Commentaire littéraire et linéaire de l'incipit "Il parut alors une beauté à la cour", la princesse de Clèves, La Fayette, EAF 2022

bacs général et technologique Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe / parcours, individu, morale, société

La fayette

Exercices bac français Lafayette La Princesse de Clèves parcours individu, morale et société-Progressez avec les exercices corrigés pour la classe de 1ère, quiz, questionnaires

Exercices

Exercices bac français Lafayette La Princesse de Clèves parcours individu, morale et société. Evaluez votre niveau, testez vos connaissances

Exercices bac français Lafayette La Princesse de Clèves parcours individu, morale et société-Progressez avec les exercices corrigés pour la classe de 1ère, quiz, questionnaires

Le programme du bac de français 2022

Classe de première de la voie générale et de la voie technologique

Objet d'étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle

 Madame de Lafayette, "La Princesse de Clèves" / parcours : individu, morale et société.

 

 

A consulter

 

 

La Princesse de Clèves La Fayette bac .Résumé, éléments historiques,littéraires, préciosité, le théâtre classique, le mouvement libertin

Biographie et questionnaire sur Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette-Le programme du bac de français 

La Princesse de Clèves La Fayette commentaire littéraire, question de grammaire et questionnaire sur l'incipit, extrait "la magnificence..." pour l'EAF 

 

 

Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les        yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté        parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on        était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle        était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des        plus grandes héritières de France. Son père était        mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres,        sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient        extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé        plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence,        elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille        ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa        beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à        la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit        de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en        éloigner. Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle        faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait        ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce        qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de        sincérité des hommes, leurs tromperies et leur        infidélité, les malheurs domestiques où plongent les        engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle        tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien        la vertu donnait d'éclat et        d'élévation à        une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle        lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette        vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par        un grand soin de s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une        femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée.  

Cette héritière était alors un des grands partis        qu'il y eût en France ; et quoiqu'elle fût dans une extrême        jeunesse, l'on avait déjà proposé plusieurs mariages.        Madame de Chartres, qui était extrêmement glorieuse, ne trouvait        presque rien digne de sa fille ; la voyant dans sa seizième année,        elle voulut la mener à la cour. Lorsqu'elle arriva, le vidame alla        au-devant d'elle ; il fut surpris de la grande beauté de mademoiselle        de Chartres, et il en fut surpris avec raison. La blancheur de son teint        et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu        qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son        visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes.

Mme de La Fayette - La princesse de Clèves

Première apparition : entrée en scène d’une princesse

Mme de LaFayette appartient par son mariage à la haute noblesse. Sans faire partie de la cour, elle la fréquente (amitié avec Henriette D'Anglette, belle soeur du roi) et l'observe. Proche des mouvements des précieuses, elle a écrit un roman Zaide et une nouvelle La Princesse de Montpensier lorsqu'elle publie, toujours anonymement La Princesse de Clèves. Ni nouvelle galante, ni roman précieux, quoiqu'ayant des traits de l'un et l'autre, ce récit qu'on considère comme le premier roman psychologique connait un succés exceptionnel. Le passage que nous allons étudier est l'incipit du roman.

 Note sur l'ensemble de l'incipit :

Incipit : elle vient d’épouser un prince, qui lui donne son titre, c’est un roman éponyme. Milieu d’une princesse, milieu spécial.

Ce titre rappelle des titres de tragédie ; ici  un amour interdit qui s’annonce.

Mme Lafayette, XVIIème siècle, vécut sous Louis XIV. Les grands aristocrates d’habitude ne lisent pas, n’écrivent pas, ce n’est pas considéré sérieusement.

Au travers de ce roman, Mme de la Fayette relate les problèmes de son milieu, la difficulté d’être femme à la Cour. C’est rare d’avoir un écrit féminin au XVIIème siècle ; le roman devient célèbre. Dans les grands salons, il y a de grandes conversations sur des thèmes tels que « qu’est-ce que l’amour ? », ou encore « peut-on être fidèle ? » « Comment éduquer les jeunes femmes ? ».

Dans une société qui ne vit que par l’image, c’est un roman historique ; l’extrait se passe à la Cour ; elle change d’époque pour éviter la censure: choisit que le roman se passe sous le règne de Henri II (c’est la fin de son règne, mort du roi accidentelle).

Dans la Cour, seule l’apparence compte. Au travers de ce roman, Mme Lafayette relate un problème : difficulté d’être une femme. Mme de La Fayette a de la répartie. La princesse de Clèves est l’incarnation du sentiment amoureux. Mme de Chartres rend ce personnage inaccessible. Il y a trois fois le mot « beauté » : c’est une métonymie. On sait seulement qu’elle est belle. C’est un stéréotype, elle n’existe pas.

C’est une référence aristocratique : vertu, beauté, éclat du temps. Description physique, il y a un stéréotype mystère de sa beauté, un effet d’attente. Le récit s’arrête : description hyperbolique, princesse hors norme, début de la description morale 

Il y a un point de vue omniscient : éduquer l’esprit, enseigner. C’est aussi un discours moraliste : danger, passion amoureuse.

Dans le roman, elle a beaucoup de prétendants.

