La Princesse de Clèves La Fayette commentaire littéraire, question de grammaire et questionnaire sur l'incipit pour l'EAF 2022

« La magnificence et la galanterie... l'admiration de leur siècle »- bac général et technologique Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe / parcours, individu, morale, société

La fayette

Exercices bac français Lafayette La Princesse de Clèves parcours individu, morale et société-Progressez avec les exercices corrigés pour la classe de 1ère, quiz, questionnaires

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Mme de LA FAYETTE - LA PRINCESSE DE CLEVES (1678)

 

Le programme du bac de français 2022

Classe de première de la voie générale et de la voie technologique

Objet d'étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle

 Madame de Lafayette, "La Princesse de Clèves" / parcours : individu, morale et société.

 

 

A consulter

 

 

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PREMIERE PARTIE

La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne de Henri second. Ce prince était galant, bien fait et amoureux ; quoique sa passion pour Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, eût commencé il y avait plus de vingt ans, elle n'en était pas moins violente, et il n'en donnait pas des témoignages moins éclatants.

Comme il réussissait admirablement dans tous les exercices du corps, il en faisait une de ses plus grandes occupations. C'étaient tous les jours des parties de chasse et de paume, des ballets, des courses de bagues, ou de semblables divertissements ; les couleurs et les chiffres de madame de Valentinois paraissaient partout, et elle paraissait elle-même avec tous les ajustements que pouvait avoir mademoiselle de La Marck, sa petite-fille, qui était alors à marier.

La présence de la reine autorisait la sienne. Cette princesse était belle, quoiqu'elle eût passé la première jeunesse ; elle aimait la grandeur, la magnificence et les plaisirs. Le roi l'avait épousée lorsqu'il était encore duc d'Orléans, et qu'il avait pour aîné le dauphin, qui mourut à Tournon, prince que sa naissance et ses grandes qualités destinaient à remplir dignement la place du roi François premier, son père.

L'humeur ambitieuse de la reine lui faisait trouver une grande douceur à régner ; il semblait qu'elle souffrît sans peine l'attachement du roi pour la duchesse de Valentinois, et elle n'en témoignait aucune jalousie ; mais elle avait une si profonde dissimulation, qu'il était difficile de juger de ses sentiments, et la politique l'obligeait d'approcher cette duchesse de sa personne, afin d'en approcher aussi le roi. Ce prince aimait le commerce des femmes, même de celles dont il n'était pas amoureux : il demeurait tous les jours chez la reine à l'heure du cercle, où tout ce qu'il y avait de plus beau et de mieux fait, de l'un et de l'autre sexe, ne manquait pas de se trouver.

Jamais cour n'a eu tant de belles personnes et d'hommes admirablement bien faits ; et il semblait que la nature eût pris plaisir à placer ce qu'elle donne de plus beau, dans les plus grandes princesses et dans les plus grands princes. Madame Élisabeth de France, qui fut depuis reine d'Espagne, commençait à faire paraître un esprit surprenant et cette incomparable beauté qui lui a été si funeste. Marie Stuart, reine d'Écosse, qui venait d'épouser monsieur le dauphin, et qu'on appelait la reine Dauphine, était une personne parfaite pour l'esprit et pour le corps : elle avait été élevée à la cour de France, elle en avait pris toute la politesse, et elle était née avec tant de dispositions pour toutes les belles choses, que, malgré sa grande jeunesse, elle les aimait et s'y connaissait mieux que personne. La reine, sa belle-mère, et Madame, soeur du roi, aimaient aussi les vers, la comédie et la musique. Le goût que le roi François premier avait eu pour la poésie et pour les lettres régnait encore en France ; et le roi son fils aimant les exercices du corps, tous les plaisirs étaient à la cour. Mais ce qui rendait cette cour belle et majestueuse était le nombre infini de princes et de grands seigneurs d'un mérite extraordinaire. Ceux que je vais nommer étaient, en des manières différentes, l'ornement et l'admiration de leur siècle. […]

Mme de LaFayette appartient par son mariage à la haute noblesse. Sans faire partie de la cour, elle la fréquente (amitié avec Henriette D'Anglette, belle soeur du roi) et l'observe. Proche des mouvements des précieuses, elle a écrit un roman Zaide et une nouvelle La Princesse de Montpensier lorsqu'elle publie, toujours anonymement La Princesse de Clèves. Ni nouvelle galante, ni roman précieux, quoiqu'ayant des traits de l'un et l'autre, ce récit qu'on considère comme le premier roman psychologique connait un succés exceptionnel. Le passage que nous allons étudier est l'incipit du roman.

