donne un degré élevé de certitude. Ainsi il y a lieu de faire confiance à la science.

 
 
 
 

Date de dernière mise à jour : 23/04/2021

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