La princesse de Clèves, l'aveu à Nemours, commentaire littéraire, linéaire, La Fayette, EAF 2022

Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe / parcours, individu, morale, société bac de français 2022- bac général et technologique

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Exercices bac français Lafayette La Princesse de Clèves parcours individu, morale et société-Progressez avec les exercices corrigés pour la classe de 1ère, quiz, questionnaires

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Le programme du bac de français 2022

Classe de première de la voie générale et de la voie technologique

Objet d'étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle

 Madame de Lafayette, "La Princesse de Clèves" / parcours : individu, morale et société.

 

 

A consulter

 

La Princesse de Clèves La Fayette .Résumé, éléments historiques,littéraires, préciosité, le théâtre classique, le mouvement libertin

Biographie et questionnaire sur Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette-Le programme du bac de français 

La Princesse de Clèves La Fayette commentaire littéraire, question de grammaire et questionnaire sur l'incipit, extrait "la magnificence..." pour l'EAF 

Autre extrait de l'incipit à étudier 

Explication linéaire, l'aveu à Nemours 

 

Lecture du texte :

-Hélas ! Madame, répliqua-t-il, que pouvez-vous craindre qui me flatte trop, après ce que vous venez de me dire ? -Je veux vous parler encore avec la même sincérité que j’ai déjà commencé, reprit-elle, et je vais passer par-dessus toute la retenue et toutes les délicatesses que je devrais avoir dans une première conversation, mais je vous conjure de m’écouter sans m’interrompre. » Je crois devoir à votre attachement la faible récompense de ne vous cacher aucun de mes sentiments, et de vous les laisser voir tels qu’ils sont. Ce sera apparemment la seule fois de ma vie que je me donnerai la liberté de vous les faire paraître ; néanmoins je ne saurais vous avouer, sans honte, que la certitude de n’être plus aimée de vous, comme je le suis, me paraît un si horrible malheur, que, quand je n’aurais point des raisons de devoir insurmontables, je doute si je pourrais me résoudre à m’exposer à ce malheur. Je sais que vous êtes libre, que je le suis, et que les choses sont d’une sorte que le public n’aurait peut-être pas sujet de vous blâmer, ni moi non plus, quand nous nous engagerions ensemble pour jamais. Mais les hommes conservent-ils de la passion dans ces engagements éternels ? Dois-je espérer un miracle en ma faveur et puis-je me mettre en état de voir certainement finir cette passion dont je ferais toute ma félicité ? Monsieur de Clèves était peutêtre l’unique homme du monde capable de conserver de l’amour dans le mariage. Ma destinée n’a pas voulu que j’aie pu profiter de ce bonheur ; peut-être aussi que sa passion n’avait subsisté que parce qu’il n’en aurait pas trouvé en moi. Mais je n’aurais pas le même moyen de conserver la vôtre : je crois même que les obstacles ont fait votre constance. Vous en avez assez trouvé pour vous animer à vaincre ; et mes actions involontaires, ou les choses que le hasard vous a apprises, vous ont donné assez d’espérance pour ne vous pas rebuter. -Ah ! Madame, reprit monsieur de Nemours, je ne saurais garder le silence que vous m’imposez : vous me faites trop d’injustice, et vous me faites trop voir combien vous êtes éloignée d’être prévenue en ma faveur. -J’avoue, répondit-elle, que les passions peuvent me conduire ; mais elles ne sauraient m’aveugler. Rien ne me peut empêcher de connaître que vous êtes né avec toutes les dispositions pour la galanterie, et toutes les qualités qui sont propres à y donner des succès heureux. Vous avez déjà eu plusieurs passions, vous en auriez encore ; je ne ferais plus votre bonheur ; je vous verrais pour une autre comme vous auriez été pour moi. J’en aurais une douleur mortelle, et je ne serais pas même assurée de n’avoir point le malheur de la jalousie. Je vous en ai trop dit pour vous cacher que vous me l’avez fait connaître, et que je souffris de si cruelles peines le soir que la reine me donna cette lettre de madame de Thémines, que l’on disait qui s’adressait à vous, qu’il m’en est demeuré une idée qui me fait croire que c’est le plus grand de tous les maux.

 

Dans cette dernière scène du roman, il apparaît qu'au-delà de son attachement au devoir, il y a dans ce personnage un refus de l'amour et du monde.

Situation :

M de Clèves est mort de douleur, se croyant trompé. Si le duc connaît les sentiments de la princesse, c'est par un concours de circonstances : il a été témoin de l'aveu qu'elle a fait à M de Clèves. Le lui dire en s'adressant à lui, en tête à tête, est très difficile.( Parallèle entre les 2 scènes d'aveu : l'intransigeante sincérité de la princesse qui se sert de l'aveu pour mieux lutter contre sa passion/ pour le duc, les 2 fois, certitude qu'il est aimé et que rien n'est possible

 

A consulter 

Est-ce un roman précieux ?

