La princesse de Clèves, l'aveu au prince, commentaire littéraire, linéaire La Fayette, EAF 2022

« -Eh bien, Monsieur, lui répondit-elle... qui est celui que vous voulez éviter. » Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe / parcours, individu, morale, société bac de français 2022

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Exercices bac français Lafayette La Princesse de Clèves parcours individu, morale et société-Progressez avec les exercices corrigés pour la classe de 1ère, quiz, questionnaires

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L'exigence de transparence entraîne Mme de Cleves hors des conventions et bien au delà de la morale.

Le programme du bac de français 2022

Classe de première de la voie générale et de la voie technologique

Objet d'étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle

 Madame de Lafayette, "La Princesse de Clèves" / parcours : individu, morale et société.

 

Texte étudié : 

– Eh bien, monsieur, lui répondit-elle en se jetant à ses genoux, je vais vous faire un aveu que l’on n’a jamais fait à son mari ; mais l’innocence de ma conduite et de mes intentions m’en donne la force. Il est vrai que j’ai des raisons de m’éloigner de la cour et que je veux éviter les périls où se trouvent quelquefois les personnes de mon âge. Je n’ai jamais donné nulle marque de faiblesse, et je ne craindrais pas d’en laisser paraître si vous me laissiez la liberté de me retirer de la cour ou si j’avais encore Mme de Chartres pour aider à me conduire. Quelque dangereux que soit le parti que je prends, je le prends avec joie pour me conserver digne d’être à vous. Je vous demande mille pardons, si j’ai des sentiments qui vous déplaisent, du moins je ne vous déplairai jamais par mes actions. Songez que pour faire ce que je fais, il faut avoir plus d’amitié et plus d’estime pour un mari que l’on en a jamais eu ; conduisez-moi, ayez pitié de moi, et aimez-moi encore, si vous pouvez.

M de Clèves était demeuré, pendant tout ce discours, la tête appuyée sur ses mains, hors de lui-même, et il n’avait pas songé à faire relever sa femme. Quand elle eut cessé de parler, qu’il jeta les yeux sur elle, qu’il la vit à ses genoux, le visage couvert de larmes et d’une beauté si admirable, il pensa mourir de douleur, et l’embrassant en la relevant : 

– Ayez pitié de moi, vous-même, madame, lui dit-il, j’en suis digne; et pardonnez si, dans les premiers moments d’une affliction aussi violente qu’est la mienne, je ne réponds pas comme je dois à un procédé comme le vôtre. Vous me paraissez plus digne d’estime et d’admiration que tout ce qu’il y a jamais eu de femme au monde ; mais aussi je me trouve le plus malheureux homme qui ait jamais été. Vous m’avez donné de la passion dès le premier moment que je vous ai vue; vos rigueurs et votre possession n’ont pu l’éteindre : elle dure encore; je n’ai pu vous donner de l’amour, et je vois que vous craignez d’en avoir pour un autre. Et qui est-il, madame, cet homme heureux qui vous donne cette crainte ? Depuis quand vous plaît-il ? Qu’a-t-il fait pour vous plaire ? Quel chemin a-t-il trouvé pour aller à votre cœur ? Je m’étais consolé en quelque sorte de ne l’avoir pas touché par la pensée qu’il était incapable de l’être. Cependant un autre fait ce que je n’ai pu faire. J’ai tout ensemble la jalousie d’un mari et celle d’un amant; mais il est impossible d’avoir celle d’un mari après un procédé comme le vôtre. Il est trop noble pour ne pas me donner une sûreté entière; il me console même comme votre amant. La confiance et la sincérité que vous avez pour moi sont d’un prix infini; vous m’estimez assez pour croire que je n’abuserai pas de cet aveu. Vous avez raison, madame, je n’en abuserai pas et je ne vous en aimerai pas moins. Vous me rendez malheureux par la plus grande marque de fidélité que jamais une femme ait donnée à son mari.

 

A consulter

 

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Autre extrait de l'incipit à étudier 

Explication linéaire, l'aveu au prince

 

 

Introduction :

La princesse de Clèves est un roman de Mme de La fayette du XVIIème siècle qui se passe au XVIème siècle à la cour d'Henri II (fils de François 1er).