La Princesse dresse le portrait de la figure commune. La Princesse donne le ton. L’art du portrait est en vogue, le portrait est innovant.

C’est un texte très connu ; le romancier invente un personnage, donne les éléments qui font qu’on croit qu’elle a existé.

Conclusion : le roman est historique. Juste avant l’extrait : galerie des personnages historiques. Le personnage éponyme est d’exception.

Ton élogieux, place de l’éducation originale.

 

A consulter 

Autre extrait de l'incipit à étudier 

La Princesse de Clèves La Fayette commentaire littéraire, question de grammaire et questionnaire sur l'incipit pour l'EAF 2021
« La magnificence et la galanterie... l'admiration de leur siècle »- bac général et technologique Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe / parcours, individu, morale, société
 

 

I L’art du portrait

1 Qu’est-ce qui est élégant ?

Il y a un effet d’attente (suspense) ; on ne sait pas qui se présente. Tous les regards convergent : c’est un élément de séduction (mystère révélé avec la narration externe : il chuchote)

2 Une beauté idéalisée

Métonymie, intriguer, et une gradation (insistante).

On en voit un peu mais pas trop : il y a une gradation de sa beauté. Stéréotype : sa blancheur irradie, éclat du teint, signe de noblesse.

Champ lexical de la vision prépondérant : formule « il parut » venue des contes.

C’est une description de son éclat, de son charme, de a grâce mais pas très précise, abstraite ; elle permet ainsi d’imaginer son propre canon de beauté.  Cela suscite l’admiration ressentie par la Cour ; description précieuse, portrait hyperbolique, traits classiques.

II Les conseils d’une mère

Au-delà du portrait, Mme de La Fayette fait un discours moraliste. Mme de Chartres élève sa fille avec vertu et la met en garde contre la passion amoureuse.

Passion, amour, colère, jalousie : sentiments extrêmes, maîtriser ses passions.

1 Portrait prétexte discours

Maintenant on entend ; c’est un discours narratif, discours indirect.

Elle introduit son discours dans une description

2 Originalité de la méthode

C’est une femme intelligente ; pour faire passer sa mise en garde, elle refuse la conspiration du silence. Se base sur la conversation, sur un échange propice à la dissuasion.

Elle cherche l’adhésion de sa fille et alterne ce qui est agréable et désagréable ; elle lui montre les aspects positifs et négatifs.

Elle alterne théorie et pratique : mère pédagogue, travail d’imprégnation, fait des concessions, vertu pas marrante mais montre les résultats positifs.

Faire aimer ce qui ne plait pas ; Mme de La Fayette critique et fait une éducation basée sur la franchise qui brise la « conspiration du silence ».

III Vertu et amour

Combat entre vertu et amour : qui gagne ?

Au XVIIème siècle, c’est la vertu qui gagne, c’est le siècle des moralistes ; l’église est très présente. Au XVIIIème siècle, avec la Révolution française, c’est aussi la révolution des mœurs : création des romans libertins (Les liaisons dangereuses).. Louis XIV ne peut pas interdire la censure : dire à quel point l’église est puissante, roman du libertinage.

 Une certaine conception de la vie

C’est une conception pragmatique, réaliste du mariage : devoir conjugal : donner des enfants ; éducation méfiance des passions, maîtriser ses passions (patior : souffrir) : colère, amour, jalousie, haine pour atteindre la sagesse, l’ataraxie (absence de troubles).

Interrogation nouvelle :

éducation morale, éducation des filles (Ecole des femmes de Molière, la laitière et le pot de lait, la Fontaine témoigne de la condition féminine.)

IV Une présentation décisive

Présentation décisive : la première fois qu’on la voit, on comprend que c'est un  défi pour le personnage de rester exceptionnel, c'est une histoire hors normes

 

dissertations sur le roman, au programme au bac de français 2021 -Dissertations sur les Mémoires d'Hadrien, Yourcenar, le Rouge et le noir Stendhal -La princesse de Clèves, La Fayette

Question de grammaire à l'oral du bac de français - Repérage de deux subordonnées de concession dans l'incipit de la princesse de Clèves

Question de grammaire

Repérage de deux subordonnées de concession dans l'incipit

Consulter le texte et le commentaire 

 Subordonnée de concession : "quoique sa passion pour Diane de Poitiers (...) plus de 20 ans" ---> Montre la passion du roi pour Diane de Poitiers "quoiqu'elle eût passé la première jeunesse" ---> reine n'est plus toute jeune Diane de Poitiers est nommée avant la reine. On a donc une infidélité affichée et un malheur prévu

La proposition subordonnée circonstancielle de concession (appelée concessive) est utilisée lorsqu’un fait ou une action n’entraîne pas le résultat attendu. Elle exprime la contradiction entre 2 faits qui semblent pourtant liés dans une relation de cause à effet.

Elle commence par : alors que, tandis que, bien que, quoique, loin que, sans que, quand bien même, alors même que, même si, encore que.

Questions de grammaires possibles à l'oral du bac de français 2021, nouveau programme - CLXI, Lettres Persanes, Montesquieu, Roxane à Usbek - Trois questions de grammaire à l'entretien sur les Lettres

Date de dernière mise à jour : 28/11/2022

Ajouter un commentaire