 

 

  • Plan de l'étude :

  • I - Une déclaration d'amour

  • II - Le rejet

 

I/ Une déclaration d'amour

On a une grande déclaration d'amour "Je crois devoir à votre attachement ... de ne vous cacher aucun de mes sentiments" ---> Il mérite donc de connaitre ses sentiments d'après elle. On a un souci de transparence : avec un vocabulaire de l'introspection "avec la même sincérité", "ne vous cacher aucun de mes sentiments", "vous les laissez voir tels qu'ils sont" On a une insistance, il s'agit de  montrer ses sentiments réels. "avouer" x2 : elle veut donc lui déclarer son amour. Mais c'est une démarche inconvenante, étrange. ---> Dire à un homme qu'elle l'aime passionnément pour lui dire qu'elle ne veut pas aller plus loin

Et c'est un aveu complet -  Elle parle de la jalousie qu'elle a éprouvée à propos de la lettre plus celle qu'elle éprouverait s' il y avait  mariage et délaissement -

 Champ lexical du malheur :"douleur mortelle", "si horrible malheur", "malheur"x3, "cruelle peine", "les plus grands de tous les maux"

Ce sont des hyperboles Cela désigne ce qui lui arriverait s' il la delaissait. "Cette passion dont je ferais toute ma félicité" ---> L'amour qu'il aura pour elle sera son seul bonheur. "Je n'aurais pas le même moyen de conserver la vôtre"

- Mr Clèves l'aimait parcequ' elle ne l'aimait pas

-Elle aime Nemours "Les passions peuvent [la] conduire [pas] [l]'aveugler" ---> Elle reconnait cette passion avec une lucidité froide. Elle est donc impuissante devant cette passion mais elle peut s'imposer de ne pas la vivre.

 

II/ Le rejet

Les repliques du duc de Nemours

Clèves est en position supérieure par rapport à Nemours. Nemours a seulement 2 répliques courtes composées de beaucoup d'exclamations et de protestations

-  Il proteste contre ce qu'elle dit. tout le malheur qu'elle aurait si elle ne restait pas. Il pense qu'elle n'a pas une bonne opinion de lui "vous êtes éloignés d'être prévenue en ma faveur"

Mme de Clèves ne répond pas à ses repliques

Inconstance des hommes en général

Questions oratoires : "Mais les hommes conservent - ils de la passion dans ces engagements éternels?" ---> Présent de vérité générale. Elle parle des hommes en général. "dois je esperer un miracle en ma faveur" ---> Certitude que Nemours finira pas ne plus l'aimer "Mr Clèves est l'unique homme du monde capable de conserver l'amour du mariage" Mais il continue de l'aimer parce qu'elle ne l'aime pas/. Ce n'est donc pas une exception.

Portrait de Nemours

"types meme du courtisan", "né avec toutes les dispositions pour la galanterie". "plusieurs passions" : Passé lourd 

-  A partir de ce passé elle imagine l'avenir

Raisonnement

Elle considère que c'est à cause de Nemours que Clèves est mort. "elle a des raisons de devoir insurmontable" "Vous êtes libres, je le suis". ---> Aux yeux du monde, ils sont tous les 2 libres mais la vraie raison est qu'elle refuse de souffrir, elle préfère ne pas aimer que de souffrir ---> "le plus grand des maux" est d'être délaissé après avoir été aimée. On a une succession de 6 conditionnels "Je ne ferais plus votre bonheur..." Clèves est tellement raisonnable au point d'être insensé "Ce sera apparemment la seule fois de ma vie" ---> Elle lui dit adieu et elle ne le reverra plus.

Conclusion :

L'exigence de transparence de la princesse ne va pas sans une certaine cruauté pour elle et pour les autres. Dans cette dernière scène du roman, il apparaît qu'au-delà de son attachement au devoir, il y a dans ce personnage un refus de l'amour et du monde. Alors qu'elle hésite encore quelquefois, elle finit par vivre de façon monacale, afin de préserver son devoir mais aussi, le terme revient souvent, son repos.

 

 

ETUDE LINEAIRE

Problématique  En quoi l'intervention de la princesse est-elle tragique? 

