Etude linéaire, Rousseau, Les Confessions. La rencontre avec M. de Warens. Parcours associé personnages en marge, plaisirs du romanesque

Parcours associé "Personnages en marge" 

Une oeuvre du parcours bac EAF 2023, Manon Lescaut personnages en marge, plaisirs du romanesque

Abbe prevost

 

Quiz bac 2023 Manon Lescaut l'abbé Prévost, analyse de l'oeuvre

Exercice pour la classe de 1ère Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle Abbé Prévost, Manon Lescaut / parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque.

Quiz bac Manon Lescaut parcours / personnages en marge, plaisirs du romanesque

Exercice pour la classe de 1ère Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle Abbé Prévost, Manon Lescaut / parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque.

 

Quiz bac Manon Lescaut Prévost, Tiberge et Des Grieux à St Lazare

Exercice pour la classe de 1ère Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle Abbé Prévost, Manon Lescaut / parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque.

Quiz bac pour réviser l'incipit de Manon Lescaut, Prévost

Exercice pour la classe de 1ère Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle Abbé Prévost, Manon Lescaut / parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque. L'incipit de Manon "Ayant repris mon chemin par Evreux... sentiment de modestie" Support texte

Quiz bac n°2 pour réviser l'incipit de Manon Lescaut, Prévost.

Exercice pour la classe de 1ère Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle Abbé Prévost, Manon Lescaut / parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque. "J'entrai avec peine..." à "... lui vouloir du bien." Support texte. Extrait n° 2 pour organiser les révisions et étudier l'incipit 

Quiz bac Manon Lescaut Prévost, la scène du prince

Exercice pour la classe de 1ère Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle Abbé Prévost, Manon Lescaut / parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque. Support texte

Quiz bac Manon Lescaut Prévost, l'enterrement de Manon

Exercice pour la classe de 1ère Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle Abbé Prévost, Manon Lescaut / parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque. Support texte 

Support texte : "Cette époque de ma vie ....j'irai causer avec vous"

La rencontre avec Madame de Warens

Lecture du texte

Cette époque de ma vie a décidé de mon caractère ; je ne puis me résoudre à la passer légèrement. J'étais au milieu de ma seizième année. Sans être ce qu'on appelle un beau garçon, j'étais bien pris dans ma petite taille, j'avais un joli pied, une jambe fine, l'air dégagé, la physionomie animée, la bouche mignonne, les sourcils et les cheveux noirs, les yeux petits et même enfoncés, mais qui lançaient avec force le feu dont mon sang était embrasé. Malheureusement je ne savais rien de tout cela, et de ma vie il ne m'est arrivé de songer à ma figure que lorsqu'il n'était plus temps d'en tirer parti. Ainsi j'avais avec la timidité de mon âge celle d'un naturel très aimant, toujours troublé par la crainte de déplaire. D'ailleurs, quoique j'eusse l'esprit assez orné, n'ayant jamais vu le monde, je manquais totalement de manières ; et mes connaissances, loin d'y suppléer, ne servaient qu'à m'intimider davantage en me faisant sentir combien j'en manquais.

Craignant donc que mon abord ne prévînt pas en ma faveur, je pris autrement mes avantages, et je fis une belle lettre en style d'orateur, où, cousant des phrases de livres avec des locutions d'apprenti, je déployais toute mon éloquence pour capter la bienveillance de madame de Warens. J'enfermai la lettre de M. de Pontverre dans la mienne, et je partis pour cette terrible audience. Je ne trouvai point madame de Warens ; on me dit qu'elle venait de sortir pour aller à l'église. C'était le jour des Rameaux de l'année 1728. Je cours pour la suivre : je la vois, je l'atteins, je lui parle... Je dois me souvenir du lieu, je l'ai souvent depuis mouillé de mes larmes et couvert de mes baisers. Que ne puis-je entourer d'un balustre d'or cette heureuse place ! que n'y puis-je attirer les hommages de toute la terre ! Quiconque aime à honorer les monuments du salut des hommes n'en devrait approcher qu'à genoux.

