La princesse de Clèves, la scène de déclaration, commentaire littéraire, questionnaire, La Fayette, EAF 2022

l'extrait : " Monsieur de Clèves se trouvait heureux...l'affection de ce prince"-Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe / parcours, individu, morale, société bac de français 2022

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Exercices bac français Lafayette La Princesse de Clèves parcours individu, morale et société-Progressez avec les exercices corrigés pour la classe de 1ère, quiz, questionnaires

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Le programme du bac de français 2022

Classe de première de la voie générale et de la voie technologique

Objet d'étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle

 Madame de Lafayette, "La Princesse de Clèves" / parcours : individu, morale et société.

 

 

A consulter

 

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La Princesse de Clèves La Fayette commentaire littéraire, question de grammaire et questionnaire sur l'incipit, extrait "la magnificence..." pour l'EAF

Autre extrait de l'incipit à étudier 

 

 

 

La Princesse de Clèves de Mme de Lafayettel'extrait : 
" Monsieur de Clèves se trouvait heureux, sans être néanmoins entièrement content. Il voyait avec beaucoup de peine que les sentiments de mademoiselle de Chartres ne passaient pas ceux de l'estime et de la reconnaissance, et il ne pouvait se flatter qu'elle en cachât de plus obligeants, puisque l'état où ils étaient lui permettait de les faire paraître sans choquer son extrême modestie. Il ne se passait guère de jours qu'il ne lui en fît ses plaintes.
— Est-il possible, lui disait-il, que je puisse n'être pas heureux en vous épousant ? Cependant il est vrai que je ne le suis pas. Vous n'avez pour moi qu'une sorte de bonté qui ne peut me satisfaire ; vous n'avez ni impatience, ni inquiétude, ni chagrin ; vous n'êtes pas plus touchée de ma passion que vous le seriez d'un attachement qui ne serait fondé que sur les avantages de votre fortune, et non pas sur les charmes de votre personne.
— Il y a de l'injustice à vous plaindre, lui répondit-elle ; je ne sais ce que vous pouvez souhaiter au-delà de ce qu

Mademoiselle de Chartres ne savait que répondre, et ces distinctions étaient au-dessus de ses connaissances. Monsieur de Clèves ne voyait que trop combien elle était éloignée d'avoir pour lui des sentiments qui le pouvaient satisfaire, puisqu'il lui paraissait même qu'elle ne les entendait pas.
Le chevalier de Guise revint d'un voyage peu de jours avant les noces. Il avait vu tant d'obstacles insurmontables au dessein qu'il avait eu d'épouser mademoiselle de Chartres, qu'il n'avait pu se flatter d'y réussir ; et néanmoins il fut sensiblement affligé de la voir devenir la femme d'un autre. Cette douleur n'éteignit pas sa passion, et il ne demeura pas moins amoureux. Mademoiselle de Chartres n'avait pas ignoré les sentiments que ce prince avait eus pour elle. Il lui fit connaître, à son retour, qu'elle était cause de l'extrême tristesse qui paraissait sur son visage, et il avait tant de mérite et tant d'agréments, qu'il était difficile de le rendre malheureux sans en avoir quelque pitié. Aussi ne se pouvait-elle défendre d'en avoir ; mais cette pitié ne la conduisait pas à d'autres sentiments : elle contait à sa mère la peine que lui donnait l'affection de ce prince."

e je fais, et il me semble que la bienséance ne permet pas que j'en fasse davantage.
— Il est vrai, lui répliqua-t-il, que vous me donnez de certaines apparences dont je serais content, s'il y avait quelque chose au-delà ; mais au lieu que la bienséance vous retienne, c'est elle seule qui vous fait faire ce que vous faites. Je ne touche ni votre inclination ni votre cœur, et ma présence ne vous donne ni de plaisir ni de trouble.
— Vous ne sauriez douter, reprit-elle, que je n'aie de la joie de vous voir, et je rougis si souvent en vous voyant, que vous ne sauriez douter aussi que votre vue ne me donne du trouble.
— Je ne me trompe pas à votre rougeur, répondit-il ; c'est un sentiment de modestie, et non pas un mouvement de votre cœur, et je n'en tire que l'avantage que j'en dois tirer.

On peut donc conclure d’une scène de déclaration a sens unique puisque ce sont plus les sentiments de M.de Clèves qui sont dévoilés

I. Une scène de déclaration.

-Ce dialogue entre Mlle de Chartre et M. de Clèves se situe à un moment qui semble correspondre à une pause dans l’action du roman. Il a lieu, dans les semaines qui précédent le mariage des deux personnages puisque le contrat a été signé et que la nouvelle a été rendu publique, on attend plus que la cérémonie ait lieu.

-Ainsi le texte s’ouvre sur une phrase écrite avec le plus grand soin de nuance.

-En effet, la narratrice nous fait bien ressentir la différence entre le bonheur que ressent M. de Clèves d’avoir été le candidat élu pour épouser la belle, jeune et riche Mlle de Chartres, il ne peut néanmoins s’estimer combler par un juste retour de sentiments.