Je crois devoir à votre attachement la faible récompense de ne vous cacher aucun de mes sentiments, et de vous les laisser voir tels qu’ils sont. Ce sera apparemment la seule fois de ma vie que je me donnerai la liberté de vous les faire paraître ; néanmoins je ne saurais vous avouer, sans honte, que la certitude de n’être plus aimée de vous, comme je le suis, me paraît un si horrible malheur, que, quand je n’aurais point des raisons de devoir insurmontables, je doute si je pourrais me résoudre à m’exposer à ce malheur. Je sais que vous êtes libre, que je le suis, et que les choses sont d’une sorte que le public n’aurait peut-être pas sujet de vous blâmer, ni moi non plus, quand nous nous engagerions ensemble pour jamais. Mais les hommes conservent-ils de la passion dans ces engagements éternels ? Dois-je espérer un miracle en ma faveur et puis-je me mettre en état de voir certainement finir cette passion dont je ferais toute ma félicité ? Monsieur de Clèves était peutêtre l’unique homme du monde capable de conserver de l’amour dans le mariage. Ma destinée n’a pas voulu que j’aie pu profiter de ce bonheur ; peut-être aussi que sa passion n’avait subsisté que parce qu’il n’en aurait pas trouvé en moi. Mais je n’aurais pas le même moyen de conserver la vôtre : je crois même que les obstacles ont fait votre constance. Vous en avez assez trouvé pour vous animer à vaincre ; et mes actions involontaires, ou les choses que le hasard vous a apprises, vous ont donné assez d’espérance pour ne vous pas rebuter.

Problématique 

En quoi l'intervention de la princesse est-elle tragique? 

Mouvements 

mouvement 1 = le mariage pourrait être envisagé

mouvement 2 = Argument de la princesse contre le mariage 

mouvement 1 = le mariage pourrait être envisagé

"Ne vous cacher aucun de mes sentiments... voir" = aveu amoureux en toute transparence

"la seule fois de ma vie" = caractère exceptionnel de l'aveu 

"Nénmoins" = nuance apportée à l'aveu. Elle n'est pas certaine de pouvoir s'engager malgré l'amour 

L'issue tragique est pour la princesse une certitude. 

Euphémisme "je doute si je pourrais me résoudre à m'exposer à ce malheur"

2ème cause = impossibilité du mariage = des raisons de devoir. 

Son devoir envers son mari, mort à cause d'elle et de Nemours = issue tragique, c'est insurmontable 

Rythme ternaire pour énumérer trois raisons en faveur du mariage. "Nous comme libres"/"je le suis" - Le parallélisme de construction sous la forme d’un chiasme entre les pronoms montre la même liberté de chacun d’eux, une liberté équivalente : « je sais que vous êtes libre, que je le suis ».

- Autre argument, la cour n'aurait rien à dire " pas sujet de nous blâmer". 

La princesse fait une concession dans son argumentation, elle insère des arguents pour le mariage pour mieux les contredire ensuite. 

 

mouvement 2 = Argument contre le mariage 

Elle contredit ce qui précède et reprend son argumentation contre =  les hommes sont inconstants dans le mariage. Question rhétorique. La constance de Nemours est un miracle. Elle n''y croit pas. 

Argument 2 = ce serait trop risqué de faire dépendre son bonheur "toute ma félicité" de quelque chose auquel je ne crois pas" = "voir certainement finir". La vision de la passion et du mariage est tragique.

Exemplarité de Monsieur de Clèves, constant dans le mariage, fidèle, aimant, sincère. 

Tragique car "ma destinée", son destin n'a pas voulu qu'elle aime un tel mari. 

Vision pessimiste et tragique de l'amour = l'amour entre la princesse et Nemours étant réciproque, Nemours ne restera pas toujours amoureux. Il l'est toujours car leur amour est impossible. 

La princesse fait un lien entre constance et obstacle. C'est l'équilibre entre les obstacles à leur amour et l'espoir qui a fait que Nemours est resté constant dans sa passion 

Suite à cet entretien, la princesse se retire du monde. Une grave maladie la pousse à renoncer à la vie et à ses passions. Elle se tourne vers la spiritualité et atteind l'ataraxie. 

Elle se détache des choses du monde. La raison l'emporte sur la passion 

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Question de grammaire à l'oral du bac de français - Repérage de deux subordonnées de concession dans l'incipit de la princesse de Clèves

Question de grammaire

Repérage de deux subordonnées de concession dans l'incipit

Consulter le texte et le commentaire 

 Subordonnée de concession : "quoique sa passion pour Diane de Poitiers (...) plus de 20 ans" ---> Montre la passion du roi pour Diane de Poitiers "quoiqu'elle eût passé la première jeunesse" ---> reine n'est plus toute jeune Diane de Poitiers est nommée avant la reine. On a donc une infidélité affichée et un malheur prévu

La proposition subordonnée circonstancielle de concession (appelée concessive) est utilisée lorsqu’un fait ou une action n’entraîne pas le résultat attendu. Elle exprime la contradiction entre 2 faits qui semblent pourtant liés dans une relation de cause à effet.

Elle commence par : alors que, tandis que, bien que, quoique, loin que, sans que, quand bien même, alors même que, même si, encore que.

Questions de grammaires possibles à l'oral du bac de français 2021, nouveau programme - CLXI, Lettres Persanes, Montesquieu, Roxane à Usbek - Trois questions de grammaire à l'entretien sur les Lettres

Date de dernière mise à jour : 28/11/2022

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