C'était un passage derrière sa maison, entre un ruisseau à main droite qui la séparait du jardin et le mur de la cour à gauche, conduisant par une fausse porte à l'église des cordeliers. Prête à entrer dans cette porte, madame de Warens se retourne à ma voix. Que devins-je à cette vue ! Je m'étais figuré une vieille dévote bien rechignée ; la bonne dame de M. de Pontverre ne pouvait être autre chose à mon avis. Je vois un visage pétri de grâces, de beaux yeux bleus pleins de douceur, un teint éblouissant, le contour d'une gorge enchanteresse. Rien n'échappa au rapide coup d'oeil du jeune prosélyte ; car je devins à l'instant le sien, sûr qu'une religion prêchée par de tels missionnaires ne pouvait manquer de mener en paradis. Elle prend en souriant la lettre que je lui présente d'une main tremblante, l'ouvre, jette un coup d'œil sur celle de M. de Pontverre, revient à la mienne, qu'elle lit tout entière, et qu'elle eût relue encore si son laquais ne l'eût avertie qu'il était temps d'entrer. Eh ! mon enfant, me dit-elle d'un ton qui me fit tressaillir, vous voilà courant le pays bien jeune ; c'est dommage en vérité. Puis, sans attendre ma réponse, elle ajouta : Allez chez moi m'attendre ; dites qu'on vous donne à déjeuner ; après la messe j'irai causer avec vous.

 

Problématique : En quoi cette rencontre est-elle exceptionnelle ?

Les Confessions - Jean-Jacques Rousseau - Rencontre avec Mme de Warens

 Introduction

Rousseau a connu une enfance tourmentée, de fuite et d’errance. Embauché comme apprenti chez un artisan graveur, il est maltraité. Un soir, il refuse de rentrer et prend la décision de quitter la ville de Genève. Son errance commence. Il finit par être envoyé à Annecy chez Madame de Warens auprès de qui il recevra une éducation qui le sortira de sa marginalité.

Dans notre passage des Confessions, livre II, il se souvient de manière romanesque de la rencontre avec Madame de Warens, sa bienfaitrice.

Problématique :

En quoi cette rencontre est-elle exceptionnelle ?

Plan :

Mouvement 1 : « Cette époque… j’en manquais » : un portrait de lui-même

Mouvement 2 : « Craignant donc… terrible audience » : Etat d’esprit du narrateur qui se prépare au mieux pour la rencontre avec madame de Warens

Mouvement 3 : « Je ne trouvai point… ma voix » : A la recherche de madame de Warens

Mouvement 4 : « Que devins-je ? » … fin : la rencontre

Mouvement 1 : « Cette époque… j’en manquais » : un portrait de lui-même

Mouvement 1

Cette rencontre avec madame de Warens a marqué la vie de Rousseau, elle compte énormément et les conséquences en sont lourdes. Rousseau dans notre premier mouvement fait un portrait de lui-même. Il fait un effort pour se définir, « cette époque » est le sujet de la phrase, « seizième année ». Se dresse alors un portrait laudatif.

Du point de vue physique : il se voit comme un « beau garçon » et atténue ce jugement par une fausse modestie « sans être ». Il estime avoir une certaine allure « bien pris dans une petite taille ». Il poursuit sa description en procédant de bas en haut : « joli pied », « jambe fine », « air dégagé », « physionomie animée », « bouche mignonne », « sourcils et cheveux noirs ». Il donne une image positive de lui-même. Il se reconnait malgré tout un défaut « yeux petits et même enfoncés » mais revient ensuite sur la puissance de son regard, « qui lançaient avec force le feu dont mon sang était embrasé ». C’est une métaphore valorisante pour le portrait de Rousseau.