- M. de Clèves se plaint alors, dès la première réplique, de la profonde indifférence de Mlle de Chartres à son égard « Ma présence ne vous donne ni plaisir ni trouble » - Si M. de Clèves s’apprêtait à faire un mariage basé sur l’amour, il en va tout autre pour Mlle de Chartre qui elle ne fera qu’un mariage de raison.

-M. de Clèves le ressent et cela altère profondément la joie que lui donne le fait de pouvoir enfin l’épouser.

- Il est suffisamment lucide pour se rendre compte que les manifestations de « l’estime et de la reconnaissance » sont loin d’être celles de la passion.

-Il manifeste donc son insatisfaction à plusieurs reprises « Il ne se passe guère de jours qu’il ne lui en fit ses plaintes » tans son affliction et son accablement grandissait au fur et à mesure du temps qui passe

- Il entreprend alors de clarifier la situation à travers une série d’interrogations envers sa future épouse qui revêt des caractères de déclaration amoureuse, il tente de comprendre les motifs qui la poussent à être distante envers lui.

- L’utilisation de l’imparfait dans « ne se passait guère un jour » et « … lui disait-il » a valeur de répétition montrent sa volonté et son insistance à connaître les raisons d’un manque de marques d’amour à son égard, d’autant que « l’état où ils étaient » le leur permettait.

- Pour lui, rien dans le comportement de la jeune fille ne témoigne d’une quelconque passion.

- Le moins qu’on puisse dire de ce personnage est que son grand amour pour sa dulcinée ne l’aveugle pas au point qu’il confonde entre les marques de respect qu’elle a pour lui et la véritable passion.

- C’est lui qui enclenche la mise au point et qui semble même orienter le dialogue, puisque la narratrice lui prête le plus souvent la parole dont le ton passe de celui du constat « Cependant il est vrai que je ne le suis pas » a celui du reproche « Vous n’avez ni impatience … de votre personne »

-Il ne parvient cependant à donner un sens au malheur qui le ronge venant à la suite d’une alliance qu’il a pourtant tant espérée « Est-il possible que je puisse n’être pas heureux en vous épousant ? »

- Il tient alors un discours accusateur envers Mlle de Chartre s’assignant le rôle de victime.

-L’anaphore de « vous » sonne en ce sens comme une intention accusatrice -Il lui reproche son manque de « distinction » envers lui et doute ainsi de la réciprocité de leur amour

Transition : 

On peut donc conclure d’une scène de déclaration a sens unique puisque ce sont plus les sentiments de M.de Clèves qui sont dévoilés, tandis que Mlle de Chartres tente timidement de se défendre, ce qui nous amène à parler en seconde partie de la place de l’éducation et de la bienséance dans l’attitude de la jeune fille.

II. La bienséance et les manifestations des sentiments.

-Le lecteur l’aura remarqué tout au long de la conversation, la jeune fiancée aura su montrer beaucoup de réserve dans l’expression de ce qu’elle ressent.

-En effet, sa première réaction est de rappeler à M.de Clèves les limites qu’impose la « bienséance » aux manifestations du cœur « Je ne sais ce que vous pouvez souhaitez … que j’en fasse davantage »

-Mlle de Chartre réfute les accusations portées envers elle et essaie de répondre aux plaintes de son futur époux

-Elle proteste et tente de justifier sa réserve en se retranchant derrière la bienséance « Il me semble que la bienséance ne me permet pas que j’en fasse davantage »

-Mais M.de Clèves poursuit dans ses accusations répliquant que si elle se montre un peu aimable envers lui ce n’est qu’un « sentiment de modestie » et non un « mouvement » de son cœur.

-Mlle de Chartre ne conçoit pas le discours au accent réprobateur de son futur mari mais tente tout de même de se justifier par le poids de l’éducation qu’elle avait reçu car son fiancé devrait reconnaître que sa simple apparition lui procure de « la joie » et qu’elle lui « donne du trouble ».

-Le lecteur sent chez la jeune personne énormément de franchise, car convaincue que le comportement qu’elle a envers son fiancé est le plus « à propos » et que ce sont là certainement les signes de la passion « et je rougie si souvent en vous voyant… », mais ne saurait y trouver un quelconque débordement sentimental.

-On pourrait alors imputer l’absence de ces manifestations au fait que la jeune demoiselle soit persuadée que ce sont uniquement là les expressions du cœur que la bienséance lui permet, dût-elle ressentir pour le prince le plus fougueux des sentiments, son initiation a l’amour n’ayant comporté que les valeurs de la vertu, de la pudeur et de la dissimulation des impulsions « ses distinctions étaient au-dessus de ses connaissances »

-Notre héroïne donne donc toute l’image de « l’honnête femme » aux grandes qualités, dont même la bonté qu’elle éprouve a l’égard du Chevalier de Guise, ayant compté parmi les partis qui la convoitaient et qui a fini par s’incliner devant son choix pour M.de Clèves non sans grand accablement

-Elle se réfugie alors pour extérioriser « la peine que lui donnait l’affection de ce prince » dans le rempart que représente sa mère.

-Ainsi la princesse estime son mari, lui est dévoué et lui porte un grand respect mais ne peut l’aimer tel qu’il en espère d’elle, malgré ses efforts constants pour y parvenir.