Développement :

I/ Cadre où l'héroine va évoluer au cours du roman

A/ Un cadre exceptionnel

C'est le monde réel d'Henri II Le roman prend place à la cour - Champ lexical de la cour : Prince, roi, reine, princesse, dauphine. La cour est décrite d'une manière extraordinaire avec des hyperboles "Supérieur à toutes les autres", "Jamais paru avec tant d'éclat", "Jamais cour n'a eu tant de belles personnes" ---> Exagération Monde de perfection et de beauté : - l'auteur commence son roman par : "La magnificence" ce qui montre l'aspect magnifique de la cour - champ lexical de la perfection et de la beauté : "eclat", "magnificence", "admirablement", "grandeurs", "incomparable", "parfaite", "majestueuse". Renforcé par des expressions absolues "ne...jamais", "ne...plus", "de plus beau", "de mieux faits".

B/ Mais aussi faux et superficiel

Galanterie peut être définie par 2 notions : Art de vivre vice de courtoisie au Moyen-âge : façon raffinée d'être dans une situation amoureuse avec les femmes. Subordonnée de concession : "quoique sa passion pour Diane de Poitiers (...) plus de 20 ans" ---> Montre la passion du roi pour Diane de Poitiers "quoiqu'elle eût passé la première jeunesse" ---> reine n'est plus toute jeune Diane de Poitiers est nommée avant la reine. On a donc une infidélité affichée et un malheur prévu  - Roi est décrit seulement comme un homme qui "aime la fête, la galanterie, exercice du corps" On a aussi une grande importance des verbes paraitre et sembler. L'auteur joue sur le double sens du verbe paraitre: être en apparence et se montrer.

 

II/ Parmi des personnages historiques et parfaits

A/ Personnages historiques

Tous les personnages présentés dans incipit ont reellement existé dans la cours du XVI e siècle d'Henri II - Henri II: fils de Francais I et Claude de France ; il est aussi le Duc d'Orléans - Diane de Poitiers : aussi Duchesse de Valentinois, maitresse du roi - Reine : jamais nommée mais c'est Catherine de Médicis mère de 3 rois de France : Francois II , Claude IX et Henri III - Elisabeth de Fr : fille d'Henri II. Promise au roi d'espagne mais c'est son père qui la veut - Reine Dauphine : Futur Marie Stuart

B/ Personnage  présenté de manière parfaite

Prince : "galant, bien fait, amoureux" Marie Stuart : "personne parfaite pour l'esprit et pour le corps" Elisabeth de France : "incomparable beauté" Superlatif et hyperbole qui décrivent les personnes présentes à la cour "tout ce qu'il y avait de plus beau et de mieux fait, de l'un et de l'autre sexe, ne manquait pas de se trouver" "Les plus grandes princesses et les plus grands princes" "Nombre infini de princes et de grands seigneurs d'un mérite extraordinaire"

III/ Mais l'incipit est incomplet

L'auteur présente les  personnages dans l'incipit. Avec une présentation plus précise pour La Reine, Le Roi et sa maitresse Les personnages sont révélés comme le triangle amoureux.  Aucune allusion au Duc de Nemours et à la princesse de Clèves

Conclusion

L'incipit répond à l'impératif traditionnel de la 1ere page. La Fayette choisit un cadre où sont présentes les personnes les plus accomplies. Mais l'incipit est incomplet car nous n'avons pas la présentation du personnage éponyme du roman

 

Question de grammaire à l'oral du bac de français - Repérage de deux subordonnées de concession dans l'incipit

Question de grammaire

Repérage de deux subordonnées de concession dans l'incipit

 Subordonnée de concession : "quoique sa passion pour Diane de Poitiers (...) plus de 20 ans" ---> Montre la passion du roi pour Diane de Poitiers "quoiqu'elle eût passé la première jeunesse" ---> reine n'est plus toute jeune Diane de Poitiers est nommée avant la reine. On a donc une infidélité affichée et un malheur prévu

La proposition subordonnée circonstancielle de concession (appelée concessive) est utilisée lorsqu’un fait ou une action n’entraîne pas le résultat attendu. Elle exprime la contradiction entre 2 faits qui semblent pourtant liés dans une relation de cause à effet.

Elle commence par : alors que, tandis que, bien que, quoique, loin que, sans que, quand bien même, alors même que, même si, encore que.

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Date de dernière mise à jour : 28/11/2022

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