 Une scène hors du commun

Le Prince insiste afin de savoir la vérité "Eh bien" "en se jetant à genoux" --> rupture des conventions -  Image d'une femme à genoux très belle ---> image religieuse Hyperbole : "le plus malheureux des hommes", "si violente", "d'une beauté si admirable" " le visage couvert de larmes" image de saints

-  Les hyperboles soulignent le caractère admirable et extraordinaire -

Phrases impersonnelles "on" "il faut" "tout ce que". Parallélisme : "Il faut avoir plus d'amitié et plus d'estime pour un mari que l'on en a jamais eu" / "vous paraissez plus digne d'estime et d'admiration que tout ce qu'il y a jamais eu de femme au monde" "plus admirable mari du monde" / " plus admirable des femmes" ---> tous les 2 sont extraordinaires et se ressemblent

- Renversement des rôles : M. Cleves lui demande pardon : concours d'excuses

II/ un aveu extaordinaire

Elle fait l'aveu afin de quitter la cour "Si j'avais encore Mme Chartre pour me conduire" ---> elle lui demande de remplacer sa mère : d'être son guide de conscience 

- Périphrase : marque de faiblesse" : preuve d'amour pour Nemours "innocence de ma conduite" : elle n'a pas commis l'adultère "le parti que je prends" : aveu qu'elle vient de faire "sentiments qui vous déplaisent" : amour pour une autre personne que M.Cleves

Champs lexical de l'éloignement : "m'eloigner", "éviter" "retirer"  :  Suite d'impératifs de supplications. Ils montrent que son sens du devoir est plus fort que de céder à la tentation "conduisez moi" "ayez pitié de moi' " aimez moi encore si vous le pouvez" 

- Rythme ascendant avec des vers de plus en plus longs,  4 puis 6 puis 10 mètres

III/ la passion de Mr Clèves

Il apparaît comme un personnage tragique

- expression de sa souffrance : "la tête appuyée sur ses mains" "il pensa mourir de douleur" "hors de lui même " "affection aussi violente" " le plus malheureux des hommes" 

-  Superlatif + hyperbole qui montrent qu'il souffre - conflit intérieur 

- admiration  - "rendez malheureux par la plus grande marque de fidélité que jamais une femme ait donnée à son mari"

- dédoublement de personnalité : "j'ai tout ensemble la jalousie d'un amant et d'un mari". Mari  : c'est une question d'honneur, amant  : c'est la douleur, la souffrance, Interrogation intrusive qui montre sa jalousie " Mme cet homme heureux qui vous donne cette crainte? Depuis quand vous plaît- il? Qu'a t -il fait pour vous plaire ? Quel chemin a t il trouvé pour aller à votre coeur ? "Sa souffrance est grandissante

Conclusion :

ce qui est marquant dans ce passage est la démarche de Mme  de Clèves qui avoir pour mieux résisté, demande à son mari d'être un directeur de conscience. Mme de Clèves se leurre et affirme qu'il n'en abusera pas alors que sa jalousie va le pousser à faire suivre sa femme et qu'il en mourra. L'exigence de transparence entraîne Mme de Cleves hors des conventions et bien au delà de la morale.

 

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Question de grammaire à l'oral du bac de français - Repérage de deux subordonnées de concession dans l'incipit de la princesse de Clèves

Question de grammaire

Repérage de deux subordonnées de concession dans l'incipit

Consulter le texte et le commentaire 

 Subordonnée de concession : "quoique sa passion pour Diane de Poitiers (...) plus de 20 ans" ---> Montre la passion du roi pour Diane de Poitiers "quoiqu'elle eût passé la première jeunesse" ---> reine n'est plus toute jeune Diane de Poitiers est nommée avant la reine. On a donc une infidélité affichée et un malheur prévu

La proposition subordonnée circonstancielle de concession (appelée concessive) est utilisée lorsqu’un fait ou une action n’entraîne pas le résultat attendu. Elle exprime la contradiction entre 2 faits qui semblent pourtant liés dans une relation de cause à effet.

Elle commence par : alors que, tandis que, bien que, quoique, loin que, sans que, quand bien même, alors même que, même si, encore que.

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Date de dernière mise à jour : 28/11/2022

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