-Elle conçoit alors un mariage de convenance car son union avec le prince, qu’elle avait certes accepté, ne reposait en vérité que sur son ignorance du sentiment amoureux. En définitive, même si l’extrait recèle certaines caractéristiques, on ne peut le considérer comme fructueux puisque M.de Clèves n’aura pas réussi à briser la glace entre sa future épouse et lui, ni à surmonter l’obstacle que représente alors le poids de la bienséance et de l’éducation. Mais peut être faut-il aller chercher les raisons de ce comportement ailleurs et émettre l’hypothèse que Mlle de Chartre n’a pas rencontré en M.de Clèves l’homme qui aura su allumé en elle la flamme de la passion.

 

Question de grammaire à l'oral du bac de français - Repérage des nombreuses subordonnées, analyse linéaire syntaxique du monologue

Repérer les nombreuses subordonnées du texte

Faire l'analyse linéaire syntaxique

Quel est l'effet produit?  

Pour vous aider, répondez aux questions après l'analyse grammaticale

Essayez d’analysez la complexité des pensées : Comment est-elle mise en avant? Analysez le vocabulaire de l’introspection, le style direct, les subordonnées, les figures de style….

Avons-nous une démarcation typographique entre l’action et l’analyse?

Comment la séparation entre l’analyse et les actions sont-elles mises en valeur au début du texte?

Comment les réflexions du personnage se déclenchent-elles?

A quoi aboutissent-elles?

La décision prise a t’-elle une influence sur la suite du roman? Citez pour justifier votre réponse

Les moments de pause sont-ils intégrés à la trame du récit?

Voir le commentaire du monologue pour bien gérer votre question de grammaire 

Analyser les subordonnées , voir le cours 

Invasion de subordonnées : que...que...que... -> mouvement des personnages qui  prennent beaucoup plus de place que le récit narratif

=> De nombreuses expressions traduisent le processus d’interprétation. - Verbes de jugement. : « Elle pensait » : «  des marques de sensibilité »  : « Elle lui avait fait paraître des sentiments» : « Elle ne se reconnaissait plus elle-même » : « Elle pensait » : « Elle connaissait »  : « Elle trouvait »: « Méritait » : « La pensée » : « Elle n’avait pensé » : « Elle fut étonnée de n’avoir point encore pensé » - Verbes de vision : « Elle regarda avec étonnement » : « Elle se remit devant les yeux » : « Ils ne laissèrent pas de lui ouvrir les yeux » Les Verbes sont très nombreux et très répétitifs. Un accent est mis sur le verbe "trouver" qui reflète la vérité enfin trouvée. 

"quand elle pensait (subordonnée de temps), qu'elle s'était reproche (complétive de la subordonnée) que la seule compassion ( relative de la complétive) et que par son aigreur,... jalousie (relative de la complétive) qui étaient des preuves certaines de passion ( relative de la complétive)

5 subordonnées avant qu'arrive la principale "elle ne se reconnaissait plus elle même " "quand elle pensait que Mr de Nemours voyait bien - qu'elle connaissait son amour - qu'il voyait bien aussi -que malgré cette connaissance elle ... mari -qu'au contraire ... si favorablement -qu'elle était cause -que Mr de Cleves.. querit -qu'il venait ... particulier  - Accumulation de que  - On a une Gradation

Principale "elle trouvait " + 2 subordonnées -qu'elle était ... Nemours -qu'elle trompait -qui méritait

Subordonnées en grande quantité avant d'arriver à la principale -> rythme binaire - 2 fois "quand elle pensait" -2 fois subordonnées complétive de CCL 4 fois complétive COD de la subordonnée Moment d'introspection -> Mme de Cleves fait une rétrospection 6 moments différents

Question de grammaire à l'oral du bac de français - Repérage de deux subordonnées de concession dans l'incipit de la princesse de Clèves

Question de grammaire

Repérage de deux subordonnées de concession dans l'incipit

Consulter le texte et le commentaire 

 Subordonnée de concession : "quoique sa passion pour Diane de Poitiers (...) plus de 20 ans" ---> Montre la passion du roi pour Diane de Poitiers "quoiqu'elle eût passé la première jeunesse" ---> reine n'est plus toute jeune Diane de Poitiers est nommée avant la reine. On a donc une infidélité affichée et un malheur prévu

La proposition subordonnée circonstancielle de concession (appelée concessive) est utilisée lorsqu’un fait ou une action n’entraîne pas le résultat attendu. Elle exprime la contradiction entre 2 faits qui semblent pourtant liés dans une relation de cause à effet.

Elle commence par : alors que, tandis que, bien que, quoique, loin que, sans que, quand bien même, alors même que, même si, encore que.

Questions de grammaires possibles à l'oral du bac de français 2021, nouveau programme - CLXI, Lettres Persanes, Montesquieu, Roxane à Usbek - Trois questions de grammaire à l'entretien sur les Lettres

Dissertations sur les oeuvres au programme, objet d'étude le roman, bac EAF 2022

Date de dernière mise à jour : 28/11/2022

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