Du point de vue moral, le portrait s’ouvre sur une note d’humour envers lui-même. Il affirme ne s’être rendu compte de sa beauté « que lorsqu’il n’était plus temps d’en tirer parti ». Il reconnaît sa timidité et son « naturel aimant », estime être sensible et se sentira souvent trahi par les autres. « La crainte de déplaire » prolonge cette idée. Il est confiant et refuse de s’opposer à autrui.

Il se trouve cultivé ayant un certain savoir, « l’esprit assez orné ». Il reconnaît son savoir et son manque d’éducation, « je manquais totalement de manière ». Il le justifie par l’explication « n’ayant jamais vu le monde ». Il se sent à l’écart des relations sociales et peu à l’aise dans la société.

Mouvement 2 : « Craignant donc… terrible audience » : Etat d’esprit du narrateur qui se prépare au mieux pour la rencontre avec madame de Warens

Mouvement 2

Rousseau appréhende la rencontre avec madame de Warens, il tente de se préparer au mieux et compte sur son éloquence pour faire impression : « je fis une belle lettre en style d’orateur », « je déployais toute mon éloquence ». Il se moque un peu de lui-même lorsqu’il affirme « cousant des phrases de livres avec des locutions d’apprenti ». L’association du verbe « coudre » et « phrases de livres » avec « locutions d’apprenti » peut surprendre le lecteur. Il cherche à « capter la bienveillance de madame de Warens. Il appréhende énormément comme le suggère l’expression « terrible audience « placée à la clausule

Mouvement 3 : « Je ne trouvai point… ma voix » : A la recherche de madame de Warens

Mouvement 3

La négation « je ne trouvai pas madame de Warens » est annonciatrice de désordre dans le plan de Rousseau. Toute son émotion surgit alors et se traduit dans le souvenir qu’il a marqué d’une date « le jour des Rameaux 1728 ». Il accumule les verbes de mouvement, « je cours », … je la vois, je l’atteins ».

On peut souligner le ton personnel, le champ lexical de l’adoration religieuse et les phrases exclamatives à propos du lieu : « je l’ai souvent depuis mouillé de mes larmes et couverts de mes baisers ». Le lieu est consacré, « entouré d’une balustre d’or ». Le texte s’enrichit de tournures hyperboliques, « attirer les hommages de toute la terre… honorer les monuments du salut des hommes » alors qu’en fait, il s’agit d’un lieu ordinaire, banal, « passage derrière sa maison… un ruisseau… une cour ».

Madame de Warens apparaît « se retourne à ma voix ».

Mouvement 4 : « Que devins-je ? » … fin : la rencontre

Mouvement 4

L’exclamation  nous montre que Rousseau est déstabilisé, « que devins-je  à cette vue ? » Sa surprise est immense, il s’attendait à voir « une vieille dévote bien rechignée » à en croire les femmes de la paroisse. 

La négation restrictive accentue encore l’image, l’âge, l’expression du visage, « la bonne dame ne pouvait être autre chose ».

Le portrait est laudatif, chaque trait est associé à une qualité morale, « visage pétri de grâce, de beaux yeux pleins de douceur ». Elle rayonne, « teint éblouissant ». La connotation devient sensuelle « une gorge enchanteresse ». Rousseau est charmé, l’amour devient sa nouvelle religion, « religion prêchée… missionnaire… ne pouvait manquer de mener au paradis ».

Son émotion est forte tandis que madame de Warens reste posée, « souriant », elle se contente de lire la lettre, « lettre qu’elle lit tout entière ».

Elle l’accueille, « mon enfant… qu’on vous donne à déjeuner ».

Conclusion

Ce texte nous dévoile une rencontre amoureuse entre le jeune Rousseau réduit à l’état de vagabond et madame de Warens.

Le récit est construit comme un roman en suivant les étapes : portrait du jeune homme, les préparatifs, la recherche et l’attente craintives, l’apparition de madame de Warens.

Le lecteur peut être amusé par le portrait que Rousseau fait de lui-même et sensible à ses révélations. Son amour est fort, madame de Warens deviendra sa protectrice qu’il finira par appeler « maman ». 

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